Le 6 septembre 2000, Éric Courthès
avait 40 ans lorsqu'il rencontra
l'écrivain paraguayen Augusto
Roa Bastos, et il avait déjà lu en
1993 son livre Moi le Suprême (prix
Cervantès 1990). Un des plus grands
romans sur la dictature, par lequel l'auteur
nous met dans la tête du dictateur
Francia qui régna sur son pays au
début du XIXe siècle. Éric Courthès se
lie d'amitié avec l'écrivain, qui lui fait
découvrir par hasard Aimé Bonpland, à
travers une note de bas de page. C'est
de cette rencontre et de cette lecture
qu'est née sa passion pour le destin du
botaniste, charentais tout comme lui. À
partir de là, le professeur décide de se
consacrer à l'étude de sa vie, et de lui
rendre hommage avec un premier
roman. Il part donc sur les traces de
Bonpland et de ses descendants. Un
voyage de deux ans qui le conduira en
particulier jusqu'à SantaMaria de Fe au
Paraguay, en août 2007, là où le botaniste
avait été maintenu en résidence
surveillée sur ordre du dictateur
Francia pendant dix ans.
Presque trois ans plus tard, en avril
2010, Le voyage sans retour d'Aimé
Bonpland (édition L’Harmattan) voyait
le jour, et auparavant, en mars 2009,
une pièce de théâtre était jouée par ses
anciens élèves du lycée Valin à La
Rochelle. Le livre écrit à la première
personne dresse un portrait de “l'éternel
voyageur” et de ses nombreuses
vies : ses expéditions scientifiques, son
existence paraguayenne, ses amours
argentines… On y découvre un héros,
un aventurier, et surtout un homme
libre. Fervent défenseur de la liberté, il
a lutté contre l'esclavage des indigènes
alors sous le joug de la colonisation
espagnole et a largement contribué au
développement des connaissances
botaniques et géologiques. À l'issue
d'une expédition en Amérique latine,
Aimé Bonpland et le scientifique
Alexander Von Humboldt ramènent
avec eux un nombre incroyable
d'échantillons, de notes géologiques,
économiques, cartographiques, etc. “Je
n'aurais pas eu le courage de faire le
même voyage”, confie cependant Éric.
“J'avoue, je me
dégonfle !”, renchérit-
il amusé.
Il faut dire que
cette expédition
a duré cinq ans
(1799-1804) et
représente l'une
des plus remarquables
expéditions
scientifiques jamais
réalisée. Espagne, Cuba, Venezuela,
Colombie, Équateur, Mexique… Les
deux hommes n'avaient peur de rien
pour satisfaire leur soif de découverte
scientifique. En plus d'être de brillants
savants, ils étaient aussi des humanistes
et les meilleurs amis du monde.
“Humbolt est l'équivalent d'Einstein en
géologie. Ces deux hommes nous donnent
dans “Aire libre” une belle leçon
d'amitié puisqu'ils se sauvent mutuellement
la vie et restent en contact jusqu'à
leur mort.”
Le professeur invite tout un chacun à
découvrir Aimé Bonpland soit en achetant
son livre, soit en allant voir la projection
du film “Aire Libre” le 22 septembre
à 17 heures à la Maison de la
culture. Tourné en espagnol, le film de
Luis Armando Roche, sorti en 1997
avec Roy Dupuis (Mesrine), raconte
l'expédition des deux hommes et de
leur guide Pedro Montañar au
Venezuela. À travers la promotion de
son livre et la projection du film
“Aire Libre”,
Éric cherche à
transmettre sa
fascination de
l'aventurier et
à sensibiliser
ses élèves sur
les notions
d'esclavage,
de liberté et
de colonisation. Les fonds récoltés par
le biais de cette action serviront à
financer un voyage culturel avec ses
élèves à l'île de Pâques, prévu du 3 au
9 février. Éric se démène pour trouver
des fonds et fait appel à toutes les
bonnes volontés : “je cherche des sponsors,
et même si les gens ne peuvent
pas venir, ils peuvent envoyer un
chèque à l'agent comptable du Lycée
Aorai”.
EC
Le film Aire Libre de Luis Armando Roche,
sorti au Venezuela en 1997, raconte avec une
authenticité simple et concise le périple de
Bonpland et Humboldt au Venezuela. L'un
présenté comme un scientifique charmant et
joueur, passionné des orchidées et de ce
qu'elles évoquent pour lui : la beauté des
femmes. L'autre, posé et puritain. Une aventure
ponctuée d'événements imprévisibles :
un accouchement au milieu d'un tremblement
de terre ou encore une scène d'amour
interrompue par une pluie d’étoiles filantes.
• Projection le 22 septembre à la Maison de
la culture. Entrée : 1 000 Fcfp (il est toujours
possible de donner plus…). Prix du livre :
2 500 Fcfp (l’achat du livre donnera l’accès
gratuit au film ; tous les livres vendus à cette
occasion iront alimenter une caisse spéciale
du Lycée Aorai, afin de financer le voyage à
Rapa Nui, sur les traces de Pierre Loti).
Éric Courthès, professeur
d'espagnol au Lycée Aorai, fait
revivre le botaniste et médecin
rochelais Aimé Bonpland, en
racontant le voyage sans retour
d'un voyageur insatiable. Par la
promotion de son livre et en
organisant le 22 septembre la
projection du film “Aire Libre”
sur l'expédition du scientifique
au Venezuela, il entend
fermement rassembler les
fonds nécessaires pour partir
avec ses élèves à Rapa Nui.
Explications.
Éric COURTHÈS
Biographe de l'explorateur Aimé Bonpland, il lui rend hommage dans un premier roman
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Le professeur invite
tout un chacun à
découvrir Aimé
Bonpland, soit en
achetant son livre,
soit en allant voir
la projection du film
“Aire Libre” le
22 septembre à
17 heures à la
Maison de la culture.
AIRE LIBRE
“Sensibiliser ses élèves
sur les notions
d'esclavage, de liberté
et de colonisation”
Lundi 20 septembre 2010 Les nouvelles
11
CARNET DE ROUTE
4 Éric Couthès grandit dans l’île d’Oléron,
de 1967 à 1987, années marquées également
par ses premiers grands voyages en
Amérique Latine.
4 Il rencontre en septembre 2000 Augusto
Roa Bastos au Paraguay, qui fera basculer
sa vie vers la recherche et la création.
4 De 2003 à 2010, il publie en français et
en espagnol quatre essais, quatre traductions,
un recueil de contes et de nouvelles
et une trentaine d’articles universitaires.
4 Il publie son premier roman à
Paris en avril 2010.
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