tag:blogger.com,1999:blog-35630021565845461082024-03-20T21:14:50.707-07:00La Isla de Roa Bastos"Un lugar que se llevó nuestro lugar a otro lugar..."Unknownnoreply@blogger.comBlogger174125tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-21413156395333954492017-07-23T02:12:00.001-07:002017-08-28T16:59:11.334-07:00La bête des diagonales1 de Néstor Ponce : un lent et ludique dévoilement des signes et de l'intrigue, Éric Courthès<i>La bête des diagonales</i>1 de Néstor Ponce :
un lent et ludique dévoilement des signes et de l'intrigue
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgz0BiCaBNb43vZyuUzcwZ5nARsXyrvAmesKgo-Ej4_L2uJvP9WcNlAqxUcXUfTpM9hoV9bgVS7RKdJIN-RlwYe9sZZrNQlaE-UqnyB7GjggkbM9Oj9jSpfiyAA7WlsWTDhwB4NBVyvh_I/s1600/TAPA+LA+BETE.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgz0BiCaBNb43vZyuUzcwZ5nARsXyrvAmesKgo-Ej4_L2uJvP9WcNlAqxUcXUfTpM9hoV9bgVS7RKdJIN-RlwYe9sZZrNQlaE-UqnyB7GjggkbM9Oj9jSpfiyAA7WlsWTDhwB4NBVyvh_I/s400/TAPA+LA+BETE.jpg" width="269" height="400" data-original-width="269" data-original-height="400" /></a></div><a href="http://www.nestorponce.com/"></a><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcJGLmq3OMTm2JteWoZNvSBr9aSzv7cbRq8_1Uw39R7daQlZ6ee-lwm4MdtW3I2Z8zoiGAQMfpMJ1zmUgbm_713c3MSiWVuigoqVBUsWHh-KioxcHj-FqBmW8rCxkXR5DAFxTvOO5S-js/s1600/nestor-ponce-distingue-pour-son-amour-de-la-litterature.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcJGLmq3OMTm2JteWoZNvSBr9aSzv7cbRq8_1Uw39R7daQlZ6ee-lwm4MdtW3I2Z8zoiGAQMfpMJ1zmUgbm_713c3MSiWVuigoqVBUsWHh-KioxcHj-FqBmW8rCxkXR5DAFxTvOO5S-js/s400/nestor-ponce-distingue-pour-son-amour-de-la-litterature.jpg" width="300" height="400" data-original-width="270" data-original-height="360" /></a></div>
Selon Heidegger, l’œuvre d’art laisse apparaître la vérité2 comme un dévoilement, telle une lente accession à l’essence de l’être : « L’art est la mise en œuvre de la vérité . » A l’opposé des diagonales de sa ville natale : La Plata3 , qui, selon les ingénieurs servent à
« réduire les distances4 », Néstor Ponce, dans ce suprême roman policier, se plaît en effet à une sorte de procrastination positive, en repoussant sans cesse le temps de la vérité et les limites de l’intrigue.
Il suffit pour s’en convaincre d’essayer au départ d’identifier le « je » du narrateur, anonyme dans les premières pages, et qui se répète de nombreuses fois avant d’atteindre un « nous » à la page 15 : « Nous, les artistes, nous communiquons dans une langue de sourds, mais avec Roca cela s’annonçait difficile. » Un peu plus loin, à la page 22, il est qualifié par le commissaire Roca de « cet oiseau-là », on comprend donc d’emblée que ce personnage est un peu bizarre, et qu’il est le secrétaire du ministre Fajardo, chargé par celui-ci d’élucider les mystères de l’affaire de « la bête des diagonales » : un serial killer qui fait trembler toute la ville depuis des mois, en assassinant trois femmes et une jeune fille de suite.
Mais en fait, sa véritable identité n’apparaît que bien plus tard, lors d’un dialogue avec Roca, dans lequel celui-ci le nomme enfin : « - Mais vous êtes en train de me dire que l’assassin est un fou, monsieur Bernal5 ! », ce qui en dit long sur les capacités narratives de Néstor Ponce à maintenir en haleine un lecteur par trop pressé d’identifier les voix narratives…
Ce lent dévoilement du « je » va de pair avec celui du double, de l’autre : Rébora, un « narrateur boîteux», avec lequel le narrateur dialogue dans Hijos Nuestros6 , double intertextuel7 de l’auteur, qui fut lui-même journaliste au début de sa vie.
Ses occurrences dans le texte qui nous occupe sont fort nombreuses, elles semblent ponctuer la narration, de la page 50 à la page 189, sans compter son dévoilement final dans le lexique des noms propres, à la page 202 : « Rébora, Juan Carlos. Le personnage de La bête des diagonales est fictif et n’a pas de rapport avec Juan Carlos Rébora qui fut jurisconsulte et homme public. Président de l’Université de La Plata. Vice-président du conseil national d’Education et ambassadeur d’Argentine en France. »
Peu à peu son profil se dessine dans l’œuvre, d’une simple mention de son journal El Día au départ, à la page 50, on passe à une citation du dit journaliste qui fonctionne comme une métadiégèse, au style ampoulée, qui ne fait que confirmer son statut de narrateur raté : « J’ai parcouru tout le corso et je n’ai pas vu un seul front plissé par le souci du lendemain. Le peuple s’est spontanément jeté dans les rues en une vague colossale mais tranquille. Sa rumeur n’est pas sinistre, comme celle des tempêtes… »
Puis l’accent est mis sur la mauvaise qualité de ses articles, qualifiés de « saloperies » à la page 110 par Roca, qui sèment « le trouble » à la page 116, et l’ « agitation », à la page 121, dans la population. Il est ensuite traité de « bobardier » et de « pisse-copie » par le narrateur Bernal, à la page 122, et même d’« ordure » et de « fétide chroniqueur de Chascomús », à la page 158. Et pour finir, en passant au rang de personnage qui se déguise « tout seul en femme », pour servir d’appât à la bête, à la page 151, le lecteur finit par s’interroger sur sa santé mentale…
On ne peut s’empêcher aussi de penser immanquablement au mot rémora8 , qui désigne le fameux poisson pilote des requins, et Rébora serait donc un narrateur et un personnage annexe, collé à l’auteur et au narrateur par une ventouse textuelle, dépendant totalement de celui-ci mais dont il se passerait bien…
Celui-ci non seulement renvoie à son passé de journaliste mais aussi à une volonté burlesque d’en faire un personnage ridicule, et un auteur raté, non dénuée d’autodérision…
Les jeux onomastiques sont tout aussi euphoniques, on peut ainsi trouver la série : Roca-Rochas-Rosas, le commissaire de police chargé de l’enquête, le créateur de la ville de La Plata, et le célèbre dictateur argentin du XIX ème siècle, successivement, qui m’a fait penser sans hésiter au style de Jorge Luis Borges ou d’Adolfo Bioy Casares, friand aussi de ce genre de combinaisons euphoniques, en particulier dans Plan de evasión9 .
Pour finir, et ceci sans dévoiler ni le dénouement final -ni trop anticiper sur la fin de notre article- qui se fonde sur trois hypothèses pour découvrir l’assassin, on ne peut que remarquer là encore une certaine analogie des signifiants entre Bernal et Bestia…
Les jeux paratextuels sont tout aussi intéressants, on remarque de nombreux titres de chapitres tirés de paroles ou de titres de tango, et même d’un film de Buñuel: « Cet obscur désir de l’objet10 », avec en ce cas l’inversion des mots désir et objet : « Ese oscuro objeto del deseo », qui fait écho à un chapitre antérieur : « Désir des saisons11 » .
On se trouve donc face à une véritable poétique des signes, incorporant des jeux avec le « je », avec l’autre, avec les patronymes, avec les titres, car de fait, l’auteur joue avec les signes. Tout comme le narrateur et enquêteur fort intuitif Bernal, qui a des velléités de sémiologue, et les pourchasse avec véhémence, dans sa quête qui semble désespérée du coupable, au début de l’œuvre : « Des signes encore des signes », à la page 49, « …je crois discerner là un nouveau signe. », p. 50, « des intuitions, des signes qu’elle n’arrivait pas à filer jusqu’au bout. », p. 52 , « C’est pas un signe, ça ? », p. 53, « Les signes s’emboîtent les uns dans les autres et rien n’est le fruit du hasard, », p. 59 ; on pourra trouver encore trois autres occurrences à ce sujet de la page 63 à la page 65.
Cet idée de l’emboîtement des signes suggérée par Bernal atteint son paroxysme dans des fusions de signifiants fort romantiques et poétiques12 , que le peintre Emilio, l’un des trois suspects, dédie à sa bien-aimée : la belle et jeune modèle Lola13 , à la page 100: « -Lolamour, lobe-bleu Moraimée. », « -Moramour, louve à la bouche tachée. », « -Oui, Lolazur, tachadagio » ; il y en a encore quelques beaux exemples aux pages 105, 126, 127 et 130.
De plus, dans cette narration urbaine où la ville de La Plata prend des allures de protagoniste, s’inscrivant ainsi dans une grande lignée argentine -dans laquelle on pourrait citer Leopoldo Marechal, Roberto Arlt, Jorge Luis Borges, ou encore Adolfo Bioy Casares- Bernal, le détective limier trace des lignes à la Paul Auster dans Cités de verre, afin de tâcher d’interpréter les desseins cachés de la bête à travers ses déplacements : « -J’ai même étudié la localisation géographique des différentes attaques, cherchant quelque tracé cabalistique, quelque dessin invisible. Là non plus je n’ai rien vu, reprit Bernal14 . » Le plan de la fondation de la ville apparaît même à la page 36, avec ses belles diagonales, aves lesquelles la bête semble flirter en dehors de toute logique, à la Rébora..
Alors on comprend que le narrateur, détective sauvage en apparence, est aussi un sémiologue, que tout fait signe et sens pour lui, que, tout comme Rébora, malgré ses apparences bestiales, son apparent désordre cache un ordre sous-jacent, et que tout l’oppose à Roca, le détective de l’ordre établi, de la logique qui ne souffre aucune déviation du sens…
Et tout s’achève dans un sublime dénouement, où tous les signes convergent vers le lent dévoilement de la bête. Le lecteur, pris dans la fable, soupçonne tout d’abord le peintre raté Emilio, quand à la page 175, Bernal se fait « interprète du délire » de Nene Szelagowski : « Nene, tu ne peux pas garder pour toi tout ça. Vas-y et préviens, franchement : « la Bête des Diagonales c’est ce peintre. »
Mais on a à peine le temps d’accroire cette hypothèse quand à la page 182, Roca découvre dans le bureau de Bernal un « flacon de vinaigre d’alcool qui conservait décoloré, laiteux, le rein de Catherine Eddowes », l’une des victimes de Jack l’Éventreur, ce qui lui permet à la page suivante de signifier à Bernal sa supposée culpabilité : « J’ignore à quand remonte le début de vos activités criminelles, Bernal, mais ce qui est sûr, c’est que la folie meurtrière vous a foudroyé comme une évidence à Londres. »
L’exécution de celui-ci par Bernal, par ajout de cyanure dans son flacon d’anis, ne tardera plus alors, et conduira notre détective sauvage et sémiologue tout droit chez le ministre Fajardo, afin d’y dénoncer sa victime, à la page 187 : « Monsieur le ministre, le commissaire et l’assassin ne sont qu’une seule et même personne. »
On constate alors les talents de manipulateur de Bernal, mais aussi de narrateur, car à la lumière de sa supposée culpabilité, on se rend compte que le récit de la mort de Rocha a été monté de toutes pièces, et avec un peu de recul, on se dit que toutes ses narrations ont été peut- être été aussi des machinations, des scénarios inventés de toutes pièces pour détourner les enquêteurs et le lecteur de la véritable bête…
Mais un dernier indice, un dernier signe se dévoile à la toute fin du livre, Bernal dans son faux témoignage sur Rocha nous révèle que celui-ci avait la sensation « d’avoir les pieds gelés », au moment de ses supposés forfaits, et Bernal au moment de quitter précipitamment la ville, a aussi « les pieds gelés ». Ce qui nous amène à penser que dans toutes ses fables, dans tout ce mentir vrai de la fiction, qu’il prend largement en main tout au long du roman, en faisant aussi en ce sens office d’auteur15 , ce fut peut-être le seul moment où il avait dit la Vérité, fondement de l’Art, selon Heidegger…
Éric Courthès
1 Ponce, Néstor, Marseille : André Dimanche Editeur, 2006 ; Buenos Aires : Ediciones Simurg, 1999, http://www.rue-des-livres.com/livre/2869161484/la_bete_des_diagonales.html<a href="http://www.rue-des-livres.com/livre/2869161484/la_bete_des_diagonales.3.bp.blogspot.com
2 Citation tirée de sa conférence sur L’origine de l’œuvre d’art : https://www.lettres-et-arts.net/arts/art-objet-pensee-philosophique/art-comme-devoilement-verite-heidegger/art-comme-devoilement+115
3 La ville de La Plata, capitale administrative de la Province de Buenos Aires, fut créée de toutes pièces le 19 novembre 1882, au milieu de nulle part, tout comme Brasilia, par son gouverneur Dardo Rocha, animé de la folie des grandeurs, voir le lexique des noms propres, à la fin de l’œuvre, ibid., p. 202.
4 Ibid., p. 83.
5 Ibid., p. 76.
6 Ponce, Néstor, Hijos nuestros, México D.F.: El viejo pozo, 2004, p. 23: “Ahí está Rébora, ése es tu dilema de narrador rengo: incapacidad crónica para sacarte los personajes secundarios de encima e ir directo al blanco, no sólo incapacidad para echar la historia sobre la mesa, sino también incapacidad para que la mesa no te caiga sobre los pies.”
7 On le retrouve aussi dans un excellent roman de science fiction de Néstor Ponce: Azote*, sous les traits d’un personnage secondaire tout aussi bizarre: Güemes Rébora - un émissaire du Chef du quartier : Timour- qui « en ces temps de tergiversations et de laisser-aller, n’hésita point à postuler le désordre tout en conservant une certaine gymnastique des idées. »
*México : Editorial Terracota, 2008, p. 116
8 https://carloslucasblog.wordpress.com/2010/12/17/tratado-de-las-remoras-y-el-tiburon/
9 Voir à ce sujet mon récent article publié par l’excellente revue Amerika de l’Université de Rennes II, en 2016 : « Afrancesamiento, insularidad y metatextualidad en « Plan de evasión » de Adolfo Bioy Casares », https://amerika.revues.org/7792
10 Ibid., p. 181
11 Ibid., p. 167
12 Ces formes fusionnelles sont aussi légion dans son excellent recueil de poèmes sur les disparus de la Dictature argentine : Desapariencia no engaña, Madrid, Del Centro Editores, 2013 2013.
13 Dolores Mora de la Vega, dite Lola Mora, [Tarija 1867-Buenos Aires 1936], célèbre sculptrice argentine de Tucumán, qui, dans la réalité tout comme dans la fiction, obtiendra une bourse d’études en Italie, grâce à une lettre de recommandation de Dardo Rocha. Elle sera la disciple du fameux peintre Francesco Paolo Michetti*, et sera « la première étrangère à remporter le premier Prix du Palais des Beaux Arts de Rome, en 1899. », voir le lexique des noms propres, à la page 200. On ne peut pas non plus -de par l’universalité de cette œuvre- ne pas penser à la Lolita de Nabokov, dans ce métarécit romantique qui rééquilibre un ouvrage plutôt dédié au mal et à la monstruosité.*A noter que Michetti contribua aussi à la formation de Guido Boggiani, le personnage de mon second roman : Moi, Guido Boggiani, le Blanc Indien, Asunción : Servilibro, FONDEC, 2017.
14 Ibid., p. 121
15 En effet, on comprend mieux à présent la citation de Bernal de la page 15 : « Nous les artistes », ce « nous » fait de Bernal un être polymorphe : un personnage de détective ambigu, mais aussi un narrateur et un auteur, et comme si cela ne suffisait pas, il pourrait être aussi la terrible bête…
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-92225354642344976622017-05-20T14:07:00.001-07:002017-05-20T14:09:16.165-07:00NO SE PUEDE QUERER A LA KARINA...NO SE PUEDE QUERER
A LA KARINA
La Karina fue la última criada de Augusto Roa Bastos, el genial escritor paraguayo cuya extraña textualidad rebasa los habituales límites del texto, y le hace franquear todos los umbrales posibles al lector, hasta que desemboque en lo que están leyendo: un texto derivado del suyo, un exotexto roabastiano…
Un día, la vi de cerca a la Karina, fue el seis de septiembre de 2000 cuando Augusto me dio el inmenso placer y honor de recibirme en su piso de Las Carmelitas, con mi amigo fotógrafo de Santiago del Estero: Jorge Juan.
Al comienzo, habida cuenta de su edad y de su estado de salud precario, su secretario y psiquiatra: Alejandro Maciel, nos concedió media horita nomás, pero el Carpincho del Tevikuary, muy lúcido aún, y muy a gusto con nosotros, nos otorgó tres horas de su contado tiempo, que pasaron volando…
El mismo lo hubiera calificado a ese tiempo relativo -al cual Einstein le dio sus conceptos- totalmente elástico del goce de una charla con un Geniazo completo de: “Momento mágico sin tiempo…”
Y lo fue realmente, hablamos de muchísimos temas aún candentes en esa época: la dictadura de Stroessner, el exilio, el guaraní y el bilingüismo, Las culturas condenadas, etc
Pero volvamos a lo de la Karina: Ella nos abrió la puerta, era alta y blanca, parecía geisha, procedía de La Colmena en Paraguari, la mayor colonia japonesa en Paraguay, y sus antepasados habían llegado desde el País del Sol Levante un poco antes de la segunda guerra mundial…
No sólo era alta y blanca, era una Diosa, realmente Preciosa, que me dejó medio paralizado en el umbral de la puerta de don Augusto…
La rocé para entrar porque no se corrió del todo, era espectacular esa mina oriental, tan refinada y secreta…
Desprendía una secreta fragancia de violetas, jazmín y crisantemos, que me recordó desde luego a mi querido Pierre Loti…
Don Augusto la amó como una hija, fue el último amor suyo que renovó su vejez y le dio fuerzas de seguir adelante pese al peso de los años…
Pero la muñeca era de esas que no vienen infladas sino que se desinflan en cuanto escuchan el roce de los dólares en su mano; había encontrado los fajos en un maletín, dicen que eran del Premio Cervantes de 1990 y que Roa los guardaba porque no confiaba en los bancos…
De a poco lo fue sacando, se compró un 4X4 flamante por nuevito, dos casas se sacó también y miles de dólares de ahorros que nunca habría alcanzado sólo con su sueldito…
Así es la vida, hay gente que se desvive por escribir una obra magistral, y alimañas como la Karina muy caína, que se las apañan para sacarles el fruto de su trabajo...
Pero no le bastó a la muy malvada con sacarle el dinerillo, todos los fines de semana se iba y lo dejaba solito encerrado en su piso, a veces con la nevera vacía y sin sus remedios…
Pareciera que quisiera que desapareciera la víctima del delito: ¿sin víctima quién podría demostrar que pasó algo…?
Roa vivía solito, había vuelto al Paraguay en 1990, después de un doble exilio, a Argentina primero y luego a Francia, y en ambos casos había sido muy exitosa su vida intelectual…
Su vida afectiva también, cada país le dio una esposa diferente con sus debidos hijos…
En Paraguay estuvo hasta la revolución del 47 con Ana Lidia Mascheroni, y luego vivieron exiliados en Martínez, cerca de Buenos Aires, donde le dio tres hijos…
En Argentina se juntó con Amelia Nassi, la que lo ayudó a pegar textos en su desaparecido manuscrito hipertextual de Yo, el Supremo, y le dio descendencia argentina…
Y a partir de 1976, en Francia, la temible Iris Giménez - que le dio descendencia gala - lo tuvo entre sus garras hasta que decidió desprenderse de la fiera y volver a su querido Paraguay…
Con cada una tuvo sus momentos de dicha y de desdicha, la última, la francesa de origen español lo quería matar porque enamoraba a sus alumnas, con su natural encanto y su prestigio internacional – las mujeres, en especial las jóvenes, son muy adictas al poder de los hombres, les fascina, aunque lo nieguen- pero ninguna se atrevió a hurtarlo y engañarlo como la maldita Karina, como la Caína de La Colmena…
Al morirse, el 26 de abril de 2005, tres días después de la fecha prevista – la de su Maestro Cervantes desde luego- cuando se tiró del entresuelo por soledad y falta de amor, Ella, lo encontró ahí por la mañana, y se dirigió directo al maletín…
Con sus garras blancas y refinadas de geisha, sacó con máximo goce los últimos guaraníes y se los puso en el bolsillo; con esos - se dijo: « Me pago la piscina y se mueren de la envidia todos los vecinos… »
Maldita mujer, te metieron presa muchos años en la cárcel de mujeres de Asunción, y cuando pasaba por ahí en auto, siempre me llamaba la atención que don Roa estuviera justito enfrente, en La Recoleta, y que allende la vida, te siguiera observando, y quizás amando…
Porque sabido es que el sexo débil somos nosotros los hombres, y que ni los feministas en masculino se salvan del temible poder de algunas mujeres…
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Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-2763208148848408982017-04-07T15:58:00.000-07:002017-04-07T15:58:36.028-07:00"DOS ILUSTRES DESCONOCIDOS: HUMBOLDT Y BONPLAND", LA NACIÓN, BUENOS AIRES, 06/04/17
"DOS ILUSTRES DESCONOCIDOS: HUMBOLDT Y BONPLAND", LA NACIÓN, BUENOS AIRES, 06/04/17
<div class="separator" style="clea<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtuoPZFz8M7e6V2_impsVDJ5vqEUeHndDWtd11NkGxbA3xwMcDq2UzZhsM3B3WVelYb0Bg2qv11dZH1IW4LsSEdaLGy4OIL2R_y2QPsVOVKPKekNfRp1TFd_eegX92_gKaQUC-tybulIM/s1600/BONPLAND+Y+HUMBOLDT.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtuoPZFz8M7e6V2_impsVDJ5vqEUeHndDWtd11NkGxbA3xwMcDq2UzZhsM3B3WVelYb0Bg2qv11dZH1IW4LsSEdaLGy4OIL2R_y2QPsVOVKPKekNfRp1TFd_eegX92_gKaQUC-tybulIM/s400/BONPLAND+Y+HUMBOLDT.jpg" width="400" height="269" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiY2FyIBW2vg9YxKTpc-B37DbGCBD_zZ92WasCnOIselr2y5eDFNc-bYO2VdLiwWczcbmymkNOOIxaHo6HZxyuZscm7Cuq5GggIqrUA_SSaE-bymfNAk7vnPDXUpX9FBKiDfh3nAMm7a3U/s1600/RETRATO+AMADO.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; 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BUENA NOTA SOBRE NéSTOR PONCE EN EL DIARIO: LE PELICAN, 04/04/17
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhJbjJo-88sx_ztZDh7RVkEOHUli4e-znzt9u1TnRzlMwYa7pPQ1tIKLQ24jg_oYbX_5pxbrLebqiLVMcHLnKGLgX9251LcTGf-xCCd4X3eYzGV3eLXCWXWgQHI5tCa_hgGC32vXtij9k/s1600/NESTOR+PELICANO.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhJbjJo-88sx_ztZDh7RVkEOHUli4e-znzt9u1TnRzlMwYa7pPQ1tIKLQ24jg_oYbX_5pxbrLebqiLVMcHLnKGLgX9251LcTGf-xCCd4X3eYzGV3eLXCWXWgQHI5tCa_hgGC32vXtij9k/s640/NESTOR+PELICANO.jpg" width="640" height="384" /></a></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-41976585497099813282016-04-08T18:19:00.000-07:002016-04-08T18:30:08.881-07:00PREGUNTAS, CON MARYSE RENAUD, POR NILO PALENZUELA<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipbb7kOfNou1NKfaetnMzRqgIYiuUAN9CNhh22fLzAzBbZcBU-j-1IVnPtBY9g5wnivcj1fiJr31Rrpa2k7QSgAV7AvGA4dHp6_bemQVuRWzh8pbgQuuPEjPEuomcu4t5f3i_lAU8i5VE/s1600/FOTO+MARISA.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipbb7kOfNou1NKfaetnMzRqgIYiuUAN9CNhh22fLzAzBbZcBU-j-1IVnPtBY9g5wnivcj1fiJr31Rrpa2k7QSgAV7AvGA4dHp6_bemQVuRWzh8pbgQuuPEjPEuomcu4t5f3i_lAU8i5VE/s640/FOTO+MARISA.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOg67tEL_L0ixi4740HqiZvOHs4uZtYw_vHuws2i3uVIzoaJNVVsGfo-dQJqxBkoc54Pt_NkInQFKA2-gsHZ8QfZZ1O5ixRpx7r7Leei_wHdwaksPApYLuqGuIDQFcMIOnPYkur6Z3a-Q/s1600/TAPA+JUNGLAS.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOg67tEL_L0ixi4740HqiZvOHs4uZtYw_vHuws2i3uVIzoaJNVVsGfo-dQJqxBkoc54Pt_NkInQFKA2-gsHZ8QfZZ1O5ixRpx7r7Leei_wHdwaksPApYLuqGuIDQFcMIOnPYkur6Z3a-Q/s640/TAPA+JUNGLAS.jpg" /></a></div>
MARISA EN SU JUNGLA DE POITIERS
1. En un artículo Emiliano Coello Gutiérrez sugería la persistente presencia en su narrativa de personajes expatriados. Desde la época de Suzanne Césaire a la actualidad numerosos martiniqueses parecen estar marcados por esta condición. Más que la expatriación en el caso Maryse Renaud, ¿habría que hablar de la nostalgia de la isla vivida en su casa durante la juventud?
2. El hecho de haber sido catedrática en la Universidad de Poitiers le ha permitido ver el espacio latinoamericano desde una perspectiva amplia. ¿Ve la literatura francófona integrada en ese panorama o aislada por las específicas condiciones de la francofonía?
3. Ante su novela Junglas surge enseguida el título del famoso cuadro de Wifredo Lam, de 1943. El cuadro tenía que ver con un contexto preciso donde se aunaba surrealismo y vindicación de las raíces africanas del Caribe; aquel lienzo tenía que ver con las posiciones de la revista Tropiques, con el Cahier d’un retour au pays natal, de Aimée Césaire, con los Contes nègres, de Lydia Cabrera, o con los poemas de Nicolás Guillén. ¿Le parece que aquellos procesos de fundación de una identidad tienen que ver con su universo literario y personal?
4. Visto desde el español, sorprende el amplio discurso que se ha desplegado sobre la identidad en diversas generaciones de escritores e intelectuales martiniqueses, desde la época de los animadores de Tropiques o de Édouard Glissant a Chamoiseau, Confiant y Bernabé, los autores de Éloge de la créolité? Las referencias a Martinique y a los "expatriados" ¿surgen más de una necesidad que de una voluntad teórica y estética?
5. Recuerdo las publicaciones de los años 30 y 40, Revue du Monde Noir, L'Étudiant Noir, Tropiques. Cyparis parece un personaje de la negritud.(Maryse me refiero a: perdida de sus raíces y, desde la perspectiva de la novela, evocación de un territorio imaginario afrocaribeño).
6. El créole es la lengua vindicada por las últimas generaciones de escritores de La Guadeloupe, Martinique o La Réunion. Advierto la presencia del créole entre los haitianos y martiniqueses de su narrativa última.
7. Cuando presentó su libro Junglas escuché que había elegido para escribir el español por su tono musical. ¿A la precisión conceptual y poética de la tradición escrita en su lengua prefiere la variación tonal y la ambigüedad de la lengua española?
8. ¿Será también porque en esta lengua se halla escritores próximos, Onetti o Felisberto Hernández?
9. Entre escritores a los que usted ha conocido se halla, según me ha dicho, Adalberto Ortiz. Salvadas las distancias históricas y las inclinaciones políticas del ecuatoriano, ¿sus novelas no merodean los paisajes vitales de supervivencia de un Juyungo?
10. Siempre sorprenden los escritores que escriben en lenguas que no son maternas. En francés hay muchos que lo hacen y que tienen como idiomas de partida el inglés, el rumano o el ruso. Latinoamericanos como Vicente Huidobro o Alfredo Gangotena escribieron en francés, también el español Juan Larrea. ¿Escribir en otra lengua significa una renuncia y una crítica al universo más familiar?
11. En Francia Maryse Renaud ha sido una gran difusora de los escritores latinoamericanos. ¿A qué escritores ha apreciado más desde el dominio del diálogo intelectual y de la amistad? ¿Y en el ámbito francés?
RESPUESTAS
1.
En un artículo, efectivamente, Emiliano Coello sugiere la persistente presencia en mi narrativa de personajes expatriados, y tiene toda la razón. Pero pongámonos de acuerdo sobre lo que entendemos por “personajes expatriados”, ya que la noción de expatriación, con frecuentes connotaciones políticas o jurídicas, va generalmente de la mano con la idea de desarraigo, de desposeimiento, de una dolorosa sensación de ruptura y fracaso personal. En mis textos pasa toda clase de personajes y si bien no escasean los que objetivamente se encuentran fuera de su patria, el que sean unos “expatriados” no reviste necesariamente en todos los casos connotaciones trágicas ni dolorosas. En Junglas, por ejemplo, mi última novela, se cruzan los destinos de un senegalés, un iraquí, un argentino (un exmontonero), un boliviano, dos ecuatorianos y dos jóvenes estudiantes franceses, uno de los cuales es martiniqués. Lo cual nada tiene de extraño ya que el marco de la acción es la babélica ciudad de Nueva York, un crisol de etnias y culturas. Entre ellos se encuentran gentes realmente desarraigadas, desvalidas, que se están buscando mal que bien la vida en los Estados Unidos, pero éste no es el caso de los dos franceses que sólo están de paso por Nueva York, descubriendo la ciudad. En cuanto a mis personajes antillanos propiamente dichos proceden generalmente de la clase media superior, o sea, la burguesía acomodada, sin mayores problemas económicos, que vive en Francia, en la metrópoli, más por gusto, por elección, que por obligación (véanse El cuaderno granate, La mano en el canal, Junglas). De modo que las tintas sombrías, violentas, que acompañan a menudo a la noción de expatriación, exilio, destierro, van reservadas más bien a otro tipo de personajes de condición modesta, acorralados por la miseria o por contextos políticos adversos. Con una excepción, sin embargo: la confrontación brutal con el racismo, desestabilizadora, humillante, vivida en el colegio por una niña antillana, en el cuento “Cara de ladrillo”, pero que viene tratada con humor y humanismo. Lo que sí sienten, en cambio, mis personajes antillanos es cierta nostalgia de la isla, de intensidad variada, según los textos…Una nostalgia idealizadora ligada a emociones, sensaciones, paisajes amados, sabores, a vivencias de la niñez (Véanse los cuentos de En abril infancias mil)
2.
Para mí que son escasos desafortunadamente los puentes tendidos entre el espacio literario latinoamericano y la literatura francófona en general. De hecho, al privilegiarse el idioma se infravalora el peso de la historia que nos une a francófonos e hispanohablantes, de la geografía en común, de los modelos económicos que amoldaron durante siglos nuestras sociedades (la economía de plantación, por ejemplo); se olvidan las costumbres, la música y demás manifestaciones culturales que bien revelan el parentesco existente, por ejemplo, entre todos los caribeños, que hablen español, inglés o francés.
Ahora bien, no seamos excesivos: entre la literatura francófona de las Antillas o de África y cierta parte de la literatura latinoamericana —la caribeña, la colombiana— noto a veces cierta porosidad, extrañas semejanzas en la temática, en la escritura, en la forma de aprehender el mundo; cierta coincidencia en el barroquismo de la prosa, por ejemplo. Similitudes que se deben, creo, sin que lo busquen necesariamente los autores a nuestras raíces comunes, a una sensibilidad común forjada por la historia.
Ya mi amigo Vincent Placoly, en su tiempo, reivindicaba abiertamente su condición de “americano”, admirador de Borges, entre otras cosas.
En mi narrativa intento, por mi parte, sugerir esta unidad soterrada que nos hermana más allá de la lengua, más allá del color, reuniendo mediante la trama a francófonos e hispanohablantes, involucrándolos en aventuras comunes. Y en el nuevo texto en el que estoy trabajando actualmente —una novela sobre un tal Cyparis, único superviviente de la erupción del Monte Pelado en 1902—, se ven muy bien los lazos estrechos, y hasta determinantes, que existieron en la época de la construcción del canal de Panamá, a comienzos del siglo XX, entre Martinica, los Estados Unidos y Panamá. Sin los antillanos francófonos y anglófonos sobre todo, y algunos centroamericanos, esta empresa prometeica no hubiera podido llevarse a cabo. Más que el idioma los hermanó la geografía, la tierra, el clima cálido y húmedo al que todos estaban acostumbrados y que eran los únicos en poder aguantar.
3.
Claro que comparto la postura militante de un Wifredo Lam, si las raíces africanas del Caribe son lo que le presta a la zona gran parte de su identidad cultural, lo cual no significa limitar el Caribe a la negritud, desde luego, negando las demás aportaciones étnicas puestas de relieve por los adeptos a la “créolité” o al “Tout-Monde” de Glissant, por ejemplo. En mi narrativa, en El cuaderno granate en particular, se oponen abiertamente dos personajes en torno justamente al tema de la negritud, puesta en un altar por el marido y denigrada, en cambio, por la mujer, reacia en admitir a esta África que alimenta discretamente la cultura antillana y que corre por sus venas (es esta mujer un típico ejemplo de la alienación de la burguesía martiniquesa de los decenios anteriores, analizada, como bien se sabe, por Frantz Fanon )
4
Puede sorprender, efectivamente, desde una perspectiva hispánica el amplio discurso identitario desarrollado por los intelectuales y escritores martiniqueses. Ahora bien, no son ellos, sin embargo, los únicos antillanos en demostrar interés por esta cuestión. Cuba, Puerto Rico, República Dominicana también cuentan con grandes textos ensayísticos sobre la identidad nacional (cf. entre otros El país de cuatro pisos del puertorriqueño José Luis González, o Al filo de la dominicanidad, de Andrés L. Mateo, o Los letrados y la nación dominicana, de Miguel Ángel Fornerín). Nuestra especificidad quizás radique en la reiteración y continuidad de dicho discurso, en las nuevas inflexiones y modulaciones que cada nueva generación pretende aportar a la reflexión colectiva. De alguna manera se explica, creo, por razones políticas, por el estatuto fluctuante de Martinica: primero colonia francesa desde 1635, luego “departamento francés de América” a partir de 1945 (con su correlato ideológico, la asimilación), departamento atravesado, sin embargo, por un fuerte afán independentista en los años 60 particularmente, situación incierta, siempre en cuestión, que no puede sino fomentar reflexiones sobre la identidad y el destino político del hombre martiniqués, sobre las relaciones entre metrópoli y departamentos de ultramar, sobre el lugar de Martinica en su espacio propio — el caribeño—, en el espacio latinoamericano y mundializado. De ahí, creo, el paso de la poética de la Negritud de Césaire (un momento fundamental de aclaración de la situación, de lucidez, para los antillanos) a la exaltación de la “créolité” , y de ésta al Tout-Monde d’Édouard Glissant, fase de apertura máxima al vasto mundo en el que nos toca vivir hoy.
También podría hablarse de emulación constante entre unos y otros en la misma isla, de la necesidad de superar la palabra del Padre (Césaire), de ir afirmando nuevos valores tanto desde el punto de vista político como artístico. La noción de “expatriación” —con la carga dolorosa que implica—, tratándose de los intelectuales martiniqueses me parece muy relativa, porque van y vienen constantemente a su antojo de la isla a Francia, y de Francia a los demás países europeos, o a los Estados Unidos (véase el caso emblemático de Glissant). Expatriarse por algún tiempo hasta puede significar enriquecerse, entrar en contacto con lo otro, escapar de la clausura de la isla. Los únicos en sufrir realmente de dicha expatriación fueron los trabajadores que salieron masivamente a Francia en los años 60 a buscar un empleo que la isla no les podía ofrecer y que se colocaron mal que bien en la metrópoli en determinados sectores (hospitales, correos).
Ahora bien, estéticamente el tema del expatriado abre posibilidades casi infinitas que no va a rechazar ningún escritor. Raphaël Confiant, por ejemplo, acaba de publicar la biografía (novelada) de una martiniquesa expatriada a los EEUU (por razones económicas y también por el afán de descubrir el vasto mundo y de afirmarse fuera de la isla): la mujer apagada y dócil de Martinica se convierte entonces en este nuevo contexto en un gángster al frente de una organización de apuestas clandestinas y reina literalmente sobre Harlem (Título: Madame St-Clair. Reine de Harlem, Mercure de France, 2015
6.
En mi última narrativa, efectivamente, he acudido al créole, vindicado por las últimas generaciones de escritores de mi tierra, así como de Guadalupe y de La Réunion, en el marco de la política francesa de descentralización y del fomento de las lenguas regionales. (Se enseña el créole y se escribe también en créole para el teatro en particular. ) Aunque no soy “criollófona” ni mucho menos y sólo he vivido tres años seguidos en Martinica —la burguesía martiniquesa siempre se esforzó por distanciarse lo más posible de ese idioma popular, denigrado y tildado por mucho tiempo de “patois”—, siempre me ha interesado el créole. Por pura curiosidad, por saber que era parte de mis raíces y por amor a todas estas palabras misteriosas y esas cadencias que oía sonar de adolescente, en París, en los discos de mis padres. Mi madre fue quien me sirvió de iniciadora, me explicó las letras de las canciones y la cultura ancestral de la isla, y pronto aprendí a volar sola. Hasta puedo ahora hablar créole … con un acento no muy castizo, pero todos me entienden. Y he terminado por animarme a escribirlo. Por placer.
Ahí vienen dos pasajes de Junglas, bastante significativos, creo:
PRIMER PASAJE
Bastien penetró en la habitación con ánimo conversador. Cuando estaba de buen humor se entretenía en mechar su discurso con palabritas en «criollo básico», que le venía enseñando a trancas y barrancas su amigo martiniqués, ansioso de vindicar, según decía, esta lengua largo tiempo considerada un dialecto y despreciada por la burguesía de su tierra. Pocas cosas diferenciaban, de hecho, al alumno del maestro. Cyril, que había vivido poco tiempo en Martinica, distaba mucho de dominar este idioma que sólo usaba de vez en cuando, nostálgico, con algunos amigotes para bromas y chistes, y casi nunca en su familia, acérrima defensora de la lengua francesa. Pero le tenía al criollo un cariño particular por haber sido una lingua franca, llena de colores, ritmos e imágenes sabrosas, chapurreada sin complejos desde los primeros tiempos de la conquista de Martinica por todos sin excepción : blancos, negros y también sus queridos caribes, unidos por un idioma campechano que hasta había acogido en su seno palabritas del español y del inglés.
—¿Ki nov ?, tío. ¿Estás sordo ? Oye, conocí a una espléndida pelirroja irlandesa. Indiana… Original el nombre de la dama, ¿no ? Es por una vajilla de loza francesa con floripondios rosados que su madre vio en una tienda de antigüedades de Dublin. Y que no alcanzó a comprar..., pero se encariñó con estas tres sílabas.
SEGUNDO PASAJE
De repente Bastien se puso de pie y empezó a pasear por la habitación con aire jovial.
—Pero todos pensábamos que ese plan era historia antigua, un capricho suyo (de Vincent y René), como otros tantos. Que sólo hablaban por hablar. O como me dijiste tú que dicen tus viejos martiniqueses de monte adentro, en criollo, « para impedir que se les críe mal aliento » —Bastien soltó una enorme carcajada.
Le encantaba constatar cómo se iba redondeando con el tiempo su stock de palabras exóticas. Algún día terminaría por ser todo un doctor en criollo.
7-8
Primero no creo que la precisión conceptual sea privativa de la lengua francesa, también la posee la lengua española. Y le veo más flexibilidad, más posibilidades poéticas, sonoras, al español, que nos brinda generosamente palabras llanas, agudas y esdrújulas, cuando el francés se contenta con una melodía monótona basada únicamente en oxítonos. Tiene su encanto, no lo niego, una indiscutible elegancia (envarada, digo yo), como suelen comentar los extranjeros. Pero la lengua española lo tiene todo: la garra, la truculencia que le falta al francés, y la mesura, si hace falta, la emoción discreta y fugaz. Leo a Rubén Darío y me quedo totalmente satisfecha, o a Valle-Inclán. O a Felisberto Hernández que tan bien sabe captar la voz de los cuchillos, los tenedores, los balcones. Leo, claro, al gran Onetti y a otros muchos amados escritores de mi biblioteca.
9.
Conocí efectivamente a Adalberto Ortiz, por pura casualidad, durante un viaje que hicimos mi esposo y yo a Ecuador, desde Martinica donde nos encontrábamos veraneando. Tenía 26 años y no sabía quién era él. Mucho más tarde, en Poitiers, leí Juyungo y me impactó bastante esta novela por su realismo lírico y su construcción desflecada, heterogénea, muy innovadora en aquel año 1942. Pero no creo compartir gran cosa con él, primero porque pertenecemos a generaciones y contextos históricos totalmente diferentes. La cuestión racial, centrada en la explotación del negro en Jugungo, no constituye el eje de mis textos, aunque el racismo y la xenofobia afloran en múltiples ocasiones en ellos, en marcos urbanos y contemporáneos. Creo, sobre todo, que lo que nos diferencia radicalmente es una cuestión de tónica: el arma del humor, de la parodia, que uso frecuentemente para canalizar o desinflar situaciones álgidas, no la maneja él, si mal no recuerdo. La tónica dominante de Juyungo es la tragedia desgarradora.
Pero algunos atisbos de violencia telúrica atraviesan efectivamente mis textos, cuando me pongo a pensarlo. Específicamente en el texto que estoy preparando actualmente, y debo reconocer que a Adalberto Ortiz y a mí nos atraen poderosamente las potencialidades violentas, los recovecos oscuros de las selvas de nuestra América.
10.
Beckett, Ionesco, Bianciotti, Kundera, Huidobro, Gangotena, efectivamente, escribieron en lenguas que no eran las maternas. Muy bien. Y supongo que no lo vieron como una renuncia, al contrario, sino como una apertura hacia otro mundo de signos, sonidos, sensaciones y valores. Por mi parte, opté por el español, después de una larga carrera de profesora de literatura hispanoamericana y de un doctorado sobre la obra del uruguayo Juan Carlos Onetti. El español es un idioma que amé desde el mismo momento en que me lo enseñaron en el Lycée Fénelon, en París, a través de la literatura picaresca, de los romances, de las comedias de Lope de Vega, del loco de Don Quijote, evidentemente. Pronto fui armando una pequeña biblioteca de textos queridos con el dinero que pedía a mis padres, para gastos menudos, y recuerdo que entre ellos se encontraba La barraca de Blasco Ibáñez. ¡Qué deslumbramiento ante tanta potencia! Y este entusiasmo nunca se desmintió, al contrario, fue creciendo con el descubrimiento de la literatura latinoamericana, con la cual estoy muy compenetrada por razones objetivas. Martinica: departamento francés de América. Tengo por tanto un pie en la metrópoli y otro bien afincado en América. Me gusta manejar este idioma español, hacerlo lo mejor posible, perderme en los recovecos de los diccionarios, averiguar matices, en fin, entretenerme con los signos, aprovechar las posibilidades léxicas y los giros específicos que ofrece América Latina, que siempre late en mis textos a favor de un diálogo o de una descripción, por ejemplo. Y también intento imprimir al español que escribo una cadencia mía, sacudirlo con frases secas, precipitadas, tajantes, en ocasiones, o envolventes, proliferantes y sinuosas como la maleza tropical. Escribir en español para mí es una fiesta.
A expresarme en francés he renunciado de momento porque me avergüenza, me apena, me entristece ver el poco interés que demuestran actualmente en Francia los intelectuales, las supuestas élites, por su lengua y su cultura. A diario, tanto en la radio como en la televisión (un poco menos, es cierto) se pisotean las reglas más elementales de la sintaxis (interrogaciones, negaciones, afirmaciones) y se habla una lengua de “patio de escuela”, pueril, esquemática, desestructurada. Y nadie rechista, ya que son doctos profesores, ministros, especialistas en esto y lo otro, y hasta el mismo presidente de la República, los que profieren las burradas en cuestión. Es tal el deterioro actual de la lengua, invadida, en cambio, por un montón de inútiles anglicismos, que a veces dan ganas de bajar los brazos.
AHÍ TIENE UN PASAJE SUGERENTE SACADO DE JUNGLAS
(directamente inspirado en lo que se puede oír actualmente en la radio o la televisión. De la calle, no hablemos, pero con la calle seamos indulgentes.)
—Aprender a desaprender el francés... ¡Parece mentira ! Si aquí los nativos ni siquiera saben formular correctamente una interrogación directa, ni pasar del singular al plural ! De las conjugaciones más elementales ni hablemos. ¡Para qué habré venido yo a Francia ! Para escuchar a cada rato : «Debemos reunirse sin tardar en el despacho directorial », o ««algo en la cual pienso noche y día», cuando no nos rompen el coco con «¿Es qué el lugar donde vives ?», «¿Es qué la intención del novelista ?», o «¿Es qué cómo te llamas ?» ¡Como si les fuera imposible zafarse de ese engrudo y decir sencillamente, como Dios manda, «cómo te llamas, macho» y «dónde vives, mi niño». En cuanto a la intención del mentado novelista ..., para mí que es dirigirse a lectores que no sean totalmente analfabetos. Menos mal que estás tú, amorcito, día y noche, noche y día para hacerme olvidar esos horrores !
Susana pasaba de la rabia a la risa. Le echaba los brazos al cuello, lo acariciaba, le arremolinaba el pelo, lo tumbaba en la cama, apretaba sus labios carnosos contra los suyos hasta hacerle daño, le mordisqueaba el lóbulo de la oreja, le alisaba las pestañas con su saliva, artísticamente. De todas estas ternezas vertiginosas ya no quedaba nada.
Cyril, abatido, sufría en silencio. No servía argumentar. Aprender a desprenderse de ella... ¿No era ésta acaso la única solución atinada ?
11.
Son bastantes los escritores latinoamericanos que he recibido y alojado en mi casa, todo un hotel, y con quienes mantengo relaciones amistosas, pero he de reconocer que algunos resultan particularmente entrañables y fieles, como el novelista costarricense Rodrigo Soto, el argentino Mempo Giardinelli (Premio Rómulo Gallegos 1993) y el poeta y ensayista dominicano Miguel Ángel Fornerín. Todos, reconocidos en sus países respectivos y fuera de las fronteras nacionales, tienen don de gentes, saben escuchar las interrogaciones ajenas, participar con llaneza y precisión en los debates, aportar respuestas, sugerir sus dudas, dialogar; en resumen, integrarse fructuosamente en una reflexión colectiva para mayor provecho de todos. También tengo que mencionar a Roa Bastos, un gran amigo del Centro de Estudios Latinoamericanos de Poitiers (C.R.L.A.), una figura incomparable de las letras latinoamericanas hoy fallecida, cuya modestia y actitud cooperativa siempre me llamaron la atención. Otros buenos amigos han muerto, desafortunadamente, como Rubén Bareiro Saguier, Juan José Saer, Saúl Yurkievich, y los vivos, como Mario Goloboff, Cristina Rivera Garza, Luisa Futoranski, Pablo Urbany, viven bien lejos o sólo se llegan hasta Poitiers de vez en cuando, para coloquios internacionales o seminarios. Pero la amistad y la admiración que les profeso se mantiene intacta.
Nilo Palenzuela
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-49094039255897890922016-03-22T08:35:00.000-07:002016-03-23T14:12:27.882-07:00AIMÉ BONPLAND: LA AVENTURA VITAL DE UN CIENTIFICO EJEMPLAR, POR FERNANDO AÍNSA
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghKdtgWqvmPi3wDBEqX15ifizSy3GGDeP6eJVIVncjJXVJGz_7ZRmD38zXjtnS_8pOg0Xw_5wje4VIc_-U980vMwWUB0pz6OAxPtGnz-syH5FqqbYkocxDLDjsziCaL0nFmeqTAPrVYQM/s1600/TAPA+LE+VOYAGE.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghKdtgWqvmPi3wDBEqX15ifizSy3GGDeP6eJVIVncjJXVJGz_7ZRmD38zXjtnS_8pOg0Xw_5wje4VIc_-U980vMwWUB0pz6OAxPtGnz-syH5FqqbYkocxDLDjsziCaL0nFmeqTAPrVYQM/s640/TAPA+LE+VOYAGE.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlrbfl9o7ayhZNHK-hHtvQty0sbIMOACKxVgYz-KJRV1568WpHq9qUIOd9yAlxOwk_inBcld2fOr_ggVy-lknj-9vQbcBpExhjYnknj-GRw0QbBT6DffiI0ddrpglt5QRjyIlVO0SASxI/s1600/TAPA+MEMORIAS.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlrbfl9o7ayhZNHK-hHtvQty0sbIMOACKxVgYz-KJRV1568WpHq9qUIOd9yAlxOwk_inBcld2fOr_ggVy-lknj-9vQbcBpExhjYnknj-GRw0QbBT6DffiI0ddrpglt5QRjyIlVO0SASxI/s640/TAPA+MEMORIAS.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0XMw21Gmwft8tulIYTNAKHiSTA_gzj0N-214WB9e7wVUfARYqkNrk86UzLtHMGA8FS6JXHViZs0XmiPkLfcYtQv_a1guJz27AGVoZJ7tY2MpW1c0HDEsfiD_dSa89Fx4sNM6yln_JPC0/s1600/retrato+Amado_Bonpland.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0XMw21Gmwft8tulIYTNAKHiSTA_gzj0N-214WB9e7wVUfARYqkNrk86UzLtHMGA8FS6JXHViZs0XmiPkLfcYtQv_a1guJz27AGVoZJ7tY2MpW1c0HDEsfiD_dSa89Fx4sNM6yln_JPC0/s640/retrato+Amado_Bonpland.JPG" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEid8eEmx6l0S5Fw_42YikeMnQZqQofFK9q4ltq_k6C10gxgQAYQ9Xh3DUih6TYJimH_pPabsUM29cSqHC0UoGIrSuaK6clmH3-4t7FS4KmyzA1PjcL6hmQ-gAp2_x8-bn6HFZFWPpTgyCs/s1600/retrato+de+H%25C3%25BAmboldt.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEid8eEmx6l0S5Fw_42YikeMnQZqQofFK9q4ltq_k6C10gxgQAYQ9Xh3DUih6TYJimH_pPabsUM29cSqHC0UoGIrSuaK6clmH3-4t7FS4KmyzA1PjcL6hmQ-gAp2_x8-bn6HFZFWPpTgyCs/s640/retrato+de+H%25C3%25BAmboldt.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfOKwsKzizNJnrurxYWjrMDiUzqV3QkX8x906ByhqyCKvyCuqW8Yjm_90pISkwd-B7QcmekkIZNJ3xzK1AcfAVWBAT0u843QfZS8N3PQ_CdcTuK3GspzY4kGcvNCoZ3jUwvvcAuii13S4/s1600/Fernando+Ainsa+en+su+biblioteca+de+Zaragoza+%2528Foto+Heraldo+de+Arag%25C3%25B3n%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfOKwsKzizNJnrurxYWjrMDiUzqV3QkX8x906ByhqyCKvyCuqW8Yjm_90pISkwd-B7QcmekkIZNJ3xzK1AcfAVWBAT0u843QfZS8N3PQ_CdcTuK3GspzY4kGcvNCoZ3jUwvvcAuii13S4/s640/Fernando+Ainsa+en+su+biblioteca+de+Zaragoza+%2528Foto+Heraldo+de+Arag%25C3%25B3n%2529.jpg" /></a></div>
AIMÉ BONPLAND: LA AVENTURA VITAL DE UN
CIENTIFICO EJEMPLAR
Fernando Aínsa
Pocas veces se puede leer una biografía en la que el autor esté tan compenetrado con la vida, el paisaje y el medio donde ha vivido el personaje del que narra su periplo vital, como la que nos ofrece Eric Courthès en este “viaje sin regreso” del botánico Aimé Bonpland 1.<a href=" Eric Courthès, Le voyage sans retour d’Aimé Bonpland, explorateur rochelais (París,L´Harmattan,2010),http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=31196. Hay una edición en español Memorias de un muerto, el viaje sin retorno de Amado Bonpland Asunción,Servilibro,2010, http://www.servilibro.com.py/libreria/productos/memorias-de-un-muerto-el-viaje-sin-retorno-de-amado-bonpland"></a>
Placer inmenso el sumergirse en las tierras paraguayas donde el famoso científico francés estuvo confinado por el dictador Francia, revivir su existencia en las Misiones de la Argentina y esas incursiones en “la tierra purpúrea” que Hudson por esos años había inmortalizado en una emblemática novela sobre el Uruguay, La tierra purpúrea, que el autor nos procura.
Placer contagioso, porque Eric Courthès ha vivido también en esas tierras, las ha recorrido con el mismo entusiasmo que lo hiciera Bonpland, habla desde “dentro” de un paisaje vivenciado en forma entrañable; nos describe la naturaleza, sus plantas y árboles, que Bonpland inventarió con minucia, con idéntica devoción. Documentado, abundante en notas de agradable lectura, lejos de la erudición farragosa de un académico, Courthès nos devuelve a esos años en que Bonpland, primero acompañando a Humboldt en su búsqueda de la unión del Orinoco con el Amazonas y luego solitario explorador del Paraguay y las Misiones, donde vivió hasta su muerte, intentando negocios y plantaciones sometidas a los avatares políticos de la época en una región convulsa, con guerras civiles y caudillos de volubles alianzas.
