jeudi 3 avril 2008

"Métaphorismes", Augusto Roa Bastos, Paris, L'Harmattan, avril 2008, traduction d' Eric Courthès


Augusto Roa Bastos

MÉTAPHORISMES


Traduction, notes et postface d’Éric Courthès


Augusto Roa Bastos, dans ce petit ouvrage ultime, d’une
extrême densité hypertextuelle et endotextuelle, nous donne à
reconstruire et déconstruire son oeuvre toute entière, y-compris son
oeuvre absente.

Il tisse et détisse pour nous un écheveau d’une grande finesse
textuelle, où la compréhension globale de l’oeuvre laisse place à une
extrême fragmentation, la poétique de l’absence et des variations en
sont les maîtres mots.

C’est donc bien d’un voyage au bout de son écriture dont il
s’agit, et paradoxalement, à la fin du tunnel textuel, c’est son visage
et surtout son âme d’homme mûr blessé par l’amour qui apparaît,
pas mal pour un penseur qui, tout comme Barthes, se projeta dans
la mort de l’auteur.

On ne dira jamais assez que cet auteur, en particulier avec Moi
le Suprême, a révolutionné l’écriture, en la mettant en scène, il
donne l’illusion parfaite qu’elle s’autogénère, et en fait même un
modèle existentiel pour le lecteur, qui se verra inévitablement projeté
dans la ré-écriture.

Augusto Roa Bastos n’est pas un écrivain du boom, il est beaucoup
plus que ça. On trouve en effet dans son oeuvre de nombreux éléments de
la littérature latino-américaine : néo-indigénisme, réel-merveilleux, mais
aussi et sutout une mise en pratique textuelle des grandes théories de la
narratologie européenne : implosion du signe et du discours, absence de
l’auteur, super lecteur. Il est donc bien celui qui le mieux transculture nos
deux mondes et mériterait d’avoir une audience plus large, et surtout que
l’on pense enfin à lui décerner le Prix Suprême…

Illustration de couverture d’Isabelle Bugnard

ISBN : 978-2-296-05560-5
13,50 €

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