samedi 19 juin 2010
"Aimé Bonpland, botaniste équinoxial", par Venezue-Latina
VenezueLATINA
Au Venezuela, c'est-à-dire nulle part…
Le pays d'Hugo Chávez vu par le petit bout de la lorgnette.
Pas triste !
Aimé Bonpland, botaniste équinoxial
Filed Under: Aventureux, Historique by Jean-Luc Crucifix — Un commentaire
20 mars 2010
Humboldt et Bonpland en Amazonie
Il n’est pas facile de vivre à l’ombre d’un géant. On connaît surtout Aimé Bonpland pour avoir participé, aux côtés du grand naturaliste Alexander von Humboldt, à une célèbre expédition dans les terres equinoxiales (lisez Amérique latine) de 1799 à 1804.
Cette extraordinaire aventure permit aux deux hommes de ramener plus de 60.000 échantillons représentant 6000 nouvelles espèces de plantes, des observations astronomiques, un nombre incroyable de notes géologiques, sociologiques, économiques, cartographiques… le tout réuni en pas moins de trente volumes.
Fuchsia venusta, plante décrite par Bonpland
Fuchsia venusta, plante décrite par Bonpland
Quelle est la part de Bonpland dans cette somme immense ? On ne le saura sans doute jamais exactement. Mais il est certain qu’il fut bien plus que le secrétaire de Humboldt, son titre officiel dans le cadre de l’expédition. Il fut un scientifique à part entière, s’intéressant tout particulièrement à tout ce qui touchait la botanique.
Passion précoce pour les plantes
Aimé Jacques Alexandre Goujaud est né le 29 août 1773 à La Rochelle. Bonpland est le surnom que lui donna son père lorsqu’il le vit, enfant, se passionner pour les plantes du jardin (« Bon plant »). Cette prédilection pour la flore le prédestinait sans aucun doute à devenir botaniste. Cependant, une fois monté à Paris avec son frère, c’est vers les études de médecine qu’il se dirigea, suivant en cela la voie de son père chirurgien.
Cela ne l’empêcha pas de suivre les enseignements de botanique donnés au Muséum national d’histoire naturelle où il eut pour professeurs des personnages aussi célèbres que Jean-Baptiste de Lamarck et Antoine Laurent de Jussieu. Après un service militaire comme médecin dans la marine, il retrouve le Jardin des plantes de Paris où il s’initie aux plantes exotiques. Déjà reconnu comme excellent botaniste, il aurait dû accompagner Louis Antoine de Bougainville dans ce qui devait être la plus grande expédition scientifique française jamais entreprise. Mais, en raison des guerres napoléoniennes, celle-ci n’aura jamais lieu.
Itinéraire de l'expédition de Humboldt et Bonpland en Amérique équinoxiale
Itinéraire de l'expédition de Humboldt et Bonpland
En 1798, Aimé Bonpland fait la rencontre d’Alexander von Humboldt avec qui il se lie d’amitié. Les deux hommes cherchent à participer ensemble à une expédition scientifique, en Égypte d’abord, en Tunisie ensuite, mais celles-ci sont annulées. C’est le roi d’Espagne Carlos IV qui, finalement, leur donnera la possibilité de mener à bien leur projet d’expédition, mais avec une nouvelle destination : l’Amérique équinoxiale. Ce sera alors le fameux voyage d’une durée de cinq ans au cours duquel il ont, notamment, remonté l’Orénoque et gravi le volcan Chimborazo.
Botaniste de l’impératrice Joséphine
De retour en France, Aimé Bonpland entreprend de classer les dizaines de milliers de spécimens botaniques ramenés d’Amérique. Travail immense, qu’il ne terminera pas. Ce sont les botanistes allemands Carl Ludwig Willdenow et Karl Sigismund Kunth qui, à la demande de Humboldt, le mèneront à bien.
En 1808, Bonpland est nommé botaniste et intendant général des domaines de Malmaison, la résidence de l’impératrice Joséphine, dont les jardins prestigieux sont alimentés des plantes rares ramenées des campagnes napoléoniennes. Il se dédie surtout à l’acclimatation de centaines d’espèces alors inconnues, qu’il recense dans son ouvrage Description des plantes rares de la Malmaison (1813).
Aimé Bonpland (1773-1858)
Aimé Bonpland
À la chute de l’Empire, Bonpland choisit de se rendre à Buenos Aires, où il a obtenu un poste de professeur d’histoire naturelle. Il ne reviendra plus jamais en France. Homme de terrain plutôt que théoricien, il quitte la ville pour explorer l’intérieur du pays et étudier ses richesses botaniques. Il s’installe d’abord à Santa Anna, dans la province de Corrientes. Dans son exploitation, il découvre les secrets de la germination du maté (Ilex paraguariensis), ouvrant ainsi la porte à la culture industrielle de cette plante jusqu’alors sauvage.
Résidence surveillée
En 1821, il est arrêté et mis en résidence surveillée par le dictateur paraguayen José Gaspar Rodriguez de Francia qui le soupçonne d’espionnage et craint le développement dans l’Argentine voisine d’une culture intensive du maté. Pendant dix ans, Bonpland vit reclus, privé de toute relation avec sa famille et ses amis et empêché de parler français. Tout en s’adonnant aux activités les plus diverses, dont celle de médecin des indiens guaranis, il ne cesse d’étudier les plantes dans le petit espace où il est confiné.
Libéré en 1831, il s’installe à San Borja, au Brésil, et reprend ses expérimentations agricoles. Il meurt en 1858 à l’âge de 84 ans, sans avoir pu revoir celui qu’il appelait « le meilleur et le plus illustre des amis », Alexandre von Humboldt.
Pic Bonpland (Mérida, Venezuela)
Le pic Bonpland
Le Venezuela lui a rendu hommage en donnant son nom à la troisième plus haute montagne du pays, dans la Cordillère de Mérida. Juste retour des choses, le pic Bonpland (4890 m) se trouve à quelques encablures seulement du pic… Humboldt (4945 m).
À défaut de s’être revus à la fin de leur vie, les deux amis se trouvent au moins réunis dans ce site exceptionnel.
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Pour en savoir plus :
> Lire et télécharger la Biographie d’Aimé Bonpland, par Adolphe Brunel (1859)
> Acheter l’ouvrage Aimé Bonpland (1773-1858), médecin, naturaliste, explorateur en Amérique du Sud de Nicolas Hossard sur Amazon.fr
> Acheter l’ouvrage Correspondance 1805-1858 d’Alexander von Humboldt et Aimé Bonpland sur Amazon.fr
> Acheter l’ouvrage Le pêcheur d’orchidées – Aimé Bonpland (1773-1858) de Philippe Foucault sur Amazon.fr
3 Votes
1 Comment:
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Eric Courthès
juin 19th, 2010 at 20:41
Et n’oubliez pas de lire non plus les premières mémoires apocryphes d’Aimé Bonpland:
« Le voyage sans retour d’Aimé Bonpland, explorateur rochelais », Eric Courthès, Paris, L’Harmattan, mai 2010
http://www.harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=31196
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