Courthès conoce esa historia de primera mano y con estilo ágil y envolvente nos conduce en los meandros de la vida de Bonpland desde su muerte hasta sus orígenes en las tierras marítimas de la Rochela, donde había nacido. En ese remontar el tiempo, al modo de El viaje a la semilla de Alejo Carpentier, nos brinda un panorama de las ideas científicas de la época, del sobreviviente romanticismo que acompaña la curiosidad de aquellos buenos discípulos de la Ilustración que encontraron en tierras americanas un magnífico laboratorio y un mundo inédito, apenas inventariado.
Época memorable, de héroes entregados con pasión a una vocación científica de la que la historia no siempre ha hecho un justo reconocimiento. Bonpland no ha tenido en Francia el merecido eco que su obra merecía. Courthès nos lo recuerda al describir las dificultades económicas en que vivió y la justicia que pareció llegarle, finalmente, en la misma tierra donde estuvo prisionero de ese dictador que dominó el Paraguay durante décadas y que el escritor Augusto Roa Bastos inmortalizó en Yo, el supremo, esa novela donde el propio Bonpland es personaje. Con hábil intertextualidad, Courthès acude a sus páginas para retrazarnos la ambigua relación que unió al botánico y su carcelero.
Bonpland, al vivir en esas tierras que los conquistadores españoles habían bautizado como “el paraíso de Mahoma”, no pudo evitar ser un amante generoso en sus afectos y dejó una reconocida descendencia. Eric Courthès lo recuerda con contagiosa alegría que anima la biografía de un hombre que no solo se dedicó a describir y dibujar hojas y plantas, sino a ser un jocundo y vital personaje de su tiempo.
Recomendable desde todo punto de vista esta biografía de Aimé Bonpland merecería una mayor difusión. Hombres así, espíritus curiosos y aventureros como este pionero explorador americano, ya no existen. Solo revividos como lo hace este otro gran aventurero e inquieto viajero que es Eric Courthès, es posible redescubrir un tiempo donde la tenaz curiosidad acompañaba a viajeros que inventariaban un mundo que era realmente un “Nuevo Mundo”.
Zaragoza, marzo 2016
1 Eric Courthès, Le voyage sans retour d’Aimé Bonpland, explorateur rochelais (París,L´Harmattan,2010),<a href="http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=31196">http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=31196</a>. Hay una edición en español Memorias de un muerto, el viaje sin retorno de Amado Bonpland Asunción,Servilibro,2010, http://www.servilibro.com.py/libreria/productos/memorias-de-un-muerto-el-viaje-sin-retorno-de-amado-bonpland
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-19577988463182121342016-02-11T10:27:00.002-08:002016-03-05T04:01:48.692-08:00TRAVESÍAS : JUEGUITOS A LA DISTANCIA Y CON EL TIEMPO, CON MI AMIGO FERNANDO AÍNSATRAVESÍAS1 :
JUEGUITOS A LA DISTANCIA
Y CON EL TIEMPO,
CON MI AMIGO FERNANDO AÍNSA
‘’ Cuando amas tienes que salir/ No lloriquees sonriendo/ No te anides entre dos senos/ Respira camina sal vete/, Blaise Cendrars, ‘’ Tu es plus belle que le ciel et la mer’’, Au cœur du monde
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjj0Hc2vkUw6-oZ6EQfflRKZsuU27wiswqPqUMwMDviVJ9ljf7gaphGUCmECtPk5DWhj_o35QlnWwCVnUwptxKRXZ9M24qycwUAfm7nAhpurN1S3iELOXtxo2S920-Z3J_z6QzCi6dKIFU/s1600/Fernando+Ainsa+en+su+biblioteca+de+Zaragoza+%2528Foto+Heraldo+de+Arag%25C3%25B3n%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjj0Hc2vkUw6-oZ6EQfflRKZsuU27wiswqPqUMwMDviVJ9ljf7gaphGUCmECtPk5DWhj_o35QlnWwCVnUwptxKRXZ9M24qycwUAfm7nAhpurN1S3iELOXtxo2S920-Z3J_z6QzCi6dKIFU/s640/Fernando+Ainsa+en+su+biblioteca+de+Zaragoza+%2528Foto+Heraldo+de+Arag%25C3%25B3n%2529.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpLPrHJZpx9S7oeCjJR8D86-BLAmcb4ry87Jwu0HlyJVyUQw5idTHB61WcEr-ujYT9z3YZ1fI6DBgQXEm1MGNIOVpc9px5Ecaijs10kOZnGl7Yo67NkpWwLQviFSGUTsG6_sivtcwVBwg/s1600/TAPA+TRAVES%25C3%258DAS.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpLPrHJZpx9S7oeCjJR8D86-BLAmcb4ry87Jwu0HlyJVyUQw5idTHB61WcEr-ujYT9z3YZ1fI6DBgQXEm1MGNIOVpc9px5Ecaijs10kOZnGl7Yo67NkpWwLQviFSGUTsG6_sivtcwVBwg/s640/TAPA+TRAVES%25C3%258DAS.jpg" /></a></div>
Al proyectar mi último viaje -modesto si los hay respecto de mis travesías anteriores hasta las Antípodas y las islas del día de antes- a Bilbao y Zaragoza, en diciembre de 2015, resolví dedicar parte de la estancia en Bilbao al gran explorador bilbaíno: Pedro Enrique de Ibarreta2 , y la de Zaragoza, a un amigo de los viajes, las islas y las utopías, como yo, don Fernando Aínsa3 .
Encontré a Fernando en la isla del Príncipe Eduardo, en Canadá, en 2006, en un magnífico congreso sobre la insularidad, en que el difunto C.E.L.C.I.R.P. de Néstor Ponce juntó a muchos otros colgados por el tema de la isla, y durante el cual nos fue dado asistir a una magistral conferencia sobre la insularidad de uno de los organizadores del evento: Godfrey Baldacchino4 -un maltés bien disparatado con las ínsulas también- en chancletas y bermuda, sólo le faltaba el salabre…
No se olvidan semejantes encuentros, y cuando nos volvimos a ver hace unos quince días, fue como si todo el jueguito de las islas volviera a empezar…
Lo abracé al gran forjador de utopías insulares en el pasillo de su piso de la Plaza San Francisco, como si lo hubiera visto el día anterior, y todos los jueguitos nuestros de isleños viajeros volvieron a empezar…
Durante nuestra charla informal en el sofá, le dediqué mi novela de Bonpland5 , y mi diario de viaje de Guido Boggiani6 , y él hizo lo mismo con tres obras suyas7 .
Pues empezamos a jugar con el tiempo, al abolir los siete años de separación, por no llegar yo como uno de esos ‘’ amigos de antes8 ’’, de improviso y pidiendo alojamiento y comida. De hecho, me había deparado la suerte del buen viajero una habitación de hotel con magistral vista al Puente de Piedra, a la Basílica del Pilar y al Ebro…
Luego, nos comprometimos en escribirnos mutuamente una nota -ya que no basta con hablar del otro en términos teóricos sino que uno debe agasajarlo, para evitar la tremenda ‘’indiferencia’’ - y nos despedimos con las riquísimas empanadas chilenas de Mónica, la esposa de don Fernando, cuya voz aparece de forma anecdótica y cómica en el ensayo suyo que me toca comentar ahora.
Travesías no es uno de esos ensayos clásicos, más bien monotemáticos y extensos, que nos toca leer en el mundo académico, es medio transgenérico, primero por su grafía especial. En efecto, el cuerpo del texto, en su centro habitual, se ve desdoblado a cada rato por notas que podrían ‘’ ser de pie de página9 ’’ pero que no lo son; convendría pues preguntarnos el por qué de semejante disposición gráfica:
''El centro
Al final de estas idas y vueltas, de todos estos viajes entre aquí y allá y los cambios de punto de vista sucesivos que se asumen unos y otros en el espacio, puede haber quienes se pregunten, legítimamente, si esta Travesía, estos Juegos a la distancia entre ‘’ aquí y allá’’, no están viciados de nulidad. Tal vez el juego para voces múltiples que se ha jugado a través de estas páginas es nulo desde el principio10.''
Vamos a arriesgar una hipótesis, en estas notas centrales, con alta carga de cinismo y nihilismo en este ejemplo, el autor pasa a un plano metalingüístico de auto-crítica, casi de auto-censura, que quizás hubiese pasado desapercibido a pie de página; su gestión extraña del paratexto le permite además meter el yo, meterse a sí mismo, enfermo y solitario en un cuarto de hospital, algo inusual también en un ensayo:
''Se ruega no caer en el sentimentalismo barato y en otros males pequeños-burgueses. Apenas restablecido, estos fantasmas deberían ser conjurados con energía11.''
En su especie de geopoética, hay mucho ego, mucho lirismo incluso, que derivará luego en un ‘’ aprendizaje tardío’’ de la poesía. En sus ‘’juegos a la distancia’’ entre un acá parisino o zaragozano, y un allá montevideano, entre un norte y un sur, no simples polos opuestos sino verdaderos conceptos o categorías oponiéndose, entrechocándose a veces, barloventean las voces, exteriores e interiores, de un ser herido por la fractura entre el sur de la infancia en el Cono Sur que ya pasó a simple recuerdo, totalmente desfasado de su actual realidad, con acentos kunderianos12 , y la del norte, del presente, en que suele darse en espectáculo para confortar los tópicos de sus interlocutores, de los que quedaron acá, de ‘’ los que viven una sola vez [y] se aburren13.’’
Como ya lo habrán notado, el viaje y el exilio están en el meollo de todo el librito de Fernando -cortito pero denso- y la crítica a los que se quedaron es feroz: ‘’ Están asomados a las puertas de las casas en que nacieron y no han salido de su pueblo14.’’, sin lugar a dudas por sentir don Fernando a su vuelta el rechazo, el ‘’re-celo’’, el ‘’re-sentimiento’’ de quienes se quedaron y envidian sus idas y vueltas por el mundo, sus travesías, y cuya actitud segregacionista, excluyente del otro y la diferencia, trastorna al exilado hasta dejarlo en un tremendo malestar existencial y hacer que llegue a preguntarse: ‘’ ¿El exilio, estar mal consigo mismo15? ’’
Esa parte de la obra me recordó una frasecita mía, que elegí de exergo para encabezar la página de inicio de mi dominio16 en internet, diciendo más o menos que el viajero tiene vidas múltiples y que por donde pasa se lo considera un poco como un ‘’intruso17 ’’, pero dando a entender que ese anonimato le da más latitud para las travesuras del viaje por el sur, ‘’ válvula de escape18 ’’ para la gente libertaria y libertina de un norte (Francia) actualmente totalmente liberticida.
En cambio, en el caso del exiliado, suele ser un intruso entre los suyos, al volver al pago de la Banda Oriental, será más bien una sensación muy fea para ‘’el ser del sur19 ’’ como se autodenomina o designa a sus pares latinos exilados, con mucha eufonía, el autor, en uno de sus mejores capítulos sobre el exilio…
Igual que el personaje de mi primera novela: Amado Bonpland, yo, el viajero, encontré la felicidad en el sur, haciendo travesuras mis travesías, tal como lo recalca don Fernando en una de esas notitas centrales tan pertinaces:
¿Cuándo se dirá ‘’ encontró el sur’’ de aquel que habiendo perdido el Norte ha descubierto que su destino y la felicidad estaban del otro lado?
También le tocó a Fernando hacer de sus travesías unas travesuras, jueguitos con el espacio, encontrarse a sí mismo con el Sur, por un instante fugaz y voyeuriste, tipo Aleph, con la chica – acaso una prostituta- que duerme desnuda cerca de los servicios del ‘’ Restaurante Don Juan’’, y a la cual espía desde la ventana del patio, la cual de repente ve que la está mirando y le sonríe, uniendo por un ratito sus dos trayectorias que sólo se cruzan en ese mínimo punto, en su mítico viaje de diciembre de 1991, en autobús desde Montevideo a Chile, la andina patria alargada de su esposa:
''Debe pasar algo en esos instantes de mágica contemplación, porque de pronto abre los ojos y me mira con dulzura y me sonríe, como si hubiera pasado la noche en su compañía. Luego, lentamente, con pereza, estira la sábana, se cubre y se vuelve a quedar dormida20.''
Pues los jueguitos de don Fernando con el tiempo de la infancia y sus espacios recobrados, a través de viajes míticos para apropiarse de nuevo de sus territorios, son a la vez textuales, ocupando varios espacios en la página y asumiendo varias voces, dentro y fuera de él, en las de los miles de otros de exiliados políticos de América Latina de los años 70 y 80, y también conceptuales, al manejar categorías tan difíciles de asir como el viaje, el exilio, el norte y el sur.
En este aspecto, el libro cobra sus aspectos más brillantes en el abordaje a la categoría de isla, idóneamente titulado: ‘’Islario contemporáneo21’’, que viene al final, a modo de colofón: el lugar de enunciación del exiliado ‘’des-exiliado’’ es una isla, su isla interior, la voz de su conciencia ‘’a-islada’’, en especial en las notitas centrales…
En aquella isla-matriz, chiquita y linda, textual y conceptual, hay una vulva de mujer a lo Michel Tournier, o de varias mujeres, al borde del camino, de los caminos del exiliado: la chica del ‘’Don Juan’’ de forma inesperada y puntual, y la mujer-madre: su Mónica, como constante invariable e isla-abra para el descanso eterno de la pareja. Aunque sea una soledad de a dos, de a dos exilados latinos se aguantan mejor las secuelas de tantas travesías, de tantos trastornos entre un norte y un sur, que lo despistan a uno al querer encontrarse con el otro, como el viajero, o más bien consigo mismo, como el exilado ‘’des-terrado’’ de sus islas rioplatenses: mi amigo don Fernando Aínsa… Éric Courthès, 12/02/16
Cul-de-Sac, San Martín, Guadalupe
Travesías, Juegos a la distancia, Ediciones Litoral, Málaga, 2000, http://fernandoainsa.blogspot.com/p/obras-individuales.html
[1859-1898] Después de exiliarse a Francia e Inglaterra durante las Guerras Carlistas de joven, de cartografiar el Chaco argentino, de pelear en la Guerra de Cuba, el ilustre y temerario bilbaíno terminó devorado por los Tobas del río Pilcomayo, a los 39 años, igual que Jules Crevaux, dieciséis años antes, a los 35. http://www.euskalkultura.com/espanol/noticias/pedro-enrique-ibarreta-un-aventurero-vasco-en-tierras-de-cuba-brasil-argentina-bolivia-paraguay
Palma de Mallorca, [1937], escritor aragonés y uruguayo que trabajó de director editorial en la UNESCO en París, de 1974 a 1999. Es ensayista, crítico literario y poeta. Sus ensayos de americanista suelen versar sobre temas tan ricos como la utopía, el exilio y las islas. Por no estar afiliado a ningún laboratorio, su estilo sencillo, pedagógico, y transgenérico, no se parece al de los típicos académicos, cuya jerga es a menudo abstracta, elitista e ilegible…
https://eroxacourthes.wordpress.com/2006/09/02/une-vision-globale-et-transdisciplinaire-des-etudes-insulaires-par-godfrey-baldacchino-p-1/
Memorias de un muerto, el viaje sin retorno de Amado Bonpland, Asunción-Corrientes, Servilibro-Subsecretaría de Cultura de Corrientes, 2010. http://www.servilibro.com.py/libreria/productos/memorias-de-un-muerto-el-viaje-sin-retorno-de-amado-bonpland
[1861-1901] Explorador, pintor, y etnofotógrafo italiano, asesinado a los 40 años por los Chamacocos Bravos, en Paraguay, en el Chaco Boreal. Traduje al español , compilé y anoté un diario de viaje suyo a los Caduveos, en 1892, Los Caduveos, Guido Boggiani, Universidad Católica, C.E.A.D.U.C., Biblioteca Paraguaya de Antropología, Vol. 95, Asunción, 2014. http://www.ceaduc.uca.edu.py/index.php/el-ceaduc/staff/87-libros/autores-nacionales/109-los-caduveos, a partir de la traducción brasileña de Amadeu Amaral Júnior, revisada por Herbert Baldus, Os Caduveos, Editorial Itataia, Belo Horizonte y Editorial de la Universidad de São Paulo, 1975, de la obra original en italiano: I Caduvei, Editorial Ermanno Loescher & Co, Roma, 1905.
1 Desde el otro lado, prosas concisas, Pregunta Ediciones, Madrid, 2014, http://preguntaediciones.blogspot.com/2015_04_01_archive.html
Aprendizajes tardíos, Ediciones El otro, el mismo, Mérida, Venezuela, 2007,
http://www.iberlibro.com/buscar-libro/titulo/aprendizajes-tardios/autor/fernando-ainsa/
2 Ibid, pp. 45-46
3 Ibid, p. 106
4 Ibid, p. 62
5 Ibid, p. 51
http://www.revistadelibros.com/articulos/la-ignorancia-de-milan-kundera
6 Ibid, p. 47
7 Ibid, p. 47
8 Ibid, p. 64
9 ‘’Los viajes solitarios nos permiten vivir varias vidas, llegar como intrusos en fiestas de otros, entrar en sus amores, sus amistades, y sus juegos, el Viaje nos hace múltiples, en el espacio y el tiempo, inmortales …’’
http://ériccourthès.com/index.html
10 ‘’ En ese primer y remoto desajuste que persevera hasta hoy, está tu extranjería esencial. Esa condición de intruso que te da la mirada diferente sobre los hombres y las cosas.’’, ibid, p. 61.
11 Ibid, p. 77
12 Ibid, pp, 65-90
13 Ibid, p. 99
14 Ibid, pp. 101-119
15 ‘’ Ya lo dijo D.H. Lawrence en El hombre que amaba las islas: ‘’ una isla, si es suficientemente grande, no es mejor que un continente. En realidad debe ser bastante pequeña para sentirse como una isla y diminuta para que se adapte perfectamente a tu propia personalidad.’’, ibid, p. 104
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-60208897378952108332015-07-16T12:48:00.000-07:002016-02-12T00:42:51.946-08:00EL DOLOR DE LA MADUREZ EN DOS DIARIOS DE GOMBROWICZ Y BIOY CASARES, ÉRIC COURTHES
EL DOLOR DE LA MADUREZ
EN DOS DIARIOS DE GOMBROWICZ Y BIOY CASARES
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0H473Ekrg1gtBW0cOis30lsatoBPLzh5jzLOruBxsyf9b7WYUydZMkxW_0DG0wh-RFba9f6BGNVp9HCqUl2OnfbJjx2yfjujg7spc5bswsBYuijWTM3Yg-HskzY5Mp6OratcpzgXE45E/s1600/DIARIO+BIOY.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0H473Ekrg1gtBW0cOis30lsatoBPLzh5jzLOruBxsyf9b7WYUydZMkxW_0DG0wh-RFba9f6BGNVp9HCqUl2OnfbJjx2yfjujg7spc5bswsBYuijWTM3Yg-HskzY5Mp6OratcpzgXE45E/s320/DIARIO+BIOY.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpSUy482-7UrC8kANTnokgzoyOk6HWKa-0dhiwxQ7nNIz6994mcAFqidBu6q-fKtun96XnyQx1BAF_wSNmsWraaAGoRvzIbn6gzW4z052_VMwtuwlErm02oliaHlOefe_lkAGH5X7c_3M/s1600/adolfo_bioy_casares.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpSUy482-7UrC8kANTnokgzoyOk6HWKa-0dhiwxQ7nNIz6994mcAFqidBu6q-fKtun96XnyQx1BAF_wSNmsWraaAGoRvzIbn6gzW4z052_VMwtuwlErm02oliaHlOefe_lkAGH5X7c_3M/s320/adolfo_bioy_casares.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLyeTlExRhHlSoHkIEdK9mZITM89kTVIKOvyIPjUfj4RcOwP4X9us9XyhQcd1r0ex5ZsCgPnu-rQ9aK27lSDKnthRN-jqDWPPT0Gq6FEg9Uamc8FIK78C6Bu0pHqcaVrbXGbpGilL81nQ/s1600/TAPA+GOMBRO.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLyeTlExRhHlSoHkIEdK9mZITM89kTVIKOvyIPjUfj4RcOwP4X9us9XyhQcd1r0ex5ZsCgPnu-rQ9aK27lSDKnthRN-jqDWPPT0Gq6FEg9Uamc8FIK78C6Bu0pHqcaVrbXGbpGilL81nQ/s320/TAPA+GOMBRO.jpg" /></a></div>
''La escritura es una descarga del sufrimiento.''
Scholastique Mukasanga
I) WITOLD GOMBROWICZ: EL MADURO INCOMPLETO
Witold Gombrowicz nació en 1904, en Maloszyce, cerca de Kielce1, a mitad de camino entre Varsovia y Cracovia, en Polonia, y murió en 1969, en Vence, cerca de Niza, en Francia. Empero, si bien ya se había dado a conocer en su país antes de su salida a Argentina, con la iconoclasta ''novela'' Ferdydurke2, en 1937, y si terminó su carrera literaria en Francia, ya reconocido universalmente, pasó 24 años de su corta vida en Argentina, donde quedó en el recuerdo de todos como el hombre que quiso matar a Borges3. En efecto, se negó a frecuentar los salones de las Ocampo, y en lugar de halagar a los grandes autores locales, como Borges y Bioy Casares, se pasó la vida criticando su dependencia intelectual respecto de Europa y pues, su falta de argentinidad. Aunque parezca paradójico, un polaco ilustre, aristócrata y rebelde, se metió con el pueblo callejero y trasnochero del Retiro en Buenos Aires, con jóvenes intelectuales desconocidos en Tandil donde vivió, y en Santiago del Estero4 donde pasó unos meses, y sacó más observaciones válidas sobre la Argentina5, que cualquiera de sus mayores pensadores. Según Juan José Saer, el Geniazo del Paraná: ''el tema witoldiano por excelencia, la inmadurez, lo inacabado que él atribuía a la cultura polaca, venía siendo de un modo inequívoco, desde los años veinte, la preocupación esencial de los intelectuales argentinos6.'' Por lo tanto, al enterarse don Witold de que los críticos argentinos ni lo entendían al respecto, y sólo notaban de él su aspecto irreverente y prepotente, se puso a practicar metadiscursos críticos a fines pedagógicos, tenemos una muy buena muestra de ello, al comienzo del Diario argentino7:
'' En Ferdydurke están en pugna dos amores y dos tendencias; una hacia la madurez y otra hacia la inmadurez eternamente rejuvenecedora... el libro es la imagen de alguien que, enamorado de la inmadurez, pugna por la madurez. Mas era evidente que no lograba sobreponerme a ese amor ni civilizarlo, y él, agreste, ilegal, secreto, me devastaba igual que antes, como una fuerza prohibida. Y... ¡ qué impotencia la del verbo frente a la vida.''
El Diario argentino fue publicado post mortem, en 1967, 4 años después de que falleciera el Geniazo de los Cárpatos en Francia, pero cuenta las andanzas argentinas de don Witold entre 1939 y 1963, o sea que ese dolor interno, esa atracción fatal por los jóvenes, de ambos sexos8, lo devastó, para emplear sus propias palabras, durante muchísimo tiempo, hasta su muerte. Y podemos suponer que con la vejez, se puso más agudo, más inaguantable, el dolor, y que la conciencia que tenía de lo grotesco y patético de su personaje: un viejo baboso persiguiendo a jovencitos y jovencitas por todas partes, lo habría matado, de a poco...
Es de notar en el Diario cómo se veía a sí mismo: un '' hombre enamorado de la inmadurez9'' -y no de los inmaduros- y recalcar que al admirar la juventud y sus encantos, su natural felicidad rayando con lo insolente, pese a ser un viejo10, nunca cae en lo grosero, en lo vulgar. Empero, ese '' amor agreste, ilegal, secreto'' lo iba devorando por dentro, le daba un sentimiento de rabia, de impotencia, de culpabilidad. Por ejemplo, en la plaza Sarmiento de Santiago del Estero, al ver pasear a parejas y grupos de jóvenes, nota en el diario: '' Miraba como si no tuviera derecho a hacerlo, como si estuviera espiándolos11.''
En el renglón anterior, nos da una idea más precisa de su ''hombre'', o sea de su personaje, dado que se pone en escena a sí mismo en el Diario: '' incompletamente maduro'', dice, esto es, un hombre incompleto, por ser '' degradado por la forma'', con su cuerpo deformado por la vejez, y no poder alcanzar las nuevas formas lindas, los nuevos modales de los jóvenes y sus cuerpos, tan opuestos al suyo, por quedar relegado, postergado, en una palabra: anticuado...
Desde luego, ese dolor les parecerá a algunos oyentes de esta ponencia, de poco peso comparado con el dolor de los autóctonos, de los presos políticos, de los clandestinos, de los marginados de toda índole que pueblan la geografía política de América Latina, de ayer y de hoy. Sin embargo, ese Dolor cala muy hondo en la conciencia de uno de los mayores pensadores del siglo XX, y así lo hace Escritura -o sea Dolor del Dolor12 según lo rezado en el exergo de Scholastique Mukasanga.
No obstante, no se olvida del dolor del otro, en especial del dolor del indio, de Santiago del Estero13. En efecto, al notar la sumisión de los jóvenes indios y mestizos de Santiago, rayando con el masoquismo, se pregunta si su '' cuerpo fácil'' ¿ será '' una herencia de la desnudez de las tribus que tan fácilmente sometían la espalda al azote14?'' y compaginando su angustia existencial con la historia, nos recuerda lo que decía el General Paz, en sus memorias:
'' El General Paz describe en sus memorias cómo en los años cuarenta del siglo pasado [el XIX] el gobernador mandó que degollaran diariamente con un cuchillo a dos indios […] veía a menudo sus ojos cuando eran conducidos a la decapitación... El sadoquismo y el masoquismo todavía hoy se mueven, hablan en las calles... ese aire me envenena. ¡He aquí la perversidad de Santiago15!'' […] '' Esta demencia inaudible, este pecado inocente, estos ojos negros sumisos. ¡Quiero abrazar la demencia! Le salgo al paso... ¡ yo, a mi edad! ¡Catástrofe! ¡Pero qué, sino la edad, es la causa de que le tienda los brazos a la demencia... esperando que me resucite, tal como era, en toda mi sensualidad creadora! [...] ¡Maldito sea el cuerpo de ellos! ¡Maldito sea su cuerpo fácil! [...] -Es la venganza del indio16.''
El joven indio o mestizo, o el joven ''negro'' -como dicen algunos argentinos mal informados y sobre todo mal intencionados, que se creen totalmente blancos -se desquita con su cuerpo elástico de cobre, con su caminar sensual por la plaza, con el fondo de sus ojos blanquísimos, con su sonrisa, con sus dientes resplandecientes, con su música: la chacarera y el chamamé, con su bailar, con su ritmo, con su corazón, con su Humanidad sobre todo...
Esa belleza natural le parece demente a don Witold, y lo hace caer en la demencia, pues le tiende los brazos, quiere abrazar esa locura joven, esperando que le devuelva parte de la suya, combate vano en verdad, que lo hace más patético al autor-personaje, y desencadena en el lector una serie de risas; he ahí, sin lugar a dudas, el verdadero secreto de una buena historia:'' Por eso con un grito de: '' ¡Hacia la juventud! ¡ En la juventud! ¡ A agarrarla, experimentarla. Destruir esta barrera de la edad!'', se lanzó una vez más en un ataque loco y envejecedor17''
En muchas partes del diario, el autor-personaje cobra aspectos totalmente burlescos e incluso quijotescos. En efecto, es de imaginar a ese conde polaco, casi sesentón, tratando de '' agarrar'' -con la mente se supone- a uno de los jovencitos o las jovencitas que iban paseando por la Plaza Sarmiento de Santiago. Habría asustado a más de uno, incluso si '' el negro'' joven del interior argentino suele tener buena onda, podemos suponer que ese Personaje totalmente literario y desfasado, tipo dandy de los Cárpatos, que de repente anduvo metido en la realidad santiagueña o tandileña, alguno roces con la gente del común habría provocado, y los hizo '' ficción''...
Empero, al fin y al cabo, más allá del aspecto burlesco, lo que domina en este diario es el aspecto trágico, por el dolor inmenso de un hombre desarraigado de su propia cultura18, y totalmente desfasado con sus pares cincuentones, por sentir cierta incompletud fuera de la juventud, su fuente de inspiración pero también el origen de casi todos sus sufrimientos de solterón solitario, aislado del mundo, en sus peregrinaciones por la Argentina19 del interior de los años sesenta.
II) ISIDORO VIDAL, DE ADOLFO BIOY CASARES: UN MADURO INCONFORME
Adolfo Bioy Casares nació en Buenos Aires en 1914 y murió en la misma ciudad en 1999, su obra variada y sumamente original osciló siempre entre la literatura fantástica, la policial y la de ciencia ficción, con una indudable dimensión paródica, amén de sociológica. Se dio a conocer temprano, a los 26 años, con su primera obra, obra maestra si las hay: La invención de Morel, en 1940, sus diferentes colaboraciones literarias con Jorge Luis Borges aumentaron su prestigio, dentro y fuera del país, y por el conjunto de su obra, se le atribuyó el prestigioso Premio Cervantes, en 1990.
Publicó El diario de la guerra del cerdo en 1969, a los 55 años, o sea que su personaje, con tal que lo identifique con él -en el momento de la redacción del diario- tendría más o menos la misma edad que nuestro Conde Polaco. Pero lo contado pasa durante una quincena de días en los meses de junio y julio, de un año que no identifica expresamente pero que sería 1943, ya que menciona las “charlas de fogón” del General Farrel20 y sus jóvenes turcos21, aludiendo claramente a su líder, el entonces coronel Perón, que en 1946 fue elegido Presidente de la Nación. Además, en 1969, año de publicación de la obra, la Argentina estaba gobernada por la dictadura del general Onganía, que en 1966 había derrocado al presidente constitucional Illía, gracias al desarrollo de organizaciones guerrilleras integradas en su mayoría por jóvenes de 20 a 30 años, o sea que este diario fingido tiene un doble contexto histórico bien definido...
El personaje, Isidoro Vidal, o don Isidro, recién jubilado, vive en un cuartito de un conventillo de la Calle Las Heras, solito, pero en el cuarto contiguo vive su hijo, Isidorito. Todas las tardes se reúne con otros viejitos, más o menos de su edad para jugar al truco, pero no encaja del todo con los demás, no se siente tan viejo como ellos, y siente una fatal atracción por Nélida, la hija de una de sus vecinas, una chica de unos 25 años cuando él tiene unos 55.
Una tarde, es víctima de un botellero loco22, quien sin ton ni son le tira una botella que le roza la cara y estalla en el muro vecino, al ver que le tira otra, regresa corriendo al zaguán del conventillo, donde estaba Nélida esperando a su novio. Al verlo tan asustado, entra en su habitación con él, se sienta a su lado en la cama, y le da consuelo.
Pero en lugar de gozar de semejante situación deparada por el destino, se imagina que la mina lo mima porque es viejo, que lo trata como a un niño porque lo cree demasiado viejo, para sentir deseo por ella. Pues siente una enorme frustración debida a la imagen que tiene de él la joven y sobre todo a su falta de iniciativa: '' De pronto creyó que no besarla era una privación intolerable. […] Esto no me pasaba antes ( y se dijo que el comentario se le volvía habitual). […] En una situación así yo era un hombre frente a una mujer; ahora23...''
El dolor del maduro Vidal se concreta en una manifestación de bronca y de impotencia, al no poder tomar la iniciativa de la seducción con Nélida, se siente desprovisto de su potencial de hombre, el dolor de la '' privación'' y la pérdida simultánea de su autoestima se le hacen intolerables.
Pese al anclaje histórico de la narración, todo resulta ser totalmente fantástico, ya que es una de las características de la prosa de Bioy -un poco como la de Borges, Kafka, Gogol o Hawthorne- el entorno de los personajes es muy familiar pero los acontecimientos rayan con lo fantástico...
Esas raras cacerías de viejos en las calles de Buenos Aires, esa guerra al cerdo, porque tienen los jóvenes una imagen muy negativa de sus genitores: '' Dicen que los viejos -explicó Arévalo- son egoístas, materialistas, voraces, roñosos. Unos verdaderos chanchos24.”, nos hacen aceptar como verosímiles la matanza de un viejo a patadas en plena calle, a la vista de todos, al comienzo de la novela, y al final, la de uno de los amigos de Vidal, Néstor, pisoteado por los hinchas de Boca25, a la vista de su propio hijo...
El odio a los viejos oscila entre lo repugnante y la glorificación de la juventud: '' Detrás de esta guerra contra los viejos no hay más que argumentos sentimentales a favor de la juventud26.'', los jóvenes turcos y sus agentes son totalmente odiosos27: '' - Los que provocan son agentes provocadores, pagados por los Jóvenes Turcos28-'', y tirar a un viejo desde lo alto de una tribuna de la Bombonera para pisotearlo luego, resulta ser para ellos un acto totalmente normal...
Pues el diario no es amable con la vejez, a la que presenta como el lugar de lo repugnante, de lo desvaído y de la muerte. A los personajes “viejos”, incluido Vidal, les cuesta reconocerse como tales y muestran su odio y rechazo con la vejez. Algunos de ellos, como Arévalo, son merecedores de la violencia de la que son víctimas, ya que corretean a las muchachas, son egoístas y cobardes. Bioy Casares retrata a los jóvenes como violentos y descerebrados que realizan sus actos sin saber qué motivos les guían pero, dentro de la irracionalidad de la situación inserta frases alusivas a una explicación, como: “En esta guerra los chicos matan por odio contra el viejo que van a ser”, “a través de esta guerra (los jóvenes) entendieron de una manera íntima, dolorosa, que todo viejo es el futuro de algún joven. ¡De ellos mismos, tal vez! … matar a un viejo equivale a suicidarse29.''
En resumidas cuentas, los jóvenes matan a los viejos por odio a sí mismos mientras que los viejos buscan a los jóvenes por miedo a sí mismos, y por tanto, a la muerte: y “la muerte hoy no llega a los cincuenta sino a los ochenta años, y … mañana vendrá a los cien… Se acabó la dictadura del proletariado, para dar paso a la dictadura de los viejos30.'' Por otra parte, como ya lo anticipamos, en forma paralela a estos acontecimientos, el protagonista Vidal encontrará a una muchacha que se enamore de él, lo proteja cuando la violencia lo amenace y la guerra del cerdo terminará.
En efecto, Vidal, después del episodio tragicómico del botellero loco, se refugiará en un nido de amor con su pendeja, la bonita Nélida, a la iniciativa de la chica, pero lo más sorprendente es que el protagonista -en lugar de volar en justas nupcias con su vecinita, y huir ese mundo suyo de los viejos por el cual siente una fuerte atracción y rechazo al mismo tiempo- encontrará un término medio, mitad con ella y otra mitad, con sus viejos amigos de la tertulia...
Tras esa quincena trágica para los viejos, todo vuelve a encajar en el marco habitual de la rutina, el dolor ya se le acabó a Vidal, pero el lector no queda inmume, y no sólo porque se podría identificar con el final feliz: un viejo aún verde en pareja con una muchacha amorosa, sino por los diferentes enfoques posibles del diario: farsa sociopolítica y/o parábola sociológica...
El jovenismo31 ensalzado por los jóvenes turcos, a fines partidarios desde luego, elevar al poder al incipiente -en aquel entonces- General Perón, comparte el escenario con la inconformidad de un viejo con su estatuto, y su voluntad enfermiza de buscar el elixir de eterna juventud con una chica joven...
Por lo tanto, el lector tiene una doble imagen de la juventud, contradictoria, la del odio insensato de los jóvenes turcos por los viejos, y la de una chica enamorada de un hombre maduro, al cual mima como si fuera su propio hijo...
Pasa lo mismo con su visión de la vejez, puesto que aunque lo que domina, es el malestar de Vidal frente a la juventud, lo que queda es su perfecta adaptación a su nueva vida en pareja, ''a medio tiempo'', por no romper del todo con su pasado de viejo inconforme, y no perder de vista la importancia de la amistad, menos tributaria de las circunstancias que el amor...
En síntesis, aunque nuestros dos viejitos, tengan una aspiración y un dolor en común: agarrar un poco de las formas de la juventud para, en el caso del Conde polaco, erradicar su madurez de viejo, y en el de Vidal, rejuvenecerse en su fuente y quedar conforme, son muy diferentes, y si bien el segundo queda al final satisfecho conservando ambas formas, el primero sale de Argentina, para volver a Europa, con toda la frustración encima...
Sus respectivos dolores y sus escrituras los llevan a metas distintas, sólo su camino del dolor -su vía crucis a por la juventud- los acerca y nos permitió relacionar por primera vez estos dos diarios y elaborar esa modesta notita...
Éric Courthès
eroxa_courthes@hotmail.com
Issoudun, le 03/05/2014
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FACULTAD HUMANIDADES ARTES Y CIENCIAS SOCIALES
2014
CONFERENCIA
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjY9_LOy1gV0OU4F5mVqfHqTUd1pDVy_Cdtj6BU-jD6lB8dDB-_dX8Z2WSrno2jm4QBozWoZuhMPrDDmina-Z3M30vq1GiTMdVgn7JbIXNm1EFYH-hUmkJH6vqTB4y5MdEl97TLzyjJqdw/s1600/AFICHE+PARAN%C3%81.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjY9_LOy1gV0OU4F5mVqfHqTUd1pDVy_Cdtj6BU-jD6lB8dDB-_dX8Z2WSrno2jm4QBozWoZuhMPrDDmina-Z3M30vq1GiTMdVgn7JbIXNm1EFYH-hUmkJH6vqTB4y5MdEl97TLzyjJqdw/s640/AFICHE+PARAN%C3%81.png" /></a></div>
Invitado por la Facultad Humanidades Artes y Ciencias Sociales de la UADER, el día martes 29 de julio, a las 19 hrs, el Dr Eric Courthés de la Universidad Paris X Nanterre (Francia) dictará la conferencia La aventura americanista de Aimé Bonpland y Guido Boggiani. Concluido el receso invernal en la provincia de Entre Ríos, el Dr Courthes procederá a una breve estancia de intercambio con investigadores y profesores interesados en la problemática de la literatura de viajeros.
Aimé Bonpland es uno de los viajeros más importantes en la historia natural del siglo XIX. Célebre compañero de Alexander von Humboldt es uno de los naturalistas más destacados que ha recorrido e investigado el extenso territorio de América del Sur, a lo largo de una vida azarosa que lo llevó a la cárcel, por más de 10 años o al corazón de territorios vírgenes cuya flora y fauna describió por primera vez. A su vez, el italiano Guido Boggiani recorre con su cámara fotográfica la selva paraguaya a finales del siglo XIX. Su diario acerca de los caduveos, acérrimos enemigos de los guaraníes ha sido traducido el año pasado por el Dr Courthés.
Eric COURTHES nació en Melun, al este de París, en 1959. Es egresado de la Universidad de París X Nanterre. En 1998, obtuvo el Doctorado de etnolingüística, bajo la dirección de Bernard Darbord con una tesis sobre las relaciones interlenguas entre español y quichua en Santiago del Estero.
En 2000, viaja a Asunción, donde entrevista a Augusto Roa Bastos y publica una larga serie de artículos y ensayos sobre el Paraguay y la lengua guaraní. También ha publicado en 2007, una traducción al francés de Roa Bastos, Métaphorismes; y otra, de Carolina Orlando, Mémoires apocryphes d’Augusto Roa Bastos.
En 2006, publica su primer libro de poesía, novelas cortas y teatro en La Société des Ecrivains. En 2007, empieza a escribir su novela sobre el explorador rochelés, Amado Bonpland, su coprovinciano, Le Voyage sans retour d’Aimé Bonpland, explorateur rochelais, publicada por L’Harmattan en París, en 2010, conjuntamente, con Servilibro, en Asunción (Paraguay), y la Subsecretaría de Cultura de Corrientes (Argentina), que se publica em español con el título Memorias de un muerto, el viaje sin retorno de Amado Bonpland. Es investigador afiliado al C.R.I.M.I.C. S.A.L., de La Sorbona, en París, desde el 2006 y colabora con varias revistas, como Amerika (Universidad de Rennes) o Escritural (Universidad de Poitiers).
Lleva 21 años enseñando en la secundaria-terciaria, y como tal ha organizado cuatro proyectos pedagógicos de importancia, uno sobre Roa Bastos, en Saintes, en 2003, otro sobre la insularidad, en Mayotte, en 2007, otro sobre Amado Bonpland, en La Rochela, en 2009, y por fin, un último, en Pirae, en Tahití, sobre Hernán Rivera Letelier, en 2012.
Vivió diez años fuera de Francia, seis años en África, en Mayotte, (98-2000 y 2003-2007) y cuatro en Tahití, (2009-2013), islas francesas donde fue profesor de español. En 2012, publicó la primera traducción al francés de El trueno entre las hojas de Augusto Roa Bastos.Por último, está por publicar en 2014, una traducción de Los Caduveos, el diario de viaje inédito en español, de Guido Boggiani, el famoso explorador y pintor italiano que recorriera en 1875 el Paraguay, y en 2015, una novela sobre el mismo personaje: Yo, Guido Boggiani.
Al concluir su conferencia La aventura americanista de Aimé Bonpland y Guido Boggiani
el Dr. COURTHES dialogará con estudiantes, profesores y público presente.
Esta actividad ha sido organizada por las cátedras Análisis del discurso y Semiótica –CCI- y Literatura argentina I del profesorado en Lengua y Literatura- de la Facultad Humanidades Artes y Ciencias sociales. La misma se desarrollará el día MARTES 29 de julio a las 19 hrs en el MUSEO HISTORICO PROVINCIAL MARTINIANO LEGUIZAMON DE PARANÁ. El Museo por gentileza de sus autoridades acompañará la exposición del Dr. Courthés exhibiendo textos de viajeros de su propiedad.
La entrada es libre y gratuita.
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-33476452222194930782014-07-21T12:17:00.000-07:002014-07-21T12:17:17.180-07:00''Problemas interlinguísticos e interculturales del quichua y el español'', UNIVERSIDAD AUTONOMA DE ENTRE RIOS FACULTAD HUMANIDADES ARTES Y CIENCIAS SOCIALES C.I.LEN- CENTRO INTERCULTURAL DE LENGUAS, 28 DE JULIO 2014UNIVERSIDAD AUTONOMA DE ENTRE RIOS
FACULTAD HUMANIDADES ARTES Y CIENCIAS SOCIALES
C.I.LEN- CENTRO INTERCULTURAL DE LENGUAS
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6Q12f_8m9zyysRELAkDn-b2exRX6_qP6HXHX7kOwy8gk8ZrWBQ4MpGUnmb43SUL3JdevDrK0EuR1rK3-WPwUK2ebb05K1jwFzKA6uSSR5s6OMTd7Col6GA3mNpuG_-3b471WKRCDokxo/s1600/AFICHE+PARAN%C3%81.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6Q12f_8m9zyysRELAkDn-b2exRX6_qP6HXHX7kOwy8gk8ZrWBQ4MpGUnmb43SUL3JdevDrK0EuR1rK3-WPwUK2ebb05K1jwFzKA6uSSR5s6OMTd7Col6GA3mNpuG_-3b471WKRCDokxo/s640/AFICHE+PARAN%C3%81.png" /></a></div>
2014
CONFERENCIA
Problemas interlinguísticos e interculturales del quichua y el español
DR. ERIC COURTHES (Universidad París X Nanterre)
LUNES 28 DE JULIO
17.30 hrs.
AULA 21 1º PISO ESCUELA NORMAL ( Urquiza y Corrientes)- PARANÁ.
Invitado por el Centro Intercultural de Lenguas de la Facultad Humanidades Artes y Ciencias Sociales de la UADER, el día lunes 28 de julio, a las 17.30 hrs, el Dr Eric Courthès de la Universidad París X Nanterre (Francia) dictará la conferencia Problemas interlinguísticos e interculturales del quichua y el español. Concluido el receso invernal en la provincia de Entre Ríos, el Dr Courthes procederá a una breve estancia de intercambio con investigadores y profesores de lengua interesados en problemas linguísticos.
El profesor Eric COURTHÈS nació en Melun, al este de París, en 1959. Es egresado de la Universidad de París X Nanterre. En 1998, obtuvo el Doctorado de etnolingüística, bajo la dirección de Bernard Darbord con una tesis sobre las relaciones interlenguas entre español y quichua en Santiago del Estero. Esta provincia argentina aún cuenta con más de 100 000 hablantes bilingües, y constituye un reducto lingüístico único en todo el país.
En 2000, viaja a Asunción, donde entrevista a Augusto Roa Bastos y publica una larga serie de artículos y ensayos sobre el Paraguay y la lengua guaraní. También ha publicado en 2007, una traducción al francés de Roa Bastos, Métaphorismes; y otra, de Carolina Orlando, Mémoires apocryphes d’Augusto Roa Bastos.
En 2006, publica su primer libro de poesía, novelas cortas y teatro en La Société des Ecrivains. En 2007, empieza a escribir su novela sobre el explorador rochelés, Amado Bonpland, su coprovinciano, Le Voyage sans retour d’Aimé Bonpland, explorateur rochelais, publicada por L’Harmattan en París, en 2010, conjuntamente, con Servilibro, en Asunción (Paraguay), y la Subsecretaría de Cultura de Corrientes (Argentina), donde se publica en español con el título Memorias de un muerto, el viaje sin retorno de Amado Bonpland. Es investigador afiliado al C.R.I.M.I.C. S.A.L., de La Sorbona, en París, desde el 2006 y colabora con varias revistas, como Amerika (Universidad de Rennes) o Escritural (Universidad de Poitiers).
Lleva 21 años enseñando en la secundaria-terciaria, y como tal ha organizado cuatro proyectos pedagógicos de importancia, uno sobre Roa Bastos, en Saintes, en 2003, otro sobre la insularidad, en Mayotte, en 2007, otro sobre Amado Bonpland, en La Rochela, en 2009, y por fin, un último, en Pirae, en Tahití, sobre Hernán Rivera Letelier, en 2012.
Vivió diez años fuera de Francia, seis años en África, en Mayotte, (98-2000 y 2003-2007) y cuatro en Tahití, (2009-2013), islas francesas donde fue profesor de español. En 2012, publicó la primera traducción al francés de la novela El trueno entre las hojas de Augusto Roa Bastos.Por último, está por publicar en 2014, una traducción de Los Caduveos, el diario de viaje inédito en español, de Guido Boggiani, el famoso explorador y pintor italiano que en 1875 recorriera el Paraguay, y en 2015, una novela sobre el mismo personaje: Yo, Guido Boggiani.
Al concluir su conferencia Problemas interlinguísticos e interculturales del quichua y el español, el DR COURTHES dialogará con investigadores, lingüistas y profesores de lengua presentes. Esta actividad organizada por el Centro Intercultural de Lenguas de la Facultad Humanidades Artes y Ciencias sociales se desarrollará el día LUNES28 de julio a las 17.30 hrs. en el AULA 21 PRIMER PISO DE LA ESCUELA NORMAL (Urquiza y Corrientes) de la ciudad de PARANÁ.
La entrada es libre y gratuita.
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-43411460896675030522014-07-21T05:51:00.001-07:002014-07-21T05:52:08.416-07:00'' IBARRETA'', POR ALFREDO RODRÍGUEZFinalizó el rodaje del telefilm “Ibarreta” del realizador clorindense Alfredo Rodríguez
MAR 31
Publicado por tuclorinda
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmW-rSsq0afaLQO2TtIhHAb2NTh7Bdn_Jn1nsl3LQFZUnsmY8xrOTZxiXktKuQhmJmrqy9rr3dUi0fbOW3xseC6HxOYxGpVQpYp8qg1MLrDSy3Twl2a6eA1Cp8XMaUO6ZCpZlCiP3wiY8/s1600/IBARRETA+FOTO+1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmW-rSsq0afaLQO2TtIhHAb2NTh7Bdn_Jn1nsl3LQFZUnsmY8xrOTZxiXktKuQhmJmrqy9rr3dUi0fbOW3xseC6HxOYxGpVQpYp8qg1MLrDSy3Twl2a6eA1Cp8XMaUO6ZCpZlCiP3wiY8/s640/IBARRETA+FOTO+1.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOKmHwSeTOv2J5dDYQlrt3PYC02k27BLJS9zhvYZ7Pi63enKLNdSfG2Ws9dox5li1mC3FUNpswjNAdnkAnAza6Uiro1WkUK7rGXogZ-oRfeh0rvU25IicWncqTlEEKXaWeLo7APhgpBm4/s1600/IBARRETA+FOTO+2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOKmHwSeTOv2J5dDYQlrt3PYC02k27BLJS9zhvYZ7Pi63enKLNdSfG2Ws9dox5li1mC3FUNpswjNAdnkAnAza6Uiro1WkUK7rGXogZ-oRfeh0rvU25IicWncqTlEEKXaWeLo7APhgpBm4/s640/IBARRETA+FOTO+2.jpg" /></a></div>
La dramática historia del explorador español Pedro Enrique de Ibarreta, asesinado durante su expedición en busca de la desembocadura del río Pilcomayo será contada en el telefilm documental Ibarreta, del realizador clorindense Alfredo Rodríguez, cuyo rodaje finalizó esta semana.
Las filmaciones, que se extendieron por 15 días, abarcaron distintas locaciones en la ciudad de Clorinda, Formosa, Ibarreta, San Martín 2 y un sitio, en medio de la espesura del monte a pocos kilómetros del antiguo trazado del río Pilcomayo, en el que se erige un monolito que recuerda el lugar de muerte del explorador.
Para contar la historia, el documental es protagonizado por el clorindense Marcelo Pedretti, bisnieto de José Fernández Cancio quien, en 1901, rescató* los restos de Pedro Enrique de Ibarreta. En su afán de reconstruir aquella búsqueda, Marcelo emprende un viaje – 113 años más tarde- por distintas zonas de nuestra provincia para recobrar lo que queda de la memoria del explorador vasco.
El telefilm también incluirá escenas de ficción en escenarios naturales con la participación de actores clorindeses y la actuación del correntino Luigi Serradori en el papel de Pedro Enrique de Ibarreta. Por su parte, en el rol de Cancio actuó José Chelo Cáceres, oriundo de Clorinda.
El material se rodó en formato de alta definición y en breve comenzará la etapa de postproducción que demandará unas 6 semanas de trabajo digital. Está previsto que el telefilm sea entregado al Instituto Nacional de Cine y Artes Audiovisuales en mayo, tras lo cual quedará gratuitamente a disposición de emisoras de todo el país en el Banco de Contenidos Audiovisuales federales (BACUA).
El apoyo de gran cantidad de personas e instituciones hizo posible esta importante producción audiovisual que se realizó en nuestra provincia.
A través de la resolución 250/14, el Ministerio de Cultura y Educación de la provincia declaró de Interés Cultural y Educativo al telefilm documental.
Con Ibarreta, Rodríguez resultó ganador por Formosa del Concurso Nacional de Telefilmes organizado por el Instituto Nacional de Cine y Artes Audiovisuales (INCAA).
No es la primera vez que Rodríguez se hace acreedor de un concurso nacional. Su proyecto documental Regreso al Pilcomayo fue ganador del Concurso Nosotros, organizado por el INCAA y el Consejo Asesor de la Televisión Digital.
También con Regreso al Pilcomayo, fue distinguido en 2010 con una Mención Especial del jurado del 4º Concurso Federal Raymundo Gleyzer-Premio a Desarrollo de Proyecto Largometraje, organizado por el INCAA.
Asimismo, en 2006, Rodríguez ganó el 1er Concurso Federal Raymundo Gleyzer con el proyecto de largometraje Fermín, el maestro soldado, y en 2007 obtuvo un premio del Fondo Nacional de las Artes (FNA).
En 2007 obtuvo un premio del Fondo Nacional de las Artes y en 2009, elegido para la Selección Oficial de proyectos en el Doc Meeting Argentina, compitiendo con otros 190 proyectos de 15 países, y en enero y febrero del 2013 fue elegido por el INCAA como uno de los nueve becarios por Argentina para participar del Programa Mercosur Audiovisual (PMA), que se realizó en Asunción, con financiación de la Unión Europea.
• El mismo Cancio, en 1902, rescató en el Chaco paraguayo, los restos del explorador italiano, Guido Boggiani, asesinado por los Chamacocos en 1901.
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-42985179859333006512014-05-19T12:24:00.000-07:002014-05-19T12:24:51.508-07:00'' EL MITO DE LA ISLA [PARAGUAYA]'', POR LORENA SOLER
Papeles de trabajo
. Revista electrónica del Instituto de Altos Estudios Sociales de la Universidad
Nacional de General San Martín. ISSN: 18
51
-
2577. Año 3, nº 6, Buenos Aires, agosto de 2010.
Dossier
:“Paraguay: reflexiones mediterráneas”.
1
¿El mito de la isla? Acerca de la construcción del desconocimiento y la
excepcionalidad de la historia política del paraguay
Lorena Soler
1
Resumen
:
El presente artículo reflexiona
sobre ciertas
ideas
-
fuerza
plasmadas en
relatos
sobre el
Paraguay que c
ont
ribuyen
al
supuesto del
desconocimiento
o la
excepcionalidad
del
caso. Se analizan los sentidos políticos y las matrices teóricas utilizadas a la hora de
abordar
la historia política reciente del Paraguay
,
indagando sobre las imágenes y
relatos de la pluma
de algunos filósofos y/o viajeros del siglo XVII y XVIII y la primera
y precaria elite cultural paraguaya de fines del siglo XIX, continuando hasta el presente
en las formas de explicar, finalmente, el orden social en el Paraguay.
Palabras clave
:
Paragua
y
–
historia política
–
intelectuales
-
historiografía
Introducción
Los conflictos epistemológicos son siempre, inseparablemente, conflictos políticos: así, una
investigación sobre el poder en el campo científico podría perfectamente incluir sólo cues
t
iones
de índole epistemológicas
(
Bourdieu,
200
0
:78)
.
Constituye
un lugar común entre los científicos sociales afirmar que la historia del
Paraguay es la menos estudiada, rasgo al que aludía
Augusto
Roa Bastos al describir
que su país es una isla rodead
a de tierra. Dicho
desconocimiento
se torna más sugestivo
si se considera, por ejemplo, que Paraguay fue
escenario
de dos guerras internacionales
-
Guerra de la Triple
Alianza (1865
-
1870)
y
Guerra del Chaco (1932
-
1935)
-
,
de
consecuencias políticas y económi
cas todavía determinantes para los países vencidos y
vencedores, que sufrió, como se suele
caracterizar
, una de las dictaduras más largas de
América Latina
(1954
-
1989)
o que contiene unos de los movimientos campesinos más
1
Socióloga.
Magíster en Investigación en Ciencias Sociales, Universidad de Buenos Aires (UBA),
doctoranda (UBA) y becaria CONICET, todas las instancias baj
o la dirección del Dr. Waldo Ansaldi.
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2577. Año 3, nº 6, Buenos Aires, agosto de 2010.
Dossier
:“Paraguay: reflexiones mediterráneas”.
2
intensos de la región
.
Sin embargo
, aún as
umiendo y verificando la escasez
de trabajos
sobre
el
Paraguay, todo científico social está obligado a explicar dicho
desconocimiento
,
sobre
todo si
intenta
llevar adelante un abordaje teórico de
l
objeto de estudio
a
construir.
Pues bien, u
n país e
n sí mismo no
representa
un objeto de est
u
dio: no basta
con asumir
al “Paraguay”
como objeto epistemológico para que el mismo exista como
tal.
Las lí
neas siguientes son un
primer
intento
-
ni exhaustivo ni concluyente,
sino
exploratorio
-
de
interrogar
la
p
remisa
del
desconocimiento
. E
s decir, los sentidos
políticos y
las
matrices teóricas utilizadas a la hora de abordar, especialmente,
la
historia política reciente del Paraguay
, indagando cómo esas primeras imágenes y
relatos sobre el “páramo”, de la pluma
de
algunos
filósofos y/o viajero
s
del siglo XVII y
XVIII y
de
la primera y precaria e
lite cultural paraguaya de fines del siglo XIX,
continúa
n
presentes en las formas
de
e
xplicar
, finalmente,
el orden social
en
el
Paraguay
.
De este modo, el presente artíc
ulo invita
a
reflexionar
acerca de
cómo
algunas ideas
-
fuerza de
aquello
s
relatos sigue
n
aún
contribuyendo a
l
desconocimiento
y
explicando la
excepcionalidad
como elementos en los cuales debería residir la ausencia del
interés, al
menos que
las ciencias soc
iales asuman
que
,
per se
,
el destino geográfico
explica
el
problema.
Historia
s
corta
s
,
producciones
breves
El primer rasgo que prevalece, e
n una mirada de largo aliento acerca de la vida política
paraguaya
,
es la alternancia entre
prolongados
períodos
de
autoritarismo
con etapas de
alta inestabilidad política
y la ausencia de alternancia política partidaria como resultado
de elecciones
.
Tal
inestabilidad se torna más sugestiva si se la confronta con la
temprana aparición de ciertos elementos de la democrac
ia política, como las
pretensiones universalizantes del derecho al sufragio (1870), los legendarios y
duraderos partidos políticos (1887) e,
inclusive, el predominio de la elite política sobre
la e
lite militar.
Sólo nueve presidentes fueron militares
;
sin
embargo, accedieron al
poder por medio de partidos políticos o fracciones de
los mismos
. Así, y a excepción de
las experiencias políticas más autónomas de los partidos políticos, la Revolución
Docente e investigadora en Historia Social Latinoamericana. Instituto de Estudios de América Latina y el
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2577. Año 3, nº 6, Buenos Aires, agosto de 2010.
Dossier
:“Paraguay: reflexiones mediterráneas”.
3
Febrerista (1936) y
los inicios de la dictadura
militar de Higi
nio Morínigo (1940
-
1946),
la vida política transcurrió entre dos partidos políticos, el Partido Liberal y el Partido
Colorado o
Asociación Nacional Republican
a
(
A. N. R
) o por fracciones intrapartidarias
de éstos
2
Asimismo, la mayor parte de la vida polí
tica independiente del Paraguay estuvo
sometida a guerras con países latinoamericanos, a
dos guerras civiles (1922 y 1947) y a
largos gobiernos
autoritarios. La estabilidad del régimen político se logró bajo la Guerra
de la Triple
Alianza (1865
-
1870),
la G
uerra del Chaco (1932
-
1935) y
bajo los mandatos
de
cuatro presidentes
:
José Gaspar Rodríguez de Francia
, los López
-
Carlos Antonio y
Francisco Solano
-
y, por último, el
General Alfredo Stroessner
(1954
-
1989)
.
.
Aún cuando
una mirada desprevenida podrí
a
subs
umir
la historia política paraguaya
a
dos guerras
,
a
cuatro
presidentes y
al
constante fracaso
de un proyecto democrático
liberal
(por lo menos hasta 1989)
,
la historia política de
l Paraguay
no muestra rasgos
singulares diferentes a los
particulares de
otr
os países de América Latina.
Sin embargo,
las condiciones políticas internas no fueron las más favorables para la
recreación
de una
e
lite intelectual.
E
l aislamiento autoimpuesto de José Gaspar de Francia y su larga
historia independiente
de exilios políti
cos
,
sumado a
las peculiaridades que
adopta la configuración de la e
lite
política paraguaya imposibilitó, también, la conformación de un campo intelectual
propio y autónomo
3
Cuando han existido,
l
as producciones científicas
estuvieron
principalmente cent
radas
en la historia colonial
(
especialmente las misiones jesuitas
)
, la yerba mate como base de
la economía de exportación de la colonia, el impacto del Real Estanco de Tabaco y la
puesta en circulación de moneda, la posición subordinada en el mercado colo
nial y
,
posteriormente,
en
la ausencia
de salida oceánica comercial. En el estudio del
proceso
independentista, más allá de los destacados y auspiciosos
intentos actuales por una
renovación interdisciplinaria
,
las consideraciones ideológicas han convertido
a la
.
Caribe, Facultad de Ciencias Sociales, UBA.
2
El Partido Liberal estuvo en el poder desde 1904 a 1936 y desde 193
7 a 1940; el Partido Colorado, por
su parte, gobernó desde 1887 a 1904 y desde 1947 a 2008.
3
Argentina, o Buenos Aires para ser más específicos, fue un lugar “elegido” para el exilio y donde se
formó parte de la elite intelectual paraguaya, siendo una de
las experiencias más paradójicas los 400
paraguayos que ingresan a las filas del ejército argentino para enfrentar el orden despótico y bárbaro de
Francisco Solano López. Este recorrido no se agota con la guerra. Durante el régimen stronista Buenos
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2577. Año 3, nº 6, Buenos Aires, agosto de 2010.
Dossier
:“Paraguay: reflexiones mediterráneas”.
4
interpretación en un campo donde se dirime
n
las posicio
nes francist
a y antifrancista
(Areces, 2007)
.
Es decir, u
n
a
historia narrada en registro
s
de figuras y héroes.
Es posible afirmar que por tratarse de un acontecimiento único en el escenario
latin
oamericano en términos de duración, número de víctimas y consecuencias políticas,
la Guerra de la Triple Alianza es el tema que ha monopolizado las producciones de la
historia y de las ciencias sociales
. A ello se sumó el momento crucial
de gestación
de la
guerra
, a las puertas de la conflictiva definición de un relato nacional. Tal es así que,
aún siendo representaciones deudoras del siglo XIX
,
re
sultan todavía muy cotidiana
y
simbólicamente productivas para explicar
los conflictos políticos en lo
s
inicios
del siglo
XXI
4
Sin embargo, dicha
s producciones se realizaron
,
la mayoría de las veces
,
bajo contextos
atravesados por estrictos posicionamientos ideológicos: el revisionismo histórico en
Argentina y el lopismo en Paraguay.
Además, e
n la década de 1960,
muchos de esos
relatos oficiales sobre la Guerra de la Triple Alianza
, en plena Guerra F
ría y con el
adicional triunfo de la Revolución Cubana, fueron propicios para la lectura en clave
imperialista de la Guerra Grande, enmarcada luego en el movimiento rev
isionista de la
década del sesenta, finalmente fortalecida por la teoría de la dependencia
.
5
Sólo en los últimos años, frente al desamparo de paradigmas interpretativos que habían
moldeado las formas de
interpretar
la guerra en términos de parroquianos y t
raidores,
.
Aires f
ue sede de los principales partidos políticos y el sitio donde se organizaron algunos de los grupos
armados contra la dictadura.
4
Las estelas del conflicto bélico siguen aportando a los debates actuales sobre la integración regional y
alimentando las iden
tidades nacionales. Muestra de ello son las declaraciones de la Presidente de la
Nación, Dra. Cristina Fernández, en ocasión de la firma del tratado del Banco del Sur el 9 de diciembre
de 2007, calificándola como “La Guerra de la Triple Infamia”. Un tiempo
antes, y en otro sentido, el
diario
Clarín
reproduce parte de una nota de la
Folha de Sao Paulo
, que bajo el título “La Guerra de la
Triple Alianza quedará en secreto” (
Clarín
, 17/12/2004: 48
-
49) anunciaba que el gobierno de Luiz
Ignacio da Silva había de
cidido no hacer público los archivos secretos de la guerra, dado que sólo serviría
para reavivar antiguos conflictos. En la visita oficial del Gobierno del Paraguay a Brasil, el 18 de octubre
de 2008, Martín Almada solicitó nuevamente la apertura y devoluc
ión de los archivo profanados por
Brasil en ocasión de la guerra. Ver diario
Clarín
de la fecha.
5
Entre los exponentes de esta teoría figuran las obras de León Pomer (1968)
La Guerra del Paraguay:
¡Gran negocio!
, Ediciones Calden, Buenos Aires y Atilio Ga
rcía Mellid (1963)
Proceso a los
falsificadores de la historia del Paraguay
, Theoría, Buenos Aires. Interpretaciones recientes sobre la
Guerra de la Triple Alianza (Doratioto, 2004) han cuestionado agudamente las interpretaciones en clave
imperialista demo
strando, entre otras cosas, el escaso aporte de capitales ingleses en la contienda e
inclusive las intenciones diplomáticas inglesas de ofrecer colaboración a Solano López, desestimando la
“incompatibilidad” entre la política liberal al estilo europeo y el
capitalismo estatal paraguayo de los
López. En los originales de las cartas robadas en el transcurso de la Guerra Grande puede leerse la
posición de Inglaterra tal como demuestra Francisco Doratioto. Para un trabajo lúcido y exhaustivo sobre
el desarrollo
del campo historiográfico y los relatos nacionales sobre la Guerra de la Triple Alianza, ver:
Brezzo (2004).
Papeles de trabajo
. Revista electrónica del Instituto de Altos Estudios Sociales de la Universidad
Nacional de General San Martín. ISSN: 18
51
-
2577. Año 3, nº 6, Buenos Aires, agosto de 2010.
Dossier
:“Paraguay: reflexiones mediterráneas”.
5
aparecen nuevas
reflexiones y renovaciones historiográficas
preocupadas,
inclusive
,
por
la
relación
entre guerra y cultura
(Alcalá Rodríguez, 2006; Areces, 2007; Brezzo y
Figallo, 1999 Brezzo, 2004, 2005; Cuarterolo, 2004; Doratioto, 2004; Pottha
st, 2006;
Salles, 2003)
.
Estos nuevos aires
,
que no se suscriben só
lo al estudio de la
G
uerra
Grande
y que
prometen
auspiciosas
reflexiones
sobre el orden social paraguayo,
probablemente
estén
motivados por un nuevo contexto político regional
6
: l
a
necesid
ad
de
repensar el Estado
en América Latina
debido a
la inauguración de las libertades políticas en el Paraguay y
en la región, la extensión del sistema científico de investigación y
postgrado
argentino y
el entusiasmo que ha despertado la incógnita y origi
nal figura del actual presidente
Fernando Lugo
7
.
De la
democratización de la sociedad participa también la
democratización de la
s
ciencias
, en su
s
contenido
s
, metodologías
,
fuentes, procesos de
escritura y
reclutamientos profesionales
.
No siempre fue así
.
Paraguay también como utopía
.
Jesuitas, viajeros y filósofos
Más allá de la imagen que
se ha cultivado
de Paraguay,
este país
ha sido tierra de
p
royecciones míticas y utópicas, testigo
de
diversos experimentos políticos y culturales
y fuente de la reflexi
ón de filósofos del siglo XVIII
y XIX
.
Paraguay
impulsó a la hermana de Friedrich Nietzsche a marchar
con su reciente esposo
Bernhard Förster y catorce familias
para fundar una
colonia aria
a principios de 1886
.
Además, en 1887 y
luego de su primer paso p
or Misiones,
pudo atraer
al suizo
Moisés
Santiagi Bertoni quién
deseaba “
huir de una sociedad inmoral para vivir de la
agricultura y de
la
ciencia, cosa imposible en su tierra” (Baratti y Candolfi, 2009: 268).
El científico,
que
logr
ó
sucesivos apoyos econ
ómicos del diezmado
E
stado bélico
(
especialmente tierra en bosques vírgenes
)
,
desarroll
ó
una obra fabulosa de clasificación
de especies animales y vegetales
e incluso
una serie de observaciones meteorológicas
.
6
No es este el espacio para ahondar en este punto. Nos limitamos a indicar solamente la existencia de este
Dossier, tanto como la de un grupo de
estudios sobre Paraguay en el
Instituto de Estudios de América
Latina y el Caribe, Facultad de Ciencias Sociales (UBA).
Asimismo, la inédita realización anual desde el
año 2008 en adelante de un congreso que reúne a investigadores vinculados a diversas te
máticas sobre
Paraguay. Parte de esta discusión puede leerse en: Capdevila (2009).
7
No hay registro acerca de que Paraguay haya ocupado las páginas de la mayoría de los diarios
internacionales, no sólo porque el Partido Colorado ha dejado de ser el part
ido gobernante después de seis
décadas sino porque el acceso de un obispo a la presidencia de un país no reconoce antecedentes.
Además, es la primera vez que un presidente del Paraguay accede con el apoyo de movimientos sociales,
movimientos campesinos y p
artidos minoritarios de izquierda.
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2577. Año 3, nº 6, Buenos Aires, agosto de 2010.
Dossier
:“Paraguay: reflexiones mediterráneas”.
6
L
o novedoso y singular del experimento de Bert
oni, en relación a las muchas hordas de
expedicionarios, viajeros, y naturalistas que abarrotaron de escritos de viajes con
experiencias sobre la naturaleza de las sociedades americanas
fue
“
la insistencia en la
intervención de culturas no occidentales en
las prácticas científicas” (Dis Liscia,
2009:250)
8
Menonitas anabaptistas y sectas amish, provenientes de los lejanos tiempos de la
Reforma, recorrieron un largo camino de destierros, de Alemania a Rusia, de Rusia a
Canadá y de ambos países (además de Méx
ico y Estados Unidos) a Paraguay, para
concluir en una extraña simbiosis con los únicos habitantes del lugar, los pueblos
originarios n
ivaclé, lengua y mbyá guaraníes.
Anarquistas y socialistas australianos,
seguidores de la utopía humanista de William Lan
e, fundaron una insólita comunidad en
el Oriente del país, que
,
al poco tiempo
,
se subdividió y dejó una estela imprecisa de
relatos de donde surgió, entre otros, el principal etnólogo paraguayo León Cadogan
(
Kupchik 2007:4).
Como se
preguntó Kupchik
¿s
er
á
que
en este territorio de olvidos se
gestaron los espasmos de las utopías occidentales del siglo XX?
.
Como ha demostrado Leila Gómez (2009) los viajeros modernos al Paraguay, entre
ellos Félix Azara, Aimé Bompland, Johan R. Rengger, los hermanos John P. Ro
bertson
y William P. Robertson y Richard Burton
,
responde
n
a una genealogía del discurso
utópico sobre el Nuevo Mundo,
de la misma manera que sus
precursores Garcilaso de la
Vega, Bartolomé de Las Casas y Montaigne. Para la autora
,
los filósofos
citados
se
dejaron seducir por la idea del
buen salvaje americano
y encontraron y propiciaron en
los jesuitas el mito del noble salvaje en el nuevo mundo.
Dichas reflexiones se
encuentran en
Montaigne
,
Rousseau, Charlevoix, pasando por las Cartas Persas de
Montesqui
eu (1721)
.
También los escenarios guaraníes inspiraron en 1759
a
Voltaire
para ambientar parte de su novela
Candide
y
recrear un diálogo acerca de
la
vivencia
política en el Paraguay:
-
¿
Conque tú has estado ya en el Paraguay?
–
dijo Cándido
.
-
Si,
por c
ierto
-
respondió Cacambo
.
Como que fui pinche de cocina en el
colegio de la Asunción y conozco todo el reino de los padres como las calles de
Cádiz, y acaso mejor. Pero, ¡qué cosa tan admirable es la tal monarquía!
[
...
]
No
puede hallarse cosa más conforme a
la razón y a la justicia, ni más divino
ministerio que el de estos religiosos. Aquí
hacen la guerra a los reyes de España
8
Para un estudio de las experiencias utópicas en el Paraguay y diversos lugares de América Latina, ver:
González de Olega y Bohoslavsky (compiladores). (2009).
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2577. Año 3, nº 6, Buenos Aires, agosto de 2010.
Dossier
:“Paraguay: reflexiones mediterráneas”.
7
y Portugal
, y en Europa los confiesan y los absuelven (Voltaire, 2001:174
,
itálica nuestra)
9
.
Sin embargo,
l
a utopía tenía un aditiv
o en estas tierras
. L
os viajeros
de fines del siglo
XVIII y XIX se enfrenta
ron
además a la
impermeabilidad
económica, política y militar
del Paraguay.
Afloraba
como la arcadia de difícil acceso: en el siglo XVIII lo fueron las
reducciones jesuitas
y
en el
XIX el encierro de Francia y la Guerra de la Triple Alianza.
Esta circunscripción reforzó la percepción del Paraguay como objeto
de
deseo
económico, político
,
natural y cultural, pero también la imaginación
y
la fantasía,
al
presentarlo
como objeto
prohib
ido y deseado. Finalmente
,
lo exótico,
lo
alejado y
lo
encerrado generó
ilusiones míticas,
caracterizando
al Paraguay como
un
locus
excepcional.
Es
t
as primeras imágenes son las que se proyectan
a
l mundo
y las q
ue
alimentan a la filosofía, pero también
a
l p
ró
logo de visiones
extendidas
y duraderas
.
L
os primeros relatos
sobre lo desconocido
: viajeros y elites paraguayas
Como
dijimos
, l
a libertad
inherente a
l viajero universal se enc
o
ntra
ba
amenazada por la
decisión de
l Presidente
Francia
acerca
de una polí
tica de puertas cerradas, en el
horizonte de la débil soberanía política
y de Buenos Aires
.
De
este contexto,
también
fueron
v
í
ctimas algunos viajeros o emisario
s
de la Coro
na a quienes e
ncarcel
ó
(
Aimé
Bompland, Johan R. Rengger y
Marcelin Longchamp)
o dir
ectamente expuls
ó
del
territorio
(
John P. y William P. Robertson
)
.
A su turno
, Félix de Azara
,
enviado por la
c
orona
h
ispana
en sus viajes por la
América
Meridional
(1790
-
1801) con la tarea ímproba de demarcar los
límites en disputa entre
la
s
C
orona
e
spañ
ola y la
p
ortuguesa, exhibió
una visión crítica de los jesuitas e intent
ó
desmontar las visiones míticas y utópicas sobre
é
stos, especialmente por haber
presentado un desafío al poder real y
a
su mandato. El viaje de Azara transcurr
ió
,
precisamente
,
entre
las reformas borbónicas y la creación del Virreinato del Río de La
Plata.
A cargo de
la tarea de rebasar el hermetismo,
estos viajeros reforzaron
sus relatos
con
un gran sensacionalismo. El encarcelamiento de Aimé Bompland y la visibilidad que
9
El diálogo evidencia, entre otras cosas, la posibilidad d
e la construcción del conocimiento a partir de la
observación y la reflexión. Paraguay deja de ser una abstracción para convertirse en un lugar posible de
conocer porque se ha estado en él. Esto, conjuntamente con algunos problemas que colateralmente
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Dossier
:“Paraguay: reflexiones mediterráneas”.
8
adopt
ó
en la
comunidad científica internacional
,
robusteció
la idea del encarcelamiento
paraguayo, del despotismo de Francia y hasta contribuyó, junto con los relatos de Johan
R. Rengger y los P. Robertson
-
Reino del Terror del Dr. Francia. Cartas del Paraguay
(1839)
-
, a “fijar al dictador y al guaraní en taxonomías científicas y políticas, al mismo
tiempo que contribuyeron a la circulación de la leyenda de un dictador que se
alimentaba de la carne de los súbitos” (Gómez, 2009: 112)
10
El aislamiento de Francia
y
el ab
ortado impulso modernizador de Carlos López
(
sumado
a la Guerra de la Triple Alianza
)
produjeron
que los relatos
sobre
el
Paraguay
respondieran
casi exclusivamente
a los
impresiones
de los viajeros.
En efecto,
e
n el
siglo de las
luces, el aislamiento se as
imiló
a retraso
y
en consecuencia a
barbarie. La
bibliografía y la prensa de la se
gunda mitad del siglo XIX
lanzaban
frondoso
s
argumentos sobres dichas características bárbaras. En el
Nacional de la Semana
se
podía leer:
.
El pueblo Paraguayo es un pueblo
indolente, un pueblo sin aspiraciones, que
olvida el pasado, desprecia el presente y no aspira
al
porvenir. Bailar, cantar,
tenderse en su hamaca, comer mandioca y
correr
tras las mujeres, he aquí las
aspiraciones de ese pueblo; para moverlo es preciso el
férreo brazo del tirano
(Brezzo, 2005:192).
E
ntre 1811 y 1870 apareci
ó
un conjunto de obras
con esta impronta
, aunque hubo
que
esperar al centenario patrio, bajo las ruinas de la Gran Guerra, para
encontrar
los
primeros relatos nacionales. Luego de la Gue
rra
,
una pequeña e
lite cultural comenzó
a
recrearse al compás de la reconstrucción del Estado: la instalación del Colegio Nacional
de Asunción
(1876),
la aparición de las
actividades culturales
con la apertura del Ateneo
Paraguayo (1883)
-
reemplazado luego
por el Instituto Paraguayo (1895), la reapertura
de la Biblioteca Nacional (1887) y la cursada regular en la Facultad de Derecho de la
Universidad Nacional (1889).
Liliana Brezzo (2005) sitúa este impulso historiográfico
nacional
entre la obra de cuat
ro
tomos de Blas Garay (1897)
-
Compendio Elemental de la Historia del Paraguay; Breve
abord
amos en el texto, abre una profunda discusión sobre la modernidad en América Latina. Para ello,
ver: Quijada (2008).
10
La autora propone un paralelismo entre la descripción que los hermanos John P. y William P.
Robertson realizan de Francia y la novela de
l Dr. Frankentein de Mary Shelley. En dicha asimilación
radicaría la popularidad que adoptan en los círculos ingleses los relatos sobre Francia. Tal imagen está
lejos de la realidad histórica. El primer autor en discutirla es el historiador Julio Cesar Chá
vez. Para un
estado de la cuestión de la historiografía sobre la independencia, ver: Areces (2007).
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Dossier
:“Paraguay: reflexiones mediterráneas”.
9
resumen de la historia del Paraguay, La independencia del Paraguay y El comunismo de
las misiones de la Campaña de Jesús
-
y el Álbum Gráfico de la República del Paraguay:
100 años de vida independiente 1811
-
1911
11
. Dichos estudios serían los primeros
intentos de un grupo de intelectuales de mostrar una bibliografía nacional y una visión
orgánica de la nación paraguaya ofrecida por primera vez por cronistas no coloniales.
En
este clima de época, se sum
ó
también la acalorada disputa epistolar
entre
Cecilio
Báez y Juan E. O
'
Leary
12
La
autora
antes citada
sostiene
que
é
stos iniciar
o
n dos tendencias temáticas ideológicas
predominantes en la narrativa par
aguaya
durante
toda la centuria. Una
conservadora
idealizante
, especialmente en las primeras décadas
,
y otra de tipo
crítico realista
. En ese
recorrido se puede encontrar un desplazamiento
que
se
inicia con
el
rescate de un
pueblo
heroico
, autóctono, nativ
o
, único, superior
(inclusive gracias a las propiedades
de la raza mestiza frente a los criollos porteños),
para finalizar
en una heroificación y
apología de los gobernantes fuertes
,
especialmente de Fran
cisco Solano López.
,
sobre cu
á
l pasado
narrar
.
En ese camino
, no ausente de
enc
endidas
discrepancias
públicas,
también surg
ió
un
a
imagen,
por ejemplo
de la pluma de
Cecilio Báez, en la cual
el
pueblo es responsable de
las largas tiranías de estos héroes.
Como veremos,
el planteamiento final al cual arriba
Cecilio Báez repercute aún h
oy sobre algunas formas recientes de pensar el
stronismo
,
pero también más trascendentalmente
,
el orden social
.
Así, si bien Báez comenz
ó
afirmando
que desde los albores de su independencia la identidad paraguaya había sido
muy combatida y que gracias a lo
s primeros dictadores pudo salvarse de la ingerencia
externa,
termin
ó
aludiendo a un pueblo “cretinizado” como resultado
tanto
de la tiranía
de Francia y los López
como
del sometimiento de treinta años de
P
artido
C
olorado
.
11
En el mismo escribían, además del encargado de la compilación, Enrique Solano López (1858
-
1917),
Cecilio Báez (1862
-
1941), Blas Garay (1873
-
1899), Ma
nuel Domínguez (1872
-
1933), Fulgencio Moreno
(1872
-
1933), Ignacio Pane (1879
-
1920), Juan E. O
'
Leary (1879
-
1969) y Moisés Bertoni. A esa pequeña
elite azucena arribaron tres escritores que serán de suma importancia por la influencia sobre el grupo
novecient
os y sobre sus construcciones historiográficas: los argentinos Martín Goicoechea Menéndez
(1875
-
1906) y José Rodríguez Alcalá (1875
-
1958) y el español Rafael Barret (1877
-
1910).
12
La disputa sobre la interpretación política del pasado y los proyectos d
e país que debían surgir de
dichos relatos se llevará acabo entre los mese de octubre de 1902 y febrero de 1903 en los periódicos
La
Patria
(
Juan E. O
'
Leary) y
El Cívico
(Cecilio Báez). Mientras los escritos de este último habían salido
publicados en un li
bro que data de 1903, bajo el título
La tiranía eterna
, las cartas de respuestas de Juan
E. O
'
Leary no habían sido publicadas desde su aparición original. Tal controversia fue compilada
recientemente por Ricardo Scavone Yegros y Sebastián Scavone Yegros (2
008), con un estudio crítico de
Liliana Brezzo. A los fines de nuestro análisis, la importancia del debate recae en un proceso acelerado de
repolitización de las elites paraguayas, en el cual pueden leerse las identidades políticas partidarias en
formació
n.
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Dossier
:“Paraguay: reflexiones mediterráneas”.
10
Finalmente, af
irm
ó
que Paraguay e
s uno de los pueblos más atrasados de América y
“
que la historia de la tiranía y la historia de la guerra del Paraguay son la historia de la
incurable imbecilidad del pueblo
”
:
El pueblo se mantuvo aislado o incomunicado del resto del mundo, y sumido en
la
más profunda ignorancia. Conocía indudablemente el abecedario, pero se lo
privaba hasta de la lectura de
los periódicos extranjeros, que por otra parte no
podía leer, porque no hablaba más l
engua que las indígena guaraní [
...
]
No es
que el cerebro paraguayo
sea de suyo infecundo; es que el alma paraguaya ha
sido esterilizada por el terror, por la incomunicación, por la ignorancia
(Cecilio
Báez, carta El alma Paraguaya,
Yegros y Yegros, 2008:
1
7
9
)
.
Sin
embargo, resultaba poco probable que al inacabado y s
iempre fracas
ad
o proyecto
liberal interpuesto sobre las ruinas del
P
araguay posbélico pudiera sobrevivir una
lectura del pasado donde el pueblo aparece
engañado
y
los únicos héroes disponibles
culpabilizados
.
F
inalmente
triunfó
una visión nacionalista y pa
triótica de la historia,
monopolizada
por la exaltación de la Edad de Oro
previa a la guerra
, buscando las
causas
y
las
consecuencias
sobre los vencedores
.
De esta forma, se
habilit
ó
un relato
nacional
cuyo foco de positividad est
uvo centrado
en la guerra
contra la Triple Alianza
y en los distintos actores relacionados con ese acontecimiento, relato
posible para la
posterior reconstrucción
del Estado y la nación posbélica
.
Estos planteos de motivación
nacionalista
, aún vigente
s
, redujeron
a la historiográfi
ca paraguaya a
planteamientos
simplista
s
,
condicion
ando
a
l
P
araguay a u
n
aislacionismo historiográfico
y
adjudicando
valores de originalidad donde no hay más que reflejos de actividades comunes
(Brezzo,
2008)
.
Paraguay en
América Latina
.
Reflexiones
en to
rno a la historia reciente
Es factible constatar la ausencia de estudios sobre Paraguay en los trabajos clásicos de
la reflexión académica de la región (Cardoso y Faletto, 1994)
13
13
Una excepción es la clásica obra sobre América Latina coordinada por Pablo González Casanova
(1977)
América Latina: Historia de medio Siglo
, México, Siglo Veintiuno Editores.
,
en la bibliografía sobre
las Dictaduras Institucionales de las FFAA del Con
o Sur y los regímenes autoritarios de
Centro América y el Caribe
-
salvo en su referencia al Plan Cóndor (Calloni, 1999 y
González Vera
, 2002b) y en estudios recientes sobre memoria (González Vera, 2002a)
-
.
A excepción del legendario
trabajo
de
Alain Rouqui
é (1982)
,
en el cual
cotej
ó
la
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Dossier
:“Paraguay: reflexiones mediterráneas”.
11
experiencia stronista
con
las centroamericanas
,
en otros proyectos igualmente
ambiciosos para el abordaje del autoritarismo en América Latina se constat
ó
la ausencia
del “caso paraguayo”
14
Así,
por la construcción de un discurso político de la “excepción latinoamericana”, el
período quedó sometido a tratamientos analíticos singulares (Rivarola, Cavarozzi,
Carretón, compiladores
, 1991) por no circunscribirse a los modelos o
las
categoría
s con
que suelen abordarse los regímenes autoritarios de la región
(O’Donnell, Schmitter, Whitehead, 199
4)
.
15
E
l
rasgo
común de los trabajos que han abordado al stronis
mo
,
lo
han presentado
como
una dictadura donde ha primado el carácter personalista del ejercicio del poder, tanto
como la centralidad del Partido Colorado
y las Fuerzas Armadas, andamiaje
institucional y sobre el que se organizó lo que generalmente se ha
caracterizado como
la
dictadura más larga de América Latina.
Todos ellos, con variados matices, conclu
yen
en
una suerte de
inevitabilidad de un régimen de
características autoritarias y despóticas
para una sociedad gobernada eternamente por el Partido Colorado
.
E
ste
destino político
se vinculaba, asimismo, a una suerte de militarismo colorado arraigado
,
posible de
lograrse por la pasividad del pueblo acostum
brando a “gobernantes fuertes”
.
. Asimismo, cuando la
extrema singularidad y excepcionalidad avanzó sobre el tratamiento de la dictadura y el
proceso de transición, éstos fueron abordados, al igual que en la región, con e
nfoques
más politológicos que sociológicos.
Paradójicamente, muchas de estas miradas reforzaban el discurso que el propio régimen
stronista había recreado
.
Esto es,
presentarse como el heredero de las familias
fundadoras
y ahora coloradas
, imágenes que, alentadas des
de el centenario, fueron
finalmente cristalizadas en un nuevo régimen político luego del triunfo no buscado de la
Guerra del Chaco
y a instancias de la crisis de dominación que inaugura, al igual que en
otras partes de América Latina, la década del treinta
. En palabras de Stroessner, puede
leerse:
La doctrina nacionalista del Partido nos une a todos los colorados bajo la
14
Parte de esto debe relacionarse con la temporalidad de la experiencia
de la dictadura paraguaya que se
inicia diez años antes de la inauguración de la Dictadura Institucional de las FFAA en Brasil (1964
-
1985),
para finalizar en coincidencia con la chilena (1973
-
1989). Sin embargo, no es factible asimilar tan
rápidamente las
experiencias autoritarias de Centroamérica con Paraguay. Las razones más obvias son de
índole estructural, pero fundamentalmente por la intervención que Estados Unidos ha tenido y mantiene
sobre el orden político interno de esos países. Para una ampliación
de la discusión, ver: Soler (2009).
15
Existe un trabajo que excepcionalmente analiza el stronismo en diálogo con las categorías con las que
suelen abordarse las Dictaduras Institucionales del Cono Sur. Ver:
Riquelme (1992).
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Dossier
:“Paraguay: reflexiones mediterráneas”.
12
bandera de la patria
[
...
]
y como ciudadano, como soldado y como Gobernante,
expreso ante la Nación Paraguaya
[
...
]
que me hago cargo con v
osotros ante la
historia de la consigna que recibiéramos de Francia, de los López y del General
Bernardino Caballero (Alfredo Stroessner, Mensajes y Discursos, Presidencia de
la Nación: 83 y 87)
.
Muchas de estas interpretaciones
, realizadas
desde la
llama
da
“
apertura democrática
”
,
circunscribieron el estudio
al
stronismo mismo y desde ahí proyecta
ron
afirmaciones
a
todo el sistema político paraguayo
.
En efecto, estos
análisis, a partir del resultado final
del régimen provoca
ron
la extrapolación de algunas
conclusiones. Las más extendidas
han presentado al Partido Colorado como Partido Estado, fusión que ha posibilitado, a
través de las prebendas, el funcionamiento de un régimen autoritario como una
configuración de hecho para una sociedad “atrasada”
16
. Así,
el
P
artido
C
olorado y el
stronismo aparecen
amalgama
dos como una fuerza capaz de imponerse, al igual que el
despotismo de Francia sobre el pueblo “cretinizado”
de Cecil
io Bá
ez, en
tanto la
dictadura colorada se dio en un contexto de crecimiento económico c
ausado por el giro
en las relaciones internacionales y la “nueva” orientación que Stroessner imprimió con
Brasil
17
Sin embargo, y en caso de aceptarse una lectura del régimen desde el resultado final, el
logro
fue
bastante posterior a su llegada puesto q
ue, en su larga temporalidad
,
se
produjeron profundas modificaciones y tensiones que claramente excedieron
la
posibilidad de ejercicio del poder asentada exclusivamente en la fuerza y el terror
. Así,
ha primado el análisis desde el resu
ltado último de un r
égimen de treinta y cinco
años,
sin detenerse
en el proceso
por el cual
se construyó ese resultado.
.
Entonces, sociología obliga,
se
debe invertir la explicación y dar cuenta de que el logro
de un orden se debe a un proceso
largo
en el cual confluyen, a ve
ces sin buscarlo, las
más variadas lógicas políticas pero también actores, partidos, estructuras y hasta las
propias relaciones internacionales
;
y
finalmente, explicar que la legitimidad del orden
stronista, al igual que cualquier orden político, no puede
asentarse exclusivamente en las
prebendas y la coerción.
Se impon
e
la necesidad metodológica de leer al régimen desde
su inicio,
estableciendo
su comienzo no sólo en
el año
1954, sino observa
n
do y
16
Ya hemos analizado en otros
trabajos la disponibilidad de las imágenes nacionales y su materialización
en el régimen stronista y cómo finalmente lo nacional se amalgamó a lo colorado. Ver: Soler (2007).
<a href="http://www.vieralibros.com/librix/ver-libro.php?id=6049"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglFwjzqcesJlF3Ogr71mfwzqHxtjBPKmC542M3CpFsx3C7iYtDXPfX8DZsM3Joa6o0qi8VsB7WgCSQj8_sbZQERmYXsbm0KlcncITr5XcCvI9siPhLuUUgy0_OyIWJDD3lqIeXI4fVlQQ/s1600/Tapa+la+Isla+de+Roa+1.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglFwjzqcesJlF3Ogr71mfwzqHxtjBPKmC542M3CpFsx3C7iYtDXPfX8DZsM3Joa6o0qi8VsB7WgCSQj8_sbZQERmYXsbm0KlcncITr5XcCvI9siPhLuUUgy0_OyIWJDD3lqIeXI4fVlQQ/s640/Tapa+la+Isla+de+Roa+1.jpg" /></a></div></a>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-82646968922189010772014-05-01T06:06:00.000-07:002014-05-01T06:06:12.711-07:00'' EL VIAJE DE AMOR DE ADELINA BONPLAND''', POR ALAIN COUTURIER
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhPa1jlb2ixdeEgKE94_k_T4O8TH-fI_f6GWgT9-zGwZYFUQHNQ29hy1BRAdbqgqjynaCNm-3-oE_u9f8_51BBMxXUZ7azn9dk5hwJgd36lEdkQqYb3JA-hFTGPyipIdnTyAj_R7xUBfP8/s1600/ADELINE+BONPLAND.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhPa1jlb2ixdeEgKE94_k_T4O8TH-fI_f6GWgT9-zGwZYFUQHNQ29hy1BRAdbqgqjynaCNm-3-oE_u9f8_51BBMxXUZ7azn9dk5hwJgd36lEdkQqYb3JA-hFTGPyipIdnTyAj_R7xUBfP8/s640/ADELINE+BONPLAND.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDFpoNZ5Rr-S9v0vLKPVZByYSw1qpObBz-v-cMeFsKronD8twtGWD-njjO2sn7rjd4droBjk_S3-yA11XcEvpAE2BQrdmdCdLsPpgvGjY5FHKB7uU6aRkx-uagAqBB-7p6OrCM43dVuG0/s1600/ab+y+rb.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDFpoNZ5Rr-S9v0vLKPVZByYSw1qpObBz-v-cMeFsKronD8twtGWD-njjO2sn7rjd4droBjk_S3-yA11XcEvpAE2BQrdmdCdLsPpgvGjY5FHKB7uU6aRkx-uagAqBB-7p6OrCM43dVuG0/s640/ab+y+rb.jpg" /></a></div>
Alain Couturier
Adelina Bonpland (II)
Seducción y Terror
Traducción del francés: Alain Couturier, María Luisa González, María de los Ángeles Ricote
Prólogo
La aventura de Adelina Bonpland en la América de los Libertadores, en busca de la libera-ción de su ilustre esposo Amado Bonpland, prisionero del dictador del Paraguay, fue narra-da en un libro que, debido a su propósito, dejó en la sombra muchos aspectos de su vida y en particular su origen familiar y social.
Nacida en París en plena Revolución, de padre desconocido, lo único que se sabía era el nombre de su madre. Y, sobre ésta, no se tenía noticia alguna. Sin embargo, diversos indi-cios convergentes hacían pensar que Adelina era de alto abolengo. ¿No había dicho la em-peratriz Josefina, la esposa de Napoleón, que « la había conocido muy joven »? ¿No había señalado el conde Regnaud, cuando ella se encontraba en pleno proceso de separación con su esposo, « que conocía muy bien a su familia y que se preocupaba por ella »? ¿No retra-taban los testimonios de los que la habían conocido en América del Sur a una mujer bella, distinguida, inteligente, buena música, de exquisitos modales sociales?
Un episodio desentonaba. En 1812, Amado Bonpland, entonces intendente de La Malmai-son, residencia de la emperatriz Josefina y de Napoleón, a las puertas de París, emprendió un viaje con Adelina para presentarla a su familia en La Rochelle. Viaje inútil, pues cada quien buscó una excusa para ausentarse. ¿Qué sabían los virtuosos burgueses de La Rochelle para cerrarle la puerta al hermano querido y a su acompañante?
El padre desconocido, la madre evanescente, las enigmáticas raíces de Adelina: lacerantes misterios dejados en suspenso en un libro esencialmente dedicado a su odisea en las jóvenes repúblicas de la América equinoccial. De forma tal que, bajo el efecto de la insidiosa nostalgia que usualmente acompaña el final de la escritura de un libro, era fuerte la tentación de volver a aquel destino para remontar al pasado de Adelina más allá de su infancia, encontrar a su madre y su medio familiar y tratar de hallar la huella de su padre desconoci-do, para penetrar en un mundo en el que la dulzura de vivir de los últimos años del Antiguo Régimen iba a ser brutalmente reemplazada por el Terror revolucionario.
La investigación
« Estos papeles, estos pergaminos dejados aquí desde hacía tiempo
lo único que pedían era volver a vivir.
Aquellos papeles no son papeles sino vidas de hombres »
(Jules Michelet)
Tal como en las investigaciones policiacas, basta un detalle insignificante en un banal « papel » para que todo empiece: un simple nombre al pie del acta de bautizo de Adeli-na, el de su padrino, el señor Duclos.
Un nombre muy común y un domicilio — calle Faubourg-Poissonnière — poco prome-tedor, era suficiente para que aquella información pasara desapercibida en un primer momento. Pero la alquimia producida por la introducción de estas dos palabras en los motores de búsqueda de Internet es desconcertante: el Sr. Duclos, domiciliado en la ca-lle Faubourg-Poissonnière se llama en realidad Charles-Nicolás Duclos Dufresnoy. Se trata de un personaje muy conocido en el París de la época, en particular por haber sido propietario de una de las más bellas mansiones de la capital, en la calle mencionada. Era notario , pero no cualquier notario: era un riquísimo notario, hijo del director de la Hacienda Real de la región de Toulouse, que contaba con una clientela esencialmente aristocrática. Era también coleccionista de obras de arte y mecenas; protector, en parti-cular, del pintor Greuze. Se trataba, en fin, de un renombrado economista que había puesto su talento al servicio de la corte — hasta conseguir un préstamo de seis millones a favor del Rey por su condición de gerente de la Cámara de Notarios — antes de parti-cipar activamente en los trabajos de la Asamblea Constituyente cuando fue elegido di-putado suplente. Esto determinó su ruina, pues murió guillotinado.
¿Podía este notario, indudablemente íntimo de la madre de Adelina dado que lo había escogido como padrino de su hija, hablarnos de ella? Bastaba para ello consultar sus ar-chivos en « el registro de las minutas de los notarios parisinos », aquella inestimable co-lección de actas redactadas por los notarios de la capital desde el Antiguo Régimen, to-das preservadas y clasificadas en los Archivos Nacionales de París, donde se encuentran a la disposición de los investigadores y genealogistas.
Fue así como, un buen día, apareció la primera acta notariada relativa a Ana Margarita Delahaye, la madre de Adelina, que llamaremos Ana Margarita de ahora en adelante: un simple contrato de alquiler de un apartamento en la calle de Cléry, en París, del año 1784, o sea siete años antes del nacimiento de Adelina. Otras actas, reveladoras de sor-presas, surgieron a continuación hasta 1794, año en el que el Dr. Duclos Dufresnoy fue guillotinado.
El Dr. Robin se hizo cargo del bufete y Ana Margarita fue su cliente hasta 1808, fecha a partir de la cual utilizó los servicios del Dr. Riant, hasta que éste le redactara su testa-mento y, poco después, el acta de su sucesión.
Gracias a estos tres notarios disponemos de una serie de documentos que constituyen otros tantos hitos en la vida de Ana Margarita durante un periodo de casi cuarenta años, entre 1784 y 1822.
Pronto los datos recogidos en los archivos de estos notarios parisinos permitieron — al margen de sorprendentes hallazgos — obtener la partida de defunción de Ana Margari-ta, en la cual figuraba el lugar de su nacimiento: la ciudad de Toulouse. Ello motivó el inicio de otra investigación en esta dirección, paralelamente a la que se seguía en París. A medida que las dos pesquisas progresaban, los orígenes familiares y sociales de Ade-lina surgían de la nada, al menos por el lado materno.
En cuanto al « padre desconocido », todo apuntaba a que seguiría siendo un enigma hasta que se produjera un milagro. En medio de las actas del Dr. Duclos Dufresnoy, en un simple contrato de compra de un inmueble, aparece un nombre anodino, que lleva a una pista y luego a una cuasi certidumbre. Él es el padre de Adelina.
En medio de las sorpresas de la pesquisa - y no de las menores - están los notarios: se les considera generalmente como personajes burocráticos y a veces bonachones, pero en realidad se revelaron como prodigiosos “despertadores” y apasionantes cronistas de destinos individuales que hubiesen quedado sepultados para siempre, de no haber sido por ellos.
Pero retomemos el hilo desde el inicio de una manera ordenada, fijando nuestro interés primero en la madre de Adelina, Ana Margarita.
Ana Margarita
Cuando nació Ana Margarita, Toulouse era una ciudad de unos cuarenta mil habitantes. Urbe esencialmente rural, ubicada en medio de una rica región del sur oeste de Francia, era un verdadero granero del que nobles y burgueses locales sacaban lo esencial de sus ganan-cias y también una ciudad administrativa donde éstos se repartían los cargos del tribunal y de las distintas dependencias de la administración real. También, era una ciudad universita-ria que atraía unos mil estudiantes al año. Las artes no estaban por lo tanto abandonadas y florecían en varias academias entre las cuales la más importante era la Academia de los Juegos Florales, que, contrariamente a lo que su nombre parece insinuar, se consagraba a la defensa y la ilustración de las letras.
Según los anales de la región, el verano del año 1756 fue particularmente seco y cálido en Toulouse, de modo que fue en la relativa frescura de la iglesia de San Esteban de esta ciu-dad donde Ana Margarita fue bautizada el cuatro de julio. Era la última de las cuatro hijas de la pareja Joseph Lahaye – Jacquette Cassaignol.
Su padre, Joseph Lahaye, había nacido en 1708, en París, hijo de un empleado doméstico, quien al final de su vida trabajaba en casa del Sr. Chevillier, en la calle Beauregard, en la parroquia Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. A los trece años Joseph dejó la capital para mudarse a Toulouse donde empezó, él también, el aprendizaje del oficio de doméstico. De-jando de lado un empleo temporal de portero del hospital de La Grave, alrededor del año 1754, no se le conoce otra profesión que no sea la de doméstico, de acuerdo a los distintos documentos encontrados. Se casó tardíamente, a los treinta y tres años, con María Naudy. El contrato de matrimonio nos indica que, en aquel momento, Joseph trabajaba « en casa del noble François Dailliez, escudero, señor de Mondonville y de Pierrelade, consejero en el Tribunal, domiciliado en Toulouse, en la parroquia de La Dalbade ». Todavía se puede ver, en los folletos turísticos de Toulouse, fotos del porche y de la entrada de la bella mansión de color ladrillo rosado donde Joseph Lahaye se desempeñaba como doméstico. Su esposa, María Naudy, apodada « la real » como su madre, tenía veintiséis años cuando se casó. Se desempeñaba también como empleada doméstica desde hacía dos meses en casa del caballero François Dailliez — el patrón de su futuro esposo —, después de haber servido en casa del barón Delantu y luego del presidente del tribunal, el Sr. Duquin.
María Naudy murió en 1745, cuatro años después de su matrimonio, sin dejar familia, y seis meses después Joseph Lahaye volvía a casarse con Jacquette Cassaignol, de veintidós años, oriunda de Lille en Albigeois (hoy en día Lisle sur Tarn), quien posiblemente no sabía escribir, pues no firmó el acta. Según el contrato de matrimonio, trabajaba como doméstica en casa del Dr. Demurs, procurador, en la parroquia de San Esteban, y estaba alojada en casa del cura de Foucauld, en la calle Toulouzane.
En el transcurso de los diez años siguientes la pareja tuvo cuatro hijas: Angélica (nacida en 1749), Juana Jacquette (1752), Juana Ana (1754) y la futura madre de Adelina, Ana Marga-rita (1756).
Acerca de la juventud de Ana Margarita en Toulouse no sabemos nada, de modo que po-demos imaginar la vida común y corriente de una niña en una ciudad provinciana de Francia en los años 1760-1770, entre su madre, sus tres hermanas y su padre.
Al final de su adolescencia Ana Margarita « sube » a París. Es en esta ciudad donde apare-cen sus primeras huellas. No se pudo encontrar ninguna información precisa que explicara las circunstancias de este cambio de residencia que iba a trastornar su vida. De hecho, la primera huella irrefutable que se refiere a ella data de 1784, cuando firma en el bufete de un notario parisino el contrato de alquiler de un apartamento en la calle de Cléry. Tiene enton-ces veintiocho años, pero el contrato indica que vivía hasta ese momento en la calle de la Chaussée-d’Antin. ¿Desde cuándo vivía ella en París? No se sabe con precisión. Sin em-bargo, como tenemos información de que todavía vivía en Toulouse en 1777, se puede infe-rir que su instalación en París se sitúa alrededor de 1780. Tenía entonces veinticuatro años.
Abrimos un paréntesis en relación con el año de 1777 arriba indicado. Al principio de este año, cuando estaba « domiciliada en casa de su madre en Toulouse », Ana Margarita intro-dujo una solicitud ante el procurador del Rey en esta ciudad para solicitar una rectificación de su partida de nacimiento. No se trataba de una corrección menor sino del cambio del nombre de su madre tal como estaba escrito en dicha partida, Bourrasol, por el nombre de su madre real, Cassaignol. La autoridad judicial confirmó que el vicario había cometido un error, que el nombre era exactamente Cassaignol y que el registro de los bautizos de la pa-rroquia de San Esteban debía ser corregido para indicar: « Ana Margarita es hija de Joseph Lahaye y de Jacquette Cassaignol, casados ».
Curiosa situación la de aquella partida de nacimiento, firmada por un vicario y por testigos, que debe ser corregida veintiún años después de su inscripción en el registro y que ilustra la imprecisión que reinaba a veces en las actas del registro civil de la época. Es así, por ejem-plo, como en el mismo documento « Lahaye » se transforma en « Delahaye » y como la primera esposa de Joseph Lahaye, María Naudy, apodada « la real » pasa a llamarse « La-rrouial » en su acta de sepultura.
*
¿Por qué razón y en cuales circunstancias Ana Margarita dejó Toulouse por la capital a los veinticuatro años? ¿Fue siguiendo la vía audaz de la joven provinciana que corta los cabos para buscar fortuna en París con una vaga recomendación obtenida por medio de su padre, corriendo el riesgo de empezar como « actriz»? ¿O la vía más juiciosa de una joven em-pleada doméstica que trabajaba para una familia de la nobleza o alta burguesía que vivía entre Toulouse y París?
Cualquiera haya sido su ruta, encontró en París un ambiente muy particular que nació du-rante el reino de Louis XV y que alcanzó su apogeo en vísperas de la Revolución. Un buen historiador de aquel periodo, Olivier Blanc, lo hace revivir de una manera muy agradable y formidablemente documentada en varios de sus libros, entre los cuales encontramos Las libertinas, placer y libertad en la época de las luces. Era la época cuando la aristocracia de la corte y de la ciudad, así como la alta burguesía, se dedicaban ardua y abiertamente a lo que suele llamarse « el libertinaje ». Tomado en su sentido histórico, este término designa una manera de vivir en la que la búsqueda del placer era la gran preocupación y la conquista sucesiva o simultánea de parejas — a menudo casados — el principal quehacer. Las rela-ciones amorosas fuera del matrimonio se exponían audazmente y era motivo de prestigio tener amantes que se visitaban en la intimidad de su casa o se exhibían abiertamente en los numerosos salones de la ciudad o demás lugares públicos. En medio de este carrusel ocurría casualmente que el o la amante se convirtiera en la pareja de toda una vida. La libertad que estaba en los espíritus se expresaba también en los cuerpos. Fue sin duda la primera mani-festación de revolución sexual de los tiempos modernos.
Fue en un sector de « esta sociedad narcisista y brillante » donde la joven provinciana de Toulouse hizo su debut cerca del año 1780, por caminos que nos son desconocidos, pero que la condujeron a buen término a juzgar por las actas notariadas de las que hablaremos más adelante.
Ana Margarita no aparece en la abundante nomenclatura de Las libertinas establecida por Olivier Blanc, ni en ninguno de los compendios de souvenirs o Memorias que hemos con-sultado, ni tampoco en los informes de los policías de la época especializados en el espionaje del mundo de la galantería. La lectura del repertorio de Las libertinas que estos últimos habían registrado hizo nacer sin embargo unas esperanzas: « El Sr. Mauvienne, gentilhom-bre, gendarme de la Guardia Real, quien vive desde hace varios años con la señorita Dela-haye, acaba de comprar para ella muebles de los más bonitos… », o bien: « Vimos y escu-chamos en los jardines del Palacio Real al Sr. Nouet, consejero, quien invitaba a las señoritas Danosanges, Lavault, Saron, Saint-Martin y a la pequeña Delahaye a cenar en su casa de la Barrière Blanche, lo que ellas aceptaron». Esperanzas que se esfumaron rápidamente: aquellas jóvenes Delahaye vivían en París mucho antes de la llegada a esta ciudad de Ana Margarita.
Si resulta imposible identificar a Ana Margarita dentro de aquella sociedad, es porque el mundo de las “libertinas” era vasto y diversificado; iba desde la mujer mantenida, de bajo nivel, que vivía en una habitación alquilada y que, debido al cambio frecuente de pareja, rozaba la frontera de la prostitución, hasta la alta aristócrata, riquísima, distinguida, culta, que habitaba una suntuosa mansión y practicaba un libertinaje muy elegante. De acuerdo a los elementos de información obtenidos, Ana Margarita, quien moriría en el pellejo de una rentista común y corriente, parece haber ocupado un rango promedio en la escala social de la galantería, sin que fuese posible conocer su debut. Ella fue una “libertina” — sin gran visibilidad ni brillo, parece ser — que se confundió en la masa.
Pero todas las “libertinas”, a partir de un cierto nivel, tenían en común el haberse liberado de las obligaciones domésticas, así como de los prejuicios y convenciones sociales, en particular del matrimonio organizado por las familias en el Antiguo Régimen. Esta nueva especie de mujeres contaba con numerosas adeptas en París en aquella época. Muchas venían de una lejana provincia, llevadas por el deseo de aventura, por una cierta inocencia, y, si habían encontrado la forma de asegurar su independencia, lo que en realidad las distinguía de la vulgar mujer mantenida era, ante todo, el poder escoger a sus amantes.
*
1784, pues. Muy exactamente el 24 de julio. Ese día Ana Margarita firma en el bufete del Dr. Duclos Dufresnoy un contrato con el Sr. Jacques Desmary, antiguo oficial de la casa real, mediante el cual este último le alquila « por tres, seis o nueve años un apartamento de seis habitaciones ubicado en el primer piso del Nº 66 de la calle de Cléry ». En el contrato se precisa que ella estaba domiciliada hasta la fecha en la « calle de la Chaussée-d’Antin, cerca de la iglesia de La Madeleine », dirección interesante ya que esta calle tenía entonces fama de albergar a muchas “libertinas”.
En el edificio 66 de la calle de Cléry vivía también en aquellos años una célebre “libertina”, María Danneville, conocida como la Sra. de Saint-Brice, nos dice Olivier Blanc. « La Sra. de Saint-Brice fue arrestada cuatro veces durante la Revolución y fue objeto de numerosas denuncias e informes de la policía. Había nacido en Fontainebleau, en 1764, y vivió tanto en Versalles, en el entorno de María Antonieta y del Delfín, como en París, donde tenía su residencia principal en la calle de Cléry, Nº 66, un agradable edificio del actual barrio del Sentier, para entonces de los más elegantes. Habiéndose rehusado a emigrar, la Sra. de Saint-Brice recibió allí, incluso durante el Terror , no solamente a aristócratas de vieja cepa sino también a Convencionales [diputados], tal como el famoso Jean-Lambert Tallien . Era preciosa, probablemente una de las mujeres más bellas entre las que rodeaban a María An-tonieta, la cual, seducida por su encanto, había hecho lo necesario para mantenerla en su entorno. María Daneville era villana, de estirpe relativamente modesta, de modo que se decidió darle un nombre. Su matrimonio fue arreglado, cuando tenía apenas diez y seis años, con el viejo gentilhombre Charles-Louis Jorel de Saint-Brice… Bajo el Terror, un informe de Guérin, el jefe de la oficina de la policía del Comité de Salvación Pública, nos la retrata con exactitud: « tiene mucho ingenio, muchos modales y una extrema aptitud para todos los géneros de intriga. Posee mil maneras de tener éxito en este dominio, dado que, a todas estas ventajas naturales o adquiridas, se suma un físico muy agradable y un rostro particularmente encantador ». Apostamos a que este retrato podría aplicarse en cierta medi-da a Ana Margarita.
« La Sra. de Saint-Brice tuvo, a pesar de los deberes de su cargo, suficiente tiempo libre como para disfrutar de los placeres del libertinaje. En la calle de Cléry, en París, era vecina de la Sra. Vigée Lebrun, y uno se pregunta por qué ésta nunca realizó un retrato de ella… En el mismo barrio del Sentier, en la parte alta del cual se extendían grandes jardines, vivía otra vecina, Catarina Worlée, esposa separada del Sr. Grand [banquero]… Esta rubia y diá-fana criatura era conocida en el mundo del libertinaje elegante»…
He aquí, entonces, el entorno inmediato en el que vivía Ana Margarita en aquellos años. También tenía relaciones de alto nivel. Aquel contrato de alquiler del año 1784, el docu-mento más antiguo encontrado, fue suscrito ante el Dr. Charles-Nicolás Duclos Dufresnoy, futuro padrino de Adelina, guillotinado en 1794, un personaje influyente del que ya habla-mos anteriormente. Este último, por vía de su madre (Louise Regnaud) era pariente del conde Regnaud, lo que puede explicar la frase de Bonpland a sus familiares del año 1814 a propósito de Adelina: « el conde Regnaud que conoce bien a su familia se interesa en ella ». Estas relaciones que aparecieron al inicio de la investigación hacen suponer que ella tenía otras más del mismo orden en una sociedad donde todo el mundo se conocía.
La firma de Ana Margarita al final de este primer contrato es muy curiosa: « a. m. delahaye de grandval boen de calsgon ».
Resulta obvio que se trata de una mistificación, por no decir de una usurpación de título ficticio, resultante no de un pueril capricho, sino de una imperiosa necesidad de « nacimien-to ». Uno se imagina el cuidado puesto para inventar y ensamblar los elementos de un pa-tronímico alambicado de consonancias nobiliarias, mezclando lo cierto y lo falso, pero donde lo falso sería indetectable para no correr el riesgo de eventuales problemas con una familia de patronímico similar. De ahí esta invención de « boen de calsgon » incomprobable. El añadido de « Degrandval » aporta algo de credibilidad por su carácter conocido y generalizado. Coincidencia: cerca de la ciudad natal de la madre de Ana Margarita existe un castillo de nombre Degrandval que Ana Margarita necesariamente conoció y tal vez visitó, que podría ser el origen de este « hallazgo » para ennoblecer su apellido. Es dudoso que Ana Margarita sola haya podido forjar semejante apellido y sospechamos que el notario pudo haber participado en la materia. Manipulación de todas formas sin gran riesgo, ya que se trataba solamente de un simple contrato de alquiler. Hubiese sido distinto en el caso de un contrato de compra de bienes, puesto que la firmante habría corrido el riesgo de verse algún día privada de su propiedad, debido a la dificultad de probar que la Srta. Lahaye y la Srta. Delahaye de Grandval Boen de Calsgon eran la misma persona.
Este apellido supuestamente prestigioso estaba destinado sin duda alguna, en la mente de Ana Margarita y de su notario — posiblemente un amigo íntimo, tal vez un ex amante —, a favorecer su inserción en el mundo al que aspiraba; un mundo donde la belleza, el encanto, el ingenio, la educación de una mujer podían ser, si fuera el caso, magnificados por un pa-tronímico prestigioso. Si bien es cierto que la belleza, el encanto y el ingenio son innatos, la educación — las diversas manifestaciones de la « buena educación » — se adquiere y se piensa inmediatamente en los efectos provechosos en este dominio de la educación recibida de unos padres que, debido a su profesión de domésticos, vivían en estrecha simbiosis con una familia de la alta sociedad. Por simple mimetismo los padres transmitían a su progeni-tura las llaves del comportamiento en un mundo que les era ajeno. Por cierto, la entrada a este mundo era también facilitada por la gran mezcolanza social del libertinaje parisino.
Y la pregunta se plantea naturalmente: ¿De dónde sacaba Ana Margarita, a los veintiocho años, los recursos necesarios para el pago del alquiler de un apartamento de este tamaño, más una caballeriza para tres caballos, dos altillos y una habitación para el servicio en el cuarto piso, en aquel elegante barrio? Pregunta que se hace cada vez más apremiante a me-dida que aparecen otros contratos.
*
Dos años más tarde, el 29 de marzo de 1786, nuevamente en el bufete del Dr. Duclos Du-fresnoy, Ana Margarita firma el contrato de compra de una casa ubicada en el número 23 de la calle Caumartin, por la suma de 60.000 libras. Se trata en realidad de una pequeña mansión que incluía un patio de entrada, una planta baja, un entresuelo, un primero y un segundo piso, una buhardilla artesonada, así como un ala, del lado derecho de la construc-ción, de la misma altura que ésta, pero sin sótano. Todo esto construido sobre un terreno de cuarenta y siete tallas [aproximadamente 180 M2], comprado por los promotores a Charles Marin de Lahaye, quien había comprado aquel terreno y otros adyacentes al arzobispado de París en 1778. Los promotores habían hecho construir ocho casas sobre su lote de terreno, entre las cuales estaba la de Ana Margarita.
Esta vez, no caben dudas. Ana Margarita no tenía los recursos financieros para comprar un bien de este precio y era evidente que alguien le había hecho este regalo. Llama la atención que una cláusula del contrato estipula que el precio de venta debe ser pagado, no a los ven-dedores, sino, a solicitud expresa de éstos, a Charles Marin de Lahaye (patronímico cuya homonimia no deja de sorprender). Este último (1736-1790) era un riquísimo oficial de la hacienda real, dueño entre otros bienes del famoso palacete Lambert en la isla Saint Louis, en el corazón de París. Sabiendo que la legislación de la época prohibía las donaciones entre concubinos, nos sentimos naturalmente inclinados a ver en este inusual medio de pago una forma de torcer la ley.
Y, de hecho, en la apertura de la sucesión de Ana Margarita, en 1822, el mecanismo de la donación disfrazada apareció claramente. El primer documento encontrado en el inventario de los archivos de la difunta fue precisamente la copia de este famoso contrato « relativo a la venta a la difunta por François Marie Ménage de Pressigny y Jean Duclos de Belveder — este último en nombre personal y como mandatario de Louis Marie Saget — de una casa ubicada en París, en la calle Caumartin, número 23, por el precio de 60.000 libras, monto delegado por los vendedores al Sr. De Lahaye, quien estará encargado de pagar… [sigue el detalle del recorte del monto en tres porciones, las cuales deben ser pagadas a tres personas distintas]. En deducción del monto total la difunta ya pagó la suma de 29.776 libras correspondientes a las dos primeras porciones, tal como lo comprueba un recibo. En cuanto a la tercera porción, la difunta señorita Lahaye ya la pagó el 15 de septiembre de 1786, según recibo en anexo ».
En otros términos, al cabo de este proceso Ana Margarita era propietaria de una casa cuyo precio había sido cancelado por Charles Marin de Lahaye, quien reconocía, mediante dos recibos entregados a Ana Margarita, que había sido reembolsado por ella. ¿Pero de dónde podría haber sacado ella semejante suma?
Existe, pues, una presunción muy fundamentada de donación motivada por una relación entre Ana Margarita y Charles Marin de la Haye. Sin embargo, no se puede descartar que este último haya intervenido como simple testaferro por cuenta del verdadero financista, o sea del verdadero protector y amante. De ser así, ¿quién puede haber sido?
En todo caso, aun suponiendo que Charles Marin de Lahaye haya sido el amante de Ana Margarita, parece excluido que pudiese haber sido el padre de la hija a la que ella dará a luz en mayo de 1791: primero porque la niña fue concebida en septiembre de 1790, casi en el momento en que él moría (diciembre), pero sobre todo porque existen presunciones de pa-ternidad mucho más creíbles relativas a otro hombre.
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En efecto, dos años más tarde, Ana Margarita firma, el 5 de septiembre de 1788, en el bufe-te del Dr. Duclos Dufresnoy, un contrato de compra de otra casa en París, en el barrio de Auteuil. Era una casa más modesta que la anterior, comprada al Sr. Alexandre François Pagny, dueño del café del Palacio de Justicia, por el precio de 12.000 libras.
Lo relevante en este contrato es que, por primera vez, una cláusula indica explícitamente que un tercero aporta el dinero. En el caso preciso se trata del Sr. Juan-Bautista Vandenyver, uno de los grandes banqueros de la capital, domiciliado en la calle Vivienne, que vol-veremos a encontrar más adelante. Él es firmante del contrato que dice: « El Sr. Vandenyver no solamente pagó las 12.000 libras al vendedor»… y sigue así: « Queda claramente convenido: 1) Que en el caso de que la señorita Delahaye falleciera sin haber pagado al Sr. Vandenyver o a sus herederos la suma de 12.000 libras pagada por el Sr. Vandenyver con motivo de la mencionada adquisición, la señorita Delahaye será considerada como adquiridora solamente del usufructo de dicha casa y sus dependencias y el Sr. Vandenyver o sus herederos adquiridores de la propiedad. 2) Que los espejos, muebles y adornos que podrían encontrarse en la casa el día del deceso pertenecerán al Sr. Vandenyver o a sus herederos».
Dicho de otra manera, Ana Margarita podía disponer de la casa o de las rentas producidas por ésta hasta su muerte, pero no podía legarla a sus herederos. Esto de conformidad con la ley y probablemente con la práctica que regía las relaciones entre una “libertina” y su pro-tector.
Ana Margarita nunca vivió en esta casa. En efecto, en junio de 1790, con motivo de otra firma de contrato, ella indica que vive en su casa de la calle Caumartin. La casa parece haber sido comprada únicamente para producir rentas bajo la forma de alquileres. Por otra parte, no aparece en el inventario de la sucesión de Ana Margarita en 1822. Tampoco se ha encontrado acta de venta alguna, lo que deja suponer que los herederos de Vandenyver re-cuperaron la propiedad de alguna forma.
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Dos años más tarde, el 6 de julio de 1790, una vez más en el bufete del Dr. Duclos Dufres-noy, se firmó un convenio entre Ana Margarita y el Sr. Leduc, guarnicionero de la Reina y de la casa de Orléans, relativa a la compra de carrozas y arneses para caballos por la consi-derable suma de 15.000 libras. Es interesante observar que, según el documento, esta canti-dad debía ser pagada por un nuevo protector, el Sr. Caze de Méry, quien había firmado un pagaré con vencimiento en 1793. Debido a la incapacidad del Sr. Leduc para cobrar su acreencia, se firmó un nuevo convenio el 11 de agosto de 1795, el cual anulaba el anterior e indicaba: primero, que Ana Margarita reconocía haber recibido entregas de parte del Sr. Leduc por un monto de 15.000 libras; segundo que este último aceptaba que dicho monto le fuera pagado por el Sr. Caze de Méry; tercero que el Sr. Leduc descargaba a Ana Margarita de toda obligación.
¿El Sr. Caze de Méry había suplantado al Sr. Vandenyver en el corazón de Ana Margarita, o había lugar para los dos? Se pudo recoger muy pocas informaciones relativas al Sr. Caze de Méry. Lo único que se sabe es que forma parte de una vieja familia aristocrática, que era caballero y que murió el 1° de enero de 1830 en su domicilio, en el número 15 de la calle Caumartin. Era, pues, vecino de Ana Margarita cuando ella vivía en esta calle.
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« Hay días de una gran calma en París, cuando no parece que estemos en guerra o en revo-lución », escribía un parisino de la época. Hasta se hacían niños, podría añadirse. En mayo de 1791, dos años después del inicio de la Revolución Francesa, teniendo treinta y cinco años, Ana Margarita da a luz a una niña a la cual da sus mismos nombres. El acta de bautizo indica « nacida de padre desconocido ». Unos treinta años más tarde esa niña tendrá una vida azarosa en América del Sur y una cierta celebridad bajo el nombre de « Madame Ade-lina Bonpland ».
El padrino, como se sabe, es Charles-Nicolás Duclos Dufresnoy, el notario ante quien Ana Margarita firmó todos los contratos mencionados hasta ahora. Uno puede preguntarse cómo logró Ana Margarita hacerse íntima de él. ¿Habrá sido porque el padre de Charles-Nicolás Duclos Dufresnoy era director de la Hacienda Real de la región de Toulouse? ¿O porque fue su amante?
Nadie puede contestar, pero lo cierto es que Ana Margarita se había vuelto, a los treinta y cinco años, una mujer acomodada, que había hecho latir el corazón de personajes importan-tes, que había obtenido de ellos su independencia financiera y que, además de sus amantes, poseía sólidos apoyos en la alta sociedad parisina. ¿No dirá más tarde la emperatriz Josefina, la esposa de Napoleón, hablando de la hija de Ana Margarita, « que la había conocido cuando era muy pequeña »? Por su lado, el conde Regnaud precisaba que « conocía muy bien a su familia y que se interesaba por ella ».
Todos estos personajes conocidos por Ana Margarita, que se codeaban en los salones y los clubes parisinos, eran además solidarios frente al peligro que representaban los revolucio-narios radicales de estos años de demencia, quienes enviaban cada día al cadalso carretas enteras de condenados. El Dr. Duclos Dufresnoy, Juan-Bautista Vandenyver, el hijo de Charles Marin de la Haye, el conde Regnaud y otros más estuvieron, por una razón u otra, en la lista de los sospechosos. Un lugar es susceptible de haberlos reunido a todos para permitirles escapar de los espías y delatores: Croissy sur Seine, un lindo pueblo en un recodo del río Sena a las afueras de París. Era un lugar de refugio, al principio del Terror, para buen número de nobles o personajes amenazados por el Tribunal Revolucionario. Charles Marin de Lahaye poseía allí una casa de campo donde uno podía permanecer en un anonimato relativo. Josefina, la futura Emperatriz que todavía se llamaba la Sra. de Beauharnais, había alquilado allí una residencia a finales del año 1792 para esconderse. Ana Margarita, tal vez amenazada por su relación con Vandenyver, muy bien hubiera podido pasar una temporada en Croissy, lo que explicaría que Josefina « haya conocido a Adelina muy pequeña ».
Durante este periodo de locura sangrienta — entre la proclamación de la República en 1792, y la muerte de Robespierre en 1794 —, dos de sus íntimos murieron decapitados con pocos días de intervalo: Juan-Bautista Vandenyver, el generoso banquero del que hablaremos más en detalle, y Charles-Nicolás Duclos Dufresnoy, su notario, su confidente, el padrino de su hija y, ciertamente, uno de los hombres que más contaron en su vida. A él debía su debut en el mundo parisino y contaba también con su complicidad, como cuando la hizo firmar un contrato de alquiler con aquella extravagante firma destinada a realzarla socialmente. Tal vez hasta haya sido su amante. De él el pintor Greuze nos dejó un retrato: un hombre distinguido y seductor, que permaneció soltero toda su vida.
La muerte de Duclos Dufresnoy es particularmente injusta y absurda. Fue denunciado por un famoso revolucionario fanático, Héron — que volveremos a encontrar en el capítulo sobre Vandenyver — por haber ayudado financieramente a un emigrado. Un testigo de la época, Beaulieu, quien fue apresado mas no condenado, llevó un diario del año 1793, tal vez el peor año de la Revolución, en el cual relata los días de prisión pasados en compañía de Duclos Dufresnoy. Este último había comprado bienes a un abad de apellido de Bar-mont, los cuales pagó una parte en efectivo y otra mediante un pagaré. El abad decidió lue-go emigrar y, para tener dinero en efectivo, cedió el pagaré a un tercero, pagaré que fue pagado a su vencimiento por Duclos Dufresnoy. La acusación de ayuda financiera a un emigrado, asimilado a un enemigo de la patria, era sustentada sobre este episodio, es decir sobre nada, razón por la cual Duclos Dufresnoy, a pesar de estar encarcelado, se mostraba muy sereno. Estaba seguro de salir rápidamente a tal punto que el día de su comparecencia ante el tribunal había mandado preparar una cena en su domicilio para festejar con sus ami-gos su liberación. « Cuando subió al primer piso donde se encontraba la sala del tribunal nos dejó muy alegremente », dice Beaulieu. Y allí algo inconcebible se produjo: su abogado había terminado su defensa, sus amigos y domésticos presentes en la sala esperaban su libe-ración cuando « un fanático de apellido Antonelle se levanta y declama contra la aristocra-cia y las maniobras contrarrevolucionarias del acusado; un centenar de « sans culottes » aplauden con furia y los jurados, dóciles ejecutantes de la voluntad popular, envían a la muerte a aquel a quien media hora antes habían resuelto absolver. El desdichado Duclos Dufresnoy volvió al calabozo de la planta baja donde lo pusieron en el depósito de los con-denados. Fue allí donde se despidió de mí ».
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Durante aquel periodo, Ana Margarita marca una pausa en la constitución de su patrimonio. Los tiempos son duros e inciertos, la hambruna y el frío en invierno cobran más víctimas que la guillotina y hay que asegurarse rentas para vivir. Ella compra acciones de la famosa caja de ahorros Lafarge para sí misma y para su hija y firma un contrato con el Sr. Vieupreux mediante el cual ella le presta, con garantía hipotecaria, la suma de 25.000 libras, por ocho años, a la tasa neta del 4%, para permitirle realizar una operación inmobiliaria.
No se puede dejar de relacionar el nacimiento de la niña natural con los ingresos que recibió Ana Margarita para poder realizar estas operaciones financieras. Olivier Blanc escribe a este propósito: « Era la costumbre, en el caso de nacimiento fuera del matrimonio, que el hombre hiciera un gesto a favor de la madre, dotándola de una renta de por vida ».
Después de la tormenta revolucionaria, al inicio de los años 1800, Ana Margarita consolida su patrimonio al adquirir un terreno de 500 m² contiguo a la casa que había comprado en 1788 en el barrio residencial de Auteuil. Por otra parte, compra en un remate una espaciosa casa con jardín en el nº 4 de la calle Blanchisseuses, en el barrio residencial de Chaillot, no lejos del río Sena, en la que viviría hasta su muerte. Deja su casa de la calle Caumartin y la alquila a un tercero. También compra, en 1806, para alquilarla, una pequeña casa en la calle de Villiers, cerca de Neuilly, la cual revenderá dos años más tarde por el mismo precio que la había comprado, 5.000 francos. Ningún protector aparece en estas transacciones.
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1806. Ana Margarita casa a su hija a los quince años y unos días y se puede imaginar que fue uno de los grandes momentos de su vida. Ella misma acababa de cumplir cincuenta años, la edad del balance. Viniendo de abajo, soltera siempre, había adquirido la libertad y la independencia financiera, pero a qué precio: muchos cálculos, a veces sórdidos, en pos de conquistas dudosas, complejas intrigas que conducían a relaciones sentimentales ambiguas y frágiles, una vida con sus momentos de brillo, pero vivida la mayor parte del tiempo a la sombra de un hombre rico y en un mundo en gran medida falso y desilusionante, hecho de apariencias; una vida reducida al periodo de la juventud con la perspectiva cercana del abandono y de la soledad. Es comprensible que ella haya deseado por encima de todo que su hija no siguiera la misma ruta, que no tuviera que pasar por lo que ella había pasado. De ahí el empeño en casarla lo antes posible, apenas alcanzó los quince años, con alguien que le aseguraría una existencia « normal » por el resto de su vida.
El marido fue entonces escogido con cuidado: Francisco Boyer, de veintiocho años de edad, médico, cirujano del hospital de Les Invalides. Era un buen partido, nativo de Albi, una ciudad cercana a Toulouse, lo que hace suponer que las familias Lahaye y Boyer se conocían desde el sur de Francia. Por cierto la madre de Ana Margarita, Jacquette Cassaig-nol, era nativa de l’Isle sur Tarn (en aquella época Lille en Albigeois), una pequeña ciudad cerca de Albi. La otra hipótesis es que se hayan conocido en París, en el seno de la colonia de provincianos originarios de Toulouse que era numerosa. Esta misma colonia pudo haber sido también un apoyo para el debut de Ana Margarita en París. He aquí cuanto hizo por la estabilidad sentimental de la joven Adelina. Para asegurarle su autonomía financiera, Ana Margarita la dotó de una renta vitalicia de 1.200 francos al año.
De esta unión nacieron dos niños: Alejandro, en 1809 - cuya existencia no pudimos confir-mar hasta realizar la presente investigación -, y Emma, en 1810. Muy pronto se hizo evi-dente que la pareja andaba mal, a tal punto que la recién casada se refugió en el convento de las hermanas de Saint Michel, en la calle Saint Jacques de París. Al salir de allí, en 1811, conoció a Amado Bonpland, célebre naturalista, quien desde su regreso de una expedición con Humboldt en América Latina se desempeñaba como intendente de la propiedad de la pareja imperial, La Malmaison. Dado que el divorcio era nuevamente imposible a partir de la Restauración, Adelina logró obtener la separación de cuerpos y de bienes y progresivamente llegó a ser considerada como « Madame Bonpland », aunque jamás pudo casarse con Amado.
Después de la muerte de la Emperatriz y de la caída del imperio de Napoleón, Bonpland decidió, en 1816, regresar a América Latina y establecerse en Argentina, llevando con él a Adelina y a la hija de ésta, Emma. En 1821, fue hecho prisionero por el dictador del Para-guay y permaneció cerca de diez años en cautiverio. Fue entonces cuando « Madame Bon-pland » emprendió, desde Río de Janeiro, donde se había establecido con Emma, una ver-dadera cruzada por América del Sur para intentar obtener la liberación de su “marido”. En-tre 1822 y 1830 las aventuras de « Madame Bonpland » llenaron la crónica de las revistas de viajes y exploraciones.
Volviendo a Ana Margarita, ella asistió al naufragio del matrimonio de su hija Adelina así como a su fuga con Bonpland a América del Sur en noviembre de 1816. Poco tiempo antes de zarpar desde el puerto de Le Hâvre con destino a Buenos Aires, recibió la visita de Ade-lina quien la había convencido de hipotecar su casa del número 23 de la calle Caumartin en garantía del pago de la renta vitalicia dada en dote el día de su matrimonio, tal como lo indica un acta de fecha 16 de octubre de 1816 firmada en el bufete del Dr. Riant. A su re-greso a Francia, en 1835, más de diez años después de la muerte de su madre, Adelina re-cuperaría la propiedad de aquella casa, la cual venderá al año siguiente « para pagar los gastos de la sucesión ».
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Durante el periodo 1807-1820 la atractiva “libertina” se transforma progresivamente en una vieja dama. ¿Tiene todavía un protector? Nada permite afirmarlo. Administra sus bienes, lee, se reúne con su yerno y con Alejandro, su nieto, conversa con sus amigas, aprovecha los entretenimientos de París mientras puede, trata de curarse de las miserias de la edad y vive en compañía de sus dos domésticos. El tiempo pasa al compás de las sacudidas de la historia: el fin de la República, el nacimiento del Imperio de Napoleón, su gloria, su caída, la restauración de la monarquía; todo ello para regresar al punto de partida. Hacia el final una inquietud debía atormentarla: ¿dónde estaba Adelina, que hacía, por qué tan largo silencio?
A los sesenta y cuatro años de edad, el 13 de julio de 1820, en « su cuarto clareado por dos ventanas » de su casa de la calle Blanchisseuses « cerca de la estación de bomberos de Chaillot », Ana Margarita dictó su testamento a su notario, el Dr. Riant, en presencia de dos testigos, Brutus Laurent Mora y César Bretin, libreros; testamento seguido al año por un codicilo. La lectura de estos dos documentos hace presumir que las relaciones entre madre e hija no eran de las mejores. Si bien es cierto que Ana Margarita no podía desheredar a su hija Adelina — quien vivía en América del Sur y no había dado señales de vida desde hacía cuatro años — porque ésta tenía derecho a la « reserva hereditaria » prevista por la ley, tampoco la favorece: le deja el mínimo legal. Designa a sus nietos, Alejandro y Emma, como sus legatarios universales — esto confirmando lo que era una simple hipótesis hasta este momento, es decir, que Adelina había dado a luz a un varón antes que a Emma — y, por otra parte, nombra albacea a su abogado, el Dr. Nizon. Decide también hacer donaciones, en particular una de 12.000 francos a favor de su yerno Francisco Boyer, prueba de las buenas relaciones que existían entre los dos, y otras de menor importancia al Dr. Nizon, su albacea, y a dos amigas, la Sra. Beaumont y la Sra. Descanon, viuda de Laroche. A cada uno de sus domésticos, un hombre y una mujer, atribuye una renta vitalicia de 400 y 500 francos respectivamente. El activo neto después de estas donaciones, que se eleva a 70.000 francos, está compuesto principalmente de dos casas, una en la que vivía, en la calle Blanchisseuses y otra alquilada en la calle Caumartin.
La firma de Ana Margarita al pie de su testamento revela mucho, aun para un novato en grafología:
Un trazo tembloroso, declinante, de una gran sobriedad: « anne la haye ». Muy lejos del llamativo « a. m. delahaye de grandval boen de calsgon » de su juventud. Entre los dos la vida ha transcurrido y la radiante “libertina” se volvió una vieja dama tambaleante y depre-siva que se dispone a morir. Precisa ella que « quiere ser enterrada en una fosa particular » y, algo más sorprendente — ¿último capricho de una “libertina”? —, que su cuerpo « sea abierto en presencia de los cuatro cirujanos más antiguos de París ».
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Ana Margarita muere en París el 2 de febrero de 1822, a los sesenta y seis años de edad, soltera, en su casa ubicada en el número 4 de la calle Blanchisseuses, acompañada por sus dos domésticos.
En el inventario de su sucesión, realizado por el Dr. Riant, observamos en primer lugar la existencia de « un paquete de cartas de su hija fechadas antes del matrimonio de ésta », en 1806, lo que indica que madre e hija vivieron separadas durante un cierto periodo. Situación comprensible: una “libertina” debía necesariamente apartarse de los problemas hogareños y familiares y nos imaginamos que había puesto a su hija, hasta los quince años, al cuidado de una familia o en una institución educativa — de ahí la correspondencia — antes de casarla y permitir que en adelante el cónyuge asumiera la responsabilidad. Adelina recibió, sin duda, una buena educación durante su juventud. Todos los que la conocieron admiten su cultura y buenos modales en sociedad, además de incontestables dotes de pianista y arpista.
Entre otros documentos encontrados están los certificados de sesenta acciones de la Caja Lafarge, en particular los a nombre de Adelina, cuyos dividendos no pudieron cobrarse por falta de « constancia de vida de la interesada », certificados de rentas vitalicias de la deuda pública, documentos relativos a la separación de cuerpos entre su hija y Francisco Boyer, el contrato de venta de la casa de la calle de Villiers, cerca de Neuilly, documentos relativos al nacimiento y deceso de familiares, cartas, notas e informaciones diversas.
El inventario no evoca una vida de lujo, sino más bien la de una vieja dama acomodada que deja platería y vajillas dispares, viejos muebles, grabados, baratijas, ropa usada, un centenar de libros, entre los cuales algunos clásicos: vidas de santos, biografías de Luis XVI y de María Antonieta y dos best-seller de la época : Teodoro o el nuevo niño y El dentista de las damas; en el jardín, una carreta de cuatro ruedas y, en la caballeriza, « un caballo de pelo oscuro entre dos edades »; en la bodega, diez botellas de vino; en su cuarto, donde había dictado su testamento, « una chimenea de hierro fundido, dos hachones, un reloj de péndulo con cuadrante de esmalte blanco y, encima, dos pequeños amores (de firma Schmit, París), cuatro sillas, dos sillones de madera pintados en gris y tapizados de cuero, una cómoda de nogal cubierta de tela gris, un costurero de madera de rosa, un secreter de caoba de cuatro gavetas, un tocador de tres gavetas, cuatro cortinas de ventanas bordadas con una « L »…
Con excepción de la « L » de Lahaye bordada en las cortinas y destinada a sugerir la idea de una estirpe noble, se trata de un inventario como el que se encontraría en casa de nume-rosas « rentistas » de la época que vivían confortable pero sobriamente al final de su vida, en medio de sus recuerdos.
A propósito de la sucesión, cabe señalar que el yerno de Ana Margarita, Francisco Boyer, probablemente animado por el deseo de cuidar los intereses de su hijo, Alejandro, del que era tutor, hizo una sorprendente declaración fechada el 4 de junio de 1822 en el bufete del Dr. Riant, en la que afirmó, sin dar pruebas, que la hija de la difunta « había muerto en las colonias » (sobre entendido, y la nieta Emma también) y que por lo tanto Alejandro « era el único heredero legatario universal ».
Sin embargo, Adelina estaba bien viva. Por una extraña coincidencia, en el mismo momento en que su madre agonizaba en París, ella recibió, en Río de Janeiro, donde residía desde hacía poco tiempo después de haber dejado Argentina, la visita del cónsul de Francia que venía a anunciarle el secuestro de su esposo, Amado Bonpland, por el dictador del Para-guay. Fue el punto de partida del famoso viaje que ella emprendió para obtener su libera-ción, viaje que la hizo célebre antes de que volviera a caer en el olvido. Regresó a Francia en 1835 y murió en 1871, sola y en el anonimato, en un pequeño pueblo de la región de Sologne, Cellettes, sin que nadie sepa nada acerca de los últimos cuarenta años de su vida.
Juan-Bautista Vandenyer
Cuando llegó a París desde su Holanda natal en 1752, a los veintiséis años, Juan-Bautista Vandenyver estaba lejos de imaginar lo que le esperaba. Sin embargo tuvo un buen co-mienzo: adinerado gracias a su familia y nacionalizado ciudadano francés, fundó años más tarde su propio banco después de haber contraído matrimonio con una joven de la burgues-ía parisina, Mariana Ana Carlota Pignard. De esta unión nacieron una niña, Ana Francisca y dos varones: Edmé Juan-Bautista y Antonio Augusto.
En 1761, a los treinta y cinco años, Juan-Bautista Vandenyver fundó con su hermano me-nor, Guillermo, el banco « Vandenyver hermanos y Cía. », que retomaba los negocios de otro banco, « Gaujon, Goossens y Cía. », en el que había hecho su debut como socio en 1756. La sede del mismo se encontraba en la calle Vivienne, cerca de la Bolsa de París. Desde el inicio fue evidente que quien dirigía el banco era Juan-Bautista; el hermano menor permanecía en la sombra como accionista. Unos años más tarde, cuando alcanzaron la ma-durez suficiente para ayudarlo, los dos hijos de Juan-Bautista se unieron a su padre.
Muy rápidamente el banco tuvo una importancia relevante en el mercado. Los hermanos Vandenyver eran adinerados y el mayor, Juan-Bautista, se reveló como un excelente hombre de negocios. Gracias a sus competencias técnicas y a sus dotes en materia de relaciones públicas, numerosas puertas se abrieron ante él: las de la aristocracia, de la alta burguesía, de los financistas (en particular los " fermiers généraux", es decir, los recaudadores de im-puestos), de los sucesivos ministros de finanzas, de los ricos extranjeros domiciliados en París y de los inversionistas holandeses que percibían sus rentas en esa capital y que el banco colocaba en el mercado financiero por su cuenta. En su apogeo, la institución finan-ciera se convirtió en un conglomerado constituido por un banco de negocios y numerosos servicios anexos administrados por oficinas en distintos países extranjeros que se dedicaban a actividades tan diversas como el crédito, el cambio, la colocación de fondos públicos, las operaciones de bolsa y comercio internacional, la inversión en las grandes operaciones del armamento marítimo, de la industria y de los seguros.
Juan-Bautista Vandenyver fue un hombre respetado y escuchado en el mundo de las finan-zas y de los negocios. Fue, en 1778 y luego entre 1789 y 1793, miembro de la junta admi-nistradora y accionista de la Caja de Descuento, precursora del Banco de Francia. Además, miembro de la junta administradora de la Compañía de las Indias y juez suplente del Tribu-nal de Comercio de París, y un gran inversionista en bienes raíces, poseedor de numerosos edificios y casas en los mejores barrios de la ciudad.
No se le conoció ninguna actividad política, aunque su hijo mayor y su yermo fueron, du-rante un tiempo, miembros del Club de los Jacobinos .
Durante los treinta años que transcurrieron entre 1760 y 1790 Juan-Bautista Vandenyver se convirtió en un hombre riquísimo, conocido y exitoso. Tenía unos sesenta años cuando se encontró con Ana Margarita.
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Todo conduce a pensar que el encuentro tuvo lugar por mediación del notario Duclos Du-fresnoy, padrino de Adelina, persona de confianza de Ana Margarita. ¿Encuentro fortuito o arreglado? Nadie puede contestar. Lo que sí es cierto es que los dos hombres trabajaban en aquel periodo sobre el espinoso problema del rescate financiero de la Compañía de las In-dias y debían reunirse con frecuencia — facilitado por el hecho de que sus oficinas respec-tivas estaban ubicadas en la misma calle — y que fue en este contexto en el que Ana Mar-garita fue presentada a Juan-Bautista Vandenyver por Duclos Dufresnoy. ¿Había sido este último amante de Ana Margarita? Es posible, por no decir probable. Eso podría explicar que él siempre haya actuado para ayudarla, aun en circunstancias rocambolescas como con la invención de aquella firma prestigiosa para el alquiler de un apartamento en su debut. Debía haber mucha connivencia entre ambos, mucha confianza y reconocimiento de parte de Ana Margarita, puesto que lo había escogido como padrino de su hija.
En pocas palabras, en 1787 Duclos Dufresnoy pasaba mucho tiempo con Juan-Bautista Vandenyver por el asunto de la Compañía de las Indias y, al año siguiente, éste ofrecía a Ana Margarita una casa en el hermoso barrio de Auteuil. Se conocen bien los detalles: se firmó un contrato en el bufete del Dr. Duclos Dufresnoy según el cual Juan-Bautista Van-denyver pagaba la casa cuya propietaria era Ana Margarita, y ella en realidad tenía única-mente el usufructo de la misma hasta que no hubiera reembolsado el precio a Vandenyver. En el caso de que ella falleciese antes del pago total, la casa pasaría a ser propiedad de Vandenyver o de sus herederos.
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En 1791, dos acontecimientos importantes marcan la vida de Juan-Bautista Vandenyver. Por una parte se retira de los negocios y cede el banco a sus hijos, reservándose la adminis-tración del patrimonio de un solo cliente, la famosa Madame du Barry quien era usuaria del banco desde 1789. Por otra, Ana Margarita da a luz a una niña, cuya acta de bautizo indica « nacida de padre desconocido ».
Y la pregunta se plantea inmediatamente: ¿Era o no Juan-Bautista Vandenyver — protector y amante de Ana Margarita en 1788, cuando le compró la casa de Auteuil — el padre bio-lógico de la pequeña, la futura Adelina Bonpland? Para tratar de responder hay que fijarse en las fechas: la criatura nació en mayo de 1791, por lo tanto fue concebida en septiembre de 1790. Ahora bien, en junio 1790 otro protector, Caze de Méry, le ofrecía a Ana Margari-ta una carroza y arneses por un valor de 15.000 libras, sin que se supiera si ella había termi-nado su relación con Vandenyver o si mantenía lazos con los dos. La duda respecto a la paternidad estaría permitida, aún más si se recuerda que Caze de Méry intervino una se-gunda vez en 1795 para finiquitar la operación mencionada, prueba de que los lazos entre él y María Margarita continuaban. Pero, como lo veremos más adelante, Ana Margarita tenía sobre este tema una posición muy clara y firme.
Lo que sí es cierto también, es que, poco después del nacimiento de la niña, Ana Margarita recibió dinero — no se sabe de quién — para realizar inversiones financieras en la Caja Lafarge y otorgar un préstamo a un inversionista en bienes raíces. Se sabe que Juan Bautista Vandenyver mantenía relaciones de negocios con Lafarge y que el contrato de préstamo fue firmado en el bufete de Duclos Dufresnoy, pero esto no constituye una prueba de que él haya sido el benefactor de Ana Margarita. En todo caso el padre, cualquiera que sea, desea-ba conservar el anonimato, pero había hecho lo necesario para dotar a Ana Margarita con rentas adicionales para cubrir los gastos de mantenimiento y educación de su hija.
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A partir de ese momento la vida de Juan-Bautista Vandenyver dará un vuelco total. Se verá atrapado en los torbellinos de la historia por una curiosa coincidencia que lo vincularía a una celebridad, Madame du Barry, de quien era banquero desde hacía muy poco tiempo.
Para entender lo que sigue es necesario recordar el contexto de los años 1792-94 en Francia. El gobierno revolucionario conducía en aquella época dos guerras simultáneamente: la primera para contener los intentos de invasión por parte de la coalición de monarquías eu-ropeas que buscaban acabar con la República francesa; la otra contra el alzamiento de los partidarios del Rey en varias provincias del país. Esta situación dramática exigía una medida excepcional: se creó un Tribunal Revolucionario en cada departamento de la república, exclusivamente encargado de perseguir, juzgar y castigar a los « enemigos de la Revolu-ción ». Tribunal de excepción, pues, al margen de las jurisdicciones ordinarias que conti-nuaban funcionando, de vocación eminentemente política y cuyas decisiones, tomadas de forma colegiada por magistrados y jurados, eran inapelables. Dada la naturaleza de los deli-tos juzgados solo tres decisiones eran posibles: exculpación, deportación o muerte. Estos tribunales hicieron reinar el Terror a partir de 1793.
En París el Tribunal Revolucionario tenía su sede en el primer piso de la prisión de la Con-ciergerie, en la isla de San Luis, no lejos de la Plaza de la Revolución, hoy de la Concordia, donde se erguía la guillotina. Este tribunal, que funcionó de una manera cruel, implacable y muy a menudo injusta, no era otra cosa, en realidad, que el instrumento represivo del Co-mité de Seguridad General — la policía política del régimen — él mismo bajo la tutela de otro comité, el Comité de Salvación Pública, que ejercía el poder ejecutivo bajo el control de la Convención, la asamblea parlamentaria, la cual muy rápidamente fue desbordada por los acontecimientos y cuyos miembros vivían aterrorizados por las decisiones de los jueces que habían nombrado.
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En este contexto aparece Madame du Barry. Última favorita del rey Luis XV [1710-1774], de muy baja estirpe pero ennoblecida para poder ser digna del rey, la condesa du Barry hab-ía tenido que dejar la corte de Versalles a la llegada de Luis XVI al trono en 1774 porque era mal vista por la nueva reina, María Antonieta. Tenía entonces treinta y un años. Después de una breve estadía en un convento obtuvo el acuerdo del Rey para instalarse en el palacete de Louveciennes, del que Luis XV le había dado el usufructo. Esta residencia campestre, ubicada en un gran parque que dominaba el río Sena entre Versalles y París, le encantaba.
La joven pintora Luisa Elisabeth Vigée Lebrun, que fue su amiga y le hizo varios retratos la presenta así: « en 1786 fue cuando, por primera vez, fui a Louveciennes donde había pro-metido hacer un retrato de Madame du Barry; yo tenía mucha curiosidad por ver a aquella favorita de la que tanto había oído hablar. Madame du Barry podía tener entonces unos cuarenta y cinco años. Era alta, pero no demasiado; tenía el vientre algo abultado; el pecho abundante, pero bello. Su rostro era todavía encantador, sus rasgos armoniosos y atrayentes; su cabello era rubio ceniza y rizado como el de un niño; solo su tez empezaba a deteriorarse. Me recibió con mucha gracia y con una voz agradable; pero la sentí más natural en el espíritu que en los modales; además de que su mirada era la de una coqueta, dado que sus ojos oblongos nunca estaban totalmente abiertos, su pronunciación tenía algo infantil que no se adecuaba a su edad ».
Habiendo sido autorizada a conservar sus bienes personales y sus rentas vitalicias constitui-das cuando era favorita, vivía agradablemente en Louveciennes desde hacía unos veinte años, al lado del hombre con el que había decidido compartir la última parte de su vida, el duque de Brissac, cuando un acontecimiento vino trastornar el curso de su existencia.
En la noche del 10 al 11 de enero de 1791, mientras se encontraba en París en casa del du-que de Brissac, unos ladrones que venían de la capital se introdujeron en su palacete y ro-baron diamantes y joyas de un valor considerable. La noticia se propagó a la velocidad del relámpago y, lo que en tiempos ordinarios no hubiese pasado de ser una simple anécdota mundana, se transformó de repente en el mundo revolucionario en un escándalo de propor-ción fenomenal: ¿cómo podía aquella antigua cortesana poseer tal fortuna? A partir de ese momento no se le dio tregua.
Los ladrones fueron arrestados en Londres y Madame du Barry hizo entre febrero de 1791 y marzo de 1793 cuatro viajes a Inglaterra para tratar de recuperar sus joyas. Pero el juicio contra los ladrones se complicó y nunca pudo llegar a rescatarlas durante esos viajes, reali-zados en los peores momentos de la Revolución; asimismo cometió la imprudencia de re-unirse con emigrados y con políticos ingleses, en particular Pitt, y efectuó diversos pagos de dinero que no pasaron desapercibidos. Durante su estadía en el extranjero Juan-Bautista Vandenyver intercambió correspondencia con ella relativa a la administración de su fortuna y la ejecución de instrucciones de entrega de fondos a terceros que ella le había encomen-dado.
En el transcurso del verano de 1793 un inglés que vivía en Francia y que era un revolucio-nario fanático, George Greive, fue encargado de reunir pruebas contra ella. Para ello orga-nizó un grupo de delatores en Louveciennes entre los que figuraba el personal al servicio de la dama, en particular su hombre de confianza, Salenave y su joven paje nativo de Bengala, Zamor. Acusada de emigración ilegal, de misión secreta y de inteligencia con el enemigo, Madame du Barry fue encarcelada el 22 de septiembre 1793 en la prisión de Sainte Pelagie en París.
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Por su parte, Juan-Bautista Vandenyver conoció el calabozo poco antes que Madame du Barry y por otros motivos. A raíz de un decreto sobre los extranjeros en Francia fue arres-tado con sus dos hijos por primera vez el 1 de agosto de 1793. He aquí, a falta de retrato, su descripción según el registro de la cárcel de Sainte Pélagie: « Juan-Bautista Vandenyver: estatura cinco pies y un pulgar y medio [1,66 m.], cabello, cejas y barba oscuros, lleva pe-luca, ojos azules, rostro ovalado, barbilla redonda y prominente, frente descubierta ».
Los tres hombres fueron liberados unos días después, pero el 7 de septiembre de 1793, a raíz de otro decreto relativo esta vez a los bienes de los enemigos de la Revolución y a los « manejadores de dinero », el hijo mayor, Edmé Juan-Bautista, fue llevado de nuevo a la cárcel. Diez días más tarde lo liberaron. Sin embargo, ése sería solo el principio del calvario de los Vandenyver.
El 11 de octubre de 1793 el Comité de Seguridad General, la famosa policía política, (terror de los ciudadanos comunes y de los miembros de la Convención Nacional), ordenó el arres-to de toda la familia Vandenyver: el padre, la madre y los dos hijos fueron encarcelados en la prisión de La Force mientras se realizaba una pesquisa en su domicilio.
Una semana más tarde entraba en escena un curioso personaje de apellido Héron, antiguo oficial de marina mercante devenido miembro del Comité de Seguridad General. Era un delator nato que vivía en un estado permanente de exaltación que rozaba la paranoia y que sentía odio hacia buen número de personas, en particular los banqueros. Inclusive, apro-vechándose de su papel en el Comité de Seguridad General, había denunciado y mandado a encarcelar a su propietario y a sus vecinos. Del mismo modo que Greive se ensañó con Madame du Barry, Héron se dedicó a perseguir con un celo enfermizo a los Vandenyver. Los dos perseguidores decidieron finalmente unir sus esfuerzos para que los juicios de Ma-dame du Barry y de los Vandenyver fuesen reunidos en uno solo ya que, aunque existieran motivos específicos de acusación para los Vandenyver, serían también acusados de haber financiado los crímenes contra la República cometidos por Madame du Barry.
A su vez el yerno de Juan-Bautista Vandenyver, el Sr. Villeminot, que trabajaba también en el banco Vandenyver, fue considerado como sospechoso por Héron quién consiguió su en-carcelamiento en la prisión de La Force. Una pesquisa a su domicilio hizo aparecer cincuenta cartas, de las cuales treinta y cinco estaban escritas en holandés y dos en alemán, relativas a « asuntos de banca e inscripción en el Gran Libro de la Nación de capitales extranjeros invertidos en los fondos de Francia ».
Tanto Villeminot como los Vandenyver protestaron y alegaron en vano su civismo.
Después de tres semanas de encarcelamiento los Vandenyver recibieron la visita de dos delegados del Comité de Salvación Pública que vinieron a interrogarles, los señores Vou-lland y Jagot. Desde este momento se vio muy claro que las amenazas de acusación en su contra se enfocaban hacia dos asuntos: sus relaciones con Madame du Barry — y en parti-cular la ayuda financiera que le habían podido propiciar para llevar a cabo sus “maniobras anti revolucionarias en Inglaterra” —, y el asunto de La Habana que concernía únicamente a Vandenyver padre y en el que Héron estaba también implicado directamente.
En cuanto al primer tema Juan-Bautista Vandenyver indicó que conocía a Madame du Ba-rry desde hacía tres años y que le había sido presentada por el Sr. Duruye, banquero de la corte real, que no deseaba proseguir con el manejo de sus negocios. Los dos investigadores insistieron mucho sobre los pagos a terceros realizados por el banco Vandenyver a solicitud de Madame du Barry durante sus viajes a Inglaterra.
El otro asunto, el de La Habana, remontaba a 1784. En aquel entonces Héron había sido encargado por Calonne, Contralor General de las finanzas del Rey, de fletar una nave y de traer de vuelta de La Habana un millón de piastras, monto que correspondía al reembolso de un préstamo que el rey de Francia le había concedido al rey de España. El Tesoro español no tuvo la capacidad de pagar esta suma y Héron regresó con las manos vacías. Escribió entonces un virulento panfleto titulado « Complot de una bancarrota generalizada de Fran-cia y de España»… donde develaba una vasta conspiración destinada, a su entender, a pro-vocar el descalabro del sistema bancario europeo. También señalaba quiénes eran los orga-nizadores de esta operación, entre los cuales figuraban agiotistas y banqueros. De tal modo que, muy naturalmente, descargó su odio sobre estos últimos en su calidad de miembro del Comité de Seguridad General cuando la oportunidad se presentó. Sobre este particular Juan-Bautista Vandenyver se esforzó en demostrar, con gran lujo de detalles, que el supues-to complot de bancarrota señalado por Héron era pura fantasía.
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Ésa no fue la opinión del Comité de Salvación Pública. El 1 de frimario del año II (21 de noviembre de 1793) decidió llevar ante el Tribunal Revolucionario a Madame du Barry y a los tres Vandenyver, el padre y los dos hijos.
El acusador público [fiscal], el temible Fouquier Tinville quien decidía todo en el tribunal y quien, entre otros, había enviado unos meses antes a la reina María Antonieta a la guillotina, recibió inmediatamente el archivo procesal así como, unos días más tarde, las conclusiones del interrogatorio llevado por un juez del tribunal. Pronunció su requisitorio ante el Tribunal Revolucionario el 6 de diciembre de 1793.
Usando su habitual retórica inquisidora y declamatoria, fustigó primero a « la amante del Sardanápalo moderno” (se refería a Luis XV) antes de volcarse al caso de los Vandenyver:
…« Que resulta además de los documentos que la caja de los Vandenyver padre e hijos era un tesoro inagotable, y que aquellos agiotistas famosos vacían el oro por gran cantidad sobre los emigrados mediante la entrega de sumas inmensas a la du Barry, durante los viajes de aquella a Inglaterra; y que aquellos pérfidos extranjeros son los que habían transferido a Ámsterdam los diamantes de esta última para ser convertidos en numerario.
Que bajo el estúpido pretexto de su juicio [el juicio en Londres para rescatar sus joyas] le dieron una carta de crédito de seis mil libras esterlinas, durante su viaje a Inglaterra, en 1791 ; que, con motivo de otro viaje, le dieron otra de dos mil libras esterlinas, una más en 1792 de cincuenta mil libras esterlinas y finalmente otra de un monto ilimitado; que además los Vandenyver entregaron doscientas mil libras a Rohan-Chabot, [partidario del Rey en la provincia de Vendée], de parte de la du Barry y otras doscientas mil libras al susodicho obispo de Rouen Larochefoucault [otro contra revolucionario]; que hay que señalar que este último préstamo fue realizado según instrucciones de la du Barry, durante su estadía en Londres y, que estas maniobras constatadas durante el juicio son demasiado burdas para que sea posible resistir a la persuasión íntima que nace naturalmente, según la cual estas sumas prodigiosas no tenían otro destino que los emigrados, los cuales estaban tan acostumbrados a estas estratagemas que se las repartían con la mayoría de los banqueros de París, lo cual nos causó tanto daño.
Que ellos suministraron más fondos a la du Barry después de la ley contra los emigrados, a sabiendas de que ella estaba dentro de esta categoría ya que, por carta del mes de no-viembre de 1792, le aconsejaron regresar a Francia ya que, como decían en su carta, los decretos de la Convención Nacional eran « fulminantes » contra los sujetos ausentes, los cuales eran todos calificados de emigrados.
Que, otra prueba irrefutable de que los Vandenyver siempre habían sido enemigos de Francia, a la que estaban apegados únicamente por interés, es el hecho de que fueron cómplices del abominable complot de 1782 entre el último de nuestros tiranos y el de Es-paña para provocar la bancarrota de las dos naciones y engullir la fortuna pública; que, a raíz de este infernal agiotaje, Vandenyver, Pierre Lalaune, Girardo, Haller, Le Coulteux y Antoine Pacot, muerto en 1786, se convirtieron en propietarios de un pagaré al portador, llamado cédula, de un millón de piastras, firmado por el rey de España y pagadero sobre su tesoro en La Habana (en el cual no había ni un sol), dicha cédula a la orden de los ban-queros Cabarrus y Laloune, negociantes en Madrid, el 7 de diciembre de 1792 y que, a raíz de una maniobra financiera que se puede calificar de bandolerismo desenfrenado mediante la cual realizaron una ganancia conocida solo de ellos mismos, uno se da cuenta que el execrable Galonné [Calonne] se volvió a su vez propietario de esta inscripción fantástica, la cual difuminó dentro del empréstito de las rentas vitalicias lanzado en el año 1783.
Que, por fin, para dar el último toque a tantos tenebrosos crímenes, los Vandenyver, padre e hijos, son acusados de haber formado parte de los caballeros del puñal durante el día 10 de agosto y de haber disparado al pueblo ».
Al día siguiente de este requisitorio el Tribunal Revolucionario dio su veredicto: Madame du Barry y los tres Vandenyver fueron considerados autores o cómplices de « maquinacio-nes de inteligencia con los enemigos del Estado y sus agentes, para incitarles a cometer hostilidades, indicarles los medios de emprenderlas y dirigirlas contra Francia, en particular mediante viajes al extranjero organizados bajo distintos pretextos, para reunirse con sus enemigos […] y proveerles, directamente o mediante sus agentes, socorros en dinero ».
Como consecuencia el tribunal los condenó a la pena de muerte, ordenó el secuestro de sus bienes por la República y fijó el plazo y el lugar de su ejecución: a las veinticuatro horas, plaza de la Revolución, hoy Plaza de la Concordia. Al oír el veredicto Madame du Barry fue presa de un ataque de nervios y se desmayó.
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Al día siguiente, 18 de frimario del año II de la República (8 de diciembre de 1793), tres carretas que trasportaban diez y ocho condenados salieron a las cuatro de la tarde de la prisión de la Conciergerie. Ya anochecía. El retraso se debía a Madame du Barry quien, en la mañana, había redactado la lista de todos los elementos de su fortuna, la cual se com-prometía a dar a la República, pensando así escapar al castigo; su solicitud ni siquiera fue examinada. La segunda carreta trasportaba a los tres Vandenyver y a Madame du Barry, así como a otros tres condenados. Según el relato de los testigos Madame du Barry, postrada, se puso a sollozar y gemir en la calle Saint Honoré a medida que se acercaba al lugar de la ejecución, mientras los Vandenyver la exhortaban a que rezara. A las cuatro y media las carretas llegaron al pie de la guillotina erguida en la Plaza de la Revolución. Los ocupantes de la primera carreta fueron decapitados uno tras otro. Llamaron entonces a los de la se-gunda carreta quienes se alinearon al pie de la escalera de madera. Madame du Barry, ves-tida de blanco, subió la escalera maculada de sangre gritando y debatiéndose, sujeta por el asistente del verdugo. Hubo que usar la fuerza para acostarla en la tabla. La cuchilla cayó y los gritos cesaron. A su vez los Vandenyver subieron los escalones uno tras otro, después de haber rezado y haberse abrazado.
Juan-Bautista Vandenyver, que fue decapitado el primero, tenía sesenta y siete años y sus dos hijos, Edmé Juan-Bautista y Agustín, treinta y dos y veintinueve respectivamente. De-jaba una viuda que fue liberada nueve meses después, al mismo tiempo que su yerno Vi-lleminot y su hermano menor, Guillermo Vandenyver quien, aunque retirado de los negocios desde hacía mucho tiempo, también había sido acusado.
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Juan-Bautista Vandenyver dejaba también a Ana Margarita, que para entonces tenía treinta y siete años, y a la hija de ésta de dos años y medio. Durante su detención él había recibido varias cartas de Ana Margarita según afirmó ella. ¿Para incitarle a reconocer su paternidad antes de que fuera demasiado tarde? Asumiendo que ése fuera el motivo de la correspon-dencia, es obvio que Juan-Bautista Vandenyver tenía otras prioridades: salvar su pellejo y el de sus hijos y no agravar, mediante la confesión de una infidelidad, la desgracia de su esposa prisionera por su culpa ; sin hablar del hecho de que podía tener dudas razonables en cuanto a su paternidad: la niña había sido concebida en 1790, periodo en el que Ana Marga-rita todavía se beneficiaba de los favores del Sr. Caze de Méry, situación que Vandenyver probablemente debía conocer, en un París donde todo se sabía. Y por encima de ello, él podía tener la conciencia tranquila: mediante la compra de la casa y las donaciones en efec-tivo que permitieron la compra de acciones de la caja Lafarge y una colocación financiera bajo forma de préstamo había proveído a Ana Margarita de los recursos necesarios para mantener a su hija, pero sin que ello pudiera legalmente ser considerado como un recono-cimiento implícito de paternidad.
Juan-Bautista Vandenyver nunca reconoció su paternidad mientras vivió. Tampoco dejó algún reconocimiento póstumo. La historia hubiera podido terminar de este modo y el tema de la identidad del « padre desconocido » hubiese quedado para siempre en el dominio de los enigmas. Pero no fue así.
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A veces la investigación histórica depende más de la suerte que del método y lo que sigue es una perfecta ilustración de ello.
Durante la Revolución los tribunales revolucionarios que alimentaban las guillotinas dise-minadas por todo el territorio nacional no eran sino jurisdicciones de excepción al lado de las cuales, los tribunales civiles ordinarios seguían funcionando para zanjar, no cabezas, sino litigios entre particulares. El funcionamiento de estas instituciones judiciales ordinarias durante un periodo tan trastornado no podía dejar de llamar la atención de los investigado-res y fue así como un magistrado de la corte de casación, el Sr. Casenave, procedió a reali-zar el inventario de todos los juicios pronunciados por el Tribunal de la Seine [París], entre 1791 y 1800, antes de hacer un estudio exhaustivo de los mismos. Estábamos en aquel momento en 1869 y el Sr. Casenave disponía en su casa de la calle Bellechasse, en París, de un voluminoso archivo que contenía el resumen de todas las decisiones judiciales tomadas en esa ciudad durante el periodo revolucionario.
Dos años más tarde, en 1871, todos los archivos del palacio de justicia de París desapare-cieron en un gran incendio causado por otra revolución, la de la Comuna de París. Feliz-mente quedaban los resúmenes del Sr. Casenave que fueron publicados mucho tiempo des-pués, en 1905, por otro magistrado de la corte de casación, el Sr. Douarche, quien los reci-bió de los herederos del Sr. Casenave.
Entonces se produce la sorpresa. Entre todos estos juicios se encuentra uno, el de « la ciu-dadana Delahaye Degrandval contra la viuda Vandenyver ». Descubrimos en ese momento que, poco después de la muerte de Juan-Bautista Vandenyver, Ana Margarita, bajo el nom-bre de Delahaye Degrandval, había introducido ante el tribunal una acción de búsqueda de paternidad, dirigida no en contra de Juan-Bautista Vandenyver ya que había muerto, sino, como lo preveía la ley en este caso, contra los herederos, es decir, la viuda de Vandenyver y los hijos de su hija fallecida (que estuvo casada con Villeminot). Los otros herederos po-tenciales, los dos hijos Vandenyver, habían muerto junto a su padre como se sabe.
El tribunal civil de París se pronunció el 20 de octubre de 1795. Le daba la razón a Ana Margarita: « el tribunal declara a Juan-Bautista Vandenyver padre de Anne Marguerite [la futura Adelina Bonpland], nacida el 12 de mayo de 1791, autoriza Anne Marguerite a que solicite la corrección de su acta de bautizo… y condena a la viuda Vandenyver a entregar a la ciudadana Grandval el tercio del monto que le hubiese correspondido a la menor si ella hubiese nacido en el matrimonio ». En aquel momento Ana Margarita y Adelina eran po-tencialmente muy ricas. Y el problema del « padre desconocido » estaba resuelto.
Pero dos años más tarde, en 1797, se produjo un vuelco inesperado: el juicio fue anulado en apelación ; « dado que la ley del 12 de brumario del año II (2 de noviembre de 1793) prohíbe de esta fecha en adelante toda búsqueda de paternidad no reconocida; que Vande-nyver sobrevivió más de un mes a esta ley… que aun suponiendo que Vandenyver no haya tenido conocimiento de dicha ley debido a su encarcelamiento, dado que la ciudadana De-lahaye-Grandval no aporta ni prueba ni indicios razonables tendientes a establecer que su niña fuese hija natural del susodicho Vandenyver y que los hechos por ella articulados no dan prueba de que Vandenyver haya dado una asistencia continua al mantenimiento y a la educación de la niña a título de paternidad ; el tribunal desestima las demandas de la ciuda-dana Delahaye-Grandval ».
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Y, de nuevo, se plantea la pregunta: ¿Es Juan-Bautista Vandenyver el padre de Adelina?
Muchos elementos van en este sentido. Incontestablemente él fue protector y, por ende, amante de Ana Margarita en un periodo cercano al nacimiento de la niña y, aun asumiendo que hubiesen podido haber varios posibles padres, es a Vandenyver a quien ella había de-signado. Debía tener buenas razones para haberlo hecho, aun si no se puede descartar un motivo financiero ya que de todos los padres posibles ciertamente él era el más adinerado.
Por otra parte, el primer juicio (1795) le daba razón a Ana Margarita: debía entonces existir argumentos muy concretos y fundamentados para que el tribunal haya fallado sin ambigüe-dad en este sentido. Pero estos argumentos no los conoceremos nunca: estaban en los archi-vos judiciales que fueron destruidos en el gran incendio de 1871 y el Sr. Casenave nos dejó solamente los resúmenes de los juicios, sin los considerandos.
¿Entonces por qué este cambio en la apelación? Allí también, debido a la destrucción de los archivos por el incendio, ignoramos las razones por las cuales los magistrados de segunda instancia desmintieron a sus colegas de primera instancia. No obstante, parece probable que hayan intervenido dos factores. Primero la calidad del defensor de los intereses de la viuda Vandenyver y del yerno Villeminot (tutor de los nietos menores de Juan-Bautista Vandeny-ver): el Dr. Bellart, un abogado brillante y temible cuya habilidad era legendaria, capaz de dar vuelta a las situaciones más comprometidas. Uno de sus colegas decía de él: « mediante filantropía y sutileza eleva a menudo al acusado más comprometido a la altura de un hombre honesto y envuelve a veces de una duda paralizante para el juez los hechos más evidentes ».
Pero el factor explicativo más importante parece ser el cambio de legislación que intervino entre los dos juicios: al voltear la carga de la prueba la nueva ley volvía mucho más difícil, e imposible en ciertos casos, la obtención del reconocimiento de paternidad. En este caso preciso, durante el primer juicio todas las facilidades financieras, reales pero disimuladas, otorgadas por Juan-Bautista Vandenyver a Ana Margarita, fueron probablemente conside-radas como pruebas de una relación íntima entre estas dos personas y, por ende, como una presunción irrefutable de paternidad; pero estas perdieron valor en el marco de la nueva ley que solo tomaba en cuenta los pagos en dinero, concretos, continuos, oficiales y específi-camente asignados al mantenimiento y educación del menor. Las liberalidades de Vande-nyver para con Ana Margarita eran demasiado generales y encubiertas para poder ser rete-nidas como pruebas en su contra en el marco de la segunda ley.
No existe hasta la fecha de hoy otra pista de paternidad que no sea la de Juan-Bautista Van-denyver.
Adelina, fruto del libertinaje
¿Conocía Adelina lo que sabemos ahora: la vida que su madre había llevado, la identidad de su padre biológico, que ella era fruto del libertinaje?
Muy probablemente sí. Vio, adivinó y con la edad entendió el lado oscuro de la existencia de su madre, Ana Margarita. Y ésta no podía eludir ante Adelina el tema de la identidad de su padre biológico ya que el asunto de la paternidad de Juan-Bautista Vandenyver había sido puesto en la palestra pública por el juicio. Adelina conocía, pues, todo lo que supimos en el transcurso de la investigación, pero se esforzó en esconderlo a lo largo de su vida.
Salvo a una persona: Bonpland, al que muy probablemente tuvo que decir la verdad, tal vez un poco edulcorada. Razón por la cual él mantuvo siempre el más completo hermetismo sobre el tema. Siendo un secreto tan pesado, no es imposible que él haya hecho una excep-ción y se hubiese confesado con su hermana Oliva, su confidente, que vivía en La Rochelle. Pero nada quedó por escrito, que se conozca.
Sin embargo, para la época, el círculo en el que Adelina vivía en París debía saber, sino toda, por lo menos una parte de la realidad. En particular el conde Regnaud, eminencia gris de Napoleón, originario también de la región de La Rochelle y que conocía bien a la familia Bonpland. Pero lo que él admitía a título personal, es decir lo que se aceptaba en el París de ese momento donde el libertinaje era la regla, no se toleraba en la provincia; se entiende ahora mejor por qué la familia de Bonpland se había rehusado a recibir Adelina cuando viajó a La Rochelle.
¿Está un individuo condicionado por su medio familiar? Vasto tema que no se trata de abordar aquí pero que no se puede eludir totalmente. Un capítulo del libro « ¿Quién es us-ted, Adelina? » trataba de esbozar su retrato psicológico de acuerdo a las impresiones que había dejado en la mente de los que la habían conocido. ¿Debe retocarse este retrato a raíz de lo que descubrimos? Si Adelina sabía quién era su madre — una provinciana hija de domésticos convertida en una acomodada libertina parisina — y quién era su padre — un banquero guillotinado que había rehusado reconocer su paternidad —, si su infancia y su educación habían sido afectadas por ello, es legítimo interrogarse sobre las posibles conse-cuencias en su carácter, su personalidad, su manera de concebir la vida y, por ende, de vivir. Conociendo lo que conocemos ahora acerca de su medio familiar, nuestra percepción de ella se encuentra necesariamente modificada y, conscientemente o no, nos conduce a buscar en su conducta o su personalidad las marcas de lo que haya podido ser heredado, en particular del modelo materno.
Lo primero que viene a la mente es la probable veracidad de su tendencia al libertinaje evo-cada de una manera recurrente por varios de los que la conocieron. Un diplomático inglés que vivó en Río en el mismo periodo que ella recorre a la palabra hussy para calificarla, término desusado según el diccionario que designa a una mujer de conducta inmoral, en particular en el dominio sexual, y cuyo equivalente en español sería una mezcla de « corte-sana », « zorra », « coqueta »; María Graham se refiere, no sin una cierta perfidia, a propó-sito de sus dificultades financieras en aquella ciudad, a los « gentlemen franceses e ingleses que tuvieron bondades para con ella ». Inclusive va más allá, acusándola de haber querido « suplantar a la Sra. de Castro », la favorita de Pedro I, el emperador de Brasil; su hija Em-ma, en una conmovedora carta dirigida a Bonpland cuando la separación de Adelina ya estaba consumada, evoca « las cosas que me chocaban y me asombraban » a las cuales había estado expuesta y la tendencia de su madre a querer « deshacerse de mí a toda costa » así como de su reputación « salpicada ». ¿Cómo no reconocer en estos testimonios los estigmas de una herencia libertina, de un modelo reproducido inconscientemente cuando las circuns-tancias lo permitían (la separación forzada de Bonpland) y la necesidad (de dinero, de apo-yo) lo requería?
Del mismo modo, una cierta sequía de corazón, de la que Emma se quejaba, se vuelve creí-ble. Es una actitud que se puede entender de parte de una persona que padeció la falta de cariño y de atención maternal y que, a temprana edad, fue dejada sola frente a la vida. De hecho, Adelina misma, reprodujo con Emma lo que había vivido: ausencia o insuficiencia de presencia afectiva de la madre, matrimonio forzado y convento. Circunstancias que forjan también un carácter fuerte, del que Bonpland hablaba. Pero esta insensibilidad y esta firmeza son muy relativas: Adelina no puede contener sus lágrimas cuando María Graham le rehúsa su apoyo. Se manifiesta frágil, humana.
Así mismo se entiende mejor el término « intrigante » utilizado por María Graham, quien precisa que se trataba de pequeñas intrigas, de bajo nivel. No se vive impunemente, a tem-prana edad, en un medio donde la seducción, el coqueteo, el halago, la manipulación y el ardid son moneda corriente. Forzosamente queda algo, por ósmosis. La intriga al servicio de la ambición, la ambición como revancha contra la vida, la seducción como medio para alcanzar: ¿cómo no vincular esto con una cierta dificultad para vivir entre dos mundos, el de su madre y el de su padre: entre la vergüenza y la respetabilidad?
El disimulo, la necesidad de esconder, se aclaran. Son inherentes a los orígenes turbios. Siempre hubo algo impenetrable alrededor de ella, y su origen social desconocido es un elemento de esta « indefinición ». Nos imaginamos a Adelina en el murmullo de un salón, yendo de un grupo a otro, encantadora, sonriente, cautivadora. Disimulando. La época se prestaba a ello, cuando la gran mezcla social producida por la Revolución borraba las fron-teras. Se disimulaba mucho: el origen de las riquezas, de las señales de prestigio, de las familias.
Lo que sí es notable a este respecto es la aparente facilidad con la que Ana Margarita y lue-go Adelina se fundieron en « el mundo », la alta sociedad de la época, donde la educación — la buena educación vale decir — era una llave indispensable. ¿De dónde venía la educa-ción de Adelina, la distinción natural que se le conocía, sus talentos musicales, su conver-sación, su arte para establecer relaciones? De su madre — lo que no deja de sorprender obviamente —, ¿y de quién más? ¿Hubiese podido ser, por ejemplo, alumna en una institu-ción educativa como la que dirigía Madame Campan, la antigua dama de cámara de la reina María Antonieta, en Saint-Germain-en Laye, donde jóvenes muchachos y muchachas de la alta sociedad — el hijo y la hija de Josefina de Beauharnais, entre otros, — recibían una educación muy refinada? ¿Esto gracias a las relaciones que Ana Margarita hubiera podido hacerse en Croissy donde habría conocido a la futura emperatriz Josefina, a Madame Cam-pan y a otros miembros de la nobleza amenazados por el Terror revolucionario?
¿Qué hay de su relación con Bonpland? ¿Se explica mejor ahora el lazo que les unía? Antes de estar separados, él estuvo enamorado sin duda, pero ¿era reciproco? O bien ¿fue él un simple protector, semejante a los de su madre, Ana Margarita? Uno empieza a dudar antes de recobrar la sindéresis: no obscureceremos sin pruebas el panorama bajo el pretexto de que descubrimos una parentela de dudosa moralidad. Emma le había tomado un profundo afecto a Bonpland, a quien consideraba como un padre; por lo tanto apostamos a que Ade-lina, quién vivía en este cálido ambiente, pudo también haber conocido, por lo menos una vez en su vida y por pocos años, lo que las libertinas más convencidas soñaban: el amor simple, sin gloria y poco ostentoso, liberado de todos los perifollos que lo acompañan en el mundo del libertinaje mundano; un amor banal, sereno e irremplazable, hecho del apego derivado de la duración, de ternura nacida de la simple presencia, de comprensión y estima, del deseo de envejecer juntos. Hay que imaginar a Adelina feliz.
¿Y para terminar, qué decir de su « viaje »? ¿Aquella epopeya un poco surrealista a la que se lanzó, aquel vagabundeo trágico, aquel sueño loco detenido a mitad de camino, no será ello la búsqueda de la felicidad perdida? Entonces, ya que Adelina va a retornar al silencio, dejémosle el beneficio de la duda: aquel viaje, lo hizo por amor.
Pero todas estas preguntas y las respuestas que suscitan no lograrán explicar lo esencial: un ser humano no se resume a su biografía ni a unos rasgos de carácter por más fundamentados que estén. Alrededor de cada uno hay un halo de misterio indescifrable e irreductible que la acumulación de hechos, por más firmes que sean, no contribuye en nada a disipar. Así que Adelina continuará suscitando alternativa o simultáneamente curiosidad, admiración, desprecio, compasión, irritación, duda, y muchos otros sentimientos contradictorios de modo que su imagen siempre resultará huidiza. Es normal: siendo un personaje de novela, su mundo es la inefabilidad.
Y está bien así.
Caracas – marzo de 2014
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-15765824439813872122014-04-14T23:26:00.005-07:002014-04-14T23:26:47.641-07:00GÉNÉALOGIE D'ADELINE BONPLAND, ALAIN COUTURIER
Alain Couturier
Adeline Bonpland (II)
Séduction et Terreur
Prologue
L’aventure d’Adeline Bonpland dans l’Amérique des Libertadores pour obtenir la libération de son illustre conjoint, Aimé Bonpland, prisonnier du dictateur du Paraguay, a été narrée dans un livre qui, en raison de son objectif, a laissé dans l’ombre bon nombre d’aspects de sa vie et en premier lieu son origine sociale.
Née en pleine Révolution à Paris, de père inconnu, seul le nom de sa mère était établi. Et sur celle-ci on ne savait rien. Divers indices convergeant laissaient toutefois penser qu’Adeline était d’extraction sociale élevée. L’Impératrice Joséphine, la femme de Napoléon, n’avait-elle pas dit « quelle l’avait connue toute petite » ? Le comte d’Empire Regnaut n’avait-il pas indi-qué, alors qu’elle se débattait dans une tentative de divorce, « qu’il connaissait bien sa famille et qu’il s’intéressait à elle » ? Les témoignages de ceux qui l’avaient connue en Amérique du Sud ne traçaient-ils pas le portrait d’une femme belle, distinguée, intelligente, bonne musi-cienne, connaissant les usages du monde ?
Un épisode pourtant détonnait. En 1812 Aimé Bonpland, alors intendant de La Malmaison, la résidence de l’Impératrice Joséphine et de Napoléon aux portes de Paris, entreprenait un voyage avec Adeline pour aller présenter cette dernière à sa famille à La Rochelle. Voyage inutile : tout le monde trouva un prétexte pour être absent. Que savaient les prudes bourgeois de La Rochelle pour fermer leur porte à leur frère chéri et à son accompagnatrice ?
Le père inconnu, la mère évanescente, les énigmatiques racines d’Adeline : autant de lanci-nants mystères laissés en suspend dans un ouvrage essentiellement consacré à son odyssée dans les jeunes républiques de l’Amérique équinoxiale. Aussi, sous l’emprise de l’insidieuse nostalgie qui accompagne généralement la fin de l’écriture d’un livre, la tentation était-elle forte de renouer avec ce destin, de remonter le passé d’Adeline au-delà de son enfance, de retrouver sa mère et son milieu familial, d’essayer de découvrir la trace du père inconnu. De pénétrer dans un monde où la douceur de vivre de la fin de l’Ancien Régime — pour certains — allait brutalement céder la place à la Terreur révolutionnaire.
La recherche
« Ces papiers, ces parchemins laissés là depuis longtemps
ne demandaient pas mieux que de revenir au jour.
Ces papiers ne sont pas des papiers mais des vies d’hommes… »
(Jules Michelet)
Comme dans les enquêtes policières il suffit d’un détail insignifiant sur un banal « papier » pour que tout commence : un simple nom au bas de l’acte de baptême d’Adeline, celui de son parrain, le sieur Duclos.
Un nom très commun et un domicile — rue du Faubourg-Poissonnière — guère promet-teur. Il n’en fallait pas plus pour que cette information soit passée inaperçue dans un pre-mier temps. Mais l’alchimie produite par l’introduction de ces deux mots dans les moteurs de recherche d’Internet est étonnante : le Duclos demeurant rue du Faubourg-Poissonnière s’appelle en réalité Charles-Nicolas Duclos Dufresnoy. Il s’agit d’un personnage très connu du Paris de l’époque, entre autres pour avoir été le propriétaire d’un des plus beaux hôtels particuliers de la capitale dans la rue mentionnée. C’était un notaire. Mais pas n’importe quel notaire : un richissime notaire, fils d’un directeur des fermes [collecteur d’impôts pour le roi] de Toulouse, travaillant pour une clientèle aristocratique. C’était également un collectionneur d’œuvres d’art et un mécène, protecteur en particulier du peintre Greuze. C’était enfin un économiste renommé qui avait mis ses talents au service de la royauté — allant jusqu’à organiser un prêt de six millions au trésor royal du temps où il était syndic gérant de la compagnie des notaires — avant de participer aux travaux de la Constituante lorsqu’il fut élu député (suppléant) du Tiers Etat. Ce fut sa perte, il périt guillotiné.
Ce notaire, sans nul doute intime de la mère d’Adeline puisqu’elle l’avait choisi comme parrain de sa fille, pouvait-il nous parler d’elle ? Il suffisait pour cela de consulter ses ar-chives dans « le minutier des notaires parisiens », cette inestimable collection des actes rédigés par les notaires de la capitale depuis l’Ancien Régime, tous préservés et répertoriés aux archives nationales à Paris où ils sont à la disposition des chercheurs et des généa-logistes.
C’est ainsi qu’un beau jour apparut le premier acte notarié concernant Anne Marguerite Delahaye, la mère d’Adeline, que nous appellerons dorénavant Anne Marguerite : un simple contrat de location d’un appartement rue de Cléry, datant de 1784, soit sept ans avant la naissance d’Adeline. D’autres actes, révélateurs de surprises, surgirent par la suite jusqu’en 1794, date à laquelle Maître Duclos Dufresnoy fut guillotiné.
Maître Robin reprit son étude et Anne Marguerite fut sa cliente jusqu’en 1808, date à par-tir de laquelle elle eut recours aux services de Maître Riant jusqu’à ce que ce dernier re-cueille son testament et établisse peu après l’acte de sa succession.
Grâce à ces trois notaires nous disposons d’une série de documents qui sont autant de ja-lons balisant la vie d’Anne Marguerite sur une période de près de quarante ans, allant de 1784 à 1822.
Les informations recueillies chez ces notaires parisiens permirent assez tôt — en marge de surprenantes découvertes — d’obtenir l’acte de décès d’Anne Marguerite dans lequel figu-rait son lieu de naissance : Toulouse. Une autre recherche fut donc lancée dans cette direc-tion parallèlement à celle qui continuait à Paris. Au fur et à mesure que ces deux enquêtes progressaient les origines sociales d’Adeline sortaient du néant, du moins du côté mater-nel.
Quant au « père inconnu », il semblait devoir rester une énigme jusqu’à ce qu’un miracle se produise. Au milieu des actes de Maître Duclos Dufresnoy, dans un simple acte d’achat immobilier, un nom, anodin, qui conduisait à une piste, puis à une quasi certitude. Le père d’Adeline, c’est lui.
Les notaires ne sont pas la moindre des surprises de cette recherche : sous l’air paperassier et parfois bonasse qu’on leur prête souvent ils se révélèrent être en réalité de merveilleux éveilleurs et les passionnants chroniqueurs de destins personnels qui, sans eux, seraient restés engloutis à jamais.
Mais reprenons les choses dans l’ordre et depuis le début en nous intéressant d’abord à la mère d’Adeline, Anne Marguerite.
Anne Marguerite
Toulouse, à la naissance d’Anne Marguerite, comptait environ quarante mille habitants. Cité essentiellement rurale, située au milieu du “grenier du midi” dont la noblesse et la bourgeoisie locales tiraient l’essentiel de leurs profits, c’était également une ville administrative où les mêmes se répartissaient les charges au Parlement, à la Cour du Sénéchal et à la Cour des Fo-rêts. C’était aussi une ville universitaire qui attirait environ mille étudiants chaque année. Les arts n’y étaient pas pour autant délaissés, qui fleurissaient dans diverses académies dont la prestigieuse académie des jeux floraux qui, contrairement à ce que son nom laisse supposer, se consacre à la défense et à l’illustration des lettres.
Selon les annales de la région, l’été de l’an 1756 fut particulièrement sec et chaud à Tou-louse et c’est dans la relative fraîcheur de l’église de la paroisse Saint-Etienne de cette ville qu’Anne Marguerite Lahaye fut baptisée le 4 juillet. Elle était la dernière des quatre filles du couple Joseph Lahaye – Jacquette Cassaignol.
Son père, Joseph Lahaye était né en 1708 à Paris d’un père domestique qui, à la fin de sa vie, officiait chez M. Chevillier, rue Beauregard, paroisse Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. A l’âge de treize ans il avait quitté la capitale pour Toulouse où il commença lui aussi son ap-prentissage du métier de domestique. Hormis un emploi temporaire de portier de l’hospice de La Grave autour des années 1754, on ne lui connait pas d’autre profession que celle de do-mestique d’après les différents documents retrouvés. Il se maria sur le tard, à l’âge de trente trois ans, avec Marie Naudy. Le contrat de mariage nous indique qu’il était, à ce moment-là, “homme de chambre du noble François Dailliez (le nom s’écrit aussi d’Alliez, ou d’Aliés), écuyer, seigneur de Mondonville et de Pierrelade, conseiller au Parlement, résidant à Toulouse paroisse de la Dalbade”. On peut encore voir aujourd’hui sur les brochures touristiques de Toulouse les photos du porche et de l’entrée du bel immeuble rose brique où Joseph Lahaye assurait ses fonctions de domestique. Sa femme Marie Naudy, dite « la royale » comme sa mère, née de père inconnu, âgée de vingt six ans lors de leur mariage, était également em-ployée depuis deux mois chez le noble François Dailliez — l’employeur de son futur mari — après avoir servi d’abord chez le baron Delantu, puis chez le Président [du Parlement] Duquin.
Marie Naudy décéda en 1745, quatre ans après le mariage, sans laisser d’enfants et six mois après sa disparition Joseph Lahaye se remariait avec Jacquette Cassaignol, âgée de vingt deux ans, native de Lille en Albigeois (aujourd’hui Lisle sur Tarn, entre Toulouse et Albi) qui semble ne pas savoir écrire car elle ne signa pas l’acte. Selon le contrat de mariage elle tra-vaillait depuis environ trois ans chez Maitre Demurs procureur devant le sénéchal, paroisse de Saint- Etienne, et logeait chez Mr l’abbé de Foucaud, rue toulouzane.
Au cours des dix années suivantes le couple aura quatre filles, Angélique (née en 1749), Jeanne Jacquette (1752), Jeanne Anne (1754) et la future mère d’Adeline, Anne Marguerite (1756).
Sur les jeunes années d’Anne Marguerite à Toulouse nous ne savons rien, aussi est-il permis d’imaginer une vie normale de petite fille dans une ville de province de la France des années 1760-1770, vivant entre sa mère, ses trois sœurs et son père domestique.
Vers la fin de son adolescence Anne Marguerite « monte » à Paris car c’est dans cette ville qu’apparaissent ses premières traces. Aucune information précise n’a pu être trouvée concer-nant les circonstances ayant motivé ce changement de lieu de résidence qui va bouleverser le cours de sa vie. En fait, la première trace irréfutable la concernant date de l’année 1784, quand elle signe chez un notaire parisien le contrat de location d’un appartement dans la rue de Cléry. Elle est alors âgée de vingt-huit ans, mais le contrat indique qu’elle vivait jusqu’alors rue de la Chaussée-d’Antin. Depuis combien de temps habitait-elle déjà à Paris ? On l’ignore. Cependant, comme l’on sait par ailleurs qu’elle était encore à Toulouse en 1777, on peut situer grosso modo son installation à Paris aux alentours de l’année 1780. Elle avait alors vingt-quatre ans.
Ouvrons une parenthèse concernant l’année 1777 mentionnée ci-dessus. Au début de cette année, alors qu’elle “demeurait chez sa mère à Toulouse”, Anne Marguerite fit une requête auprès du procureur du roi de cette ville, qui la transmettait le 17 mars au sénéchal le sieur Lartigue, par laquelle elle demandait une correction de son acte de baptême. Il ne s’agissait pas d’une correction mineure, mais du remplacement du nom de sa mère tel qu’il figurait dans l’acte de baptême, Bourrasol, par celui de sa mère réelle, Jacquette Cassaignol. Le jugement rendu par le sénéchal confirma que le vicaire qui avait rédigé l’acte avait commis une erreur, que le nom de sa mère était bien Cassaignol et que le registre des baptêmes de la paroisse de Saint Etienne devait être corrigé en conséquence, pour indiquer : “Anne Marguerite est fille de Joseph Lahaye et de Jacquette Cassaignol, mariés”. La copie de ce jugement fut retranscrite à la fin de l’acte de baptême qu’on peut consulter aux archives départementales de la Haute-Garonne.
Curieuse situation que celle d’un acte de baptême signé par un vicaire et des témoins qui doit être corrigé vingt et un ans après son inscription dans le registre, et qui illustre l’imprécision qui régnait parfois dans les actes d’état civil de l’époque. C’est ainsi par exemple que Lahaye se transforme dans le même document en Delahaye ou que la première femme de Joseph Lahaye, Marie Naudy dite « la royale » se trouve nommée “Larrouial” dans son acte de sépulture.
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Pourquoi et dans quelles circonstances Anne Marguerite quitta-t-elle Toulouse pour la capitale autour de sa vingt-quatrième année ? Est-ce en suivant la voie hardie de la jeune provinciale coupant les amarres pour aller tenter sa chance à Paris, munie d’une vague recommandation obtenue par l’intermédiaire de son père, au risque de se retrouver « comédienne » dans un premier temps ? Où celle plus sage d’une jeune domestique travaillant pour une famille de la noblesse ou de la haute bourgeoisie se partageant entre Toulouse et Paris ?
Toujours est-il qu’elle trouva à Paris une ambiance très particulière, née sous Louis XV et qui atteignit son apogée à la veille de la Révolution, que l’un des bons spécialistes de la question, l’historien Olivier Blanc, nous fait revivre d’une manière fort plaisante et formidablement documentée dans deux de ses livres, L’amour à Paris au temps de Louis XVI et Les Liber-tines. C’était l’époque où l’aristocratie de cour et de ville ainsi que la haute bourgeoisie s’adonnaient ardemment et ouvertement à ce qu’il est convenu d’appeler le « libertinage ». Pris dans son sens historique ce terme désigne un style d’existence où la recherche du plaisir était la grande affaire, où la conquête simultanée ou successive de partenaires — souvent ma-riés — était l’occupation principale, où les relations amoureuses hors mariage s’affichaient audacieusement, où il était de bon ton d’avoir des maîtresses et des amants que l’on visitait intimement chez eux et que l’on fréquentait ouvertement dans les nombreux salons de la ville ou autres lieux publics. Il arrivait même, au milieu de ce carrousel, que l’amant ou la maîtresse devienne l’homme ou la femme d’une vie. La liberté, qui était dans l’air du temps, se manifestait non seulement dans les esprits mais aussi dans les corps. Ce fut sans doute la pre-mière manifestation de révolution sexuelle des temps modernes.
C’est dans une frange de “cette société narcissique et brillante” que la jeune toulousaine fit progressivement son entrée aux alentours de 1780 par des chemins qui nous restent inconnus mais qui la conduisirent à bon port à en juger par les actes notariés dont il sera question plus avant.
Anne Marguerite n’apparaît pas dans l’abondante nomenclature des Libertines dressée par Monsieur Olivier Blanc, ni dans aucun des recueils de souvenirs ou les Mémoires que nous avons consultés, ni dans les rapports des policiers de l’époque spécialisés dans l’espionnage du monde de la galanterie. Le répertoire des Libertines que ces derniers avaient dressé fit pourtant naître quelques espoirs : « Le sieur Mauvienne, gentilhomme, gendarme de la garde, qui vit depuis plusieurs années avec la demoiselle Delahaye, vient d’acheter pour elle de fort beaux meubles qui sont placés rue Montmartre dans une maison », ou encore « Le même jour, on a vu et entendu au palais Royal M. Nouet, conseiller, qui proposait aux demoiselles Dano-sanges, Lavault, Saron, Saint-Martin et la petite Delahaye de leur donner à souper à sa petite maison de la Barrière Blanche, ce qui a été accepté ». Espoirs rapidement déçus : ces jeunes Delahaye vivaient à Paris bien avant l’arrivée d’Anne Marguerite.
S’il était impossible d’identifier Anne Marguerite au milieu de cette société c’est que le monde des Libertines est vaste et diversifié, allant de la femme entretenue de bas niveau vivant dans une chambre louée qui, du fait des changements fréquents de partenaires, frôlait la prostitution, à la haute aristocrate, richissime, distinguée, cultivée, habitant un somptueux hôtel particulier et pratiquant un libertinage sélectif et élégant. D’après les éléments d’information trouvés, Anne Marguerite, qui mourra dans la peau d’une honnête rentière, oc-cupait semble-t-il à partir de sa trentième année une position moyenne dans l’échelle sociale de la galanterie, sans qu’il ait été possible de connaitre ses débuts. Ce fut une Libertine — sans grande visibilité ni panache semble-t-il — qui se confondait dans la masse.
Mais toutes les Libertines, à partir d’un certain niveau, avaient en commun d’être affranchies des contraintes domestiques ainsi que des préjugés et des conventions sociales, en particulier du mariage arrangé de l’Ancien Régime. Cette nouvelle espèce de femmes comptait de nom-breuses adeptes à Paris durant cette époque troublée. Beaucoup venaient d’une lointaine pro-vince, jeunes toujours, poussée par le besoin d’aventure, par un certain « bovarysme » avant l’heure, et si toutes avaient trouvé le moyen d’assurer leur indépendance, ce qui les distin-guait de la vulgaire demi-mondaine entretenue c’était avant tout de pouvoir choisir leurs amants.
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1784 donc. Très exactement le 24 juillet. Ce jour-là Anne Marguerite signe chez Maître Duclos Dufresnoy un contrat avec le sieur Jacques Desmary, ancien officier de la maison du roi, par lequel ce dernier lui loue « pour trois, six ou neufs ans un appartement de six pièces situé au premier étage du 66 rue de Cléry ». Il est indiqué dans le contrat qu’elle demeurait jusqu’alors « rue de la Chaussée d’Antin, près de la Madeleine », adresse intéressante car cette rue était alors réputée pour héberger bon nombre de Libertines.
Au 66 rue de Cléry vivait également à la même époque une Libertine célèbre, Marie Danne-ville, connue sous le nom de Mme de Saint-Brice, nous dit Monsieur Olivier Blanc. « Mme de Saint-Brice a fait, pendant la Révolution, l’objet de quatre arrestations et d’un nombre impor-tant de rapports de police et de dénonciations. Elle était née à Fontainebleau en 1764 et vécu tant à Versailles, dans l’entourage de Marie Antoinette et du Dauphin, qu’à Paris où elle avait sa résidence principale rue de Cléry, nº 66, coquette maison de l’actuel quartier du sentier — alors extrêmement élégant. Ayant refusé d’émigrer, Mme de Saint-Brice y reçu jusque sous la Terreur non seulement des aristocrates bon teint mais aussi des conventionnels tels que le fameux Jean-Lambert Tallien. Elle était ravissante, probablement l’une des plus jolies femmes de l’entourage de Marie-Antoinette qui, séduite par son charme, avait fait le nécessaire pour la conserver auprès d’elle. Marie Danneville était roturière, issue d’un milieu relativement mo-deste, aussi fut-il décidé de lui donner un nom. Son mariage fut arrangé, alors qu’elle n’avait que seize ans, avec un vieux gentilhomme Charles-Louis Jorel de Saint-Brice…. Sous la Ter-reur, un rapport de Guérin, le chef du bureau de police du Comité de salut public nous la dé-peint avec exactitude : « elle a infiniment d’esprit, beaucoup d’usage et une extrême aptitude à tous les genres d’intrigue. Elle a des moyens infinis d’y réussir, parce que, à tous ces avantages naturels et acquis, elle joint un physique très agréable et une figure singulièrement séduisante » ». Gageons que ce portrait pourrait s’appliquer dans une certaine mesure à Anne Marguerite.
« Mme de Saint-Brice eut, malgré les devoirs de sa charge, suffisamment de loisirs pour goûter aux plaisirs du libertinage. Rue de Cléry, à Paris elle était voisine de Mme Vigée Lebrun dont on s’étonne beaucoup qu’elle n’ait pas fait son portrait…Dans le même quartier du sentier sur la butte duquel s’étageaient de vastes jardins résidait une autre voisine, Catherine Worlée, épouse séparée de M. Grand [banquier]…Cette blonde et diaphane créature était connue dans le monde du libertinage élégant ».
Voici donc l’environnement immédiat dans lequel vivait Anne Marguerite. Elle avait égale-ment à cette époque des relations de haut niveau. Ce contrat de location datant de 1784, le plus ancien des documents retrouvés, a été passé devant Me Charles-Nicolas Duclos Dufres-noy, futur parrain d’Adeline, guillotiné en 1794, un homme influent qui a déjà été présenté ci-avant. Ce dernier, par sa mère (Louise Regnaud), était parent du comte d’empire Regnaud, ce qui peut expliquer la phrase de Bonpland dans une lettre à ses proches datant des années 1814 à propos d’Adeline : « le comte Regnaud, qui connaît bien sa famille, s’intéresse à elle ». Ces connaissances qui apparaissent au début de la recherche laissent supposer qu’elle en avait d’autres du même ordre dans une société où tout le monde se connaissait.
La signature d’Anne Marguerite sur ce premier contrat est très curieuse : « a. m. delahaye de grandval boen de calsgon ».
De toute évidence il s’agit d’une mystification, pour ne pas dire d’une usurpation de titre fic-tif, résultant moins d’un puéril caprice que d’un impérieux besoin de « naissance ». On ima-gine le soin mis à inventer et à assembler les éléments d’un patronyme alambiqué à consonance nobiliaire, mêlant le vrai et le faux, mais où le faux serait indétectable pour ne pas risquer d’éventuels ennuis avec une famille portant un patronyme proche. D’où cette invention de « boen de calsgon » invérifiable. L’ajout de « Degrandval » apporte de la crédibilité par son caractère connu et généralisé. Coïncidence : près de la ville natale de sa mère il y a un château du nom de Grandval qu’Anne Marguerite a certainement connu étant jeune, peut-être même visité, qui pourrait être à l’origine de cette « trouvaille » pour l’anoblissement de son nom. On doute qu’Anne Marguerite seule ait pu forger pareil nom et l’on soupçonne fort le notaire, Maitre Duclos Dufresnoy, qui devait être habitué à ce genre de manipulations, de l’avoir aidée en la matière. Manipulation sans risque d’ailleurs qui ne concernait qu’un simple contrat de location. Il en aurait été autrement s’il s’était agi d’un contrat d’achat où la signataire aurait couru le risque de se voir un jour privée de sa propriété, faute de pouvoir faire la preuve que Mlle Lahaye était bien la même personne que Mlle Delahaye de Grandval Boen de Calsgon.
Ce nom supposé être prestigieux était destiné sans nul doute, dans l’esprit d’Anne Marguerite et dans celui de son notaire — que l’on devine être un ami intime, peut-être un ex amant — à favoriser son insertion dans le monde auquel elle aspirait ; un monde dans lequel la beauté, le charme, l’esprit, l’éducation d’une femme pouvaient être, le cas échéant, magnifiés par un patronyme prestigieux. Si la beauté, le charme et l’esprit sont innés, les diverses manifestations sociales de la « bonne éducation » s’acquièrent et l’on pense immédiatement aux bienfaits, dans ce domaine, d’une éducation reçue de parents vivant en permanence, de par leur métier de domestiques, en étroite symbiose avec une grande famille. Par mimétisme les parents transmettaient à leur insu à leur progéniture les clés du comportement dans un monde qui n’était pas le leur. Quant à l’entrée dans ce monde elle fut facilitée par le grand brassage social entretenu au sein de la société libertine parisienne.
Et la question se pose naturellement : d’où Anne Marguerite tirait-elle, à vingt-huit ans, les revenus nécessaires au paiement du loyer d’un appartement de cette taille, avec une écurie pour trois chevaux, deux soupentes, une chambre de domestique au quatrième étage, dans ce quartier élégant ? Question qui se fait de plus en plus pressante au fur et à mesure que d’autres contrats apparaissent.
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Deux ans plus tard, le 29 mars 1786, toujours chez Maître Duclos Dufresnoy, elle signe le contrat d’achat d’une maison au 23 rue Caumartin pour la somme de 60.000 Livres. Il s’agit d’un petit hôtel particulier comprenant une cour, une remise, une écurie, une cave, un rez-de-chaussée, un entresol, un premier et deuxième étage, des combles lambrissés ainsi qu’une aile à droite de même hauteur que le corps de logis mais sans cave. Le tout construit sur un terrain de quarante-sept toises (environ 180 M2) acheté par des investisseurs à Charles Marin de La-haye qui lui-même avait acheté ce terrain et d’autres qui le jouxtaient à l’archevêché de Paris en 1778. Les investisseurs avaient fait construire huit maisons sur leur lot, dont celle vendue à Anne Marguerite.
Cette fois-ci le doute n’est plus permis. Anne Marguerite n’avait pas les moyens de s’acheter un bien de ce prix et il est évident que quelqu’un était intervenu pour lui faire ce cadeau. Cu-rieusement une clause du contrat stipule que le prix de vente doit être payé non pas aux ven-deurs mais, sur demande de ces derniers, à Charles Marin de Lahaye (patronyme dont l’homonymie ne manque pas de surprendre). Ce dernier (1736-1790) était un richissime fer-mier général, propriétaire entre autres du fameux hôtel Lambert dans l’île Saint Louis à Paris. La législation de l’époque interdisant les donations entre concubins, on est conduit à interpré-ter ce mode de paiement inhabituel comme un moyen de tourner la loi.
Et, de fait, lors de l’ouverture de la succession d’Anne Marguerite en 1822, le mécanisme de la donation déguisée apparaît clairement. La première pièce trouvée par Me Riant dans l’inventaire des papiers de la défunte est précisément la copie de ce fameux contrat “ concer-nant la vente à la défunte par François Marie Ménage de Pressigny et Jean Duclos de Belveder — ce dernier tant en son nom personnel que comme mandataire de Louis Marie Saget — d’une maison sise à Paris rue de Caumartin, actuellement numérotée 23, moyennant la somme de 60.000 Livres, somme déléguée par les vendeurs au sieur de Lahaye, fermier général, à charge pour ce dernier d’en payer…[suit le détail du découpage en trois portions de la somme totale, qui doit être payée à des tiers].
En déduction de laquelle somme totale la défunte a payé, par un contrat qui en porte quittance, la somme de 29.776 Livres et 64 deniers, montant des deux premières sommes déléguées.
Quant au dernier terme formant le complément du prix il a été payé par la défunte Demoiselle Lahaye le 15/9/1786, suivant quittance reçue par ledit Me Duclos Dufresnoy dont expédition est inscrite à celle du contrat de vente.
Les autres pièces jusque y compris la huitième sont pièces à l’appui de la libération de Mlle Lahaye”.
En d’autres termes, à l’issue de ce processus Anne Marguerite se trouve être propriétaire d’une maison dont le prix avait été payé par Charles Marin de Lahaye, ce dernier reconnaissant par deux quittances remises à Anne Marguerite qu’il en avait été remboursé par cette dernière. Mais d’où aurait-elle tenue pareille somme ?
Il y a donc là une présomption très fondée de donation motivée par une liaison entre Anne Marguerite et Charles Marin de Lahaye. Toutefois on ne peut pas écarter l’hypothèse où Charles Marin de Lahaye ne soit intervenu que comme simple prête-nom pour le compte du véritable bailleur de fonds, donc du véritable protecteur et amant. Dans ce cas de qui s’agit-il ?
En tout état de cause, à supposer que Charles Marin de Lahaye ait été l’amant d’Anne Mar-guerite, il semble exclu qu’il soit le père de la fille qu’Anne Marguerite mettra au monde en mai 1791 : d’abord parce que cette enfant fut conçue en septembre 1790, presque au moment où il mourrait (en décembre), mais surtout parce qu’il existe des présomptions de paternité autrement plus crédibles concernant un autre homme.
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En effet, deux ans plus tard, Anne Marguerite signe le 5 septembre 1788 chez Maître Duclos Dufresnoy le contrat d’achat d’une autre maison à Paris, dans le quartier d’Auteuil. Maison plus modeste que la précédente construite sur un terrain d’un demi arpent, achetée à M. Alexandre François Pagny, buvetier de la chambre des requêtes au palais, pour un prix de 12.000 Livres.
Ce qui est très remarquable c’est que pour la première fois une clause du contrat indique ex-plicitement qu’un tiers apporte l’argent. En l’occurrence il s’agit de Jean-Baptiste Vandenyver, l’un des grands banquiers de Paris, demeurant rue Vivienne, dont il sera question plus avant. Il est signataire du contrat qui dit ceci : « Monsieur Vandenyver a non seulement acquitté de ses deniers les 12.000 Livres ci-dessus payées au dit vendeur… » et également ceci : « Il est expressément convenu : 1) que dans le cas où ladite demoiselle Delahaye décèderait sans avoir fait le paiement à M. Vandenyver ou à ses ayants-cause de la somme de 12.000 livres payées ou à payer par M.Vandenyver à raison de ladite acquisition, ladite demoiselle Delahaye ne sera censée être acquéreur que de l’usufruit de ladite maison et ses dépendances et M. Vandenyver ou ses ayants-cause acquéreurs de la nue propriété. 2) que les glaces, boiseries et ornements qui pourraient se trouver dans la maison ou le jardin au jour du décès appartiendront à M. Vandenyver ou ses ayants-cause ».
Autrement dit, Anne Marguerite pouvait disposer de la maison ou des rentes produites par celle-ci jusqu'à sa mort mais elle ne pouvait pas la léguer à ses héritiers, ceci conformément à la loi et probablement à la pratique de l’époque régissant les relations entre une Libertine et son protecteur.
Cette maison n’a jamais été habitée par Anne Marguerite. En effet en juin 1790, à l’occasion d’une autre signature, Anne Marguerite indique demeurer dans sa maison de la rue Caumartin. La maison parait n’avoir été achetée que pour produire des rentes sous forme de loyers. Par ailleurs elle ne figure pas sur l’inventaire de la succession d’Anne Marguerite dressé à sa mort en 1822. Aucun acte de vente n’ayant été trouvé, on peut imaginer, qu’en vertu de la clause contractuelle évoquée ci-dessus, les héritiers de Vandenyver auront récupéré la propriété d’une manière ou d’une autre.
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Deux ans passent encore et le 6 juillet 1790 une convention est signée à l’étude de Maître Du-clos Dufresnoy, entre Anne Marguerite et M. Leduc, sellier-bourrelier de la reine et de la mai-son d’Orléans, à propos de la fourniture de voitures et de harnais de chevaux pour la coquette somme de 15.000 Livres. Il est intéressant d’observer que, selon le document, cette somme devait être payée par un nouveau protecteur, M. Joseph François Gaspar Noël Caze de Méry, qui s’y était engagé en signant un billet au porteur arrivant à échéance en octobre 1793. M. Leduc ayant été dans l’impossibilité de recouvrer sa créance, une seconde convention fut si-gnée le 11 août 1795, annulant la première, aux termes de laquelle : Anne Marguerite recon-naissait avoir reçu des fournitures de M. Leduc pour une somme de 15.0000 Livres ; ce dernier acceptait en contrepartie que ce montant lui soit payé par M. Caze de Méry pour le compte d’Anne Marguerite ; M. Leduc déchargeait Anne Marguerite de toute obligation.
M. Caze de Méry avait-il remplacé Vandenyver dans le cœur d’Anne Marguerite, ou y avait-il de la place pour deux ? Très peu d’informations ont pu être recueillies sur ce sieur Caze de Méry, en dehors du fait qu’il faisait partie d’une vieille famille de la noblesse, qu’il était che-valier et qu’il est décédé le 1er janvier 1830 à son domicile du 15 rue Caumartin. Il était donc voisin d’Anne Marguerite lorsque celle-ci habitait cette rue.
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“Il y a des jours où Paris est très calme, où nous n'avons pas l'air d'être en guerre ou en ré-volution », écrivait un parisien de l’époque. On y faisait même des enfants ; en mai 1791, deux ans après le début de la révolution et alors qu’elle est âgée de trente cinq ans, Anne Marguerite met au monde une fille, à laquelle elle donne ses prénoms. L’acte de baptême indique « née de père inconnu ». Quelque trente ans plus tard cette dernière connaîtra une vie aventureuse en Amérique du sud et une certaine célébrité sous le nom de « Madame Adeline Bonpland ».
Le parrain, comme il a été dit, est Charles-Nicolas Duclos Dufresnoy, le notaire chez qui Anne Marguerite a signé tous les contrats ci-dessus mentionnés. On peut se demander comment Anne Marguerite était devenue intime de Charles-Nicolas Duclos Dufresnoy. Etait-ce parce que le père de ce dernier, mort en 1746, était directeur des fermes à Toulouse ? Ou bien fut-elle sa maîtresse ?
Personne ne peut répondre, mais ce qui est certain c’est qu’Anne Marguerite était devenue à trente-cinq ans une femme aisée, qui avait fait battre le cœur de personnages importants, qui avait obtenu d’eux son indépendance financière et qui, outre ses amants, possédait de solides appuis dans le grand monde parisien.
Tous ces personnages familiers d’Anne Marguerite qui se côtoyaient dans les salons et les clubs parisiens étaient également solidaires face au danger que représentaient les révolution-naires radicaux de ces années de démence, qui envoyaient chaque jour à l’échafaud des char-rettes entières de condamnés. Maître Duclos Dufresnoy, Jean Baptiste Vandenyver, le fils de Charles Marin Delahaye, Regnaud (le futur comte d’Empire), d’autres encore furent tous, à un titre ou à un autre, sur la liste des suspects. Un lieu est susceptible de les avoir tous réunis pour leur permettre d’échapper aux espions et aux dénonciateurs : Croissy sur Seine, un joli village dans une boucle de la Seine aux portes de Paris. C’était un lieu de refuge, au début de la Terreur, pour bon nombre de nobles ou de personnalités menacés par le tribunal révolution-naire. Charles Marin Delahaye y avait une ferme où l’on pouvait demeurer dans un relatif anonymat. Joséphine, la future impératrice qui n’était encore que Mme de Beauharnais, y avait loué une maison à la fin de l’année 1792 pour se mettre à l’abri. Anne Marguerite, menacée peut-être par sa liaison avec Vandenyver, aurait très bien pu séjourner aussi à Croissy, ce qui expliquerait le fait que Joséphine ait connu Adeline « toute petite ».
Pendant cette période de folie sanguinaire — entre la proclamation de la République en 1792 et la mort de Robespierre en 1794 — deux de ses intimes périrent sur l’échafaud à quelques jours d’intervalle : Jean-Baptiste Vandenyver, le généreux banquier dont nous parlerons plus loin et Charles-Nicolas Duclos Dufresnoy, son notaire, son confident, le parrain de sa fille, certainement l’un des hommes qui ont le plus compté dans sa vie, celui à qui elle doit son entrée dans le monde parisien, son complice aussi comme lorsqu’il lui fait signer un bail de location avec une extravagante signature destinée à la rehausser socialement, son amant peut-être, dont Greuze nous a laissé un portrait, celui d’un homme distingué et séduisant qui resta célibataire toute sa vie.
La mort de Duclos Dufresnoy est particulièrement injuste et absurde. Il fut dénoncé par un fameux révolutionnaire fanatique, un dénommé Héron que l’on retrouvera dans l’affaire Van-denyver, pour avoir aidé financièrement un émigré. Un témoin de l’époque, Baulieu, qui fut emprisonné sans être exécuté, a tenu un journal de l’année 1793, la pire de l’histoire de la révolution, dans lequel il relate les jours passés en prison en compagnie de Duclos Dufresnoy. Ce dernier avait acheté des biens à l’abbé de Barmont, payé pour partie comptant et pour par-tie par un billet à ordre. L’abbé ayant décidé d’émigré céda le billet à ordre à un tiers pour avoir de l’argent et ce tiers se fit payer par Duclos Dufresnoy à l’échéance. L’accusation d’aide financière à un émigré, chose considérée comme très grave, ne repose que sur cela. Pour cette raison, malgré son emprisonnement Duclos Dufresnoy se montrait serein, certain de sortir rapidement. Le jour de l’audience devant le Tribunal Révolutionnaire il avait même commandé chez lui un dîner pour fêter sa libération avec ses amis. « En montant au Tribunal il nous quitta gaiement » dit Baulieu. Et là une chose incroyable se produisit : alors que son avocat avait terminé sa plaidoirie relativement facile, que les jurés s’étaient consultés et que ses amis et domestiques présents dans la salle attendaient sa libération : « un fanatique du nom d’Antonelle se lève, déclame contre l’aristocratie et les intentions contre-révolutionnaires de l’accusé ; une centaines de sans-culottes applaudissent avec fureur et les jurés, dociles exé-cuteurs de la volonté populaire, envoient à la mort celui qu’une demi-heure auparavant ils avaient résolu d’absoudre. Le malheureux Duclos Dufresnoy repassa par la Conciergerie pour aller au dépôt des condamnés et je reçus ses derniers adieux ».
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A la même époque Anne Marguerite marque une pause dans la constitution de son patrimoine. Les temps sont durs et incertains, la famine et le froid en hiver font plus de victimes que la guillotine, il faut s’assurer des rentes pour vivre. Elle achète des actions de la fameuse tontine Lafarge, pour elle et sa fille, et elle place un montant de 25.000 livres, pour une durée de huit ans, au taux de 4% net, auprès du sieur Vieupreux, un négociant à Paris qui avait besoin de cette somme pour réaliser une opération immobilière, sous forme de prêt garanti par une hy-pothèque.
Il est impossible de ne pas faire le rapprochement entre la naissance de cette fille naturelle et les rentrées d’argent nécessaires à ces placements financiers. Monsieur Olivier Blanc écrit à ce propos : « L’usage voulait que, en cas de grossesse hors mariage, le partenaire masculin fit un geste et établît en faveur de la future mère un viager [rente viagère] variable selon l’importance sociale de la dame. Chez le notaire ces donations déguisées se faisaient sous un faux nom, comme le permettaient l’imprécision de l’état civil et la facilité avec laquelle on obtenait de faux certificats de vie sous la bienveillance des notaires ».
Après la tourmente révolutionnaire, au début des années 1800, Anne Marguerite consolide son patrimoine en faisant l’acquisition d’un terrain de 500 M2 à Auteuil contigu au jardin de la maison qu’elle avait achetée en 1788 et en acquérant à la criée (aux enchères) une maison spacieuse avec jardin au Nº 4 de la rue des blanchisseuses (antérieurement rue des gourdes), en bas du quartier de Chaillot, non loin de la Seine, dans laquelle elle résidera jusqu’à son décès. Elle déménage alors de la maison de la rue Caumartin qui est mise en location. Elle achète également en 1806, pour la louer, une petite maison rue de Villiers, sur l’ancien chemin de Neuilly, qu’elle revendra deux ans après pour son prix d’achat, 5.000 F. Mais aucun protecteur n’apparaît dans ces opérations.
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1806. Anne Marguerite marie sa fille âgée de quinze ans et quelques jours. On imagine que ce dut être un grand moment de sa vie. Elle-même vient d’avoir cinquante ans, l’âge du bilan. Venant de bas, restée célibataire, elle avait acquis la liberté et l’indépendance financière, mais à quel prix : beaucoup de calculs parfois sordides pour des conquêtes hasardeuses, des in-trigues alambiquées conduisant à des relations sentimentales ambiguës et fragiles, une vie qui eut ses moments d’éclat mais la plupart du temps passée dans l’ombre d’un homme riche et dans un monde frelaté et décevant fait d’apparences et de faux-semblants ; une vie réduite à la période de la jeunesse avec, très tôt, la perspective de l’abandon et de la solitude. Il est com-préhensible qu’elle ait souhaité par-dessus tout que sa fille ne suive pas la même route qu’elle, qu’elle n’ait pas à passer par où elle avait dû passer. D’où le soin pressant de la marier, dès ses quinze ans, avec quelqu’un qui lui assurerait une existence « normale » pour le reste de sa vie.
Le mari fut donc choisi en conséquence : François Boyer, âgé de vingt-huit ans, médecin, chirurgien aux Invalides. C’était un bon parti, originaire d’Albi, ville proche de Toulouse, ce qui laisse supposer que les familles Lahaye et Boyer se connaissaient déjà dans le midi tou-lousain. De fait, la mère d’Anne Marguerite, Jacquette Cassaignol, est native de L’Isle sur Tarn (à l’époque Lille en Albigeois), une petite ville très proche d’Albi. Mais il se peut qu’ils se soient connus à Paris au sein de la communauté toulousaine qui était nombreuse, laquelle aurait pu par ailleurs avoir servi de tremplin pour les débuts d’Anne Marguerite. Voilà donc pour la stabilité sentimentale de la jeune mariée. Pour lui assurer l’autonomie financière, Anne Marguerite la dote d’une rente perpétuelle de 1.200 F. par an.
Deux enfants naquirent de cette union : Alexandre en 1809, dont l’existence demeura incer-taine jusqu’à la présente recherche, et Emma en 1810. Très vite il devint évident que le couple marchait mal, à tel point que la jeune mère se réfugia au couvent des sœurs St Michel de la rue Saint Jacques à Paris. Lorsqu’elle en sortit en 1811 elle fit la connaissance d’Aimé Bonpland, célèbre naturaliste qui, au retour d’une expédition avec Humboldt en Amérique latine, était devenu l’intendant du couple impérial à la Malmaison. Le divorce étant de nouveau impossible à partir de la restauration elle obtint néanmoins la séparation de corps et de biens d’avec François Boyer et devint progressivement, aux yeux des tiers, « Madame Bonpland » bien qu’elle n’ait jamais pu se remarier avec ce dernier.
Après la mort de l’Impératrice et la chute de l’Empire, Bonpland décida en 1816 de repartir en Amérique latine et de s’établir en Argentine, entrainant avec lui sa compagne et sa fille Emma. En 1821, fait prisonnier par le dictateur du Paraguay, il restera près de dix ans en captivité. C’est alors que « Madame Bonpland » entreprit, depuis Rio de Janeiro où elle s’était établie avec Emma, une véritable croisade en Amérique du sud pour tenter de le faire libérer. Entre 1822 et 1830 les aventures de « Madame Adeline Bonpland » remplirent la chronique des revues de voyages et d’explorations.
Pour en revenir à Anne Marguerite, celle-ci assista au naufrage du mariage de sa fille ainsi qu’à sa fugue avec Bonpland en Amérique du sud en novembre 1816. Peu de temps avant d’embarquer au Havre à destination de Buenos Aires, elle eut la visite de cette dernière qui l’avait convaincue d’hypothéquer sa maison du 23 rue Caumartin en garantie du versement de la rente perpétuelle donnée en dot le jour de son mariage, comme en témoigne un acte passé le 16 octobre 1816 devant Me Riant. A son retour en France en 1835, plus de dix ans après la mort de sa mère, Adeline obtiendra la propriété de cette maison qu’elle revendra l’année sui-vante « pour payer les frais de succession ».
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Pendant la période 1807-1820 la séduisante Libertine devient progressivement une vieille dame. A-t-elle encore un protecteur ? Rien ne permet de le dire. Elle gère son patrimoine, lit, voit son gendre et Alexandre son petit fils, se réunit avec des amies, profite de la vie de Paris pendant qu’il en est encore temps et soigne les misères de l’âge en compagnie de ses deux domestiques. Et le temps passe, rythmé par les secousses de l’histoire : la fin de la République, la naissance de l’Empire, sa gloire, sa chute, la restauration de la monarchie ; tout cela pour revenir au point de départ. Vers la fin, une préoccupation devait la tourmenter : Adeline, où était-elle, que devenait-elle, pourquoi ce long silence ?
A l´âge de soixante-quatre ans, le 13 juillet 1820, dans « sa chambre à coucher éclairée de deux croisées » de sa maison de la rue des blanchisseuses « près de la pompe à feu de Chail-lot », Anne Marguerite dicte son testament à son notaire Me Riant, en présence de deux té-moins, Brutus Laurent Mora et César Bretin, libraires, testament qui est suivi l’année suivante d’un codicille. La lecture de ces deux documents laisse présumer que les relations mère-fille n’étaient pas bonnes. Certes Anne Marguerite ne déshérite pas sa fille qui vit en Amérique du sud et n’a donné aucun signe de vie semble-t-il depuis quatre ans — car cette dernière avait droit légalement à la « réserve héréditaire » — mais elle ne lui laisse que le minimum fixé par la loi. Elle désigne ses deux petits-enfants, Alexandre et Emma, comme étant ses légataires universels — ceci confirmant ce dont on n’était pas certain, c'est-à-dire qu’Adeline avait mis au monde un fils, Alexandre, avant Emma — et elle nomme Maître Nizon, son avocat, comme étant son exécuteur testamentaire. Elle fait également quelques legs, dont l’un de 12.000 F à son gendre Boyer, preuve de l’existence de bonnes relations entre eux, et d’autres de moindre importance à Me Nizon et à deux amies, Mme Beaumont et Mme Descanon veuve Laroche. Ses deux domestiques, un homme et une femme, se voient octroyés chacun une rente viagère de 400 F et 500 F respectivement. L’actif net après les legs, qui s’élève à 70.000 F, est composé principalement de deux maisons, celle qu’elle habitait rue des blanchisseuses et l’autre louée au 23 rue Caumartin.
La signature d’Anne Marguerite au bas de son testament est très parlante, même pour un no-vice en graphologie :
Un tracé tremblé, déclinant, d’une grande sobriété : « anne la haye ». Nous sommes bien loin du flamboyant « a. m. delahaye de grandval boen de calsgon » de ses jeunes années. Entre les deux la vie a passé et la rayonnante Libertine est devenue une vieille dame tremblante et dé-pressive qui se prépare à la mort. Elle précise qu’elle veut « être enterrée dans une fosse parti-culière » et, chose plus surprenante — dernière coquetterie d’une Libertine ? —, que son corps « soit ouvert en présence des quatre plus anciens chirurgiens de Paris ».
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Anne Marguerite décède à Paris le 2 février 1822, à l’âge de soixante-six ans, célibataire, dans sa maison du 4 rue des blanchisseuses (antérieurement rue des gourdes), entourée de ses deux domestiques.
Dans l’inventaire de sa succession effectué par Me Riant on retiendra d’abord l’existence d’un paquet de lettres de sa fille datant d’avant le mariage de celle-ci en 1806, ce qui indique que la mère et la fille vécurent séparément à une certaine époque. Chose compréhensible : une Liber-tine devait nécessairement écarter les soucis familiaux et ménagers pour préserver sa liberté et l’on imagine qu’elle avait placé sa fille jusqu’à ses quinze ans dans une famille d’accueil ou dans une institution éducative — d’où la correspondance — âge auquel elle avait organisé un mariage pour que le conjoint prenne le relai. Adeline a sans nul doute reçu pendant sa jeunesse une bonne éducation. Tout ceux qui l’on connue lui reconnaissent de la culture et de l’aisance en société en plus d’indéniables qualités de pianiste et de harpiste.
Parmi les autres papiers trouvés on remarque des certificats de soixante actions de la Caisse Lafarge (tontine), en particulier ceux sur la tête d’Adeline dont les dividendes n’avaient pas été touchés faute de «certificat de vie de l’intéressée », des certificats de rentes viagères de la dette publique, des pièces relatives à la séparation de corps de sa fille et François Boyer, le contrat de vente de la maison rue de Villiers, aux thermes sur le chemin de Neuilly, des pièces relatives aux naissances et décès de membres de la famille, des lettres, des notes et rensei-gnements divers.
L’inventaire n’évoque pas une vie de luxe, mais plutôt celle d’une vieille dame aisée laissant de l’argenterie et de la vaisselle dépareillées, de vieux meubles, des gravures, des bibelots, du linge et des vêtements usagés, une centaine de livres dont des classiques : La vie des Saints, La vie de Louis XVI, La vie de Marie Antoinette et deux « best-seller » de l’époque : Théo-dore ou le nouvel enfant et Le dentiste des dames ; dans le jardin une voiture à quatre roues et dans l’écurie « un cheval à poil brun entre deux âges » ; à la cave dix bouteilles de vin ; dans sa chambre, celle où elle avait dicté son testament deux ans auparavant : « une cheminée en fonte, un cartel en cuivre avec cadran d’émail blanc, deux flambeaux en cuivre, une pendule de marbre blanc surmontée de deux petits amours (du nom de Schmit, Paris), quatre chaises, deux fauteuils en bois peint gris foncé tapissés de cuir, une chaise percée en bois de noyer et couverte en toile grise à roulettes à équerre, un nécessaire en bois de rose, un secrétaire en acajou de quatre tiroirs, un commode en acajou de trois tiroirs, quatre rideaux de croisées bor-dés de franges et contenant chacun un « L » et un dessin, quatre gravures et deux portraits en bois doré dont un représentant un enfant et une femme, deux rideaux en soie de perse, une couchette à deux dossiers en noyer à roulettes, deux matelas, un lit de plume, une table ronde en acajou et dessus en marbre, deux pistolets d’arçon ».
A l’exception du « L » de Lahaye et du dessin brodés sur les rideaux destinés à suggérer l’idée d’une origine noble il s’agit d’un inventaire comme on en trouverait chez de nom-breuses « rentières » de l’époque, vivant confortablement mais sobrement à la fin de leur vie, au milieu de leurs souvenirs.
A propos de la succession il faut noter que le gendre d’Anne Marguerite, François Boyer, animé sans doute par le souci de préserver les intérêts de son fils Alexandre dont il était le tuteur, fit une surprenante déclaration datée du 4 juin 1822 à l’étude de Me Riant, dans la-quelle il affirmait sans preuves que la fille de la défunte, Adeline, « était décédée aux colo-nies » (sous entendu Emma, la fille de celle-ci, aussi) et qu’Alexandre était de ce fait « le seul héritier légataire universel ».
Or Adeline était bien vivante. Par une étrange coïncidence, au moment-même où sa mère agonisait à Paris, elle recevait à Rio de Janeiro, où elle résidait depuis peu après avoir quitté l’Argentine, la visite du consul de France venu lui annoncer que son mari, Aimé Bonpland, venait d’être séquestré dans le nord de l’Argentine par le dictateur du Paraguay. Ce fut le point de départ du fameux voyage qu’elle entreprit pour le faire libérer, voyage qui la rendra célèbre avant qu’elle ne sombre dans l’oubli. Elle reviendra en France en 1835 et mourra seule et dans l’anonymat en 1871 dans un petit village de Sologne, Cellettes, sans que personne ne sache rien à ce jour des quarante dernières années de sa vie.
Jean-Baptiste Vandenyer
Lorsqu’il arriva de sa Hollande natale à Paris en 1752 à l’âge de vingt-six ans Jean-Baptiste Vandenyver était loin de se douter de ce qui l’attendait. Pourtant tout débuta fort bien : fortu-né de naissance, devenu citoyen français, il créait quelques années plus tard sa banque après avoir épousé une jeune fille de la bourgeoisie parisienne, Marie-Anne Charlotte Pignard. De cette union naquirent une fille, Anne Françoise, et deux fils : Edmée Jean Baptiste et Antoine Auguste.
En 1761, alors âgé de trente-cinq ans, Jean-Baptiste Vandenyver fonda avec son frère cadet Guillaume la banque « Vandenyver frères et Cie » qui reprenait les affaires d’une autre banque connue sous la raison « Gaujon, Goossens et Cie » dans laquelle il avait fait ses débuts comme associé en 1756. Le siège de la banque se situait au 24 rue Vivienne, près de la bourse. Dès le début il fut évident que c’était Jean-Baptiste qui dirigeait l’affaire, le cadet préférant rester dans l’ombre en tant qu’actionnaire. Plus tard, lorsqu’ils furent en âge de l’aider, les deux fils rejoignirent la banque aux côté de leur père.
Très rapidement la banque acquit de l’importance. Les frères Vandenyver avaient de la fortune et l’aîné, Jean-Baptiste, se révéla très tôt être un remarquable développeur d’affaires. Grâce à ses compétences et ses qualités d’homme du monde les portes s’ouvrirent devant lui, celles de l’aristocratie, de la grande bourgeoisie, des financiers (fermiers généraux entre autres), des ministres des finances successifs, des riches étrangers installés en France et des hollandais fortunés percevant des rentes en France que la banque encaissait et plaçait pour leur compte. A son apogée la banque était devenue un conglomérat constitué d’une banque d’affaires et de nombreux services annexes gérés par divers bureaux installés à l’étranger et couvrant des activités aussi diverses que le crédit, le change, le placement de fonds publics, les opérations de bourse et de commerce international, la participation aux grandes affaires dans le domaine de l’armement maritime, l’industrie et les assurances.
Jean-Baptiste Vandenyver fut un homme respecté et écouté dans le monde de la finance et des affaires. Il était en 1778, puis entre 1789 et 1793, administrateur et actionnaire de la Caisse d’escompte (ancêtre de la Banque de France et de la caisse des dépôts et consignations), administrateur de la Compagnie des Indes, juge suppléant, en 1792, au tribunal de commerce. C’était également un grand investisseur foncier à Paris, propriétaire de quantité d’immeubles et de maisons dans les meilleurs quartiers.
On ne lui connaissait pas d’activité politique bien que son fils ainé et son gendre aient fait partie à un moment donné du Club des Jacobins.
Pendant les trente années qui s’étaient écoulées entre 1760 et 1790 Jean-Baptiste Vandenyver était devenu richissime, il avait pignon sur rue, il avait réussi. Il avait la soixantaine quand il rencontra Anne Marguerite.
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Tout porte à croire que cette rencontre s’était faite par l’intermédiaire du notaire Duclos Du-fresnoy, le parrain d’Adeline, l’homme de confiance d’Anne Marguerite. Rencontre fortuite ou arrangée ? Personne ne peut répondre. Ce qui est certain c’est que les deux hommes tra-vaillaient ensemble à l’époque sur l’épineux problème du sauvetage financier de la Compagnie des Indes, qu’ils devaient se voir très souvent, d’autant que leurs bureaux étaient situés l’un près de l’autre dans la rue Vivienne et que c’est dans ce contexte qu’Anne Marguerite fut présentée à Jean-Baptiste Vandenyver par Duclos Dufresnoy. Ce dernier avait-il été lui-même amant d’Anne Marguerite ? C’est possible, voire probable. De là un attachement de longue durée qui explique qu’il ait toujours cherché à l’aider, même dans des circonstances rocambo-lesques comme l’invention d’une signature prestigieuse pour la location d’un appartement à ses début. Il devait y avoir beaucoup de connivence entre eux, beaucoup de confiance et de reconnaissance aussi de la part d’Anne Marguerite qui l’avait choisi comme parrain de sa fille.
Bref, en 1787 Duclos Dufresnoy passait beaucoup de temps avec Jean-Baptiste Vandenyver sur le dossier de la compagnie des Indes et, l’année suivante, ce dernier offrait à Anne Mar-guerite une maison située dans le beau quartier d’Auteuil. On connaît les détails : un contrat fut signé chez Me Duclos Dufresnoy aux termes duquel Jean-Baptiste Vandenyver payait la maison qui était mise au nom d’Anne Marguerite, cette dernière n’en ayant que l’usufruit tant qu’elle n’aurait pas remboursé le prix à Vandenyver. Au cas où elle décèderait avant d’avoir effectué le remboursement la maison reviendrait à Vandenyver ou à ses héritiers.
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En 1791, deux évènements importants marquent la vie de Jean-Baptiste Vandenyver. D’une part il se retire des affaires et cède la banque à ses fils, tout en se réservant la gestion de la fortune d’un seul client, la fameuse Mme du Barry. D’autre part Anne Marguerite met au monde une fille, dont l’acte de baptême mentionne « née de père inconnu ».
Et la question se pose immédiatement : Jean-Baptiste Vandenyver — qui était indubitable-ment le protecteur et donc l’amant d’Anne Marguerite en 1788 lorsqu’il lui a acheté la maison d’Auteuil —, était-il également le père biologique de la jeune enfant, la future Adeline Bon-pland ? Pour tenter d’y répondre il faut considérer les dates : l’enfant est née en mai 1791, elle a donc été conçue aux alentours de septembre 1790. Or en juin 1790 un autre protecteur, Caze de Méry, offrait à Anne Marguerite une calèche et des harnais pour un montant de 15.000 Livres, sans que l’on sache si Anne Marguerite avait rompu avec Vandenyver ou si elle main-tenait une liaison avec les deux. Le doute quant à la paternité est donc permis, d’autant que Caze de Méry interviendra une seconde fois en 1795, pour solder l’opération mentionnée, preuve que les liens qui l’attachaient à Anne Marguerite subsistaient. Mais comme on le verra plus loin, Anne Marguerite avait une idée bien tranchée sur la question.
Ce qui est également certain c’est que peu après la naissance de sa fille, Anne Marguerite reçut de l’argent — on ne sait de qui — qu’elle plaça dans des actions de la Caisse Lafarge et dans un prêt à un investisseur immobilier. On sait également que Jean-Baptiste Vandenyver était en relation d’affaires avec le sieur Lafarge et que le contrat de prêt fut signé chez Me Duclos Dufresnoy, mais cela ne constitue pas une preuve qu’il ait été le bienfaiteur. En tout état de cause le père, quel qu’il soit, entendait conserver l’anonymat tout en ayant fait le nécessaire pour doter Anne Marguerite de rentes complémentaires lui permettant de subvenir aux frais d’éducation et de bouche de son enfant.
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A partir de ce moment la vie de Jean-Baptiste Vandenyver va basculer. Il est pris dans les tourbillons de l’Histoire, et ceci par un curieux hasard qui le relie à une célébrité, Mme du Barry, dont il était le banquier depuis peu.
Pour comprendre la suite il faut se souvenir du contexte des années 1792 – 1794. Le gouver-nement révolutionnaire menait à cette époque deux guerres simultanées : l’une contre les ten-tatives d’invasion de la coalition des monarchies européennes cherchant à abattre la Répu-blique Française, l’autre contre le soulèvement des partisans du roi dans plusieurs provinces de France. Situation dramatique exigeant une mesure d’exception ; ce fut la création d’un Tri-bunal Révolutionnaire dans chaque département, exclusivement chargé de poursuivre, juger et châtier les « ennemis de la Révolution ». Tribunal d’exception donc, en marge des tribunaux ordinaires qui continuaient à fonctionner, à vocation éminemment politique et dont les déci-sions prises collégialement par des magistrats et des jurés étaient sans appel. Etant donné la nature des infractions jugées seulement trois décisions étaient possibles : l’acquittement, la déportation ou la mort. Ces tribunaux firent régner la terreur à partir de 1793.
A Paris le Tribunal Révolutionnaire siégeait au premier étage de la prison de la Conciergerie, dans l’île de la cité, non loin de la place de la Révolution [place de la Concorde] où était dres-sée en permanence la guillotine. Ce tribunal qui fonctionna d’une manière cruelle, implacable et souvent injuste n’était en réalité que l’instrument répressif du Comité de Sécurité Générale — la police politique du régime — lui-même sous la coupe d’un autre comité, le Comité de Salut Public, qui exerçait le pouvoir exécutif sous le contrôle de la Convention, l’assemblée des parlementaires très vite dépassée par les évènements et dont les membres vivaient dans la terreur des décisions des juges qu’ils avaient nommés.
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C’est dans ce contexte qu’apparaît Madame du Barry. Dernière des favorites de Louis XV, de basse extraction mais anoblie par un mariage arrangé pour qu’elle soit digne du roi, la comtesse du Barry avait dû quitter la cour de Versailles à l’avènement de Louis XVI en 1774 car elle était mal vue de la nouvelle reine, Marie Antoinette. Elle avait alors trente ans et un ans. Après un court exil au couvent elle obtint l’accord du roi pour s’installer au château de Lou-veciennes, dont Louis XV lui avait donné l’usufruit. Cette résidence, située dans un grand parc surplombant la Seine entre Versailles et Paris, lui plaisait.
La jeune peintre Louise Elisabeth Vigée Lebrun qui fit plusieurs portraits d’elle et qui devint son amie la présente ainsi : « C’est en 1786 que j’allai, pour la première fois, à Louveciennes, où j’avais promis de peindre Madame du Barry, et j’étais extrêmement curieuse de voir cette favorite, dont j’avais si souvent entendu parler. Madame du Barry pouvait avoir alors qua-rante-cinq ans environ. Elle était grande sans l’être trop ; elle avait de l’embonpoint ; la gorge un peu forte, mais fort belle. Son visage était encore charmant, ses traits réguliers et gracieux ; ses cheveux étaient cendrés et bouclés comme ceux d’un enfant ; son teint seulement com-mençait à se gâter. Elle me reçut avec beaucoup de grâces, et me parut avoir fort bon ton ; mais je lui trouvai plus de naturel dans l’esprit que dans les manières : outre que son regard était celui d’une coquette, car ses yeux allongés n’étaient jamais entièrement ouverts, sa pro-nonciation avait quelque chose d’enfantin qui ne seyait plus à son âge ».
Ayant été autorisée à conserver ses biens personnels et ses rentes viagères constituées du temps de Louis XV elle vivait agréablement à Louveciennes depuis une vingtaine d’années aux côtés de l’homme avec qui elle avait choisi de passer la dernière partie de sa vie, le duc de Brissac, lorsque un événement vint bouleverser le cours de son existence.
Dans la nuit du 10 au 11 janvier 1791, alors qu’elle se trouvait à Paris chez le duc de Brissac, des cambrioleurs venus de la capitale s’introduisirent dans son château et dérobèrent des dia-mants et des bijoux d’une valeur considérable. La nouvelle se répandit comme une trainée de poudre et ce qui en temps ordinaire aurait été une simple anecdote de la vie mondaine prit d’un seul coup, dans le monde révolutionnaire, l’allure d’un scandale : comment cette an-cienne courtisane pouvait-elle avoir pareille fortune ? Dès lors on ne la lâcha plus.
Les voleurs ayant été arrêtés à Londres Mme du Barry effectua, entre février 1791 et mars 1793, quatre voyages en Angleterre pour tenter de récupérer ses bijoux. Mais la procédure judiciaire contre les voleurs était compliquée et elle n’y parvint pas. Durant ces voyages, ef-fectués aux pires moments de la révolution, elle commit l’imprudence de se réunir avec des émigrés et des hommes politiques anglais, en particulier Pitt, et de procéder à divers paiements qui ne passèrent pas inaperçus. Pendant ses séjours en Angleterre Jean-Baptiste Vandenyver avait correspondu avec elle à propos de la gestion de sa fortune et des instructions de remise de fonds à des tiers qu’elle lui avait données.
Au cours de l’été 1793 un anglais vivant en France et farouche révolutionnaire, George Greive, fut chargé de réunir des preuves contre elle. Il créa un club de délateurs à Louve-ciennes parmi lesquels figuraient ses serviteurs, en particulier son homme de confiance Sale-nave et son jeune page originaire du Bengale Zamor. Accusée d’émigration illégale, de mission secrète et d’intelligence avec l’ennemi Mme Dubarry fut incarcérée le 22 septembre 1793 à la prison de Sainte Pélagie de Paris.
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De son côté Jean-Baptiste Vandenyver connut le cachot, un peu avant Mme du Barry, pour d’autres motifs. A la suite du vote d’un décret contre les étrangers il fut arrêté, avec ses deux fils, une première fois le 1er août 1793. A défaut d’un portrait du père, resté introuvable à ce jour — où l’on s’attendrait à voir un géant nordique blond — la fiche signalétique établie par la prison de Sainte Pélagie nous indique ceci : « Jean-Baptiste Vandenyver : taille de cinq pieds un pouce et demi [1,66 m], cheveux, sourcils et barbe bruns, portant perruque, yeux bleu, nez et bouche moyenne, visage ovale, menton rond et relevé, front découvert ».
Les trois hommes furent libérés quelques jours après, mais le 7 septembre 1793, à la suite d’un autre décret concernant cette fois les biens des ennemis de la Révolution et des « manieurs d’argent », le fils aîné Edmée Jean Baptiste fut de nouveau conduit en prison. Dix jours plus tard il était relâché. Ce n’était toutefois que le début de leur calvaire.
Le 11 octobre 1793 le Comité de Sûreté Générale (la police politique, la terreur des citoyens et des membres de la Convention) ordonna l’arrestation de toute la famille Vandenyver : le père, la femme et les deux fils furent incarcérés à la prison de La Force pendant qu’on perqui-sitionnait leur domicile.
Une semaine plus tard entrait en scène un curieux personnage, Héron, un ancien officier de marine marchande devenu membre du Comité de Sureté Générale. C’était un délateur né — profitant de son rôle dans le comité de sureté générale il avait dénoncé son propriétaire et des voisins — vivant dans une exaltation permanente qui frisait la paranoïa et qui nourrissait une haine contre bon nombre d’humains en particulier les banquiers. De même que Greive s’acharnait sur Mme du Barry il s’était mis à poursuivre d’un zèle maladif les Vandenyver. Les deux hommes finirent même par unir leurs efforts afin que les procès de Mme du Barry et des Vandenyver n’en forment qu’un seul au prétexte que, bien qu’il existât pour les Vandenyver des chefs d’accusation spécifiques, ces dernier étaient également accusés d’avoir financé les crimes contre la République commis par Mme du Barry.
A son tour, le gendre de Jean-Baptiste Vandenyver, M. Villeminot, qui travaillait également à la banque Vandenymer, fut considéré comme suspect par Héron qui obtint son incarcération à La Force. Une perquisition à son domicile fit apparaître cinquante cinq lettres, dont trente-cinq écrites en hollandais et deux en allemand, « relatives à des affaires de banque et inscription au Grand Livre de la nation des capitaux étrangers placés dans les fonds de France ».
Tant Villeminot que les Vandenyver protestèrent et firent état de leur civisme, mais en vain.
Après trois semaines d’emprisonnement les Vandenyver reçurent la visite à La Force de deux délégués du Comité de Sureté Générale venus les interroger, MM. Voulland et Jagot. Dès lors il devint clair que les menaces d’accusation à leur encontre portaient sur deux sujets : leurs relations avec Mme du Barry — et en particulier l’aide financière qu’ils avaient pu lui apporter dans la réalisation de « ses menées anti révolutionnaires » en Angleterre — et l’affaire de La Havane qui ne concernait que Vandenyver père et dans laquelle Héron était directement impliqué.
En ce qui concerne le premier point, Jean-Baptiste Vandenyver indiqua qu’il connaissait Mme du Barry depuis trois ans et que cette dernière lui avait été présentée par M. Duruey, banquier de la cour, qui ne souhaitait plus continuer à s’occuper de ses affaires. Les deux enquêteurs insistèrent beaucoup sur les paiements à des tiers réalisés par la banque Vandenyver à la de-mande de Mme du Barry lors de ses différents voyages en Angleterre.
L’autre affaire, celle de La Havane, remontait à 1784. Héron avait alors été chargé par Ca-lonne, le contrôleur général des finances du roi, d’affréter un navire et de rapporter de La Ha-vane [Cuba] un million de piastres, somme correspondant au remboursement d’un prêt que le roi de France avait fait au roi d’Espagne. Le Trésor espagnol ne pouvant pas payer cette somme Héron repartit les mains vides. Il écrivit alors à son retour un virulent pamphlet intitulé « Complot d’une banqueroute générale de la France, de l’Espagne… », dans lequel il dévoilait une vaste conspiration destinée, à ses yeux, à provoquer l’effondrement du système bancaire européen. Il y signalait également les organisateurs de cette opération, parmi lesquels des agioteurs et des banquiers. C’est donc tout naturellement vers ces derniers qu’il déversa sa hargne en sa qualité de membre du Comité de Sécurité Générale lorsque l’occasion se présen-ta. Sur ce point, Jean-Baptiste Vandenymer s’efforça de démontrer, avec force détails, que le soi-disant complot de banqueroute évoqué par Héron relevait du roman.
*
Le Comité de Sécurité Générale fut d’un avis différent. Le 1er frimaire an II (21 novembre 1793) il fit traduire devant le Tribunal Révolutionnaire Mme du Barry et les trois Vandenyver, le père et les deux fils.
L’accusateur public, le redouté Fouquier Tinville qui décidait de tout au tribunal et qui avait, entre autres, envoyé quelques mois auparavant Marie Antoinette à la guillotine, reçut immé-diatement les pièces d’accusation et, quelques jours plus tard, les conclusions de l’interrogatoire mené par un juge du tribunal. Il prononça son réquisitoire devant le Tribunal Révolutionnaire le 6 décembre 1793.
Usant de son habituelle rhétorique inquisitoire et déclamatoire il fustigea d’abord « la maî-tresse du Sardanapale moderne [c'est de Louis XV qu'il s'agit] » avant de s’en prendre aux Vandenyver :
« …Qu'il résulte encore des pièces que la caisse des nommés Vandenyver père et fils était un trésor inépuisable, et que ces agioteurs fameux versaient l'or à grands flots sur les émigrés en remettant des sommes immenses à la Dubarry, lors de ses voyages en Angleterre, pour leur être délivrées; et que ce sont ces perfides étrangers qui avaient fait passer à Amsterdam les diamants de cette dernière pour y être convertis en numéraire ;
Que sous le stupide prétexte de son procès [pour la récupération de ses bijoux à Londres], ils lui donnèrent une lettre de crédit de six mille livres sterling, lors de son voyage en Angleterre, en 1791 ; que pour un autre voyage ils lui en donnèrent une de deux mille livres sterling, une autre en 1792 de cinquante mille livres sterling et enfin une autre illimitée ; que les Vandeny-ver ont aussi fourni les deux cents mille livres pour Rohan-Chabot [contre révolutionnaire vendéen] de la part de la Dubarry et deux cents autres mille livres pour le ci-devant évêque de Rouen, Larochefoucault [autre contre révolutionnaire] ; qu'il est à remarquer que ce dernier prêt s'est fait par les ordres de la Dubarry, pendant son séjour à Londres, que ces manœuvres constatées au procès sont trop grossières pour qu'il soit possible de résister à la persuasion intime qui naît naturellement que ces sommes prodigieuses n'étaient destinées que pour les émigrés, qu'ils étaient si bien accoutumés à ce manège qu'ils partageaient avec la majeure partie des autres banquiers de Paris ce qui nous a causé tant de mal;
Qu'ils fournirent encore des fonds à la Dubarry postérieurement à la loi contre les émigrés, et qu’ils la rangeaient dans cette classe, puisque, par leur lettre du mois de novembre 1792, ils lui conseillèrent de rentrer en France, parce que, est-il dit dans cette lettre, les décrets de la Convention Nationale sont fulminants contre les sujets absents qu'on qualifie tous d'émigrés ;
Que ce qui prouve encore d'une manière irrésistible que les Vandenyver ont toujours été les ennemis de la France, à laquelle ils ne tenaient que par intérêt, c'est qu'ils étaient complices du complot abominable qui exista en 1782, entre le dernier de nos tyrans et celui d'Espagne, pour opérer une banqueroute chez les deux nations et engloutir la fortune publique, que par suite de cet agiotage infernal Vandenyver, Pierre La Laune, Girardot, Haller, Le Coulteux et Antoine Pacot, mort en 1786, sont devenus propriétaires d'un mandat au porteur, ou cédule, d'un mil-lion de piastres fortes tiré par le roi d’Espagne sur son trésor de la Havane (dans lequel il n'y avait pas un sol) ladite cédule à l'ordre des banquiers Cabarrus et Laloune, négociants à Ma-drid, le sept décembre 1782, et que par un revirement de finance, que l'on peut qualifier de brigandage effréné, dans lequel ils firent un profit connu d'eux seuls, on voit l'exécrable Ga-lonné [Calonne] devenir à son tour propriétaire de cette inscription fantastique, qu'il noya dans l'emprunt des rentes viagères créées en 1783;
Qu'enfin, pour combler tant de forfaits ténébreux, les Vandenyver père et fils sont prévenus de s'être trouvés au nombre des chevaliers du poignard, dans la journée du 10 août, et d'avoir tiré sur le peuple ».
Le lendemain de ce réquisitoire, le Tribunal Révolutionnaire prononça son jugement : Mme du Barry et les trois Vandenyver étaient considérés auteurs ou complices « de machinations et intelligences avec les ennemis de l’Etat et leurs agents, pour les engager à commettre des hos-tilités, leur indiquer et favoriser les moyens de les entreprendre et diriger contre la France, notamment en faisant à l’étranger sous des prétextes préparés, divers voyages pour concerter avec ses ennemis […] en leur fournissant à eux ou à leurs agents des secours en argent ».
En conséquence de quoi le tribunal les condamna à la peine de mort, ordonna la saisie de leurs biens au profit de la République et fixa le terme et le lieu de leur exécution : dans les vingt-quatre heures, place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde). A l’énoncé du ver-dict Mme du Barry fut prises d’une crise de nerf et s’évanouit.
*
Le jour suivant, le 18 frimaire an II (8 décembre 1793), trois charrettes transportant dix-huit condamnés à mort sortirent vers quatre heures de l’après-midi de la Conciergerie. La nuit commençait à tomber ; le retard était dû au fait que Mme du Barry avait, dans la matinée, de-mandé à faire une déclaration écrite dans laquelle elle avait dressé la liste de tous les éléments de sa fortune qu’elle s’engageait à donner à la République, pensant ainsi échapper au châti-ment. Sa demande ne fut même pas considérée. Les trois Vandenyver et Mme du Barry, ainsi que trois autres condamnés, se trouvaient dans la seconde charrette. Selon le récit de témoins Mme du Barry, d’abord prostrée, se mit à sangloter dans la rue Saint Honoré puis à crier de plus en plus fort à l’approche du lieu d’exécution, tandis que les Vandenyver l’encourageaient à prier. A quatre heures et demie les charrettes arrivèrent au pied de la guillotine dressée sur la place de la Révolution. Les occupants de la première charrette furent décapités les uns après les autres. On appela alors les occupants de la seconde charrette qui furent mis en ligne au pied de l’escalier de bois. Mme du Barry, vêtue de blanc, monta en se débattant et en criant l’escalier humide du sang de la guillotine, maintenue par l’aide-bourreau. Il fallut la mettre de force sur la planche. Le couperet tomba, les cris s’arrêtèrent. Les Vandenyver grimpèrent à leur tour les marches, l’un après l’autre, après avoir prié et s’être embrassés.
Jean-Baptiste Vandenyver, qui fut exécuté le premier, était alors âgé de soixante-sept ans et ses deux fils, Edmé Jean-Baptiste et Augustin, de trente-deux ans et vingt-neuf ans respecti-vement. Il laissait une veuve qui fut libérée de prison neuf mois plus tard en même temps que son gendre Villeminot et son frère cadet Guillaume François Eugène Vandenymer qui, bien que retiré des affaires depuis longtemps, avait lui aussi été inquiété.
*
Jean Baptiste Vandenyver laissait également Anne Marguerite, âgée de trente-sept ans, et la fille de cette dernière, la future Adeline, âgée de deux ans et demi. Durant sa détention il avait reçu plusieurs lettres d’Anne Marguerite selon les dires de cette dernière. Pour l’inciter à re-connaître sa paternité pendant qu’il était encore temps ? A supposer qu’elle l’ait fait, il est évident que Jean-Baptiste Vandenyver avait d’autres priorités : sauver sa tête et celle de ses fils et ne pas aggraver, par l’aveu d’une infidélité, le désespoir de sa femme prisonnière par sa faute ; sans parler du fait qu’il pouvait avoir des doutes raisonnables quant à sa paternité : la jeune enfant avait été conçue en 1790, période proche de celle où Anne Marguerite bénéficiait des faveurs de M. Caze de Méry, situation que Vandenyver devait probablement connaître dans un Paris où tout se savait. Et par-dessus tout il pouvait avoir la conscience tranquille : par l’achat de la maison et les derniers dons en espèces ayant permis l’achat des actions Lafarge et le placement sous forme de prêt, il avait donné à Anne Marguerite les moyens d’élever sa fille, mais sans que cela puisse être légalement considéré comme une reconnaissance implicite de paternité.
Jean-Baptiste Vandenyver ne reconnaîtra donc jamais sa paternité de son vivant. Il ne laissera pas non plus de reconnaissance posthume. L’histoire aurait pu s’arrêter là et la question de l’identité du « père inconnu » aurait été maintenue à jamais dans le domaine des énigmes. Mais il en fut autrement.
*
La recherche historique dépend parfois plus de la chance que de la méthode et ce qui suit en est une parfaite illustration.
Pendant la Révolution les tribunaux révolutionnaires qui alimentaient les guillotines dissémi-nées sur tout le territoire n’étaient que des juridictions d’exception à côté desquelles les tribu-naux civils ordinaires continuaient à fonctionner pour trancher, non pas les têtes, mais les li-tiges entre particuliers. Le fonctionnement des institutions judiciaires ordinaires pendant une période aussi troublée ne pouvait pas manquer de piquer la curiosité des chercheurs et c’est ainsi qu’un magistrat de la Cour de Cassation, M. Casenave, avait entrepris de recenser tous les jugements rendus par le Tribunal de la Seine [Paris] entre 1791 et 1800, pour en faire une étude exhaustive. Nous étions à ce moment-là en 1869 et M. Casenave disposait dans son bu-reau personnel de la rue Bellechasse à Paris d’un volumineux dossier comportant le résumé qu’il avait établi de toutes les décisions judiciaires prises à Paris pendant la période révolu-tionnaire.
Deux ans plus tard, en 1871, toutes les archives du palais de justice de Paris, donc toutes les minutes des jugements, brûlaient dans un grand incendie déclenché par une autre révolution, celle de la Commune de Paris. Par bonheur, il restait les résumés de M. Casenave. Ces derniers furent publiés longtemps après, en 1905, par un autre magistrat de la Cour de Cassation, M. Douarche qui les avait reçus des héritiers de M. Casenave.
Et c’est là que se produit la surprise. Parmi tous ces jugements on trouve celui de « la ci-toyenne Delahaye Degranval contre la veuve Vandenyver ». Nous découvrons alors que, peu après l’exécution de Jean-Baptiste Vandenyver, Anne Marguerite avait, sous le nom de Dela-haye Degrandval, saisi la justice d’une demande de recherche de paternité, non à l’encontre de l’intéressé Jean-Baptiste Vandenyver qui était mort mais, comme le prévoyait la loi dans ce cas-là, contre les héritiers, c'est-à-dire Mme veuve Vandenymer et les enfants de sa fille dé-cédée (mariée avec Villeminot) ; les autre héritiers potentiels, les deux fils Vandenyver, ayant eux-mêmes disparu avec leur père.
Le tribunal civil de Paris se prononça le 20 octobre 1795. Il donnait gain de cause à Anne Marguerite : « le tribunal déclare Jean-Baptiste Vandenyver père de ladite Anne Marguerite [la future Adeline Bonpland], née le 12 mai 1791, autorise Anne Marguerite à faire rectifier son acte de naissance…. et condamne ladite [veuve] Vandenyver à remettre à la citoyenne Grandval le tiers de la portion à laquelle aurait eu droit ladite mineure si elle était née dans le mariage ». A ce moment Anne Marguerite et Adeline étaient potentiellement très riches. Et le problème du « père inconnu » était résolu.
Mais deux ans plus tard, en 1797, coup de théâtre : le jugement était annulé en appel ; « …attendu que la loi du 12 brumaire an II (2/11/1793) interdit pour l’avenir toute recherche de paternité non avouée ; que Vandenyver a survécu plus d’un mois à cette loi… qu’en sup-posant que Vandenyver n’ait pas connu la loi du 12 brumaire à cause de sa détention, [attendu que] la citoyenne Delahaye-Grandval ne rapporte ni preuve ni commencement de preuve ten-dant à établir que son enfant ait eu la possession d’état de fille naturelle dudit Vandenyver, et que les faits par elle articulés ne prouveraient pas qu’il ait donné des soins continus à l’entretien et à l’éducation de l’enfant à titre de paternité ; le tribunal déboute la citoyenne Delahaye-Grandval de ses demandes ».
*
Et la question se pose de nouveau : Jean-Baptiste Vandenyver est-il le père d’Adeline ?
Beaucoup d’éléments vont dans ce sens. D’abord, il est incontestable qu’il fut le protecteur et donc l’amant d’Anne Marguerite à une époque proche de la naissance de l’enfant et, même en assumant qu’il y ait eu plusieurs pères possibles, c’est lui qu’elle avait désigné. Elle devait donc avoir de bonnes raisons, même si l’on ne peut pas écarter le motif financier, car de tous les pères potentiels c’était probablement lui le plus riche.
Par ailleurs, le premier jugement (1795) donne raison à Anne Marguerite : il devait donc exis-ter des arguments très concrets et très solides pour que le tribunal ait statué sans ambiguïté dans ce sens. Mais ces arguments nous ne les connaîtrons jamais ; ils étaient dans les archives judiciaires détruites dans le grand incendie de 1871 et M. Casenave ne nous a laissé que les conclusions des jugements, sans les attendus.
Alors pourquoi ce revirement en appel ? Là encore, du fait de la destruction des archives, on ignore les raisons pour lesquelles les magistrats de seconde instance ont démenti leurs col-lègues de première instance. Cependant il parait probable que deux facteurs aient joué. D’abord la qualité du défenseur des intérêts de la veuve Vandenyver et du gendre Villemi-not (père et tuteur des petits enfants de Jean-Baptiste Vandenyver) : Maître Bellart, un avocat brillant et redouté dont l’habileté était légendaire, capable de retourner les situations les plus compromises. Un de ses collègues disait de lui : « à force de philanthropie et de subtilité il élève souvent l’accusé le plus convaincu à la hauteur de l’honnête homme et il enveloppe quelquefois d’un doute embarrassant pour le juge les faits de la plus complète évidence ».
Mais le facteur explicatif le plus important semble être le changement de législation intervenu entre les deux jugements : en renversant la charge de la preuve la nouvelle loi rendait beaucoup plus difficile, voire impossible dans certains cas, l’obtention de la reconnaissance de paternité. En l’occurrence, lors du premier procès, toutes les aides financières réelles mais dissimulées de Jean-Baptiste Vandenyver en faveur d’Anne Marguerite ont vraisemblablement été considérées comme une preuve de liaison intime entre les deux personnes et, par voie de conséquence, comme une présomption irréfragable de paternité ; mais elles devinrent sans valeur au regard de la nouvelle loi qui ne prenait en compte que les versements d’argent officiels, continus, et spécifiquement affectés à l’éducation et aux frais de bouche de l’enfant. Les libéralités de Jean-Baptiste Vandenyver à l’égard d’Anne Marguerite étaient trop géné-rales et trop masquées pour pouvoir être retenues à charge contre lui dans le cadre de la se-conde loi.
Il n’existe à ce jour aucune piste de paternité autre que celle de Jean-Baptiste Vandenyver.
Adeline, le fruit du libertinage
Adeline connaissait-elle ce que nous savons maintenant : la vie qu’avait menée sa mère, l’identité de son père biologique, qu’elle-même était le fruit du libertinage ?
Très probablement oui. Elle avait vu, puis deviné et enfin compris avec l’âge les dessous de l’existence de sa mère, Anne Marguerite. Et cette dernière ne pouvait pas éluder la question de l’identité de son père biologique puisque la question de la paternité de Jean-Baptiste Van-denyver avait été rendue publique par le procès. Adeline connaissait donc tout ce que nous avons appris au cours de la recherche, mais elle s’est efforcée de tout cacher pendant toute sa vie.
Sauf à un homme, Bonpland, à qui elle avait très probablement été obligée de dire la vérité, peut-être un peu édulcorée. Raison pour laquelle celui-ci maintint toujours l’hermétisme le plus complet sur le sujet. Le secret étant lourd à porter il n’est pas impossible qu’il ait fait une exception et se soit confié en tête à tête à sa sœur Olive, sa confidente qui vivait à La Ro-chelle. Mais rien n’en transparaitra jamais par écrit, qui nous serait parvenu.
A l’époque, toutefois, le cercle dans lequel Adeline évoluait à Paris devait savoir, sinon tout, du moins une partie de la réalité. En particulier le comte Regnaud, l’éminence grise de Napo-léon, originaire lui aussi de la région de La Rochelle et qui connaissait la famille Bonpland. Mais ce qu’il admettait, c'est-à-dire ce qui était accepté dans le Paris de l’époque où le liberti-nage était la règle, ne l’était pas en province ; on comprend mieux maintenant pourquoi la famille de Bonpland avait refusé de recevoir Adeline lors de son voyage à La Rochelle.
Le milieu familial conditionne-t-il un individu ? C’est un vaste sujet qu’il n’est pas dans notre intention d’aborder ici mais qu’on ne peut éluder complétement. Un chapitre du livre, « Qui êtes-vous Adeline ? », tentait d’esquisser un portrait psychologique de cette dernière d’après les impressions qu’elle avait laissées dans l’esprit de ceux qui l’avaient connue. Ce que nous savons maintenant appelle-t-il quelques retouches à ce portrait ? Si Adeline savait qui était sa mère — une provinciale fille de domestique devenue une Libertine parisienne aisée — et qui était son père — un banquier guillotiné ayant refusé de reconnaître sa paternité — si son en-fance et son éducation avaient été marquées de ces faits, on est en droit de s’interroger sur les conséquences que cela aurait pu avoir sur son caractère, sa personnalité, sa manière de conce-voir la vie et donc de vivre. Sachant ce que l’on sait maintenant sur son milieu familial, notre regard sur elle s’en trouve nécessairement modifié et, consciemment ou non, on est porté à rechercher dans sa conduite ou sa personnalité des traces de ce qui peut avoir été hérité, en particulier le modèle de la mère.
La première chose qui vient à l’esprit est la probable véracité de sa tendance au libertinage évoquée d’une manière récurrente par plusieurs de ceux qui l’ont connue. Un diplomate an-glais qui séjourna à Rio en même temps qu’elle utilise à son égard le qualificatif de hussy, terme désuet selon le dictionnaire désignant une femme dont la conduite est immorale, en particulier dans le domaine sexuel, et dont l’équivalent en français serait un mélange de « gourgandine », « grue » ou « coquine » ; Maria Graham se réfère, non sans une certaine perfidie, à propos de ses difficultés financières dans cette ville, aux « gentlemen français et anglais qui ont eu des bontés pour elle ». Elle va même plus loin, l’accusant d’avoir voulu « supplanter Madame de Castro » la maîtresse attitrée de Pedro I, l’Empereur du Brésil ; sa fille Emma, dans une lettre poignante envoyée à Bonpland alors que la rupture entre ce dernier et Adeline était consommée, évoque « les choses choquantes et révoltantes » auxquelles elle avait été confrontée, la tendance de sa mère à vouloir « se débarrasser d’elle à tout prix parce que sa présence était gênante», de la « réputation entachée » de celle-ci. Comment ne pas reconnaître dans ces témoignages les stigmates d’un héritage libertin, d’un modèle reproduit inconsciemment lorsque les circonstances s’y prêtaient (la séparation forcée d’avec Bonpland) et le besoin s’en faisait sentir (besoin d’argent, d’appuis) ?
De même, une certaine sécheresse de cœur dont Emma se plaignait devient crédible. C’est une attitude qu’on peut comprendre de la part d’une personne qui a été privée d’affection et de soins maternels et qui, très tôt, a été laissée seule devant la vie. Adeline reproduisit avec Emma ce qu’elle avait vécu : absence ou insuffisance de présence affective de la mère, mariage forcé et couvent. Cela forge aussi la force de caractère dont Bonpland parlait. Mais insensibilité et fermeté toute relative car Adeline éclate en sanglots devant Maria Graham qui lui refuse son aide. Elle reste fragile, donc humaine.
On comprend mieux également le terme « d’intrigante » qu’utilise Maria Graham qui précise qu’il ne s’agissait que de « petites intrigues », de bas niveau. On ne vit pas impunément dès son jeune âge dans un milieu où la séduction, la cajolerie, la flatterie, la manipulation et la ruse sont monnaie courante. Il en reste nécessairement quelque chose, par osmose. L’intrigue au service de l’ambition, l’ambition comme revanche sur la vie, la séduction comme moyen de parvenir : comment ne pas relier tout cela à une certaine difficulté à vivre entre deux mondes, celui de sa mère et celui de son père. Entre la honte et la respectabilité.
La dissimulation, le besoin de cacher s’éclairent. Ils sont inhérents aux origines troubles. Il y a toujours eu quelque chose d’impénétrable autour d’elle, et son origine sociale inconnue est un des éléments de cette « indéfinition ». On imagine Adeline dans le brouhaha d’un salon, se déplaçant d’un groupe à l’autre, charmante, souriante, enjôleuse. Dissimulant. L’époque s’y prêtait où le grand brassage social produit par la révolution brouillait les frontières. On dissi-mulait beaucoup : l’origine des richesses, des marques de prestige et des familles.
Ce qui est remarquable à cet égard est l’apparente facilité avec laquelle Anne Marguerite puis Adeline se sont confondues dans « le monde », la bonne société de l’époque, où l’éducation, la bonne éducation s’entend, était un sésame indispensable. D’où venaient l’éducation d’Adeline, la distinction naturelle qu’on lui reconnaissait, ses talents musicaux, sa conversation et son art de nouer des relations ? De sa mère — ce qui est surprenant faut-il le rappeler — mais encore ? Aurait-elle, par exemple, été l’élève d’une institution comme celle que dirigeait Madame Campan, l’ancienne dame de chambre de Marie Antoinette, à Saint-Germain-en-Laye, où jeunes gens et jeunes filles de bonne famille — les enfants de Joséphine de Beau-harnais entre autres — recevaient une éducation très soignée ? Ceci grâce aux relations qu’Anne Marguerite se serait faites à Croissy où elle aurait connu la future impératrice José-phine, Madame Campan et d’autres nobles menacés par la Terreur ?
Qu’en est-il de sa relation avec Bonpland ? Le lien qui les liait s’explique-t-il mieux mainte-nant ? Avant d’être séparés, ce dernier fut amoureux certes, mais était-il payé de retour ? Ou bien fut-il un simple protecteur à l’image de ceux d’Anne Marguerite sa mère ? On est pris d’un doute, puis on se ressaisit : ne noircissons pas sans preuves le tableau sous prétexte que nous avons découvert une parentèle de moralité douteuse ; Emma avait développé une pro-fonde affection pour Bonpland qu’elle considérait comme son père, alors pourquoi Adeline qui vivait dans cette chaude atmosphère n’aurait-elle pas elle aussi connu, une fois dans sa vie et pour peu de temps, ce dont les Libertines les plus convaincues rêvaient : l’amour simple, peu glorieux et très peu ostentatoire, libéré de toutes les fanfreluches qui l’accompagnent dans le monde du libertinage mondain, un amour banal, serein et irremplaçable, fait d’attachement lié à la durée, de tendresse née de la simple présence, de compréhension et d’estime, du désir de vieillir ensemble. Il faut imaginer Adeline heureuse.
Et pour finir, que dire de son « voyage » ? Cette épopée un peu surréaliste dans laquelle elle s’est lancée, cette errance tragique, ce rêve fou arrêté à mi-chemin, ne serait-ce pas la recherche de ce bonheur perdu ? Alors, puisqu’Adeline va retourner au silence, laissons-lui au moins le bénéfice du doute : ce voyage, elle l’a fait par amour.
Mais ces questions et les réflexions qu’elles suscitent ne sauraient rendre compte de l’essentiel : un être humain ne se résume pas à sa biographie ni à quelques traits de caractère, pour fondés qu’ils soient. Il y a autour de chacun un halo de mystère indéchiffrable et irréduc-tible que l’accumulation des faits les mieux établis ne contribuent aucunement à dissiper. Aussi, Adeline continuera à susciter, tour à tour ou simultanément, la curiosité, l’admiration, le mépris, la compassion, l’irritation, le doute et bien d’autres sentiments contradictoires encore de sorte que son image restera toujours insaisissable. Ceci est normal : comme pour tout personnage de roman, son monde est celui de l’ineffable.
Et il en est bien ainsi.
Caracas – avril 2014
Arbre généalogique – ADELINE BONPLAND
Sommaire
Prologue 2
La recherche 3
Anne Marguerite 5
Jean-Baptiste Vandenyver 18
Adeline, le fruit du libertinage 28
Arbre généalogique – Adeline Bonpland 31
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSHEuVcTqi9hdKSLT0BiszI_COYtzUqdmfys2yeO-qedwMgj0dhdNMEU_kB0dD8dBn3I9vcPJKdph7xZprlTcVCDSwSR5dV85dzS-oK-txfRvRz392jAsigQ6nyE1y7qj-Ifa9OpnULnc/s1600/ADELINE+BONPLAND.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSHEuVcTqi9hdKSLT0BiszI_COYtzUqdmfys2yeO-qedwMgj0dhdNMEU_kB0dD8dBn3I9vcPJKdph7xZprlTcVCDSwSR5dV85dzS-oK-txfRvRz392jAsigQ6nyE1y7qj-Ifa9OpnULnc/s640/ADELINE+BONPLAND.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitSnpf_-5kk7J5-ZEei3v_xYieGEImwQ0uwuaYcBn30g3a6ovun2xadCuoOZKmgULXjz3LYulwRXkV28y68NXgkhwsl0QlT6-Jf1u1VT-pBC2yFDxy4zbY08GeMucTl9aLSTUQfjcvsJI/s1600/Deveria_Aime-Bonpland-1773-1858.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitSnpf_-5kk7J5-ZEei3v_xYieGEImwQ0uwuaYcBn30g3a6ovun2xadCuoOZKmgULXjz3LYulwRXkV28y68NXgkhwsl0QlT6-Jf1u1VT-pBC2yFDxy4zbY08GeMucTl9aLSTUQfjcvsJI/s640/Deveria_Aime-Bonpland-1773-1858.jpg" /></a></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-79905779662335797352014-04-07T07:54:00.000-07:002014-04-07T07:56:23.067-07:00AQUIDABÁN VA
Aquidabán va
Aquidabán va/
Al trote por el río/
Con un mundo de gente/
Y objetos sueltos/
Al Norte chaqueño/
Como bicho enorme/
Se arrastra por el Paraguay/
Monte adentro,/
A Fuerte Olímpo/
Y Bahía Negra/
Deja reposar/
Sus camarotes…
Camalotes/
Victoria Regina/
Irupé bonplandiana/
Flotando por el río/
Lindo Mundo Aparte/
Lleno de Malevos…
Matones, Malvados/
Capataces y Peones/
Alambraleros/
Todo un Mundo de Gente/
Con Mercado Flotante/
Entre Sol y Luna/
Río mediante/
Alegría/
Regocijo de flotar/
Y remontar/
A los Confines del Chaco…
Una changuita curiosa/
Marina en el bar/
Nos está mirando/
Radio Horqueta/
Ya no está dando?/
En la barra/
Dos membrudos/
Cocinan día y noche/
Ambiente tan sencillo/
Tan natural la sonrisa/
De la changuita/
Del barco…
A la noche/
Vamos flotando/
Con el Hijo de Hombre/
La changuita está tosiendo/
El río/
Majestuoso/
Nos rodea/
Por Todas Partes…
Aquida bán va/
Al trote por el río/
De las Coronas/
Eupana/
Mar Adentro/
Hasta el corazón/
Del Mundo/
En la P-Roa,
Mi Figura
de triste Cara/
Calerías/
Y cementeras/
Puerto Foncière/
Puerto La Esperanza/
De llegar/
Esta noche/
A Isla Margarita…
Dejar que/
El Tiempo/
Y el Espacio/
Se dilaten/
Se extiendan/
Hacia lo Transfinito…
En una parada/
Una Mirada/
De Amor/
Se hace Eterna/
Porto Murtinho/
Dame tu calor…
Río arriba/
Aquidabán va.
Con todo/
Enorme Caracol/
Buscando el final/
Del Laberinto de Agua…
Eric Courthès
01 08 07
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSz_du9_B2s6f5N6oWOn6Nuw6VhvywUA34UqQrTqpGy8cIRSN0hSsELpynDe4yVPuZw62aTKs60JPDZiE-pT9zE4YLEFLxoh9y0o-8wlZxoseHMgfMcLLvAWeUvZv5yCzodECMYvRRC3Q/s1600/IM+1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSz_du9_B2s6f5N6oWOn6Nuw6VhvywUA34UqQrTqpGy8cIRSN0hSsELpynDe4yVPuZw62aTKs60JPDZiE-pT9zE4YLEFLxoh9y0o-8wlZxoseHMgfMcLLvAWeUvZv5yCzodECMYvRRC3Q/s640/IM+1.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgqcYb5XmfhhmHa1mmkUCkVKabPjCITrTBoVXYtMnV9jGeXdEmjVKCerjk8oyc42SdtAaOWAFdZT0Ymo72NvRnr5cHECLWZsBl1eHvzcvRtShSQ62yVQxSKjzcv2xIDJ5isoDPAfD38s8M/s1600/IM+2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgqcYb5XmfhhmHa1mmkUCkVKabPjCITrTBoVXYtMnV9jGeXdEmjVKCerjk8oyc42SdtAaOWAFdZT0Ymo72NvRnr5cHECLWZsBl1eHvzcvRtShSQ62yVQxSKjzcv2xIDJ5isoDPAfD38s8M/s640/IM+2.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAieEG63vCLG8JzkojFhL6n2QO4xQfBFF5-nz-ZgygKG44CyXaHhs6RRMvUp5lljAfjF7naOmpmgUxEqEfm-OAt3cGtvbvWxVVTO2mcP5X_e6UnLU0IxrX83Ezgp_D3wYV71dpMKA2erg/s1600/IM+3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAieEG63vCLG8JzkojFhL6n2QO4xQfBFF5-nz-ZgygKG44CyXaHhs6RRMvUp5lljAfjF7naOmpmgUxEqEfm-OAt3cGtvbvWxVVTO2mcP5X_e6UnLU0IxrX83Ezgp_D3wYV71dpMKA2erg/s640/IM+3.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiURWq15tUyztc7z3I0g-6-p5xEaqdEkacxtSfF9_WuIO_0Q5WtSvPn8_oW6dBfH76dyhI_tsRur5flC9d5O1-XGOOwpx4Rlbf0Wfa0ZMc_k75jc-pPOaZ8ptZA8tIIGBzRBoLFoc07lAo/s1600/IM+4.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiURWq15tUyztc7z3I0g-6-p5xEaqdEkacxtSfF9_WuIO_0Q5WtSvPn8_oW6dBfH76dyhI_tsRur5flC9d5O1-XGOOwpx4Rlbf0Wfa0ZMc_k75jc-pPOaZ8ptZA8tIIGBzRBoLFoc07lAo/s640/IM+4.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNEW3mM2EQaejdn2-rmTXFb2ukb62-4AmAklcyZtf1deip85TQmAiJXDlnJvEh8GDeMAg5bbQby3DdGxJeH3hg8wfaJcAulWM4aUfN-AKmRFWENXORZmkXdFkXeH5aTfm2M7zM3NKv-2E/s1600/IM+5.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNEW3mM2EQaejdn2-rmTXFb2ukb62-4AmAklcyZtf1deip85TQmAiJXDlnJvEh8GDeMAg5bbQby3DdGxJeH3hg8wfaJcAulWM4aUfN-AKmRFWENXORZmkXdFkXeH5aTfm2M7zM3NKv-2E/s640/IM+5.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAqjOVC2VKmIcMcQEjlXAs-mZhlg6zodhQ5RasyAasZCO_LQjuIZQAkbtfneKufNMtOTdNennPbEbF_LRYwZjO-IWp3C74bxiy4XrRs6pae9YUaQZ0sn4uCSraBff-AYghRsgDIByZsdk/s1600/IM+6.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAqjOVC2VKmIcMcQEjlXAs-mZhlg6zodhQ5RasyAasZCO_LQjuIZQAkbtfneKufNMtOTdNennPbEbF_LRYwZjO-IWp3C74bxiy4XrRs6pae9YUaQZ0sn4uCSraBff-AYghRsgDIByZsdk/s640/IM+6.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_XxjIadLT5sCE7sf8AAXe-8fgAww8dP5v0iQqeA-xAKnxn5nMEQu-gPN-ir-rB57cK7zu5rNteDja_5WuzmhiI9nTlQlthlv5jZgzv1dgJryoutrSWWre1bUqSKwHpwVueqGzs34OP4c/s1600/IM+7.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_XxjIadLT5sCE7sf8AAXe-8fgAww8dP5v0iQqeA-xAKnxn5nMEQu-gPN-ir-rB57cK7zu5rNteDja_5WuzmhiI9nTlQlthlv5jZgzv1dgJryoutrSWWre1bUqSKwHpwVueqGzs34OP4c/s640/IM+7.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgYcUy5RKZUG8I5rfOxI9PvVMGuXAbrF3BRQIstsU8eGo-XQyHSlqzToj4rqGZbw_O066wQD2jThHXzQKXmXiApXiYtyOmbwOBvNdxiQ6I3yhVYojXLZaCrsKz60e_lr0EIx-hVhi5c2g/s1600/IM+8.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgYcUy5RKZUG8I5rfOxI9PvVMGuXAbrF3BRQIstsU8eGo-XQyHSlqzToj4rqGZbw_O066wQD2jThHXzQKXmXiApXiYtyOmbwOBvNdxiQ6I3yhVYojXLZaCrsKz60e_lr0EIx-hVhi5c2g/s640/IM+8.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-
Aquidabán va
Aquidabán va/
Al trote por el río/
Con un mundo de gente/
Y objetos sueltos/
Al Norte chaqueño/
Como bicho enorme/
Se arrastra por el Paraguay/
Monte adentro,/
A Fuerte Olímpo/
Y Bahía Negra/
Deja reposar/
Sus camarotes…
Camalotes/
Victoria Regina/
Irupé bonplandiana/
Flotando por el río/
Lindo Mundo Aparte/
Lleno de Malevos…
Matones, Malvados/
Capataces y Peones/
Alambraleros/
Todo un Mundo de Gente/
Con Mercado Flotante/
Entre Sol y Luna/
Río mediante/
Alegría/
Regocijo de flotar/
Y remontar/
A los Confines del Chaco…
Una changuita curiosa/
Marina en el bar/
Nos está mirando/
Radio Horqueta/
Ya no está dando?/
En la barra/
Dos membrudos/
Cocinan día y noche/
Ambiente tan sencillo/
Tan natural la sonrisa/
De la changuita/
Del barco…
A la noche/
Vamos flotando/
Con el Hijo de Hombre/
La changuita está tosiendo/
El río/
Majestuoso/
Nos rodea/
Por Todas Partes…
Aquida bán va/
Al trote por el río/
De las Coronas/
Eupana/
Mar Adentro/
Hasta el corazón/
Del Mundo/
En la P-Roa,
Mi Figura
de triste Cara/
Calerías/
Y cementeras/
Puerto Foncière/
Puerto La Esperanza/
De llegar/
Esta noche/
A Isla Margarita…
Dejar que/
El Tiempo/
Y el Espacio/
Se dilaten/
Se extiendan/
Hacia lo Transfinito…
En una parada/
Una Mirada/
De Amor/
Se hace Eterna/
Porto Murtinho/
Dame tu calor…
Río arriba/
Aquidabán va.
Con todo/
Enorme Caracol/
Buscando el final/
Del Laberinto de Agua…
Eric Courthès
01 08 07
NAEQt_F1fuQ/U0K7vJ1MTUI/AAAAAAAABHk/ZhfdMwrbrFo/s1600/IM+9.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijyJlnZldyH_e4yNW7qNHtCr_TQyUXCWfp0L52hMg4pixrk8Zz8k5G1bgXp60xb3UXXKvyCNWv8mqdb4Kk-HfbWseqxiYWewcGqHxvOa4-Gmrm7On7vID0OYAMKA82MfmiN9Qm1X6lKZQ/s640/IM+9.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqwUmPtk3gjUK9mFLUtowVfcqJVG9ZMa-LNUKodhnEQVGKP79MmiuSpEQk_g-EHCwles6qw4z7GxXoSo3n2BfASRRXc2tyV22aL_Ds_LCbqyWkn6e6sGio04quy34QnBgG_9iZ0HewcOs/s1600/IM+10.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqwUmPtk3gjUK9mFLUtowVfcqJVG9ZMa-LNUKodhnEQVGKP79MmiuSpEQk_g-EHCwles6qw4z7GxXoSo3n2BfASRRXc2tyV22aL_Ds_LCbqyWkn6e6sGio04quy34QnBgG_9iZ0HewcOs/s640/IM+10.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLEvvwy_CU7oA9KLNldKQvQtiw9btE240nOhZwyW4DfAqIhHZPNLcCYQuwPeNdVcuj0-g90Gh0Z9Fl5C-NuG5FD2Nif6mgPEye56bhLPPSdLMOa1eZpr2wcwGLQjV9O3jW__njaRPqG2E/s1600/IM+11.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLEvvwy_CU7oA9KLNldKQvQtiw9btE240nOhZwyW4DfAqIhHZPNLcCYQuwPeNdVcuj0-g90Gh0Z9Fl5C-NuG5FD2Nif6mgPEye56bhLPPSdLMOa1eZpr2wcwGLQjV9O3jW__njaRPqG2E/s640/IM+11.jpg" /></a></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-30483989106000313252013-07-16T23:32:00.000-07:002013-07-16T23:32:34.130-07:00 ''DÉSAPPARENCES'' NE TROMPENT PAS, DE NESTOR PONCE, PAR ÉRIC COURTHES
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib2eSz51wwqi_-OhPF8zcQlV2Vo7CjQrmU6y8PdXxXT5EoqWVynt-WkRiPGF9PMPDVOb25TjFIciqjfS5x8xcZFaFzcAJumhMIJqGB0SW56ELTvsWyxtbiKzuctvH398vdx3RTDmR8X6U/s1600/desapparences-nestor-ponce-9782919171057.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib2eSz51wwqi_-OhPF8zcQlV2Vo7CjQrmU6y8PdXxXT5EoqWVynt-WkRiPGF9PMPDVOb25TjFIciqjfS5x8xcZFaFzcAJumhMIJqGB0SW56ELTvsWyxtbiKzuctvH398vdx3RTDmR8X6U/s640/desapparences-nestor-ponce-9782919171057.gif" /></a></div>
'' La soledad de la palabra.
La lluvia barre los países del alma.
Una palabra va por el camino, aterida, temblando, no sabe a dónde.
Sólo sabe de dónde:
tanta sangre camina ahora bajo la lluvia nueva,
fresca, ignorante.'' Juan Gelman, Interrupciones 2
Les poètes ont coutume de relever deux défis : explorer et exposer ''les galeries de l'âme'', telles que les nommait l'un des plus grands poètes espagnols contemporains: Antonio Machado, mais aussi de faire sauter les barrières de la langue, grâce à des ruptures syntaxiques, des manipulations morphologiques et des dérivations sémantiques inédites.
En ce qui concerne le second point, Néstor Ponce ne faillit pas à cette règle, en effet, dans ce recueil de poésies publié par les éditions Les Hauts Fonds de Brest1, en 2013, les anacoluthes et hyperbates par exemple abondent ainsi que les néologismes, nous analyserons en son temps le signifiant et les signifiés possibles du titre: ''Désapparences', qui en constitue un bon exemple...
Mais revenons en au premier point, car on y remarque une première originalité: le moi de l'auteur disparaît totalement de cet ouvrage, s'agissant, comme le signale l'éditeur dans la postface, d'une ''fiction poétique''. De fait, les voix qu'on entend dans ces poésies sont celles de prisonniers politiques anonymes de la dictature argentine de Videla et Galtieri, de 1976 à 1983, qui comme chacun le sait, fit disparaître 30 000 opposants de gauche pendant cette période, après les avoir torturés2, dans différents centres de détention, mentionnés3 d'ailleurs par l'auteur, faisant ainsi acte de mémoire...
Car il s'agit bien de çà, en s'effaçant derrière ces voix, Néstor Ponce redonne vie aux prisonniers politiques par la magie de l'écriture et efface en partie leur oubli...
Car les penseurs argentins ont, pour leur part, un double traumatisme à relever : celui ancien mais néanmoins présent jusqu'à aujourd'hui de la Conquête du Désert à la fin du XIX siècle, et de tous les ethnocides antérieurs, et celui plus récent de la dictature, qui marquent profondément toutes leurs productions, en particulier ethnographiques et artistiques...
Mais hélas, tout comme dans le texte de Gelman, ils n'ont pour toute réponse que '' l'ignorance'' de la pluie, l'indifférence de toute une partie de la société, assise sur ses privilèges et allant même jusqu'à nier l'existence légale des disparus, comme le rappelle justement l'éditeur dans la postface, en citant Videla : '' inconnus puisque disparus... Sans identité, ni morts ni vifs, puisque disparus... ''
Le prisonnier a beau crié, son cri -parole fondamentale dans ce recueil s'il en est- ne dépasse pas les murs de sa cellule, sa voix est bafouée, ses cris de douleur ne servent qu'à libérer au pire, les noms de ses amis, au mieux quelques insultes bien senties crachées au visage de son tortionnaire...
'' Morceau coupé/guttural/brûlé sur les lèvres4'', au bout de l'agonie, le cri ne franchit plus les limites de la cagoule, le cri est ''encagoulé'' par la dictature, pour paraphraser l'auteur...
Alors le cri ne trompe pas, pas plus que les apparences, car il est l'expression d'une douleur immense, qui continue à se propager de nos jours dans la société argentine, malade de ses excès, de ses successives tentatives de destruction de l'Autre, aux confins du nazisme..
Mais aussi car les disparitions ne trompent pas -malgré l'immense cynisme de Videla-
, les ''désapparences'' sont le fruit de la fusion de ces deux signifiants, donc elles ne trompent guère non plus, elles seraient même doublement révélatrices de ces maux profonds de l'Argentine, du manque de mémoire d'une partie de sa population, responsable de multiples ethnocides et de la dictature militaire, un oubli traumatique magistralement évoqué dans ces poèmes par Néstor Ponce...
Éric Courthès eroxa_courthes@hotmail.com
12/07/2013
1: <a href="http://www.leshauts-fonds.fr/catalogue.html">http://www.leshauts-fonds.fr/catalogue.html</a>
2: Ces poèmes brillent aussi par la force du non dit, que dire en effet des derniers vers du dernier poème '' Gota de la belleza'' ? La torture y est tue mais suggérée brillamment par une métaphore , celle du rebelle qui ''meure de désespoir plus que d'agonie'', et dont la voix, '' emparolée'', renvoie à la parole de Juan Gelman, cité en exergue
3: Cette mention exacte du centre de détention ou du camp de concentration d'où sort la voix de la victime est maintenue jusqu'à l'avant-dernier poème : '' Corredor de la espera'', quand brusquement l'auteur change et mentionne : '' cerca de tu casa, mañana por la mañana'', laissant à entendre au lecteur que le totalitarisme peut frapper n'importe où et n'importe quand, et nous impliquer directement... Et dans le dernier poème , '' Gota de la belleza'', il mentionne tous les lieux par lesquels il est passé, de l'Argentine vers la France, inscrivant pour la première fois son moi, de manière élégante et discrète, dans son œuvre...
4: '' Variaciones (recuerdos)'', p.51.
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-62465159570389116172012-10-31T11:38:00.000-07:002012-10-31T11:38:55.963-07:00ADELINE BONPLAND PAR ALAIN COUTURIER<a href="http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&isbn=978-2-296-99308-2"></a>
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Rio de Janeiro, 1822. Pour obtenir la libération de son mari, le célèbre naturaliste Aimé Bompland, retenu prisonnier par le dictateur du Paraguay, Adeline Bonpland se lance dans une véritable odyssée à travers les jeunes nations sud-américaines. De Buenos Aires, Montevideo, Santiago, Lima, La Paz, sa quête est marquée par les épreuves, le doute et les rencontres. Le charme ambigu qui nimbe sa personnalité va de pair avec le romanesque de sa vie. Ce récit tente de combler le vide biographique qui entoure ce personnage.
ISBN : 978-2-296-99308-2 • novembre 2012 • 288 pages
Prix éditeur : 30 € 28,50 € / 187 FF
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1. Pléito rire pléito jey
Nadie quiere raptarlos ya en la cuaresma opaca de la simulación luguista; a la burguesía liberal y a los sectores ilustrados del progresismo (vástagos de la misma fracción de clase), los ofrecimientos del nacionalismo cultural paraguayo l<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIWzwqMkkzmfT8zgAe8AkIgE9ypaMi2pRgKRZzertpqsRmMMy49r36NM-MzjxLFQEhWKjpQMEOpY1_soSFx7wrZfZXGG99GU94AJpGi-iDrtS82_RKag7Tb65brnY9awgSnjXqpMKJPW4/s1600/ROA+POR+JUAN+DE+DIOS.jpg" imageanchor="1" style="clear:left; float:left;margin-right:1em; margin-bottom:1em"><img border="0" height="320" width="214" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIWzwqMkkzmfT8zgAe8AkIgE9ypaMi2pRgKRZzertpqsRmMMy49r36NM-MzjxLFQEhWKjpQMEOpY1_soSFx7wrZfZXGG99GU94AJpGi-iDrtS82_RKag7Tb65brnY9awgSnjXqpMKJPW4/s320/ROA+POR+JUAN+DE+DIOS.jpg" /></a>
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ay, según ellos, reside precisamente en el análisis de las relaciones entre sociedad civil y sociedad política y la no constitución del bloque histórico1.
Lo que trasunta de todo esto, para nosotros, no es el rechazo al uso narcotizante de la “ideología paraguaya” 2 como ellos (Schvartzman y una pléyade de discípulos bastante heterodoxos) aducen, sino la operatoria que encausa esta misma fracción de clase que, en la crisis de decadencia del principal sostén del sistema de dominación -el Partido Colorado-, ha identificado en el nacionalismo el verdadero limón exprimido que necesita agusanar para establecer un nuevo sustento ideológico al orden dominante. Si tenemos en cuenta, como el Meliá de los 70, las palabras del historiador norteamericano John Hoyt Williams, que no fue sino “el nacionalismo el que hizo de esta provincia la primera república verdaderamente independiente del continente, le dio crecimiento, unidad y fuerza –e hizo también posible, quizás probable, la guerra que casi destruyó la nación” (citado por Meliá 1997: p. 69), renunciar a él es trastocar la herramienta primordial con la que se forjó nuestra historia.
Partiendo de la certeza de que jamás en lo que va desde 1870 hasta la actualidad ha habido una cultura verdaderamente nacional en el Paraguay oficial, es también necesario acordar que la resistencia popular paraguaya a la cultura dominante ha tenido visos, tal como lo percibiera Rafael Barrett a principios de siglo XX, de portentoso heroísmo. Resistencia cultural que se ha sostenido en el tiempo a pesar de leves triunfos y derrotas históricas, se hace presente hoy en la paradoja de una sociedad que responde a una ética que ha cristalizado rural y en lengua guaraní, siendo su identidad una identidad por la negativa, una remembranza y no una proyección hacia el futuro. Ahora bien, no lleva mucho tiempo el tránsito de una cultura nacional a una desnacionalizada, más aún cuando nunca se ha llegado a forjar una verdadera cultura nacional-estatal. Si la identidad es ubicación en un mundo específico (sitio jerárquico, asimilación de creencias y valores de la ideología dominante), las clases medias paraguayas se van identificando a sí mismas, subjetivamente, gracias a la cultura de consumo de las metrópolis, cada vez más con la Argentina y el Brasil, las dos principales sub-metrópolis del país. Este proceso de re-colonización agrede al Paraguay con la misma temeridad del colonialismo pero fortificado en su embate por la secular experiencia de expoliación y coloniaje recurrentes.
Dejado el pueblo sin los instrumentos simbólicos de su propia inteligibilidad, porque ya antes ha sido desprovisto de sus fuentes económicas, el futuro de la cultura nacional se abre sobre el horizonte de dependencias cada vez más acentuadas. En este sentido el proceso de modernización, de urbanización (…) y el nuevo sistema de comercialización, agrava la situación, ya que lo que bastaba a la inteligibilidad y modo de ser de una sociedad rural, se convierte en anomia en una sociedad suburbana y en las nuevas aglomeraciones proletarias (1997: pp. 75- 76).
2. Chicharõ trenzado
Sujeta a la definición ahormada de cultura de masas, ésta se corresponde con la realidad económica capitalista, desde su fase principal en tiempos de la revolución industrial hasta la actualidad de crisis cultural aguda, con su industria de la cultura o industrias creativas. Es un hecho comprobable que la cultura de masas ha reforzado el ejercicio de sometimiento de las culturas dominantes sobre las dependientes produciendo a gran escala, con técnicas y procedimientos cada vez más avanzados, ideas, discursos, modos de vida, subordinándolos a la rentabilidad capitalista y a la tensión permanente entre la creatividad y la estandarización. Este fenómeno se ha agravado con la entrada, no por necesaria menos avasalladora, de las telecomunicaciones y nuestro actual disimulado cautiverio en el panóptico virtual. No obstante ello, es ingenuo y hasta reaccionario clamar, en nombre de la cultura popular, contra la tecnología y su matriz neocolonialista como un pastor evangelista que propugna “escapar a lo mundano”.
La cultura de masas ha mostrado que puede convivir con las culturas subalternas, no necesariamente acaba con ellas. Más aún, cuando la cultura popular adquiere valor de educación, forja iniciativas que, en buena medida, se han valido de los medios de comunicación de masas como vehículos de su difusión. Al contener sus mitos fundadores, la memoria colectiva de una sociedad o de un grupo social ofrece instrumentos y pautas para la interpretación del pasado, la percepción del presente y la proyección del futuro. En América Latina, la memoria latente de los sectores populares se manifiesta en primer lugar en el marco de la oralidad comunitaria. Hace tiempo, sin embargo, que fragmentos de esta memoria se vienen aludiendo o recreando en las prácticas más diversas de la cultura masiva. Tal es el rostro de Jano de los medios de comunicación que aleccionan a una parte enorme de la sociedad configurando opinión, percepción, disposición y disciplinamiento. Entender y asumir el mandato de lucha contra el statu quo y la cultura dominante es lo que hace al artista, no un Job sumiso chapaleando en el estercolero, sino un comunero batallador que se refriega en el lodazal de la vida cotidiana de su pueblo con conciencia plena de su tarea histórica.
De nada valdrá que el autor clame: «¡Mi libro, mi obra, mi historia, mis personajes, mis obsesiones!...». En nuestra cultura contaminada por el culto de la propiedad, el “creador” sufre cólicos morales que no tienen remedio. De poco le servirá que la vanidad literaria procure reanimarlo soplándole insidiosamente: «Ahí están. No se han perdido. Después de todo has escrito para ser leído. Te leen, te discuten. La crítica se ocupa de tu libro. (...)».
Para el autor que no se deja engatusar del todo por su mala conciencia, la emancipación de la obra no representa su transformación en una suerte de bienes relictos con relación a la “espiritualidad del trabajo artístico”. No se asemeja al desgarramiento de una traición filial. Tampoco equivale, en el aspecto de la “materialidad” de la obra, a la enajenación de sus derechos de autor. (Roa Bastos 1991: pp. 91)
Antes de proseguir y quizás amortiguando el salto, explicaremos ciertos aspectos que hacen al desarrollo del proceso cultural paraguayo. Como es sabido, no todos los países atraviesan simultáneamente el mismo proceso de desarrollo económico sino que lo hacen de distintas maneras y con distintos ritmos, lo que conocemos conceptualmente como de ley de desarrollo desigual. Es difícil, además, sustraerse a la realidad histórica de la dependencia latinoamericana y más aún a la dominación por partida doble que ejerce el sub-imperialismo brasileño sobre Paraguay. Como sabemos, la división del mundo en países adelantados y atrasados, según el resultado del encuentro desigual en el marco del sistema de dominación imperialista, también prohijó una serie de potencias regionales. Sin embargo, la evolución de la ‘economía mundo’ ha demostrado que países atrasados, aún hinterlands sojeros como el nuestro, complementan su atraso con los últimos avances de la sociedad capitalista. De ahí surge el desarrollo combinado, que demostró Trotsky en Resultados y perspectivas con el ejemplo de Rusia. Pero para no quedarnos solo con la excepción revolucionaria, también los Estados Unidos son ejemplo de otro tipo de desarrollo combinado: el industrial más avanzado del planeta combinado con la ideología más retrograda para todas las clases.
Ateniéndonos a esta ley, por las particularidades del proceso de conformación de la burguesía paraguaya como sujeto histórico, la literatura y el arte del Paraguay tuvieron sus primeras y limitadas manifestaciones con el gobierno de Carlos Antonio López. Así pues, en el plano de la economía, la acumulación primitiva de capital (que se dio durante este gobierno pero que fue posible gracias a la defensa de la independencia y la integridad territorial del gobierno del dictador Francia), el problema fundamental del régimen lopizta estuvo planteado a partir de la oposición entre los intentos de preservar lo propio y los de imponer lo ajeno. Como lo advierte Ticio Escobar:
Entre otros problemas, la modernidad plantea uno inevitable: las disputas, asimetrías y “destiempos” ocurridos entre el arte hegemónico, a cargo de las metrópolis centrales, y el producido por las periferias condicionados por los modelos metropolitanos. Estas tensiones originan desplazamientos, reacomodos y reformulaciones que, en muchos casos, dan como resultado productos nuevos, marcados siempre por sus orígenes diversos y por el esfuerzo que exige la conversión intercultural (2009: p. 375)
Estas manifestaciones estuvieron mediadas por las particularidades originarias de esta oligarquía y su proyecto, que no pasaba de ser un ambicioso programa. Liberal en lo económico y conservador en lo político institucional a fuerza de mantener rígidamente la disciplina interna, la burguesía lopizta, ligada al poder del estado, alcanzó un incipiente desarrollo en aquellos años, lo que alcanzó al Paraguay para colocarse en ventaja respecto de sus vecinos. Sin embargo, este desarrollo no fue motorizador de modernas instituciones democrático-burguesas y menos aún de una literatura y arte acordes al rol histórico que llevaba adelante esta clase social. Aún así, ya durante la guerra y quizás debido a ello mismo, con el surgimiento del periodismo bélico en lengua guaraní y los grabadores de esa misma prensa, podemos atisbar los inicios de eso que hace a la particularidad de nuestra cultura nacional, el arte alternativo (tal como lo entiende Martin Lienhard) como único viable e integrador3. Este desarrollo quedará silenciado tras el genocidio de la Triple Alianza, logrando sobrevivir tan solo algunas manifestaciones del arte indígena y popular, ambas cauteladas por su propia debilidad política.
Si consideramos que nuestra literatura, que no ha sabido responder a las necesidades de la sociedad en que funciona, soterrada por una pesada losa de dictaduras liberales y coloradas, pudo generar una obra cumbre de la literatura mundial como la de Augusto Roa Bastos, la confirmación de esta ley queda estipulada en la praxis. Esta obra ha significado un gran paso adelante y ha valido por un sinfín de regresiones de una elite intelectual sin atributos. Sin más, la narrativa paraguaya de la actualidad, impactada por lo que se ha dado en llamar la cultura de la imagen, ha acometido durante estos últimos años la tarea de entrar al redil de la globalización imperialista sin que ese fehaciente esfuerzo signifique una búsqueda de modernización de la propia cultura paraguaya. De resultas, en un universo saturado de discursos mediáticos, el rasgo combinatorio de desarrollo tecnológico ha potenciado nuestra insularidad de manera inversamente proporcional a la mala conciencia de artistas colonizados que visten a modo de frac y galera, un sobreactuado cosmopolitismo. Tanto ha sido su afán usurero que siquiera han atinado a desplegar algún tipo de mirada crítica a la forma en que estas tecnologías transforman nuestras subjetividades y nuestras sociedades. De allí como ciertas innovaciones, si es que podemos tomarlas como tales, por su trivialidad, se agotan en la mera enunciación o en la primera vez que se ponen a prueba.
4. Hurreros de la vacuidad
Si entendemos que la literatura es un edificio del espíritu construido sobre los fundamentos de los hechos económicos, políticos y sociales, no hay nada más saludable que la actitud de lúdica descortesía de las nuevas generaciones. Es una realidad objetiva que las tradiciones que no se renuevan constantemente se anquilosan, se osifican. Vale señalar, sin embargo, que la búsqueda a contrapelo de la tradición no puede atentar contra las fauces nutricias del universo mítico, aquellas que reafirman la memoria histórica de la colectividad. Es inadmisible aceptar en el baile de máscaras de la posmodernidad, la novedad reciclada de los viejos enemigos de la cultura nacional.
La eclosión de lo que se conoce con el nombre de “editoriales cartoneras” se da a partir de la irrupción de Eloísa Cartonera, creada y capitaneada por el escritor argentino Washington Cucurto (pseudónimo de Santiago Vega) en 2003 como respuesta a la crisis del neoliberalismo en Argentina. Al calor de puebladas y semi-insurrecciones, las cartoneras se esparcieron a lo largo y ancho del continente. También en Paraguay, por supuesto, donde aparece Yiyi Jambó en 2007. Aunque similar a sus hermanas precursoras en lo que atañe a ciertas pautas estéticas, la paraguaya, que no estuvo ligada a la acción directa ni a ninguna experiencia de auto-organización de las masas, se caracteriza por su liberalismo ideológico, formalmente anarco-individualista y macarthysta a full. Alentando la producción de textos en portunhol selvagem, idiolecto brasiguayo mezcla de portugués, español y guaraní, el creador de la primera cartonera paraguaya, fue Douglas Diegues. A él se sumaron Edgar Pou y Cristino Bogado que aportaron todo su empeño para la eclosión de una camarilla gestora atada al negocio editorial de libro cartonero, al que dispone como rampa merchandising de la industria editorial.
Así llegamos al libro que bajo el sello de Santiago Arcos, editorial del circuito filo-universitario de la UBA, se postula como la única representación de la joven literatura del Paraguay: Los chongos de Roa Bastos. La antología realizada (selección, introducción y notas) por Sergio Di Nucci (alias Bruno Morales, profesor y novelista plagiario), Nicolás G. Recoaro y Alfredo Grieco y Bavio, tiene como principal promotor, sin embargo, al gran capitán Cristino Bogado. El programa de este rejunte sigue un poco la afirmación de Dilthey (“nosotros tenemos razón porque somos jóvenes”) agregando a ella otras bagatelas justificadoras.
Los chongos de Roa Bastos enfrentan la desestructuración social, la migración del mundo rural y las mutaciones alucinadas del Paraguay de nuestros días. Sus personajes bailan al ritmo cumbiantero y cachaquero de los barrios populares, de sus narradores oímos las voces laterales del mundo capitalino y la historia de viejas urbanidades en ciudades cada vez menos rústicas (Contratapa de Los chongos de Roa Bastos)
Ligados como parasitas al tronco de la mayor figura de la literatura paraguaya, el factor aglutinante de la antología, es la trivialidad. El impulso mismo de la novedad viaja a lomo del nombre del finado, lo cual imposibilita cualquier parricidio. Antes al contrario, vende una victimización que al margen de poder ser tratada como testimonio, sólo tendría valor, si realmente no fuese literatura y la cuestionase. Pero el odio al tirano, ciertamente, les ha dado un pequeño coraje y con él se han congregado en la invocatio como un grupo de adolescentes que juegan al juego de la copa. Caracterizando a Roa Bastos como “el mejor escritor argentino que escribió sobre Paraguay”, el conjuro para democratizar la cultura no pasa para estos escritores por la soberanía política, la jerarquización del guaraní como lengua literaria, la recuperación de los grandes mitos de la oratura popular e indígena, ni menos aún por los programas reformistas de alfabetización e inclusión social, sino por la simbiosis entre la cultura de la pobreza y el multiculturalismo. Lo cierto es que de pergeñar un verdadero parricidio, habrían necesitado un montaje, una escena del crimen (al menos el teatro de Hamlet), pero lo que nos culmina sugiriendo el gesto es poco menos que un chascarrillo. La chicana no sostiene un cambio de paradigma, tampoco sostiene la carcajada. Por eso luego, pasando revista al ‘entre nos’ de la literatura paraguaya, los antologuistas revelan su posición y sus objetivos. La operación se devela un chisme de doña Ángela Rodríguez-Alcalá, la vieja babosa liberal:
La existencia y subsistencia de un único escritor internacional poco renuente a abandonar esta posición explica el titulo de esta antología. Dos de las mayores figuras literarias, el poeta Carlos Villagra Marsal y el novelista Rodríguez-Alcalá han resentido la noche lateral a la que ese brillo los destinó. Acaso haya sido más notable el oscurecimiento en el caso de Rodríguez-Alcalá: sus novelas, entre las mejores que se escribieron en castellano en las últimas décadas iberoamericanas, son poco leídas fuera del país. (Di Nucci, Recoaro y Grieco y Bavio 2011: pp. 10-11, las negritas son nuestras).
Lo cierto es que la crisis del concepto clásico de estilo y de género ha trocado por el de hibridación multimediática del arte; la individualización en masa y espectáculo. Ergo, el simulacro estético y la banalización de la cultura, son los signos que prevalecen desde los centros a las periferias del capitalismo tardío. Así, los chongos impelen al Paraguay trámites de visado para el ingreso en la época actual como otrora los liberales-positivistas requerían la eliminación de las rémoras cretinistas (el guaraní, el comunitarismo) para entrar al redil de la civilización. La fascinación que sienten por las nuevas tecnologías, a riesgo de la irrelevancia, acompaña el apogeo de la cultura rápida, de fácil consumo. Y antes que espacio posible para lo múltiple y lo diverso, es decir, un lugar heterogéneo, de entrecruce de lenguajes, recaen en lo que Carlos Luis Torres denomina “la percolación de lo banal”, donde “lo epidérmico sustituye fácilmente el centro y la vacancia dejada por la unión imposible de varias teorías es ocupada de forma desafortunada por la ‘palabreja’” (2004).
Como sea, los textos producidos en castellano, portugués, guaraní o en su hibridación para nada salvaje, no responden al deseo de una reafirmación identitaria de corte anti-colonialista. Sus bases están en la triple-frontera, en la literatura mau. Tampoco los berretines de arandu bailantero constituyen una crítica al orden social. Estos recursos de “no estilo” sirven, al contrario, como plafón instrumental contra la solemnidad de la cultura estatal paraguaya. No es gratuita, desde ya. La campaña de la “anti-solemnidad” de los chongos, subsidiaria del lenguaje de Crónica y el Popular, medios que alientan intereses nada populares, se religan a una moral lumpen semi-intelectualizada e ahijada de la mercadotecnia. La rebeldía de los cartoneros paraguayos se acota en llevar los principios pequeñoburgueses hasta el paroxismo, la filosofía de la pequeña burguesía desclasada que se refugia o busca desesperadamente en el individualismo una tabla de salvación.
El casting despiadado y tempestuoso convocó al puberío intelectual, cerebral, brillante. Pero también al ala librepensadora y contaminada de ideas foráneas, modernizadoras, globalizantes, la representada por la muchachada femenina. El gremio de travestis también envió a su embajada de letradas o letrados. La mafia homo, apelando a uno de los interminables tentáculos de sus turbias influencias y ramificaciones, como era de esperarse copó y atiborró la antesala de espera al noviciado. Más de un francotirador, literato inédito y cool, y aún los seguidores de los narradores de culto y más under, hicieron acto de presencia. Los lacanianos, hartos de vegetar entre su maraña de galimatías, su enrarecido olor a secta y su solipsismo lingüístico, y que se habían desaguado, como última terapéutica reformista, hacia la literatura, batallaron con sus pelucas rojizas y sus pieles de astracán por los pasillos kafkianos del intempestivo certamen literario. Los vendedores de huevos caseros en los colectivos sin aire, los cantantes de cachaca con letras engageés, los políticos trashumantes, los cambistas desempleados por la sempiterna crisis económica, las amas de casa sin suerte y simplemente hartas de comprar boletas de bingos y loterías y de jugar a la quiniela, lucieron sus escasamente glamorosas siluetas de eternos rezagados y su look de victimas sin redención por el atestado local. Los revendedores de ka’a y nevado enarbolaron su léxico tribal y su fonética callejera y actualísima… (Bogado en Los Chongos de Roa Bastos 2011: pp. 25-26).
Los grupos de avanzada perciben cómo la solemnidad cultural ahoga y congela, impide el acceso nutrido a su trabajo, detiene la creación de un público. Lo que convierte al júbilo culturalista —orgía de esta tradición de lo nuevo— en fiesta cumplida en el vacío, es la ignorancia pública de los factores profundos de transformación: la tecnología y el cambio creciente de los sistemas políticos en el mundo entero. Si para Josefina Ludmer, pope de la crítica a la que los jóvenes se sienten cercanos, estos textos “no admiten lecturas literarias; no importa si son buenas o malas, ni si son o no son literatura, con lo cual se instalan en un régimen de significación ambivalente que es precisamente su sentido”, para nosotros, que bregamos por la construcción de nuestra literatura y no creemos ni por asomo que se haya alcanzado en Paraguay la época de la autonomía literaria, este aparato crítico deviene una inconsistente sarta de disparates4.
Charles Bronson estava enamorado de Paraguaylândia y estaba dispuesto a matar ou morir. Lo importante era inventar nuebamente el Paraguay, la Sociedad sin Estado, y en eso llegaban los Kachikes Guaraníes acompañados del Antropólogo Don León Cadogan. Yo les dí la bienvenida a los Kachikes Guaraníes y al Antropólogo Don León Cadogan y com Charles Bronson nos semtamos em círculo en la Plaza de los Desaparecidos. Yo le explicaba rápidamente el plan al Antropólogo Don León Cadogan y a los Kachikes Guaraníes. Íbamos a atacar antes del amanecer, antes de que canten los gallos de los Voláis. Em pocos minutos de reunión, yo, Charles Bronson y los Kachikes Guaraníes ya estábamos decididos que antes del amanecer invadiríamos el Palazio de López y el Comando em Jefe Militar y la Radio Primero de Marzo y el Sistema Nacional de Televisione y devolveríamos al Paraguay al estado de Sociedad sin Estado… (Diegues en Los Chongos de Roa Bastos 2011: pp. 197- 198).
Esta escena, valga como ejemplo, banaliza uno de los posibles ejes trasculturadores de la literatura paraguaya, las fauces mismas de esa posibilidad. No solo la oratura guaraní como probable substrato de la literatura de nuestro país sino también la potencialidad política del pensamiento indígena. Diegues ignora al campesinado como sujeto revolucionario, como principal contingente de pautas y valores que hacen a nuestra identidad amenazada (justamente por el colonialismo brasileño), sino que acompaña el rechazo del campesinado con un cuento perdulario. La misma aparición de Cadogan, no en forma de fantasma (metáfora marxiana aborrecible para un chongo) ni vivo en la historia del relato que lo que justamente propicia es la huida de la historia. Es una aparición más bien hologramática, fría e inocua, y en ese sentido de menor importancia que el mentado Charles Bronson (bien podría haber sido Chuk Norris, deidad de las tribus freakies) que es el propulsor de eso que no es peripecia ni llega a tener la fuerza retozante de las amenazas de un borracho.
5- Oñembopu Campamento
Con la certeza de que la representación de las marginalidades no ha conseguido destrabar esta costumbre empacada que seguimos llamando literatura, la tarea de los escritores se refuerza y se dificulta. Dividir a la literatura paraguaya entre urbana / rural, no es más que otra puerilidad; toda literatura es urbana y política y se erige en rededor a los distintos anillos de poder de la ciudad letrada. Por otra parte, salvo que no queramos acatar los presupuestos de la mímesis, nadie puede desconocer que la misma urbanidad asunceña está compuesta de un sinfín de características propias de la ruralidad guaranítica. Los presupuestos cosmopolitas de los chongos son -y no por sana elección- una recreación desopilante del universo casacciano, donde los personajes (pongamos sus símiles de La babosa: Ramón Fleitas, Willy Espinoza, y aún don Félix Cardozo), impostan una urbanidad tan formal y endeble que no resiste dos tragos de caña o un verano en Areguá. El pretensioso cosmopolitismo estalla por los aires en testimonios de extranjeros que no se interesan en Paraguay ni como filatelistas. Tal el caso del relato de gira de Noel Gallagher que reprodujo ABC color el 11 de Mayo de 2012. En él, el rockstar inglés describe situaciones que para nosotros podrán ser cotidianas pero para un británico son muy extrañas:
“En un momento estábamos volando sobre una especie de ruta doble y una jodida vaca simplemente apareció en el medio del camino... ¡Una jodida vaca de verdad... casualmente, dando un paseo! La evitamos y nos dio esa mirada que dan las vacas y nos mugió como diciendo ‘cuida tu velocidad, gringo’”, relató el ex integrante de Oasis.
Entre otras cosas curiosas que vio, cita: “un gimnasio totalmente funcional simplemente ‘allí’ al costado del camino, muchas motocicletas descompuestas, un grupo de gallinas... en el medio del camino (probablemente buscando a la vaca), un aparentemente infinito ejército de jóvenes en los semáforos sosteniendo bananas (vendiendo presumiblemente), algo que parecía un taller de reparación de autos / tienda de mascotas y alguien transportando un caballo en la carrocería de una camioneta, todo eso viajando sobre baches del tamaño de una piscina” (ABColor 11/ 05/ 2012).
Volviendo a lo importante, las grandes dominaciones culturales, económicas y políticas se establecen mientras permanecen los factores de dominación lingüística. Ergo, como dijera Meliá: “(…) un pueblo que se des-lengua, es un pueblo que se des-piensa, se des-dice, y finalmente se des-hace” (1997: p. 39). El burdo experimento que los chongos llaman portuñol salvaje, reafirma su distancia de las prácticas de hibridación que concretamente efectiviza el habla popular, y refuerza esa ideología que apela a suprimir y superar mediante la mezcla idiomática y cultural el antagonismo entre dominante y dominado. No creemos que esto le suceda al pueblo paraguayo (aunque la posibilidad se apoya en la violenta magnitud del enemigo colonialista); pero sí creemos, en cambio, que les sucede a estos jóvenes escritores. El problema no es solamente de resolución formal. Aunque existan textos que traten de la opresión política, económica y cultural, y reproduzcan la experiencia paraguaya en términos simbólicos y míticos, al hacerlo en la lengua de dominación se alejan irremediablemente del público al que tenían por destinatario de sus ficciones. La obra narrativa de Roa Bastos no es la excepción; él fue sumamente consciente de ello, como lo atestigua su famoso prólogo a Las culturas condenadas. Desde El trueno entre las hojas, crónica de una huelga triunfante y una insurrección derrotada, su obra no es sino un exitoso fracaso (tal como lo prefigura ese primer relato de la insurrección) donde la dimensión ética, aún cuando empalma con la estética, no puede superar los cercos de la diglosia.
¿Qué hacer para proporcionar a esta “literatura sin pasado” –se problematizaba Roa– su pasaje al porvenir, su proyección a la universalidad, sin el influjo de una viviente tradición? Tal vez apoyarla en los niveles más altos de la literatura americana, de la que se halla a medias segregada. Esto es lo que, en la práctica, se ven obligados a hacer los poetas y narradores del destierro. Pero entonces, en la misma medida de sus logros técnicos o artísticos, tal escritor paraguayo “va camino a perder su identidad”. La carencia de signos competentes de la literatura paraguaya hará cada vez más difícil comprenderlo dentro de ésta. ¿Puede haber mayor fracaso? (1991: p. 51)
Las elecciones del gusto no nos deben engañar; desestimar los problemas de nuestra cultura, solo sirven como pauta publicitaria a los funcionarios del estado. Podemos creer que el teatro popular en guaraní, desde Julio Correa y Centurión Miranda hasta la actualidad, la poesía tangará, escrita y cantada, el cancionero (desde los cantos de estacioneros a Emiliano, nuestro José Hernández), los versos de Juan Maidana, Ramón Silva, Miguelángel Meza, Zenón Bogado Rolón, Gregorio Gómez Centurión, las crónicas de Rubén Rolandi, los relatos de Tadeo Zarratea y –mención aparte- la épica en verso de Carlos Martínez Gamba, son un intento de pergeñar un arte que reflexione, de sentido y coherencia a nuestra colectividad. Ese corpus, en verdad, aún no hace la literatura paraguaya pero lo celebramos como una hermosa posibilidad. No en vano, ese camino sembrado de derrotas, tal como describió Lenin el de la revolución, es el único viable para alcanzar la victoria.
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Bibliografía
Corpus:
AA.VV (2011) Los chongos de Roa Bastos, Buenos Aires, Santiago Arcos editor.
Bibliografía consultada:
ABColor (2012) “Paraguay, un país de locos”, en ABC color, Artes y Espectáculos, Asunción, 11 de Mayo de 2012. http://www.abc.com.py/edicion-impresa/artes-espectaculos/paraguay-un-pais-de-locos-400300.html
Amaral, Raúl (1984) Escritos paraguayos, Asunción, Mediterráneo.
AA.VV. (2002) Desafíos de la ficción, Alicante, Cuadernos de América Sin Nombre n° 7, Universidad de Alicante.
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L'idée des groupes de compétences n'est pas nouvelle puisqu'elle dérive du CECRL, publié par le Conseil de l'Europe en 2001 : <a href=" http://eduscol.education.fr/cid45678/cadre-europeen-commun-de-reference.html">
http://eduscol.education.fr/cid45678/cadre-europeen-commun-de-reference.html</a>
Elle était jusqu'à présent expérimentale mais on nous l'impose pour la rentrée 2010.
Tout d'abord, si l'on entre dans Google cette recherche, on constate que sauf exceptions, par exemple celle d’une courageuse collègue d'espagnol du Lycée Voltaire, à Paris XI, Montserrat Comas :
<a href="http://www.mediapart.fr/club/blog/montserrat-comas/300110/faut-il-vraiment-appliquer-la-reforme-des-lycee-est-ce-vraiment-le#comments">http://www.mediapart.fr/club/blog/montserrat-comas/300110/faut-il-vraiment-appliquer-la-reforme-des-lycee-est-ce-vraiment-le#comments</a>
On ne trouve en ligne que des visions faisant l'apologie de cette méthode, émanant du Ministère, d'Eduscol et de professeurs de langue, désireux de se faire valoir par ce biais...
En fait, de quoi s'agit-il? Nous devrions évaluer à chaque rentrée, -en globalisant les résultats sur trois langues, donc dans trois matières différentes, du jamais vu-, les compétences langagières de nos élèves de seconde, à partir de cinq axes:
- compréhension de l'écrit
- expression écrite
- compréhension orale
- expression orale (ponctuelle ou en continu)
- interaction
Ensuite, en fonction des résultats, on regrouperait les élèves selon leur compétence la plus forte*a, on leur ferait travailler à partir de celle-ci, (pour les valoriser, dans l'esprit de la pédagogie actionnelle), les 4 autres compétences, en cinq cycles successifs....
L’année se retrouverait donc divisée en cinq périodes, correspondant aux 5 compétences, et s'étalant en général entre chaque période de vacances, à partir de la Toussaint.
Mais le plus grave ce n'est pas ça -car ce genre de système pourrait s'envisager en classe entière et ne serait pas trop contraignant et sans doute bien plus efficace- mais c’est bel et bien ce saucissonnage de l'apprentissage qui est lamentable. En effet, il est plus judicieux en fait de travailler les cinq compétences tout au long de l'année, pour que cela soit porteur à long terme!!!*b
Le plus anti pédagogique dans cette histoire, et complètement inhumain de surcroît, c'est bien le regroupement des élèves en groupes de compétences, et donc fatalement l'explosion de la structure classe en langues, avec la perte de tous les liens affectifs qu'on tisse avec nos élèves tout au long de l'année.
Nous aurions, dans mon lycée par exemple, une heure tous les 15 jours en classe entière, une heure en module par semaine -ce qui n'est pas prévu dans la réforme- et pour le reste, nous aurions cinq groupes différents d'élèves, sélectionnés sur cinq secondes différentes, une autre heure par semaine…
Mais la "pédagogie" de l'horreur ne s'arrête pas là, une fois le niveau acquis dans chaque compétence: A2 en espagnol et B1 en anglais, on devrait recommencer le "brassage"*c des élèves, et constituer de nouveaux groupes, ou pire encore, les élèves solliciteraient eux-mêmes les changements de groupe, comme s’ils pouvaient être conscients de leurs niveaux à cet âge !!!!
Imaginez un instant ce que ça représenterait en travail supplémentaire, non statutaire, pour les profs de langues, pour la recherche de documents adéquats, pour les trois évaluations annuelles, les réunions de concertations entre collègues, pour définir les contenus et les approches des cours, sans compter la grille finale de type CECRL à remplir pour chaque élève, à la fin de chaque année jusqu'au bac!!!
Dans cette logique, les notes disparaîtraient, on devrait classer les élèves en trois niveaux: acquis-non acquis-en cours d'acquisition, ce qui constitue un énorme paradoxe pour ceux qui prétendent à travers cette méthode mieux évaluer le niveau ou les compétences de l'élève...
Les épreuves traditionnelles du bac disparaîtraient aussi, le problème c'est qu'on ne nous dit pas par quoi elles seraient remplacées, impossible donc de se projeter sur le long terme1.
Il s'agit donc d'un véritable massacre pédagogique, tant des élèves que de leurs enseignants, du mépris le plus total des adolescents, regroupés comme du bétail*d, et surtout de leurs professeurs, qui verraient leur temps de travail multiplié au bas mot par deux, sans aucune compensation évidemment...
De plus, que va donner un changement radical de nos méthodes de travail si nous ne sommes pas intimement convaincus de son bien fondé?
C'est très simple, le message ne passera pas auprès des élèves...
Enfin, le niveau de seconde est le plus fragile au lycée, c’est une année charnière et bien des évolutions ne se sont pas encore faites dans les têtes des élèves. Ils ont déjà le plus grand mal à comprendre l'alternance hebdomadaire des modules, qu'en sera-t-il des passages d'un groupe de compétence à l'autre2?
On imagine déjà le désastre...
A l’heure ou la droite vient de perdre lourdement les Régionales, il serait peut-être temps qu’elle s’interroge sur les peurs justifiées que provoquent ses réformes à répétition -destructrices des libertés individuelles, du social et de l’éducation- si elle ne veut pas perdre dans un avenir proche, le peu d’électeurs qui lui restent…
Car, que l’on soit un parent d’élève de droite ou de gauche, on voit bien à la lumière de cet article, ce qui attend nos enfants, si on ne réagit pas rapidement...
Eric Courthès (professeur agrégé d’espagnol depuis 1993)
eroxa_courthes@hotmail.com
Le 21 mars 2010
Révision post sarkoszienne,
le 05 juin 2012
1: Aujourd'hui, en mai 2012, après la parution du BO inique du 24 novembre 2011,
<a href=" http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?pid_bo=26014"> http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?pid_bo=26014
</a>
on en sait beaucoup plus, nos élèves des sections générales devraient passer en 2013, une épreuve de compréhension orale au second trimestre et d'expression orale en fin d'année, un écrit de type final classique compléterait la série. On pourrait admettre le bien fondé de ce renforcement de l'oral mais avec des effectifs réduits et en rétablissant les horaires de langue antérieurs à la réforme Allègre de 2003. Dans le cas contraire, avec deux heures par semaine en LV2 en terminale, on n'a pas les moyens de cette réforme, 3 épreuves au lieu d'une, l'imposition du CCF, la disparition du bac comme épreuve anonyme, toutes les dérives que cela engendrerait, sans compter toutes les heures de cours qui disparaîtraient du fait de l'organisation de cette épreuve orale sur le temps de cours, etc On n'en finirait jamais d'énumérer les dangers de ces mesures intolérables...
2: Là encore, les chiffres sont éloquents, le taux d'absentéisme des élèves en GC est multiplié par deux dans mon lycée, beaucoup en profitent pour s''absenter car il ne s'agit pas de leur classe, il ne s'agit pas de leur prof habituel, de leurs camarades de classe, ils ne viennent donc pas en cours, ou s'amusent á rater les contrôles, sachant que la vie scolaire est dépassée par l'hétérogénéité des groupes et leurs changements incessants...
*a: Il semblerait bien plus logique de leur faire travailler leurs points faibles; et qu'en sera-t-il des élèves qui sont compétents dans les cinq domaines, ou plus graves, qui ne le sont dans aucun, on les met où???!!! De même, que se passera-t-il dans la tête d’un élève qui n’aura pas pu sortir du groupe des faibles, un bon tiers des effectifs… ???!!! Devra-t-il supporter jusqu’à la fin de ses études cette étiquette dégradante… ???!!!
*b: Imaginez en effet ce que ça donne pour l'élève de ne faire de la compréhension orale par exemple que sur les six premières semaines de l'année, au lieu d'en faire régulièrement, une fois par semaine, tout au long de l'année, sur 36 semaines de cours…
*c: Ce terme est de l'un des défenseurs de la réforme, que je préfère ne pas nommer pour ne pas perturber sa conscience professionnelle dans l'avenir, si tant est qu'il en soit doté…
*d: On retrouve bien là l'habituel fantasme de la droite, le fichage de la population dès le plus jeune âge et toutes ses dérives possibles...Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-15760984701536729822012-05-19T11:14:00.002-07:002012-05-19T11:14:29.555-07:00La colección de orejas de Esteban Bedoya Por José Vicente Peiró Barco.ABC color 2012
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06 de Mayo de 2012
La colección de orejas de Esteban Bedoya
Por José Vicente Peiró Barco.
Cuando alguien ha leído El Apocalipsis según Benedicto no puede dejar de sentir interés por su autor, Esteban Bedoya, y sus posteriores publicaciones. Aquella obra, genuinamente esperpéntica y original, nos reproducía un mundo en los infiernos de la realidad para construir un compendio de lo que conocemos como crisis del catolicismo, que no es más que una transformación más de las mentalidades en nuestra sociedad. Pero no se detenía solamente en esta cuestión: avanzaba la propia crisis moral del neocapitalismo posindustrial en que ahora tratamos de sobrevivir. Ello sin eludir el examen sociológico del Paraguay, como en el cuento Villa Elisa, un análisis crítico sobre la corrupción, el arribismo y el amiguismo como sustrato temático de una trama fantástica, en la que se suceden acontecimientos sobrenaturales en la casa del título. Heredero de autores capitales del siglo XX, como Borges o Cortázar, y del humor de raíces cervantinas, sabe convertir la realidad en una trama fantasiosa, provista de causalidad y dotada de una verosimilitud literaria cuadrada.
/ ABC Color.
La publicación de su nueva novela (por cierto, en Australia, dato curioso aunque no increíble por ser su residencia actual) es una grata noticia. Su título es atractivo: La colección de orejas; mención que evoca aquella historia de Ascasubi cuando puso a Isidora la Mazorquera a admirar la colección de orejas de unitarios que poseía Manuelita, o la de Dos falsas novelas de Ramón Gómez de la Serna, y su relación con el fetichismo macabro. Aquí, la colección de orejas buscada es un leitmotiv del que salta la historia principal. Como en otras narraciones, Esteban Bedoya parte de una misteriosa anécdota, el encuentro de un periodista suizo, Leandro Manfrini, con un misterioso hombre de negro que lleva un colgante con una oreja, para desentrañar una historia enmarañada en el trasfondo político stronista. Sin embargo, es el misterio del indio blanco el que ocupa el centro vehicular de la narración lo cual la dota de unos cimientos férreos y bien armados.
El cervantinismo de la historia, texto dentro de texto (en palabras de Eric Courthès, “la novela es una red de textos imbricados”), metaliterariedad del narrador al conocer a Manfrini, está sustentado por un argumento repleto de tramas no tan dispersas como aparentemente podría apreciarse en una lectura superficial. La historia del indio blanco salta a la relación con la mujer negra que protege a uno de los protagonistas de la represión del régimen dictatorial, y a partir de ahí a otros sucesos unidos alrededor de la unión matrimonial planteada entre la hija de la familia Palavecino, Antonia y Fernando, hijo único de doña Serapia, matrona de la familia. La historia se alambica hasta el punto de rayar en un bizantinismo moderado, bien resuelto en función de la relación entre los personajes y cierto nihilismo alejado del escepticismo.
Este indio albino legendario nos recuerda la forja de nuestras mentalidades en la mitología. Su entrada en la vida corriente no perturba; más bien, revela las carencias de la buena familia. Porque en el fondo Esteban Bedoya nos remite al fracaso como destino humano; sobre todo al fracaso moral convertido en motor de los actos. El hecho de que el matrimonio no pueda consumirse por la homosexualidad de Fernando y de que Antonia sea una mujer de carácter acaparador que ordena más que organiza, es una representación de la frustración de la pequeña sociedad y de la familia entendida como vehículo de bondad y unión.
Bedoya firma una denuncia explícita de la violencia mostrándonos ambientes desagradables sin ningún pudor, pero con plena justificación. Así, vemos cuadrillas paramilitares que se dedican a cortar orejas de los indígenas mbyá y guardarlas como trofeos de conquista. Sin embargo, la enigmática presencia del doctor Mengele, el famoso médico nazi, abre un interrogante acerca de la naturalidad o artificialidad del indio albino: ¿mito o realidad? Es esta presencia de elementos anormales, o al menos diferentes a nuestros cánones vitales, la mejor fortaleza de la novela. Quizá hubiera estado más conseguida la explicación del mito del indio albino del primer capítulo si no hubiera sido explicativo y se hubiera forzado más el discurso con ficción pura.
Hay momentos en que se recurre a la saga, como la historia de los Palavecino. Pero se rompe con la trasgresión sexual del desnudo de Cristino. El artista sometido por la joven Antonia descubre un mundo de depravación que aleja el pensamiento familiar de cualquier tradición heredada, hasta hacer chocar la moral y las costumbres. Esteban Bedoya no sujeta sus personajes a cánones establecidos: los libera del yugo de la influencia social y familiar para individualizarlos según su propio carácter. Les permite escapar de la protección paternalista de un narrador omnisciente castrante. El indio albino, nacido en la selva, entra en el mundo asunceno cuando es contratado de criado de una familia patricia, los Pavón-Grisini, que van labrando su riqueza por medio de su posición dentro del Partido Colorado en el poder, hasta el punto de ser una de las familias defensoras del régimen dictatorial.
Otro aspecto positivo de la obra es que el indio albino no se ajuste al modelo del buen salvaje, nacido fuera de la “civilización” y educado por las elites dominantes, aunque en realidad el autor huye de los conceptos tradicionales de la aculturización indígena con acierto narrativo. De hecho, los abusos sexuales que sufre por parte de los miembros de la familia Pavón-Grisini desmitifican esta idea: la depravación contrasta con las buenas costumbres exhibidas de cara al exterior. A pesar de que Cristino violó a Antonia de niña y de que fue maltratado por Mengele, no hay maniqueísmo ni sentimentalismo en el tratamiento del personaje, así como tampoco sobrevuela un mensaje moral con respecto a su comportamiento. En realidad, su universo está rodeado de inmoralidad. El indio acaba siendo protagonista televisivo y de ahí es “reinsertado” en la selva para “recuperar sus derechos” gracias a la fundación de la familia, clara ironía sobre la moral imperante.
Sin embargo, nos atrae más en la novela la imbricación de las pequeñas historias de cada personaje con el argumento global. Diríamos que el indio Cristino es un conductor, pero en realidad el resto de los personajes son igual de interesantes. Los episodios humorísticos de su retorno al contacto con otros indígenas, como por ejemplo las “galletas coquito” con los acampados en la Plaza Uruguaya o el exterminio de las aves del gallinero, sumados a los de su vuelta con los mbyá y su borrachera del reencuentro, se alternan con la crítica irónica a las intrínsecas relaciones con el poder. La conversación entre Garcilazo y el senador, con las palabras escritas en Suiza por el periodista Manfrini, revelan todo un mundo subterráneo donde la política común se sustituye por los intereses personales. Personajes como Cañete están perfectamente trazados; gozan de autonomía pero sin escapar del discurso. Sin embargo, muchos de ellos son engullidos por las situaciones de la novela, sobre todo cuando son violentas. La enigmática llegada a casa de los Pavón del oficial Estigarribia para cerrar el caso de su marido demuestra el grado de nepotismo de los privilegiados existente en la sociedad paraguaya y la impunidad con la que actúan.
El final, entre la añoranza del olvido de mitos como el Pora o el Luisón aprovechando la desaparición de Cristino de la memoria colectiva, redondea una novela a tener en cuenta; una novela donde se hace patente la idea del humor como estrategia de denuncia de la realidad. La anécdota policíaca del comienzo y la búsqueda del coleccionista de orejas acaba siendo solapada por los personajes variopintos de la novela. Violaciones, situaciones macabras, pero también cómicas, muestran la degeneración del individuo. En el desenlace, el periodista Manfrini y Antonia siguen su camino a pesar de amarse en sueños, y el narrador hace balance de la procedencia de las historias compiladas.
La escritura de Bedoya no posee límites. La novela podría ser acusada de disparatada o de contener secuencias inverosímiles incluso. Nada más lejos de la realidad, puesto que es en ello donde reside su estilo propio y la potencia de su discurso. Con esta novela destaca el olvido de una cultura indígena, pero sobre todo la
dislocación de unas mentalidades oblicuas por su disfunción entre pensamiento y acción, sobre todo en relación con la tradición moral y la actuación personal en el universo político de los intereses personales. La colección de orejas posiblemente no sea tan tenida en cuenta en el futuro como la rupturista y llena de imposturas El Apocalipsis según Benedicto, pero sí la tendrán en cuenta el lector y la crítica como una novela inolvidable.
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</a>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-52112778276699548272012-05-11T09:10:00.000-07:002012-05-12T20:45:08.669-07:00'' Le tonnerre entre les feuilles'', Augusto Roa Bastos, Orizons Editions, Paris, juin 2012Dentro de poco, saldrá en Orizons Editions, en París, mi última traducción de Roa Bastos: '' Le tonnerre entre les feuilles'', gracias al apoyo de su director, Daniel Cohen:
<a href=" <a href="http://editionsorizons.fr/"></a>">
<a href="http://editionsorizons.fr/"></a></a>
Es una obra maestra de Roa y la más bilingüe de todas, es un honor para mí ser la persona que le permita al publico francés descubrir esa joya hispano guaraní...
Éric Courthès<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_2qvN_w6Gq18AH1KhtBWffXUrMRRT1VRxQmt8BeOQzvF2uBY8RKyd-_D_A3QIQm-oIflJrG6XtlBBtT1ApAdoQzBvjsypTesiIsrnmGMNo70WUMVcketfiGtv5_Pxw7L1yMpbNkxnd98/s1600/ROA+CATARATAS.jpg" imageanchor="1" style="clear:left; float:left;margin-right:1em; margin-bottom:1em"><img border="0" height="200" width="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_2qvN_w6Gq18AH1KhtBWffXUrMRRT1VRxQmt8BeOQzvF2uBY8RKyd-_D_A3QIQm-oIflJrG6XtlBBtT1ApAdoQzBvjsypTesiIsrnmGMNo70WUMVcketfiGtv5_Pxw7L1yMpbNkxnd98/s320/ROA+CATARATAS.jpg" /></a></div>
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Augusto Roa Bastos
LE TONNERRE ENTRE LES FEUILLES
Traduction, notes et préface d’Eric Courthès
Augusto Roa Bastos
LE TONNERRE ENTRE LES FEUILLES
Traduction, notes et préface d’Eric Courthès
Illustration de couverture de Carlos Meyer
A Hérib Campos Cervera,
mort loin de sa terre.
Le tonnerre tombe et demeure entre les feuilles.
Les animaux mangent les feuilles et deviennent violents.
Les hommes mangent les animaux et deviennent violents.
La terre avale les hommes,
et elle commence à rugir,
tel le tonnerre.
(D’une légende aborigène.)
PRÉFACE : UNE ÉCRITURE ENTRE MORT ET VIE
Les auteurs ont coutume de réserver cet espace paratextuel à un tiers ; dans le cas de ce recueil de contes paraguayens, celui-ci aurait dû être un spécialiste de l’œuvre de Roa Bastos maîtrisant parfaitement les deux langues et les deux cultures en jeu : espagnol et guarani. Mais je vous avoue qu’exceptée Milagros Ezquerro, beaucoup trop occupée par ailleurs, ou Alain Sicard, déjà en retraite, je ne vois pas à qui j’aurais pu confier cette tâche…
Pris par le temps et d’autres obligations, je me vois donc contraint de m’auto-préfacer, ce qui ne changera pas grand-chose à mon habituelle situation de chercheur-traducteur-écrivain errant et solitaire, digne de faire partie des plus grands laboratoires de recherche mais indigne d’une chaire, aux yeux de ceux qui dirigent le lamentable système des vrai-faux concours de maîtres de conférences en France…
L’œuvre de Roa Bastos m’occupe depuis plus de dix ans, depuis ma rencontre avec le Maître en son domicile d’Asunción, en septembre 2000, j’ai publié de nombreux articles universitaires et des essais dans ce domaine, ce qui m’autorise je crois à donner un point de vue averti sur cette œuvre, la première en prose publiée par Roa Bastos, en 1953, à Buenos Aires. On a coutume de déceler dans les premières œuvres des auteurs leurs racines et leurs sources et celle-ci ne faillit pas à la règle. On a déjà l’environnement bilingue et rustique du Guairá, qui servira ensuite de cadre à Fils d’homme. Un personnage de nain comme celui de Simón Bonaví dans la dernière nouvelle éponyme Le tonnerre entre les feuilles, est clairement une anticipation négative du personnage du conte Nonato, publié dans Moriencia, en 1969, qui était déjà réapparu dans Fils d’homme, en 1960 et finira sa course dans Contravida en 1994, sous les traits du Maître Gaspar Cristaldo.
On a déjà aussi en germe les principales obsessions de l’auteur, le guarani, le bilinguisme, la dualité, l’humanisme révolutionnaire d’un personnage comme Solano Rojas mais surtout cette capacité endotextuelle de ré-écrire son œuvre de Roa, -qu’il qualifia de « poétique des variations’ dans la fameuse note de Toulouse de 1982, qui introduit la dernière version de Fils d’homme-, et de pratiquer une forte auto intertextualité.
On remarquera en effet dans ceux-ci que certains personnages traversent les histoires, comme Miguel Vera dans Fils d’homme, c’est le cas par exemple du gaucho Timó Aldama, emporté par le tourbillon de la tornade à la fin de L’œil de la mort, -le père de Poilú, personnage d’un autre conte du même titre-, qui renaît sous les traits de Críspulo Gauto dans le conte suivant, qui atteint encore le conte d’après, Audience privée, et finit son étrange course de mort et de vie dans L’excavation1, pris là-encore dans la fatalité et le tourbillon de la mort2.
Car s’il est un thème qui domine dans cette œuvre, c’est bien la mort, qui d’ailleurs n’est jamais définitive, et va de pair avec la renaissance endotextuelle de la fiction, on peut citer l’exemple d’Alicia Morel, dans La tombe vivante, dont le squelette apparaît au sommet d’un guapo’y3 quinze ans plus tard et ramène à la surface l’histoire fantastique du Yasy Yatéré dévoreur d’enfants. La mort et l’écriture sont les deux fondements de la poétique de Roa, souvent d’ailleurs, on ne sait pas quoi penser du sort de certains personnages qui restent suspendus à la fin des récits dans des limbes entre la vie et la mort.
C’est le cas de Pirulí dans le conte éponyme, frappé violemment à la tête par sa mère ou de Felipe, l’idiot du village lapidé par les habitants du village dans Les rogations, de Víctor Saldívar, dans Le prisonnier ou encore de l’enfant anonyme « mort ou endormi » de Cigarettes Mauser, mais surtout celui de Solano Rojas4, qui malgré sa mort physique dans Le tonnerre entre les feuilles survit à travers la musique de son accordéon et joue son amour pour Lune-Blanche-Gretchen, au-delà de sa disparition.
La mort n’est que l’autre face de la vie5 et débouche sur la fiction dans cette magie textuelle, tout comme dans Fils d’homme, où l’on découvre à l’avant-dernière page que l’œuvre que l’on vient de lire n’était que le journal d’un lieutenant mort pendant la Guerre du Chaco, ou encore mieux dans Moi le Suprême où l’auteur s’installe d’emblée dans la conscience survivante du Dictateur perpétuel du Paraguay, José Gaspar Rodríguez de Francia.
On pourrait encore en parler pendant des pages mais il vaut mieux je crois laisser au lecteur « autonome et non moins fictif » tel que le qualifie Roa dans la dernière Note du Compilateur de Moi le Suprême, la mission de se créer sa propre vision de ses fantastiques prosopopées.
Il notera sans doute tout comme moi que la mort obéit au « terrible mystère du hasard6 », que les faits, même les plus triviaux, sont « fixés à l’avance »7, terrible fatalité qui abolit presque la disparition des corps, car l’âme, guarani s’il en est8, ne disparaît jamais complètement, c’est le cas de celle de Solano et d’autres personnages dans l’œuvre de Roa et c’est ce qui lui donne, à travers ses multiples palingénésies textuelles, son caractère éternel….
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LYCEO AORAI
PIRAE TAHITÍ
C.D.I.
15h-17h
CONFERENCIA DE HERNÁN RIVERA LETELIER
SOBRE ''EL FANTASISTA'', Alfaguara, 2006
ENTREVISTADO POR LOS ALUMNOS DE ESPAÑOL ESPECIALIZADO DE 1L Y TL
GRACIAS AL AMPARO DE LAN CHILE TAHITÍ
BIENVENIDOS A TODOS LOS ENAMORADOS
DE LA CULTURA LATINOAMERICANA
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AGENDA DEL GENIO DURANTE LA SEMANA:
Miércoles 23 de Mayo de 8h30 a 10h30 : Lycée Paul Gauguin (estudiantes de literatura).
Miércoles 23 de Mayo de 14h00 a 16h00 : Dedicatorias en Odyssée. (todo público).
Miércoles 23 de Mayo de 18h00 à 19h30 : Université de la Polynésie française.(todo público).
Les envío informaciones sobre Hernán RIVERA LETELIER, el escritor chileno Ganadror del Premio Alfaguara 2010 de la mejor novela en lengua española con "El arte de la resurección" y que estará con nosotros en Tahiti gracias a la colaboración del Sr Alfonso LUNA, gerente de la compañía aérea LAN CHILE Internacional que nos ofrece esta joya de la literatura latinoamericana por unos días según el programa siguiente :
Miércoles 23 de Mayo :
Desde las 08h30 hasta las 10h30 : encuentro con los estudiantes y los profesores de español del Lycée PAUL GAUGUIN. Lugar : Nuevo Comedor del LPG.
Desde las 14hoo hasta las 16h00 : Firmas y dedicatorias de sus obras. Lugar : Librería ODYSSEE en Papeete. (libros en venta : versión francesa únicamente).
Desde las 17h30 hasta las 19h00 : Conferencia /encuentro con el público (entrada libre para todos con traducción al francés) Lugar : Biblioteca de la Universidad de la Polinesia Francesa.
Jueves 24 de Mayo :
Desde las 15h00 hasta las 17h00 : encuentro con los estudiantes y profesores de español del Lycée Aorai.
Todos los profesores libres de compromisos pueden asistir a todos estos eventos ya que son libres de entrada y al contrario, será una oportunidad única de encontrar a uno de los mejores escritores latinoamericanos del momento en vivo y en directo.
Contamos con su presencia.
Serge Bagat
CMI d'Espagnol en Polynésie Française.
Tel/fax : 00.689.58.28.91
Portable: 00.689.30.08.91
Biografía de HRL :
Hasta los once años vivió en la ciudad de minas de salitre de Algorta, trasladándose entonces a Antofagasta donde ejerció variados trabajos. Durante tres años viajó por Chile, Bolivia, Perú, Ecuador y Argentina, asentándose a su regreso en la ciudad Pedro de Valdivia, donde terminó el bachillerato y se licenció como profesor de enseñanza secundaria en el INACAP. Ha conseguido en dos ocasiones (1994 y 1996), el premio del Consejo Nacional del Libro.
Se inició escribiendo poesía y relatos cortos, para posteriormente dedicarse a la novela, caracterizada por su fuerza y originalidad expresiva, con personajes de gran realismo.
En 2010 se hizo con el Premio Alfaguara con su novela El arte de la resurrección.
Su novela La Reina Isabel cantaba rancheras fue premiada por el Consejo Nacional del Libro y la Lectura en 1994, y es una de las obras literarias de más vasta difusión de la narrativa chilena reciente. El mismo Consejo premió dos años después Himno del ángel parado en una pata. A éstas le siguieron: Fatamorgana de amor con banda de música (1998), Premio Municipal de Novela; el libro de cuentos Donde mueren los valientes (1999); Los trenes se van al purgatorio (2000); Santa María de las flores negras (2002). Canción para caminar sobre las aguas (2004), Romance del duende que me escribe las novelas (2005), El Fantasista (2006), Mi nombre es Malarrosa (2008) y La contadora de películas (2009). En 2001, Rivera Letelier fue nombrado Caballero de la Orden de las Artes y las Letras por el Ministerio de Cultura de Francia.
Portada de El Escritor de Epitafios
EBOOK
El Escritor de Epitafios
2012
En esta novela, sutil y luminosa, Hernán Rivera Letelier hace un rescate del café como lugar emblemático de la literatura.
Portada de Los trenes se van al purgatorio
EBOOK
Los trenes se van al purgatorio
2011
Cuatro días y cuatro noches duraba el viaje del Longino, el tren Longitudinal Norte que atravesaba la pampa llevando a cientos de viajeros, algunos con más esperanzas que otros
Portada de Canción para caminar sobre las aguas
EBOOK
Canción para caminar sobre las aguas
2011
Reedición de las aventuras y desventuras de Cristo Pérez y Brando Taberna, dos desarrapados hippies chilenos, en su vagar por el país.
Portada de Romance del duende que escribe canciones
EBOOK
Romance del duende que escribe canciones
2011
Portada de Fatamorgana de amor con banda de música
EBOOK
Fatamorgana de amor con banda de música
2011
En Pampa Unión, el pueblo más cascabelero del desierto, surge una extraña historia de amor entre Bello Sandalio y Golondrina del Rosario.
Portada de Himno del ángel parado en una pata
EBOOK
Himno del ángel parado en una pata
2011
Himno del ángel parado en una pata explora, a partir de la mirada de un adolescente, la dura pero exultante lucha por la supervivencia, su aprendizaje del amor, la cita en los sueños y en la vigilia con una tenaz fantasmagoría
Portada de Santa María de las flores negras
EBOOK
Santa María de las flores negras
2011
Mediados de diciembre de 1907, bajo un sol abrasador, una muchedumbre de obreros pampinos —con mujeres y niños— emprendió una larga caminata desde sus oficinas salitreras hacia Iquique a reclamar por mejores condiciones de vida y de trabajo.
Portada de La Reina Isabel cantaba rancheras
EBOOK
La Reina Isabel cantaba rancheras
2011
La Reina Isabel es la prostituta más famosa de todo el desierto, la gran querida, la soberana absoluta de las noches atacameñas. Amada y adorada por los pampinos, cada uno de ellos tiene una historia que contar sobre sus amores.
Portada de El arte de la resurrección
El arte de la resurrección
2010
Premio Alfaguara de Novela 2010
«Por primera vez y después de muchos años, algo nuevo y original en la literatura latinoamericana.» Magazine Litteraire
· Otros formatos: Ebook
Portada de La contadora de películas
La contadora de películas
2009
Toda la magia del cine en una novela original y llena de encanto.
· Otros formatos: Ebook
Portada de El Fantasista
El Fantasista
2007
Llega un personaje inolvidable, un verdadero mago con el balón.
· Otros formatos: Ebook
Unknownnoreply@blogger.com1Pirae, Polynésie française-17.577554 -149.5239147-17.6381035 -149.60287870000002 -17.5170045 -149.4449507tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-18236948035119613362012-04-12T21:03:00.000-07:002012-04-12T21:32:57.973-07:00Relatos con talento, El Apocalipsis según Benedicto, de Esteban Bedoya, por Mercedes GuiradoLIBROS (1)
<i>Relatos con talento
El Apocalipsis según Benedicto, de Esteban Bedoya
<i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEz99Su6X8q6l3hKyqqHs2AIiLAU2O0o5ww-PqrhVCCHlrQ1xtV19kcYYhWHviVf4tmc9Jzchhu5h2FI3p-8YVSUoN4KYTXP96aQpg1hSPcLB8-o7Ywz2BByB54cGg8IqAVyy6GJQxjmY/s1600/EL+EVANGELIO+SEGUN+BENEDICTO.jpg" imageanchor="1" style="clear:left; float:left;margin-right:1em; margin-bottom:1em"><img border="0" height="194" width="259" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEz99Su6X8q6l3hKyqqHs2AIiLAU2O0o5ww-PqrhVCCHlrQ1xtV19kcYYhWHviVf4tmc9Jzchhu5h2FI3p-8YVSUoN4KYTXP96aQpg1hSPcLB8-o7Ywz2BByB54cGg8IqAVyy6GJQxjmY/s320/EL+EVANGELIO+SEGUN+BENEDICTO.jpg" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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</i></i>
HE tenido la fortuna (que debo enteramente a las condiciones
de Michael Gamarra como editor y como gran difusor de
buenas obras), de que llegara a mis manos este volumen del escritor,
además de diplomático, arquitecto y otros creativos quehaceres,
Esteban Bedoya, nacido en Paraguay y como lo atestigua suliteratura, ciudadano del mundo.
Cuenta la edición, en sus páginas finales, con un comentariodel profesor Roy C. Boland y me apresuro a afirmar que ese excelente
colofón puede eximirnos de más análisis, porque rescata y
señala todo cuanto hay de interesante, de original y de buen hacer
en cada uno de los cuentos.
Pero me permitiré abundar, sólo por el egoísta afán de mostrar
mi propia satisfacción al encontrar una pluma excelente en nuestro
idioma, que tanto amamos. Bedoya me parece tan escritor como
pintor: en cada historia traza unas pinceladas que nos colocan de
inmediato en el ambiente y en los colores en que se mueven sus
personajes. El Apocalipsis según Benedicto –como bien afirma
Boland– es novela corta. Y tiene largo aliento. Con finura de bisturí
diplomático, nos interna por los vaticanos rincones y, con gracia
y sin miedo a la transgresión, idea una situación tan ingeniosa,
humana y sorprendente, que bien podría ser tenida en cuenta por
alguna mente abierta de miras (aunque ya sabemos que ello noabunda en esos sacros recintos).
Luego, en Los González
Espino nos sumerge con
garra de crudo narrador en
el mundo brutal del terro
rismo de Estado en la Ar
gentina. Y cuando se aden
tra en los ambientes sutiles
y oníricos de El camino
interior, pone como marco
el dulce paisaje suizo. Cie
rra Bedoya esta entrega con
una entretenida historia, Vi
lla Eloísa, por los meandros
del cinismo, el arribismo y
la corrupción en Paraguay,
con fuerza y expresividad
que otorgan vida real a los personajes.
Lo antes dicho: al cabo del disfrute de los cuentos, Roy Boland
nos regala las llaves para adentrarnos con más plenitud todavía en
el libro del escritor, que nos devuelve el optimismo acerca de la
literatura en castellano, con orígenes latinoamericanos. .
MERCEDES GUIRADO
Hontanar – abril de 2012Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-31269192133052250402012-04-10T03:51:00.000-07:002012-04-10T03:51:07.443-07:00Simposio sobre Paraguay, Mérida, Universidad de los Andes, 2-4 de julio de 2012<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWyiXOWFXLdXPllvrl98qBJ7ivAb1ckIPcrj2jvWNlXCI4EM7f9VYz3qsPhiZqLButMozxUaxuvQ4p5cxAZeK-XF9fspv_gX8TAgo9nhmrc0c0qZkfknP8mDAgY562nAD6VcG1oXN1y5I/s1600/ROA+CATARATAS.jpg" imageanchor="1" style="clear:left; float:left;margin-right:1em; margin-bottom:1em"><img border="0" height="200" width="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWyiXOWFXLdXPllvrl98qBJ7ivAb1ckIPcrj2jvWNlXCI4EM7f9VYz3qsPhiZqLButMozxUaxuvQ4p5cxAZeK-XF9fspv_gX8TAgo9nhmrc0c0qZkfknP8mDAgY562nAD6VcG1oXN1y5I/s320/ROA+CATARATAS.jpg" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLodTl7NdESUa9GB0Np9ZMpfKsUdUdXcTHigf9192VQlSRiUMpOSmPFltFxCZG9_-yDyjNuswlBC0ZWvdo5Rg60O2PQrb9nlFxWrrc88X9H83m3lEyFgM7EzIWc2dLmrgfdAvGkyJBiug/s1600/Iguaz%25C3%25BA.jpg" imageanchor="1" style="clear:left; float:left;margin-right:1em; margin-bottom:1em"><img border="0" height="182" width="277" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLodTl7NdESUa9GB0Np9ZMpfKsUdUdXcTHigf9192VQlSRiUMpOSmPFltFxCZG9_-yDyjNuswlBC0ZWvdo5Rg60O2PQrb9nlFxWrrc88X9H83m3lEyFgM7EzIWc2dLmrgfdAvGkyJBiug/s320/Iguaz%25C3%25BA.jpg" /></a></div>
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Presentación:
El presente Simposio dedica su atención al Paraguay, un país excluido de su “contexto de
mundo”, en palabras del filósofo alemán Peter Sloterdijk. El poder social y político, en términos
de control, ejercido sobre Paraguay por Gaspar Rodríguez de Francia (1814-1840) y, más tarde,
por Alfredo Stroessner (1954-1989), se manifestó de dos formas: como poder coercitivo (control
físico directo) y como poder discursivo (control de las mentes y de las acciones). El discurso
manipulativo de ambos gobiernos dictatoriales, condicionó el comportamiento de los dominados
a partir del abuso de poder y los intereses de los dominantes. La relación entre el discurso y el
poder es la conexión que aparece involucrada, sin lugar a dudas, en la dominación discursiva y es
una de las preocupaciones fundamentales de Roa Bastos en su novela Yo el Supremo (1974). Las
situaciones de sujeción padecidas por los(as) paraguayos(as) durante el tiempo de las dos largas
dictaduras mencionadas, condujo al Paraguay a un irreversible cierre hacia el exterior (y hacia
adentro) y la atomización de su cultura. Es cierto que con los ensayos de los gobiernos
democráticos que han surgido en Paraguay, después de la caída de Stroessner, el país ha podido
salir tímidamente de su concha de caracol. El logro fundamental al respecto se ha materializado
con la reciente promulgación de la Ley de Lenguas. Pero aún no se ha conseguido que el guaraní
sea reconocido como Lengua Oficial y de Trabajo del MERCOSUR. Mario Rubén Álvarez en su
artículo “El MERCOSUR odia el guaraní”, publicado el 04 de marzo de 2011 en Última Hora,
manifiesta:
Las lenguas no son sólo instrumentos de comunicación. Son también parte de la soberanía de
una nación. En guaraní, normalmente -como en portugués y castellano- también tienen que
escribirse los documentos del Mercosur.
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Si brasileños, argentinos y uruguayos tienen el 100 por ciento de sus lenguas oficiales reconocidas, es más que injusto que al Paraguay se le admita sólo el 50 por ciento (En: <http://www.ultimahora.com/notas/408630-El-Mercosur-odia-el-guarani>).
El ostracismo y los actos de discriminación siguen condicionando el desarrollo social, político, lingüístico, literario y cultural del Paraguay. Por otro lado, el modelo sojero y agroindustrial es considerado por algunos paraguayos como una “alternativa” económica para el país. Sin embargo, con este modelo se constituyen “cárceles interiores” que aislan, cercenan y desplazan de sus tierras a comunidades enteras de indígenas y de campesinos. Además, ha contribuido al aislamiento y a la amenaza de la soberanía territorial, alimentaria y lingüística del Paraguay, la ocupación de las zonas fronterizas (Alto Paraná, Canindeyú, Alto Paraguay) por colonos extranjeros (la migración masiva hacia el Paraguay), por grupos diversos, en especial, brasileños y menonitas, los más numerosos y problemáticos asentados en el país. A propósito de los menonitas en Paraguay, manifiesta el investigador francés Eric Courthès:
Podemos ver, pues, que el aislamiento es interno, dentro de las mismas colonias menonitas, pero sobre todo externo, con el resto de la población paraguaya, y en ello todas las opiniones convergen, el de los intelectuales y de la población, el mundo menonita es un mundo aparte; desconocido de los paraguayos, secreto, cerrado sobre sí mismo [...] (2005: 43).
Un hecho álgido que surge de la migración de estos grupos a Paraguay, es el relacionado con la lastimosa expulsión de sus tierras de asentamientos indígenas, entre ellos los Paĩ Tavytérã y los Mbyá Guaraní, que ocupaban grandes e importantes extensiones de bosques deforestados, indiscriminadamente, para sustituirlos por cultivos de soja. Los grupos de brasileños, por su parte, se han extendido por todo el Oriente del país (Alto Paraná, Canindeyú y Alto Paraguay):
[...], se está vislumbrando una ocupación de facto de la parte oriental del país, que parece formar parte de un proceso histórico desde la Guerra Grande y está dentro de cierta lógica económica de extensión cada vez mayor de las plantaciones de soja, que agotan las tierras rápido y necesitan de nuevos terrenos, lo mismo que en Amazonas (Courthès 2005: 51).
Los desplazamientos de indígenas y campesinos(as) hacia la ciudad, en especial, a Asunción, promueven el cambio o desplazamiento lingüístico. Asimismo, los intercambios
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simbólicos fronterizos y la reocupación del territorio por parte de colonos extranjeros traen como consecuencia las transformaciones del espacio. Uno de los impactos nefastos del modelo sojero y la mecanización de la agricultura es la situación de indefensión de los campesinos e indígenas desplazados. El arraigo de las familias campesinas e indígenas se fundamenta en el derecho a mantener, afianzar y fijar con dignidad sus modos de vida, sus prácticas culturales, su sistema productivo propio (de subsistencia) y su(s) lengua(s). Por eso, la tenencia de la tierra va más allá de una simple titulación. Se trata de un concepto integral que supone la apropiación del territorio. En esta apropiación aparecen implícitos la historia y el asentamiento permanente de la familia en un lugar, así como su sistema de producción, su situación socioeconómica y el contexto social, ambiental, político y lingüístico en el cual se inserta dicha tenencia.
El Paraguay es un país que ha estado y sigue estando marcado por circunstancias históricas, sociales y políticas contradictorias y conflictivas. Estas circunstancias han incidido profundamente en el desarrollo de la literatura en español y en guaraní. La escritora Josefina Plá, paraguaya adoptiva, apoyándose en la apreciación del escritor peruano Luis Alberto Sánchez, considerará a la literatura paraguaya como una incógnita, enfatizando su carácter de mediterraneidad. Sobre este tema manifestará Roa Bastos:
Con un siglo de atraso, la narrativa paraguaya inaugural nace casi al mismo tiempo que la nueva novela hispanoamericana. Pero esta narrativa inaugural es una literatura sin pasado. Así la definió la escritora hispano-paraguaya Josefina Plá, en el sentido de una literatura carente de tradición, de un sistema de obras ligadas por denominadores comunes: una literatura sin pasado, lo cual significa un pasado sin literatura (Roa 1984: 6).
El aislamiento cultural de Paraguay ha implicado el desconocimiento de su literatura. Las razones de peso de este desconocimiento son la dificultad de la mayoría de los(as) escritores(as) de suscribirse a editoriales extranjeras y la carencia de políticas de divulgación de las editoriales paraguayas: “La falta de conexión de los escritores paraguayos con los circuitos culturales extranjeros, por la carencia de infraestructuras internas, ha sido la causa que ha provocado el desconocimiento general de la narrativa del Paraguay, no la inexistencia de obras […]” (Peiró 2002: 11). En este sentido, la literatura paraguaya se encuentra en una situación de anonimato
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frente al resto de Latinoamérica1, con excepción de la producción literaria de Augusto Roa Bastos que ha tenido una proyección internacional significativa. Así mismo, es innegable que dentro del Paraguay no existe una crítica literaria que sistematice los procesos literarios en el país y se interese por la difusión de su literatura. En las historias de la literatura latinoamericana se generan vacíos y olvidos, por desconocimiento y/o por prejuicios de nuestros procesos discursivos alternativos. Por consiguiente, la literatura paraguaya ha sido y continúa siendo marginada por la cultura dominante. Proponemos una lectura alternativa que se empeñe en romper los moldes culturales homogéneos y hegemónicos.
Este Simposio tiene el propósito de reunir a un grupo considerable de escritores(as) y especialistas de distintas áreas de conocimiento, para reflexionar sobre tensiones sociales, políticas, literarias, artísticas y aspectos culturales específicos, articulados en textos artísticos de diferentes índoles. El Simposio se concibe a partir de un enfoque interdisciplinario. Buscamos reflexionar sobre los nudos conflictivos y contradictorios de la sociedad paraguaya, articulando diferentes áreas de conocimientos que tienden a verse aisladas e inconexas. Consideramos fundamental las convergencias interdisciplinarias a la hora de reflexionar sobre las específicidades de la cultura paraguaya. El carácter interdisciplinario del evento busca alcanzar una mirada abarcante de las distintas aristas y tensiones, que no se distinguen a simple vista o desde una única y absoluta perspectiva. La propuesta fundamental de un evento como el que les presentamos es el de reconsiderar nuestros posicionamientos y enfrentar los posibles fundamentalismos epistemológicos y metodológicos que conforman el modelo de pensamiento unidireccional. Es preciso acceder a la cultura, a la sociedad y a las manifestaciones literarias paraguayas a través de puertas alternativas, al margen del discurso manipulativo de la cultura hegemónica. No debemos dejar de lado la condición colonial oculta del paraguay. Recordar implica dar con los puntos álgidos de la historia encubierta que arrastra el colonialismo silencioso. Será una experiencia productiva la conexión de los saberes en el marco del evento. El propósito es alejarnos de los enfoques convencionales y privilegiar la posibilidad de una interacción entre distintos(as) especialistas, enmarcados(as) en diferentes zonas del saber y que proponen formas diversas de posicionamiento. Cada quien aportará una perspectiva distinta con respecto a los temas que nos congregarán. A continuación les presentamos los ejes temáticos:
1 Sin embargo, hay que tomar en cuenta que existen otras literaturas desconocidas dentro del sistema literario latinoamericano. Las literaturas boliviana y ecuatoriana, por ejemplo, son, como la literatura paraguaya, sin duda marginadas y poco o nada conocidas.
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Ejes temáticos:
Eje 1: Políticas lingüísticas, lenguas amenazadas y el destino de las lenguas indígenas en el Paraguay.
Eje 2: De la oralidad a la escritura: literatura guaraní y literatura en guaraní.
Eje 3: Nueva literatura paraguaya.
Eje 4: Del texto literario al texto teatral y cinematográfico.
Eje 5: El arte indígena y otras manifestaciones artísticas de Paraguay.
Eje 6: El conflicto agrario y los movimientos campesinos en Paraguay. Representaciones en la literatura.
Eje 7: Intercambios fronterizos y desplazamientos: Paraguay-Brasil, Paraguay-Argentina, Paraguay-Bolivia. Las guerras de la Triple Alianza y la del Chaco. Representaciones en la literatura.
Bibliografía consultada:
COURTHÈS, Eric (2005): La ínsula paraguaya. Asunción/Paraguay: Centro de Estudios Antropológicos.
PEIRÓ Barco, José Vicente (2002): Literatura y sociedad. La narrativa paraguaya actual (1980- 1995) (PDF). Alicante: Biblioteca Virtual Miguel de Cervantes, de la Edición digital a partir del texto original de la tesis doctoral, Universidad Nacional de Educación a Distancia, 7-11-2001. En: ˂www.cervantesvirtual.com˃ (18/10/2009).
ROA Bastos, Augusto (1984): “La narrativa paraguaya en el contexto de la narrativa hispanoamericana”. En: Augusto Roa Bastos. Actas del Coloquio Franco-Alemán, Düsseldorf, 1-3 de junio de 1982, Tübingen: Niemeyer: Ludwig Schrader/Iberoromania.
Información:
Dra. Phil. Lilibeth Zambrano
Coordinadora del Comité Organizador
I.I.L. “Gonzalo Picón Febres”, Facultad de Humanidades y Educación, Universidad de Los Andes.
Msc. José Gregorio Vásquez Castro
Vicecoordinador
Plan II, Facultad de Humanidades y Educación, Universidad de Humanidades.
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Miembros del Comité Organizador:
Msc. Juana New, profesora de la Escuela de Medios Audiovisuales, Facultad de Humanidades y Educación, Universidad de Los Andes.
Prof. Dionisio Márquez , profesor del Departamento de Literatura, Facultad de Humanidades y Educación, Universidad de Los Andes..
Dra. Maén Puerta, profesora del I. I.L. “Gonzalo Picón Febres”, Facultad de Humanidades y Educación, Universidad de Los Andes.
Dra. Cecilia Cuesta, profesora del Departamento de Literatura, Facultad de Humanidades y Educación, Universidad de Los Andes.
Msc. Vasken Kazandjian, profesor del Departamento de Lingüística y Director de la Escuela de Letras, Facultad de Humanidades y Educación, Universidad de Los Andes.
Msc. Francisco Díaz, Plan II, I.I.L. “Gonzalo Picón Febres”, Facultad de Humanidades y Educación, Universidad de Los Andes.
Lic. Jessica Labrador, profesora del Departamento de Literaturas Clásicas, estudiante de la Maestría en Iberoamericana (I.I.L. “Gonzalo Picón Febres”), Facultad de Humanidades y Educación, Universidad de Los Andes.
Msc. Adaías Charmell,
Lic. Ramón Uzcátegui, estudiante de la Maestría en Literatura Iberoamericana, I.I.L. “Gonzalo Picón Febres”, Facultad de Humanidades y Educación, Universidad de Los Andes.
Lic. Pedro Varguillas, estudiante de la Maestría en Literatura Iberoamericana, I.I.L. “Gonzalo Picón Febres”, Facultad de Humanidades y Educación, Universidad de Los Andes.
Lic. Rosmar Guerrero, estudiante de la Maestría en Lectura y Escritura, Facultad de Humanidades y Educación, Universidad de Los Andes.
Lic. Simon Horsten, estudiante de la Maestría en Literatura Iberoamericana, I.I.L. “Gonzalo Picón Febres”, Facultad de Humanidades y Educación, Universidad de Los Andes.
Lic. Angélica Salas, estudiante de la Maestría en Literatura Iberoamericana, I.I.L. “Gonzalo Picón Febres”, Facultad de Humanidades y Educación, Universidad de Los Andes.
Asesores:
Víctor Casartelli, escritor y Consejero de la Embajada de Paraguay en Venezuela.
Susy Delgado, escritora bilingüe y Coordinadora de Lenguas de la Dirección General de Cultura Comunitaria, Asunción/Paraguay.
Lilian Sosa, escritora bilingüe / Paraguay.
Prof. Dr. Gilmei Francisco Fleck, UNIOESTE/Paraná/Brasil.
Instituto de Investigaciones Literarias “Gonzalo Picón Febres”. Avda. 1 (Hoyada de Milla). № 1-40.
Telefax: ++58 0274 / 2401842 / 2401978
E-Mail: simposioparaguay2011@gmail.com
juananew@yahoo.com
lilibethza@yahoo.es
Link:
http://www.saber.ula.ve/handle/123456789/34483<a href="http://eventos.saber.ula.ve/eventos/documentos/S_uruguay/ejes_tematicos.pdf"></a>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3563002156584546108.post-70959576226632764642012-03-16T20:45:00.000-07:002012-03-24T18:45:31.552-07:00"SEMAINE RIVERA LETELIER A TAHITI", du 21 mai au 25 mai 2012SEMAINE RIVERA LETELIER
A TAHITI
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfCyl_D5E1m1CY4QV2bX5YQm59_Y4I9NtCDltcF1jTPI2j-NbJBvlpvD6Vay4M7SV2K5rzGqFiRloOn8xyhZTwBRpXXOFWSERpLqp9kDATHnjkiBOa-auRWcFFUwhjYNbfzK2K6UD7oTY/s1600/logo+lyc%25C3%25A9e+Aorai.jpg" imageanchor="1" style="clear:left; float:left;margin-right:1em; margin-bottom:1em"><img border="0" height="41" width="104" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfCyl_D5E1m1CY4QV2bX5YQm59_Y4I9NtCDltcF1jTPI2j-NbJBvlpvD6Vay4M7SV2K5rzGqFiRloOn8xyhZTwBRpXXOFWSERpLqp9kDATHnjkiBOa-auRWcFFUwhjYNbfzK2K6UD7oTY/s320/logo+lyc%25C3%25A9e+Aorai.jpg" /></a></div>
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J’ai pu faire étudier cette année 2011-2012, une œuvre complète, à mes élèves d’espagnol approfondi de 1L et de TL, EL FANTASISTA , dont vous trouverez la synopsis en bas de page.
Grâce au soutien constant <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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du directeur de Lan Chile Tahiti: Alfonso Luna, l’auteur de celle-ci, Hernán Rivera Letelier sera en résidence d’écrivain à Tahiti, du mardi 22 au vendredi 25 mai, nous aurons la chance et l’honneur de pouvoir l’accueillir au Lycée Aorai avec mes élèves de 1L et de TL, les spécialistes et ceux qui font espagnol en LV2, et les collègues concernés , le jeudi 24 mai 2012, au CDI, de 15h à 17h, horaire habituel des 1L d’espagnol approfondi…
Celui-ci interviendra dans le même contexte, au Lycée Gauguin, avec les élèves de Mr Bagat ; à l’UPF, en LEA, à l’hôtel Méridien, et sans doute à la librairie Odyssey…
Objectifs pédagogiques et culturels:
- interaction avec un locuteur de langue espagnole pendant 2 heures
- rencontre et découverte d’un écrivain de renom
- découverte en direct de la culture chilienne, en particulier du monde ingrat des mines de salpêtre -qui servit jusqu’aux années 30 à fabriquer la poudre à canon-, au nord du pays.
Thématiques possibles :
- H.R.L. un autodidacte qui passe de l’anonymat à la célébrité
- l’humour de l’auteur
- la folie des protagonistes
- les soliloques de Cachimoco Farfán
- le narrateur collectif
- le rôle des femmes ( de la prostitution à l'émancipation )
- les mines de salpêtre au nord du Chili, dans le désert d’Atacama
- le sauvetage des 33 mineurs d’une mine de cuivre au Chili, la mina San José, en novembre 2010
- le tremblement de terre et le tsunami de février 2010
- la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1989)
- le désert
- la passion pour le football
- autres
Moyens matériels et humains:
- 1 table, 3 chaises et 2 micros fixes
- 60 chaises au CDI
- Ecran pour projection d’images du désert d’Atacama
- Portable, projecteur et enceintes
- 2 micros sans fil
- Colliers de fleurs, bonne humeur et Heiva
A Pirae, le 10/03/2012
Eric Courthès
Professeur d’espagnol
http://www.youtube.com/watch?v=-OQCTDHfPQ4
http://www.youtube.com/watch?v=8fUbJ7GTpAc
http://www.youtube.com/watch?v=JOiFlLplbms
http://www.youtube.com/watch?v=KOAb2bnD9iUUnknownnoreply@blogger.com0